L'heure italienne
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Cinquante ans, un cap difficile à passer, et particulièrement pour le professeur Sacerdoti, écrivain et universitaire de renom, qui subit, pour avoir cité en cours une phrase tendancieuse de Flaubert, une accusation d'antiféminisme. Sa désinvolture affichée ne fait qu'aggraver son cas. Honni par des influenceuses et des centaines de followers, rayé du monde universitaire, il choisit de se retirer dans un isolement dédaigneux. Célibataire et sans enfant, la solitude ne lui a jamais fait peur. Mais le hasard vient le débusquer car, de façon inattendue, on lui assigne le rôle de tuteur d'un lointain petit cousin désormais orphelin. Le parallèle avec sa propre vie s'impose. N'a-t-il pas lui aussi connu le même destin lorsque sa mère est morte en tombant d'un balcon et son père, soupçonné de l'avoir poussée, a été emprisonné ? Apprivoiser le petit garçon s'avère difficile, mais peu à peu l'enfant finit par s'attacher à son tuteur et Sacerdoti prend goût à son nouveau rôle. Hélas un héritage mal venu fait du garçon la proie de parents avides qui réclament son retour à Londres auprès d'eux...
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Dans les hauteurs d'un petit village de montagne vient s'installer un jour d'automne Emilia. Par la fenêtre de la maison d'en face, Bruno, le maître d'école, l'épie, bien résolu à défendre son espace de tranquillité. La jeune femme finit pourtant par entrer dans sa vie, tout en ne dévoilant rien d'elle-même. Pourquoi est-elle là? A-t-elle quelque chose à cacher? Et lui, pourquoi n'a-t-il jamais quitté ce hameau perdu? Chacun devine chez l'autre un abîme pareil au sien mais rien ne semble pouvoir faire tomber les masques. Le village de Sassaia est leur refuge, la seule solution pour échapper au passé. Et pour bâtir un avenir auquel tous deux ont cessé de croire.
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Le vent passe et la nuit aussi
Milena Agus
- Liana Levi
- Litterature Etrangere
- 16 Janvier 2025
- 9791034910250
Rêver est un droit. Un droit que revendique Cosima, la narratrice, qui porte un regard poétique et fantasque sur son quotidien. Quand elle quitte en ?n de semaine Cagliari et son lycée pour rejoindre le village où vit sa grand-mère, toujours habillée en noir, son univers est habité par les personnages de ses auteurs préférés : Tchekhov, Tolstoï, Brontë et Deledda, icône de la Sardaigne. C'est dans un roman qu'elle se projette donc quand elle croise, dans le village d'origine de sa famille, le berger Costantino Sole. À ses yeux ce dernier monte à cheval comme Heathcliff, le héros des Hauts de Hurlevent, et autour de lui la jeune ?lle bâtit une narration fantasque qui se transforme en ardente et périlleuse passion. Pourtant, le grand amour ne se tenait-il pas déjà là, à ses côtés ? Car la vie nous prodigue des largesses que nous ne savons pas toujours voir et apprécier.
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Un après-midi de septembre 1881, à San Remo, une jeune fille parcourt l'allée qui mène à la villa de Lady Brown, veuve d'un entrepreneur méritant devenu Sir tardivement. Celle-ci recherche une dame de compagnie et Irina Nikolaevna aimerait occuper ce poste. Elle se présente donc en soulignant que, malgré ses nobles origines, elle n'est que la fille illégitime d'un boyard russe. Éblouie par les élégantes manières de la postulante la Lady l'accueille sans hésitation. Désormais, et pendant plus de vingt ans, les deux femmes vont s'inscrire dans la vie étincelante de la Riviera italienne fréquentée par aristocrates et personnalités du monde entier venus se ressourcer au bord de la mer ligure. L'héritier du trône austro-hongrois ainsi que l'inventeur de la dynamite Alfred Nobel seront tour à tour leurs voisins proches. Tout semble parfait. Pourtant un je-ne sais-quoi trouble cette situation idyllique. Est-ce la proximité d'un anarchiste ? L'avancée du XXe siècle avec sa modernité conquérante ? Ou juste l'imagination débordante d'Irina...
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J'voulais naître gamin
Francesca Maria Benvenuto
- Liana Levi
- Litterature
- 5 Septembre 2024
- 9791034909582
Du coup, moi c'est Zeno. J'suis coffré, à Nisida, la prison pour mineurs. J'ai chopé une peine, com' tous les gamins ici, sauf que la mienne, elle est grosse com'ça! Et j'vous dis pas combien j'ai pris eh, parce que j'ai peur qu'ça vous choque après. Une prof ici, en taule, m'a promis que si j'écris, elle en touchera deux mots au directeur pour qui me file la permission de sortie à Noël, parce que maman est disponible pour me prendre deux jours. Et ça, c't'un chouet' truc, parce que ça veut dire qu'elle m'a pas oublié. Com'ça j'peux retourner dans notre basso crasseux, à Forcella. Là-bas on manque de tout, d'argent surtout. D'amour jamais. Alors j'écris des trucs sur ma vie, qu'est pas longue mais pas courte non plus, com' que j'suis petit, mais un peu grand aussi. Au début j'étais pitchoun, com' les enfants, les vrais, quoi. Après j'ai dû grandir. Quand j'ai commencé l'métier.
C'que j'voulais naître gamin, moi.
Mais c't'honneur-là, j'l'ai jamais eu. -
Il y a la Méditerranée, la lumière, l'île d'Elbe au loin. Mais ce n'est pas un lieu de vacances. C'est une terre sur laquelle ont poussé brutalement les usines et les barres de béton. Depuis les balcons, on a vue sur la mer, sur la plage, une scène idéale pour la jeunesse de Piombino. Entre drague et petites combines, les garçons se rêvent en chefs de bandes, les lles en starlettes de la télévision.
De quoi oublier les conditions de travail à l'aciérie, les mères accablées, les pères démissionnaires... Anna et Francesca, bientôt quatorze ans, sont les reines de ce royaume cabossé. Ensemble, elles jouent de leur éclatante beauté, rêvent d'évasion et parient sur une amitié inconditionnelle pour s'emparer de l'avenir.
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Dans un bourg proche de Turin, durant les années 1940, celles de la guerre et de l'après-guerre, quelques familles de la bourgeoisie piémontaise partagent une vie paisible. Leur petite communauté assigne à chacun un rôle déterminé et des aspirations convenues. Tous « enterrent leurs pensées » pour laisser place à d'insigni?ants commentaires sur un quotidien étriqué et répétitif. Un environnement étouffant pour les plus jeunes parmi lesquels se trouve l'invisible Elsa. Celle-ci observe à distance les jérémiades de sa mère, les traumatismes de la guerre, les départs des uns et les mariages des autres. Étrangement absente de ces histoires familiales, elle sort soudain de l'ombre, révélant un visage jusque-là inconnu de son entourage, comme du lecteur.
Initialement paru en 1961, Les Voix du soir capte avec une grande ?nesse les bruissements d'une jeunesse qui cherche à se défaire des carcans de la société.
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Avant la guerre, tout allait bien sans qu'on le sache. Ippolito, Concettina, Giustino et Anna vivaient au rythme des lubies de leur père, persuadé de faire enrager Mussolini et les « crapules » fascistes en rédigeant ses mémoires. De l'autre côté de la rue, dans la maison de leur richissime père, Emanuele, Giuma et Amalia jouaient au tennis de table et composaient avec les migraines de leur « maman chérie ». Les deux fratries s'épiaient, s'apprivoisaient, liaient des amitiés aussi fortes que les liens du sang et pensaient entrevoir un avenir prometteur. Mais tout ça c'était avant. Avant d'être engloutis par les deuils, la noirceur du fascisme et le vacarme de la guerre. Avant que ces années-là ne deviennent « tous leurs hiers ».
Publié sept ans après la ?n de la guerre, Tous nos hiers dit toutes les souffrances et les désillusions d'une jeunesse tourmentée. -
« Amants, heureux amants, voulez-vous voyager ? » demandait La Fontaine en ajoutant : « Que ce soit aux rives prochaines. » Aussitôt, ce sont les enchantements de l'Italie qui nous viennent à l'esprit, ce pays où la vie est un art, et où l'art est si vivant.
Christiane Rancé nous invite à filer vers Gênes, à flâner autour des grands lacs, à rêver sur la lagune vénitienne. À ses côtés, nous redécouvrons la Toscane, le coeur de l'Ombrie, l'universalité de Rome, le feu de Naples et les sortilèges de la Sicile. Nous voilà à sonder l'âme italienne, ses paysages et ses hauts-lieux. À interroger les génies qui ont façonné cette terre - les césars et les papes, Michel-Ange, Raphaël, Dante, mais aussi Pasolini, Fellini ou Cristina Campo.
Sous la plume alerte et enjouée de Christiane Rancé, ce voyage en Italie est une invitation à retrouver le goût du bonheur et de l'éternité.
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Nous sommes en Sicile, en 1860 : Garibaldi débarque à Marsala, la bourgeoisie en profite pour évincer l'aristocratie fidèle aux Bourbons. C'est sur cette scène que se tissent les rapports du prince Salina, astronome renommé, et de son neveu Tancrède, dont les noces avec Angelica, fille d'un parvenu, sanctionnent l'avènement des temps nouveaux. L'atmosphère pessimiste dans laquelle baigne ce grand roman historique dénonce, avec une authentique force lyrique, l'immobilisme d'une société consciente de son déclin. L'aventure éditoriale du Guépard est passionnante puisqu'il fut refusé par les plus grands éditeurs avant de devenir un des classiques de la littérature italienne. Le texte, publié après la mort de l'auteur par Bassani en 1958 ? et à partir duquel avait été faite la traduction française ? a été depuis corrigé à plusieurs reprises, pour donner lieu en 2002 à une nouvelle version supervisée par le neveu de Tomasi di Lampedusa, Gioacchino Lanza Tomasi ; établie sur le manuscrit que l'auteur avait corrigé peu avant de mourir, cette dernière édition est enrichie en appendice de matériaux autographes récemment retrouvés, tous liés à la rédaction de l'oeuvre, et d'une postface qui en raconte la gestation et les différentes étapes de la publication.
En quelques mots : Une nouvelle traduction, oeuvre d'un des plus grands traducteurs de l'italien, rend justice à ce chefd'oeuvre de la littérature contemporaine. Si l'histoire du Guépard nous est connue, on découvrira ici un rythme, une écriture que la précédente version française avait allègrement adaptée.
L'auteur : Giuseppe Tomasi, duc de Palma, prince de Lampedusa, a vécu jusqu'à soixante ans la vie d'un aristocrate sicilien de haute culture européenne. Un jour de 1955, il se mit à écrire un livre auquel il pensait depuis toujours. Le livre achevé, il mourut. C'était au printemps de 1957. En novembre 1958 paraissait Le Guépard, aujourd'hui traduit dans toutes les langues et partout avec un succès sans précédent. Visconti a adapté le roman au cinéma, et le film, Palme d'or au festival de Cannes, est l'un des sommets de son oeuvre.
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«La mafia est une association criminelle ayant pour fin l'enrichissement de ses membres, qui se pose en intermédiaire parasite, et s'impose, par la violence, entre la société et le travail, la production et la consommation, le citoyen et l'État... J'ai cherché à comprendre ce qui faisait que quelqu'un était mafioso» : tel est, selon l'écrivain sicilien Leonardo Sciascia, le sens du Jour de la chouette. Ce roman, qui inaugure dans son oeuvre une série de récits jouant des codes du roman policier pour dénoncer les tabous les plus sensibles, offre une immersion dans le milieu de la mafia qui gangrène la société sicilienne. Il s'est imposé, dès sa sortie en 1961, comme une référence incontournable sur le sujet, et demeure aujourd'hui le plus populaire de tous les livres de Sciascia.
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"Tous les mercredis soir, Minuccia et Uvaspina attendaient la mort de leur mère."
Ainsi s'ouvre cette fascinante chronique familiale emmenée par la mère, Graziella dite la Dépareillée. Fantasque et mélodramatique, elle a rencontré son mari, le notaire Pasquale Riccio, à un enterrement pour lequel elle avait été engagée comme pleureuse. Issue des quartiers populaires, la Dépareillée a quitté les venelles sales et cacophoniques pour les bords de mer cossus, mais reste possédée par une profonde tristesse. Tous les mercredis soir, quand Pasquale quitte l'appartement, elle feint sa propre mort devant les yeux ébahis de ses enfants. Uvaspina tient son surnom d'une baie que l'on presse et dont le jus sert à guérir les maux d'autrui. Il est habitué, depuis toujours, à supporter les moqueries de ses camarades, la honte de son père et la férocité de sa soeur, Minuccia. Habitée par une sombre force, elle est prise de colères terribles qui la transforment en une toupie ravageuse détruisant tout sur son passage. Le dernier protagoniste n'est autre que Naples, cette ville aux entrailles bouillonnantes, avec ses quartiers tendus vers le ciel, ses tentacules immergés dans la mer. C'est précisément entre ville et mer qu'Uvaspina rencontre Antonio, le pêcheur aux yeux vairons, qui lui racontera mille et une histoires. Mais cette idylle ne saurait durer. À l'image du Vésuve surplombant la ville, le drame ne demande qu'à être réveillé.
Monica Acito nous livre un premier roman d'une rare intensité, une histoire magique empreinte d'amour et de folklore. -
Dans un Far West imaginaire, le shérif et tireur de génie Abel Crow mène une existence périlleuse. Faire feu est pour lui un instinct, une façon de mesurer son âme à la terre splendide mais hostile qui s'étend infinie. Car Abel ne se contente pas des duels de pistoleros ; depuis sa découverte de la philosophie, il se cherche un destin. Trois femmes le guident dans cette quête : son amante, l'insaisissable Hallelujah Wood, sa petite soeur, l'intrépide Lilith, qui embarque toute la fratrie dans une mission à haut risque, et la bruja, une sorcière porteuse de sagesse ancestrale. Récit d'une vie, Abel se présente comme un puzzle de souvenirs dont l'assemblage envoûtant dure jusqu'au dernier mot. Alessandro Baricco revient, neuf ans après son précédent roman, avec un western aussi intense que sensible.
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Au coeur de la Sicile, un roman poignant où se rencontrent quêtes identitaires et souvenirs d'un amour qui refuse de s'éteindre.
Un matin comme les autres, et au soir de sa vie, Anna décide de quitter son domicile en laissant derrière elle son mari Severino et le quotidien qu'ils partagent depuis leur jeunesse. Un an après ce surprenant départ, Severino part à sa recherche, décidé à parcourir toute la Sicile pour la retrouver. Ce voyage l'entraîne dans une danse entre passé et présent où les souvenirs embellis de Severino se heurtent aux traces du désir d'émancipation d'Anna. Ensevelis sous le poids des fantômes du passé, Anna et Severino devront reconsidérer les promesses qui les unissent et affronter leurs certitudes pour se dévoiler enfin. -
Nouvelle édition en un volume en 2004
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Un matin de printemps 1922, dans un modeste appartement de Rome, une enfant lit sous l'oeil attentif de sa mère. La petite Elsa bute sur les mots. Il faut dire qu'elle préfère vagabonder plutôt qu'étudier. Comment deviner alors que cette fillette deviendra l'un des écrivains les plus marquants de son temps ? De sa jeunesse dans les rues populaires du Testaccio, à ses amours tumultueuses avec Moravia et Visconti, en passant par la lutte contre le fascisme, Angela Bubba explore les sentiments incandescents et le destin prodigieux de l'autrice de La Storia. En lui prêtant sa voix, une voix vibrante et sensuelle, elle perce ainsi le mystère Elsa Morante. Plus que le récit d'une vie, ce roman est aussi un voyage dans l'Italie intellectuelle du xxe siècle sur fond de lois raciales et de combats de la gauche. Un portrait de femme inoubliable et attachant.
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Quand l'amour est comme le mien, juste un rêve solitaire infini, une insulte au malheur, un crachat à la face du destin, alors il élève ses flammes jusqu'aux cieux, il brûle et purifie tout et ne s'éteint jamais, ne se réduit jamais à un feu dans une cheminée qui réchauffe et apaise, qui illumine une maison bienheureuse.
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Rue Castellana Bandiera
Emma Dante
- Les éditions du Chemin de Fer
- Les Pas Perdus
- 13 Septembre 2024
- 9782490356461
La rue Castellana Bandiera est une rue étroite de Palerme, à double sens, où deux voitures pourtant ne peuvent se croiser. La voiture de Rosa s'engage dans la rue au moment où celle de la famille Calafiore, conduite par Samira, arrive dans le sens opposé. Ni Samira ni Rosa ne sont prêtes à faire marche arrière. Ce sont deux mondes qui d'ordinaire ne se rencontrent jamais qui s'affrontent, deux femmes bien décidées à prendre leur revanche sur les blessures que la vie leur a infligées.
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Lucia n'a jamais quitté son village des Abruzzes. Pourtant, trente ans plus tôt, elle y a été témoin d'un crime terrible. Aujourd'hui, sa fille Amanda, partie étudier à Milan, est de retour auprès d'elle. Mais la jeune femme ne quitte pas sa chambre et s'enferme dans un silence inquiétant. Impuissante face à la détresse d'Amanda, Lucia est soudain confrontée à ses souvenirs douloureux : le drame qu'elle a tout fait pour oublier resurgit...
Entre passé et présent, le roman de Donatella Di Pietrantonio explore la fragilité des relations familiales et le lien puissant avec cette terre des Abruzzes où se mêlent la beauté et la sauvagerie de la nature.
Ce roman exceptionnel est devenu un phénomène en Italie en recevant à la fois le prix Strega et le prix Strega Giovani, équivalents respectifs du prix Goncourt et du prix Goncourt des Lycéens. -
Une grande saga familiale sur près d'un siècle, un récit original et complexe sur un monde disparu, un microcosme attachant du Sud de l'Italie.
En 1976, à dix-huit ans, Valentino a quitté sa Calabre natale. Durant quarante ans, il a voyagé par le monde, avec la légèreté de ceux qui n'ont qu'un seul bagage et des rêves à foison. Mais tandis qu'il apprend le décès d'une lointaine parente, il éprouve le besoin soudain de retrouver ses racines.
Dernier maillon d'une incroyable histoire familiale, Valentino se rend sur place et remonte le temps sur la trace de ses aïeux. Que reste-t-il de ses grands-pères, ces deux patriarches bourgeois bien établis dans l'Italie du sud : le " Notaire ", socialiste antifasciste bourru, et le " Pharmacien ", d'origine juive, rêvant secrètement de devenir violoniste ? Ses ancêtres, mais aussi les domestiques et habitants du village reprennent chair par des anecdotes merveilleuses : Ciccio Bombarda, le chauffeur sans permis, Peppo de la poste qui a peur de ses enfants, les tantes bizarres et les amis imaginaires, les amitiés qui durent du berceau à la tombe, les idéaux inaliénables et les faiblesses inavouées.
À travers ces destins attachants s'inscrivant dans la grande histoire politique italienne, celle des deux guerres mondiales, du fascisme et des révolutions sociales, Mario Fortunato questionne le rôle des individus dans la transmission générationnelle, autant que l'appartenance à un lieu et à des êtres.
Sud est un roman brillant sur la mémoire, qui hypnotise avec une efficacité prodigieuse.. -
« Il s'agissait d'une armada de gamins qui couraient comme des scélérats. » Dans la Rome crépusculaire d'après guerre, une bande d'adolescents vit de petits larcins et de crimes divers. Cherchant la bonne combine qui leur fera gagner quelques lires, ils survivent tant bien que mal dans les faubourgs. Grand texte politique et moral, Les Ragazzi leur donnent la parole à travers la voix prodigieuse de Pier Paolo Pasolini.
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Rendez-vous à Positano est un roman d'amour, un texte dédié à une femme et un lieu. Dans l'après-guerre, Goliarda Sapienza découvre un modeste village hors du temps, niché tout près de Naples : Positano. Elle y fait la connaissance d'Erica, une jeune femme qui allait devenir pendant près d'une vingtaine d'années une soeur d'âme. Longtemps après la disparition de son amie, en 1985, l'écrivaine décide de revenir sur cette histoire pour sauver de l'oubli ce qui fut balayé par le destin.
"Que se réjouissent les admirateurs que l'inoubliable Modesta a entraînés à sa suite dans l'inépuisable Art de la joie. Et que salivent aussi les novices. Nul besoin d'avoir les clés du temple pour accéder à ce nouveau trésor. Puisque Goliarda n'a jamais suivi l'ordre des choses, ils peuvent entrer dans son oeuvre par la porte de sortie. L'éblouissement n'épargnera personne [...]"
Marine Landrot, Télérama -
" Le vent de ses yeux m'emporte vers lui, et même si mon corps immobile résiste, ma main se retourne pour rencontrer sa paume. Dans le cercle de lumière la vie de ma main se perd dans la sienne et je ferme les yeux. Il me soulève de terre, et dans des gestes connus l'enchantement de mes sens ressuscite, réveillant à la joie mes nerfs et mes veines. Je ne m'étais pas trompée, la Mort me surveille à distance, mais juste pour me mettre à l'épreuve. Il faut que j'accepte le danger, si seul ce danger a le
pouvoir de rendre vie à mes sens, mais avec calme, sans tremblements d'enfance. " L'Art de la joie est principalement le roman d'une vie, celle de Modesta, personnage magnifique né le 1er janvier 1900 sur les pentes de l'Etna, en Sicile. Du chaos misérable de son enfance aux hasards de la vie qui feront d'elle l'héritière insoumise d'une famille dégénérée de nobles siciliens, c'est en fait à un apprentissage
de la liberté que cette ouvre nous invite.
Dix ans après sa première parution en France, l'édition semi-poche (collection Météores) du chef-d'ouvre de Goliarda Sapienza. L'auteur Goliarda Sapienza (1924-1996) est née à Catane dans une famille anarcho-socialiste. Son père, avocat syndicaliste, fut l'animateur du socialisme sicilien jusqu'à l'avènement du fascisme. Sa mère, Maria Giudice, figure historique de la gauche italienne, dirigea un temps le journal Il grido del popolo (Le Cri du peuple).
Tenue à l'écart des écoles, Goliarda reçoit pendant toute son enfance une éducation originale, qui lui donne très tôt accès aux grands textes philosophiques, littéraires et révolutionnaires, mais aussi à la culture populaire de sa ville natale. Durant la guerre, à seize ans, elle obtient une bourse d'étude et entre à l'Académie d'art dramatique de Rome. C'est le début d'une vie tumultueuse. Elle connaît d'abord, très rapidement, le succès au théâtre, avant de tout abandonner pour se consacrer à l'écriture.
S'ensuivent des décennies de recherches et de doutes, d'amours intenses. Son ouvre, complexe et flamboyante, laisse les éditeurs italiens perplexes et c'est dans l'anonymat que Goliarda Sapienza meurt en 1996. Elle ne trouve la reconnaissance qu'en 2005 avec le succès en France de la traduction de son roman L'Art de la joie. Depuis, ses livres sont redécouverts en Italie. Les éditions Le Tripode
conduisent désormais la publication de ses ouvres complètes. -
Dans un village de montagne du nord de l'Italie, le jeune héritier d'une lignée aristocratique disparue vit dans un manoir à l'abandon au milieu de la forêt. Un jour, un vieux voisin du « Duc », comme l'appellent ironiquement les villageois, lui dit que quelqu'un vole le bois de son domaine. Ce qui peut paraître une erreur au premier abord se transformera en duel mémorable, puis en quête des origines aussi sauvage que la nature qui l'entoure et qui fait valoir sa loi. Un roman où un village oublié devient le théâtre des instincts des hommes, où la montagne n'est pas un paysage mais un métier et une présence à laquelle on ne peut échapper.
Avec une écriture élégante pleine de fulgurances éblouissantes et un formidable sens de l'intrigue, Matteo Melchiorre nous livre ici un roman épique sur la fureur du pouvoir, le poids du passé et l'appartenance à un paysage magnifique. Un premier roman sauvage et ensorcelant.