12 livres de photographie à offrir sans hésitation
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L'odyssée des petites îles italiennes
Bernard Plossu
- Textuel
- Textuel Photographie
- 16 Octobre 2024
- 9782845979468
Durant 30 ans, Bernard Plossu a sillonné les petites îles italiennes, dopo l'estate, en compagnie de sa femme Françoise Nunez. Cette odyssée minuscule est le plus long et le plus intime voyage du photographe poète. Capri, Elbe, Capraia, Favignana, Giglio, Levanzo, Procida, Linosa, Lampedusa, Panarea, Marettimo.... Ce corpus jamais présenté dans son ensemble est une déclaration d'amour à l'Italie.
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Exposition :
Jeu de Paume, Paris
28 septembre 2024-19 janvier 2025
Figure de la photographie américaine contemporaine, Tina Barney entreprend, à la fin des années 1970, de photographier ses proches et amis, issus, comme elle, des classes aisées de la côte Est. Par sa pratique des portraits qu'elle développe dans les années 1980, et en fine observatrice des rituels familiaux, elle va s'intéresser particulièrement aux relations entre les générations, à la question de la transmission, mais aussi aux décors et aux codes vestimentaires. Ses portraits en couleurs de la haute bourgeoisie américaine et européenne - souvent de groupe et de grand format, à la croisée des instantanés familiaux et de tableaux photographiques à la composition millimétrée - regorgent de micro-expressions et tensions visuelles, comme autant de gestes révélateurs d'une sorte de dérèglement qui se cacherait sous la surface des images. Pris dans des contextes plus intimes et généralement invisibles pour le monde extérieur, ses grands formats permettent, par les nombreux détails qui s'y trouvent réunis, de composer autant de récits possibles sur le quotidien de ces riches familles, à la manière des soap opera populaires des années 1980.
Cet ouvrage, qui accompagne la première exposition rétrospective en Europe de l'artiste, présente soixante oeuvres - quintessence de son approche du médium - réalisées de la fin des années 1970 à nos jours. Un essai du commissaire de l'exposition et directeur du Jeu de Paume, Quentin Bajac, viendra compléter cet ensemble photographique, ainsi qu'un entretien de Tina Barney avec l'historienne de la photographie et curatrice, Sarah Meister. Ces textes permettront de comprendre, d'après les propos de l'artiste, sa démarche et son approche : son intérêt pour la notion de famille et les rituels, sa pratique du grand format, son art de la composition de groupes et de l'instantané, sa conception de la couleur, son goût pour les expériences visuelles complexes et la relation de ses images à la peinture. -
Ernest Cole, photographe sud-africain, fut le premier à exposer au monde entier les horreurs de l'apartheid. Ayant fui l'Afrique du Sud en 1966, il publie à New York House of Bondage alors qu'il n'a que vingt-sept ans. Son livre, témoignage de l'apartheid, est interdit dans son pays. Apatride, Ernest Cole vit à New York une existence solitaire. Il photographie ses contemporains, observe la ville mais n'y trouvera jamais ses repères. Il meurt en 1990, abandonné de tous, sans avoir revu son pays. En 2017, plus de 60000 de ses négatifs et photos, pour la plupart inédits, sont mystérieusement «découverts» dans les coffres d'une banque suédoise. À travers ces extraordinaires photos d'Afrique et d'Amérique, Raoul Peck raconte les errances, les tourments d'artiste et la colère d'Ernest Cole face au silence ou à la complicité du monde occidental devant les horreurs du régime de l'apartheid et de la ségrégation raciale aux Etats-Unis. Une autobiographie photographique, un témoignage pour l'histoire.
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Éditions Xavier Barral - Valparaiso - Sergio Larrain
Photographies : Sergio Larrain
Textes : Sergio Larrain - Pablo Neruda
Valparaiso
Cette nouvelle édition du Valparaiso de Sergio Larrain est exceptionnelle à plus d'un titre : elle est fidèle à la maquette établie par l'artiste en 1993 en réponse à l'édition originale publiée par Hazan en 1991. Cette version présente pour la première fois des photographies inédites prises entre 1952 et 1992 (120 images au lieu de 38). Ouvrage intime, les notes manuscrites et les textes engagés de l'auteur nous font partager sa vision singulière du monde. Sans oublier le texte de Pablo Neruda, "Le Vagabond de Valparaiso", spécialement écrit pour Sergio Larrain.
Sergio Larrain a traversé la planète photographique tel une météorite. Son souci de pureté, son attrait pour la méditation l'ont conduit à abandonner son métier de reporter et à s'isoler dans la
campagne chilienne. Il se consacre alors à l'écriture et la peinture, tout en continuant à aimer profondément la photographie. Sa pratique se limitait alors à quelques poèmes en image appelés
" satori ", purs moments d'éblouissements.
Sergio Larrain
Né en 1931, le jeune Sergio Larrain grandit au Chili dans une famille de notables éclairés. Très vite, il cherche à s'éloigner de son milieu familial et part étudier à Berkeley, aux États-Unis. D'abord intéressé par les questions écologiques, il va très vite s'orienter vers la photo tout en ne sachant pas très bien comment gagner sa vie. La découverte de l'objet Leica va être déterminante. Il commence à photographier librement au fil des rues à Santiago ou Valparaiso puis devient photographe free-lance. Très impressionné par Henri Cartier-Bresson, son oeuvre et sa liberté, il lui présente son travail sur Los abandonados (les enfants abandonnés des rues de Santiago) lors d'un voyage en Europe. C'est ainsi qu'il se voit proposer de rejoindre la coopérative Magnum en 1960. Sergio Larrain commence alors une carrière de photographe international, réalisant des reportages pour de nombreux journaux. De retour au Chili il mènera un long travail, devenu mythique, sur
Valparaiso en collaboration avec Pablo Neruda qui écrira le texte. Méfiant à l'égard du monde de la presse, il cesse peu à peu de collaborer avec elle pour s'intéresser davantage aux pratiques de la
méditation tout en restant actif au Chili. Dans les années 1980, il va finalement décider de vivre retiré à la campagne pour pratiquer yoga, méditation et dessin jusqu'à la fin de ses jours. Ses archives sont représentées par Magnum Photos. -
The magic of Venice through the stunning images by the great photographer.
Discover Venice anew through the lens of Michael Kenna. This stunning book offers an in-depth exploration of the British virtuoso's black-and-white masterpieces, most of which are reproduced with the same format as the original prints.
Kenna's practice is characterised by long exposure times, which can last up to several hours, thus revealing unseen details within the Venetian landscape. -
L'univers de Dolorès Marat est une énigme photographique, un récit poétique et troublant. Les arbres se mettent en marche, les portes de cinéma nous sourient, une femme crocodile prend des notes, il pleut des oiseaux tandis qu'une raie nous observe à travers la vitre de l'aquarium. Du métro aux portes du Moyen-Orient, où sur terre nous emmène Dolorès Marat ? Quel est le secret qu'elle nous chuchote ?
Cette monographie, publiée à l'occasion du Prix Robert Delpire 2023, nous invite à parcourir l'oeuvre intangible et envoûtante de la photographe, à l'image des silhouettes fantomatiques qu'elle capture à travers de rares éclats de lumière. Dolorès Marat aime photographier à l'heure bleue, à la tombée de la nuit ou au lever du jour dans des atmosphères faiblement éclairées, vaporeuses, propices au merveilleux. Elle assume ce flou de bougé, et sa proximité avec la peinture est renforcée par son choix du tirage Fresson au charbon. Images hallucinées, visions fugitives, tout est suggéré, permettant au regardeur de s'inventer ses propres histoires.
Comme le souligne Magali Jauffret dans son très beau texte : « Dolorès ne fait pas de mise en scène, elle ne triche pas avec ce qu'elle voit. Elle ne recadre pas, ne retouche pas, ne postproduit pas. Elle ne prend qu'une photo et ce sera la bonne. Elle fabrique de l'instantané. ». Tout à la fois photographe culte et artiste populaire, Dolorès Marat est inclassable. -
Maître de la photographie couleur, Harry Gruyaert livre ici " sa " Belgique, pays qu'il sillonne depuis plus de soixante ans.
Flamand de naissance, Gruyaert sait depuis longtemps que sa terre natale est " un endroit visuellement intéressant dans lequel il se passe des choses incongrues ". L'univers chromatique typique du photographe dresse ici le portrait d'une Belgique où le quotidien peut basculer en un instant dans l'étrange. Ces images évoquent parfois des collages surréalistes, mouvement artistique dont les représentants belges étaient fascinés par l'étrangeté de la réalité. Sens du grotesque, du sarcasme, banalité, mais aussi émotion et une certaine tendresse s'esquissent au fil d'images de carnaval, de processions religieuses, de petites localités hérissées de maisons en briques... Les ciels sont souvent bas, les lumières cristallines, les couleurs saturées pour damer le pion au froides atmosphères du nord.
Au fil des pages se déroule un long travelling : la notion de temps semble ici anéantie, l'objectif du photographe saisit la singularité d'une nation, capture un quotidien qui se déploie comme un décor de cinéma hyperréaliste. Éclairages urbains, néons de devanture, regards qui se dérobent derrière les sages rideaux d'habitations de banlieue, passants costumés errants après une fête arrosée, quais de gare plongés dans des matins brumeux, faune de nightclubs déjantée, zones périurbaines aux mornes façades, ports ne dormant jamais, campagnes aux lignes d'horizon infinies, la Belgique de Harry Gruyaert est un condensé de l'art du photographe : une attention extrême aux couleurs et aux lumières qui restitue le caractère fugitif des choses. En contrepoint à ces photographies couleur, quatre portfolios d'images en noir et blanc réalisées dans les années 1970 - protohistoire du photographe - et reproduites sur un papier offset, viennent scander cette immersion visuelle de ce voyage au plat pays. -
Le photographe, Alexis Vettoretti, auteur de la série Paysannes, primée, est parti depuis 2013 à la rencontre des femmes françaises, filles et femmes de paysans nées dans l'entre-deux-guerres, témoins d'une époque révolue et dans laquelle, pourtant, elles vivent toujours. La romancière Marie-Hélène Lafon signe le texte Je les reconnais, placé dans un cahier hors-texte.
Paysannes. Leurs visages portent les traces d'un siècle qui a vu notre société passer de la tradition à la modernité. Travailler la terre. Élever les enfants. S'occuper du foyer. Une existence silencieuse, héritée d'une époque dont les derniers vestiges s'effacent lentement. Impensable, inacceptable pour les enfants du xxie siècle.
Paysannes, une série de portraits émouvants réalisés à la chambre grand format, dévoile ces femmes françaises, filles et femmes de paysans nées dans l'entre-deux-guerres, témoins d'une époque aujourd'hui révolue et dans laquelle, pourtant, elles vivent toujours.
La série photographique est accompagnée du texte de Marie-Hélène Lafon, Je les reconnais. -
Femmes photographes japonaises : Des années 1950 à nos jours
Pauline Vermare
- Textuel
- Textuel Photographie
- 18 Juillet 2024
- 9782386290107
Rencontres d'Arles 2024
Ce livre-événement comble une grande lacune historiographique. Alors qu'il existe une véritable passion française pour la photographie japonaise, cet ouvrage démontre que la virtuosité des artistes femmes n'a rien à envier à celle de leurs homologues masculins. 535 images couleur et noir & blanc rythment cette somme étourdissante de 500 000 signes. -
Moriyama est sans conteste le photographe japonais contemporain le plus célèbre, objet d'un culte fervent. Il dit de la mythique revue "Record" qu'il a créée en 1972 qu'elle est « le grand oeuvre et le fil rouge de sa vie de photographe ». Sont réunis ici les fac-similés des numéros 31 à 60 : un corpus riche de 300 images pour se perdre dans un dédale de géographies urbaines et intimes. Il fait suite à l'ouvrage "Record" publié en 2017 qui contient les numéros 1 à 30. L'objet d'une grande élégance est composé d'un livre relié sous coffret.
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Exposition :
Galerie de photographies - Centre Pompidou, Paris
10 septembre-31 décembre 2024
Photographe américaine de renommée internationale, Barbara Crane (1928-2019) a développé une oeuvre plurielle qui s'étend sur plus de soixante ans. Profondément marquée par l'art conceptuel, Crane est fascinée par les potentialités de répétition et de déconstruction de l'information visuelle. Ses images explorent tous les possibles offerts par les techniques du médium photographique : tirages au platine-palladium, épreuves gélatino-argentiques et numériques, tirages instantanés (Polaroid), transferts photographiques... sont organisés en séquences, grilles ou diaporamas. Formée auprès d'Aaron Siskind - maître de l'expressionisme abstrait photographique -, à l'Institute of Design de Chicago dans les années 1960, elle découvre très tôt le travail de Laszló Moholy-Nagy et sa rigueur formelle. Les images de Crane opèrent une synthèse entre la tradition de la straight photography américaine et une sensibilité plus expérimentale, héritée des avant-gardes européennes, typique des enseignements de l'école de Chicago. Crane associe ainsi une liberté totale envers le médium à un perfectionnisme technique qui la démarque de ses contemporains. Son approche photographique de la ville, Chicago en premier lieu, et de ses habitants anonymes en devient particulièrement singulière. Sa curiosité et son goût de l'expérimentation ont guidé sa longue carrière.
Réalisée en partenariat avec l'Estate Barbara Crane (à Chicago), l'exposition présentée au Centre Pompidou sera la première exposition monographique d'envergure consacrée en Europe à cette artiste. Elle réunira plus de 200 photographies, dont une partie est entrée récemment dans les collections du musée. Centrée sur les vingt-cinq premières années de sa carrière, l'exposition réunira certaines de ses oeuvres majeures, dont plusieurs inédites. L'ouvrage qui l'accompagne replacera la production de Crane dans le contexte artistique de son époque et dans l'histoire du médium, à travers deux entretiens, réalisés avec l'artiste dans les dernières années de sa vie, et des essais mis en écho avec une sélection d'oeuvres iconiques et d'autres jamais publiées. Conçu dans la même démarche exploratoire que Crane, ce livre déploira l'univers d'une photographe majeure. -
« Couleur ou noir et blanc ? » En 1962 le jeune Joel Meyerowitz ne sait pas encore que cette question du vendeur de pellicules va le plonger dans d'intenses réflexions esthétiques. Nourri par ses discussions passionnées avec ses amis photographes Tony Ray-Jones et Garry Winogrand, Meyerowitz cherche son vocabulaire et commence à photographier en parallèle avec deux boîtiers, l'un pour le noir et blanc, l'autre pour la couleur. En s'appuyant sur les images jumelles nées de cette surprenante pratique, Meyerowitz raconte avec brio ses années d'apprentissage, celles de l'un des grands pionniers de la photographie couleur.