Syrie.
Un vieil homme rame à bord d'une barque, seul au milieu d'une immense étendue d'eau. En dessous de lui, sa maison d'enfance, engloutie par le lac el-Assad, né de la construction du barrage de Tabqa, en 1973.
Fermant les yeux sur la guerre qui gronde, muni d'un masque et d'un tuba, il plonge - et c'est sa vie entière qu'il revoit, ses enfants au temps où ils n'étaient pas encore partis se battre, Sarah, sa femme folle amoureuse de poésie, la prison, son premier amour, sa soif de liberté.
«Ne voulant pas nous voir souffrir, ni nous montrer qu'elles souffrent, elles nous retirent ni plus ni moins du monde, nos mères, elles nous coupent l'horizon.» Un enfant et sa mère vivent sur une colline, dans un pays du Proche-Orient. Alors que la guerre a emporté le père, ils voudraient se blottir l'un contre l'autre, s'aimer et se le dire. Mais la mère, terrifiée à l'idée de perdre son fils, l'a caché dans le grenier. Pour tromper l'ennui, le garçon s'évade dans des rêveries, des jeux solitaires. Quand les combats reprennent, il est envoyé en Europe où une autre femme l'attend, convaincue qu'il l'aidera à vaincre ses propres fantômes.Ce roman, cruel et tendre à la fois, est avant tout le formidable cri d'un enfant qui, à l'étouffement qui le menace, oppose un désir farouche de vivre.
Dans un pays du Proche-Orient, un enfant et sa mère occupent une maison jaune juchée sur une colline. La guerre vient d'emporter le père. Mère et fils voudraient se blottir l'un contre l'autre, s'aimer et se le dire, mais tandis que l'une arpente la terrasse en ressassant ses souvenirs, l'autre, dans le grenier où elle a cru opportun de le cacher, se plonge dans des rêveries, des jeux et des divagations que lui permet seule la complicité amicale des mots.
Soudain la guerre reprend. Commence alors pour Jean une nouvelle vie, dans un pays d'Europe où une autre mère l'attend, Sophie, convaincue de trouver en lui l'être de lumière qu'elle pourra choyer et qui l'aidera, pense-t-elle, à vaincre en retour ses propres fantômes.
Ce texte, cruel et tendre à la fois, est avant tout le formidable cri d'un enfant qui, à l'étouffement et au renoncement qui le menacent, oppose une affirmation farouche et secrète de la vie. C'est ce dur apprentissage, fait d'intuition et de solitude, qui lui ouvrira plus tard des perspectives insoupçonnées.
Dans un pays dont on ignore le nom, où se succèdent des dictateurs qui tentent de le moderniser, une soeur et son frère jumeau vivent à la ferme de leurs parents, au milieu des plaines. Marcio travaille aux champs avec le père, un homme violent, tandis que Léonora s'occupe de la maison avec sa mère. Ils ont douze ans à peine et leur complicité semble totale, leurs jeux interdits irrépressibles. Mais un soir, alors que leurs corps se rapprochent doucement dans le fenil, le père surgit et voit se confirmer ce qu'il a toujours suspecté. Tandis qu'un nouveau coup d'État vient de se produire, les parents décident de séparer les jumeaux. Commence alors un combat long et incertain, celui de la réinvention de soi et de la quête obstinée de liberté. Véritable hymne à la désobéissance, Pense aux pierres sous tes pas est également un cri d'espoir. Et d'amour fou.
Dans un pays dont on ignore le nom, où se succèdent des dictateurs qui tentent de le moderniser, une soeur et son frère jumeau vivent à la ferme de leurs parents, au milieu des plaines. Marcio travaille aux champs avec le père, un homme violent, tandis que Léonora s'occupe de la maison avec sa mère. Ils ont douze ans à peine et leur complicité semble totale, leurs jeux interdits irrépressibles. Mais un soir, alors que leurs corps se rapprochent doucement dans le fenil, le père surgit et voit se confirmer ce qu'il a toujours suspecté.
Tandis qu'un nouveau coup d'Etat vient de se produire, les parents décident de séparer les jumeaux. Commence alors un combat long et incertain, celui de la réinvention de soi et de la quête obstinée de liberté.
« Maintenir vos yeux, comme clarté pure ou diffuse joie, je dois. » C'est de ses grands-pères, décédés quasi simultanément, que parle ainsi Antoine Wauters et le devoir qu'il s'impose d'en garder la mémoire éclairée malgré la maladie et la mort est, autant que dette ordinaire de l'amour, effort de la conscience pour ne pas se laisser submerger par le désaveu et la perte. Car la vie est l'expérience crue des contraires : au moment où meurent les deux grands-pères, un enfant vient au monde.
De cette expérience à vif, la poésie est la mesure exacte. Celle, ici, de Sylvia Plath dont l'écriture extrême et sans compromis accompagne l'auteur dans ces heures critiques où l'existence douloureusement se tend entre perte et joie. Lire Sylvia, sa soeur dans l'âme, aide alors Wauters à saisir au coeur des circonstances ces vérités intenses que promet à tous la poésie qui ne ment pas : la vie tombe dans sa nuit et la joie demeure.
Dans un Paris dévasté par une catastrophe (accident nucléaire, cataclysme naturel, guerre de religion ?), un groupe de jeunes gens arpentent les rues, tentent de survivre en mangeant ce qu'ils trouvent, chantent des airs de John Holiways et fuient la violence de leurs ennemis en cherchant un ailleurs. Car ce monde en lambeaux, il s'agit malgré tout de l'habiter, de s'y vêtir et d'y trouver des raisons d'espérer.
Comment tenir ? Comment trouver en soi de quoi réjouir la vie quand tout a sombré? Ce sont les questions que se posent, avec humour et cruauté, les protagonistes de cette aventure.
" Un texte dur avec des mots doux " dit de Césarine de nuit Antoine Wauters. On ne saurait mieux exprimer le trouble qui saisit le lecteur à mesure qu'il avance dans ce conte cruel.
Césarine et Fabien sont deux jumeaux, issus d'une famille paysanne, que leurs parents abandonnent. Ce n'est pas tant leur périple d'enfants perdus, fuyards tôt " repris en main ", traînés d'institution en asile qui nous retient : c'est la violence de la traque et des traitements qu'on leur inflige pour les faire rentrer dans l'ordre. On a tôt fait de comprendre que l'enjeu de ce récit dépasse de loin la simple compassion pour une innocence martyrisée.
Ce que l'Autorité mystérieuse et impitoyable qui met Césarine et Fabien en prison cherche à corriger en eux, c'est leur indocilité, leur faim de vie libre, leur nature non-conforme. Et le conte se mue en réquisitoire implacable contre un monde, le nôtre, qui s'acharne par des moyens très légaux sur ce qui ne se soumet pas à ses lois et ses normes. En ces enfants, c'est le désir qu'on assassine.
Un dépaysement que l'on retrouve jusque dans la syntaxe et le traitement de la langue. C'est à la fois tellurique, foisonnant, charnel, onirique. L'ambiance du pays malgache, le personnage d'Ali et le récit qu'en donnent les écritures croisées de Ben Arès et Antoine Wauters font toute l'originalité de ce texte.