Il suffit de tirer le fil d'un seul mot et ce sont bien d'autres mots qui reviennent à nous, mots du passé, de nos désirs, de la politique, de la littérature, etc. Ce livre propose de faire cette expérience déconcertante à partir du mot « spécial ». Expérience de lecture qui entretient aussi le besoin de philosophie comme expérience singulière sans fin du langage dans le monde et du monde dans le langage.
L'énergie est une pierre de touche philosophique. En fonction de ce qui est dit ou de ce qui n'est pas dit d'elle, elle sert à interroger les trois termes de la matrice à l'oeuvre dès qu'il est question, en pensée (ou en théorie), de ce que l'on peut faire dans le monde.
Que fait un homme lorsqu'il n'a plus qu'une semaine à vivre ? Il pense et il regrette, il pleure sur ce qu'a été sa vie et ce qu'elle aurait pu être. Un mourrant est rarement stoïcien. Seul, perdu à Paris où il vit et mourra en étranger, le narrateur a, comme unique témoin de sa déchéance, Anna, mi-infirmière, mi-gouvernante. Avec elle, il évoque la Bretagne et ressasse son grand amour de jeunesse. Tantôt pathétique et tantôt répugnant, il a tout abandonné hormis ce qu'a été sa vie.
Nous vivons au-dessus de nos moyens énergétiques et cela ne pourra pas durer. Notre modèle de développement exige que tout le monde s'efforce de consommer moins d'énergie. C'est paradoxal, cela se traduit par des inégalités et cela conduit à se demander jusqu'où il faut pousser le sens de l'économie. La réponse passe par une analyse philosophique des notions de précarité, de sobriété et d'efficacité qui servent à décrire la régulation des consommations d'énergie. Elle doit également articuler les lieux où cette régulation, en un sens générique, est en train d'opérer : le corps qui éprouve le froid, le chez-soi protégé des intempéries extérieures, la chaudière qui convertit le combustible en confort thermique, mais aussi la société, qui produit de l'exclusion et qui prétend en même temps gérer ses ressources environnementales. Dès qu'il est question d'énergie, le réalisme est de rigueur. On se réfère aux ressources disponibles, on compte les kilowattheures consommés, on invoque la satisfaction impérieuse des besoins, on annonce la pénurie. Mais " réguler le chauffage ", n'est-ce pas d'abord le moyen de réintroduire de la mesure dans nos vies ? Au même titre que l'argent, l'énergie permet de calculer. Home sweet home n'échappe pas à cette comptabilité. N'est-ce pas là le véritable enjeu ?
Cargèse est une petite ville située à 52 kms au nord d'Ajaccio, née de l'exil de populations grecques venues du Péloponnèse. En 1676, fuyant l'oppression ottomane, ces populations obtinrent de la République de Gènes, alors métropole de la Corse, la possibilité de s'y installer. A partir du XIXe siècle, les Cargésiens purent vivre en paix sur cette terre devenue la leur. Voici donc une étude sur le parler grec de Corse (néanmoins en voie d'extinction).
Êtes-vous méfiant à l'égard de la politique, comme la majorité des gens ? Êtes-vous tenté de rejoindre les indignés rassemblés sur la place ? Sentez-vous la nécessité de vous engager davantage dans la vie de la cité et de promouvoir, au nom de votre citoyenneté, une vraie démocratie participative ? Allez-vous répondre à l'institut de sondage qui, malgré les proportions consternantes de l'abstention électorale, continue de s'intéresser à votre opinion et de la ranger dans ses cases ?
Vous êtes au coeur de la politique, au moins par votre opinion. Mais vous ne pouvez jamais y être seul. Rien ne se fait politiquement sans le mouvement, sans l'opinion de masse, sans le parti, sans le collectif, sans la manifestation, sans le rapport des forces antagonistes, sans le ralliement de « tous ensemble, tous ensemble ! » C'est en tout cas l'idée courante qu'on entretient à propos de la politique et qu'on ne se lasse pas de vous renvoyer à l'occasion, lorsqu'il est question de justifier un combat, d'en appeler à vos valeurs, de vous inciter à voter pour ou contre. En général, on ne vous demande pas votre avis à ce sujet. Théories, récits et idéologies prolifèrent et, d'un côté, vous ciblent individuellement, mais, de l'autre, ont déjà scellé, sans vous et à votre place, le genre de phénomène collectif qui vous concerne politiquement. Oui, cette façon de procéder est inhérente à la politique ; oui, le jeu politique consiste sans doute à vous faire ces offres. Vous prenez ou vous laissez. C'est votre choix. Et cela devrait vous suffire ? Ce petit essai de philosophie propose de rester seul face à la politique. Il ne s'agit pas de revenir à une position hypothétique à partir de laquelle on rejouerait le fondement contractuel de l'Etat ou de tout autre groupement politique. La question est plutôt de savoir comment on peut continuer à faire de la politique et comment on peut vouloir prendre la responsabilité de la politique en refusant d'être embarqué d'office par ceux qui prétendent dire pour les autres au nom de quoi il y a ou il doit y avoir de la politique.
Il y a toujours autre chose à faire que penser philosophiquement. Il y a bien d'autres occupations. Il y a toujours une façon de parler de ce qui est, sans avoir à penser qu'il serait nécessaire d'en discuter philosophiquement. Il y a tant de discours, tant d'informations, tant de connaissances, tant d'explications, tant de récits qui n'ont nullement besoin d'être philosophiques et dont on se satisfait avec de bonnes raisons. Dans cette situation, qui est celle du public en général, la pensée philosophique se cantonne à une place seconde. Seconde par rapport à toutes les expertises qui la devancent. Seconde parce qu'il lui est désormais difficile de revendiquer pour elle un accès privilégié à ce qu'elle disait être premier, initial, fondamental, ou transcendantal. Il ne s'agit pas d'en finir avec la pensée philosophique mais de la poursuivre à partir de cette position seconde. Ce ne peut pas être sans incidence sur la forme avec laquelle elle doit se présenter ni sur les motifs qu'elle est encore en mesure d'écouter, comme le fait cet ouvrage : un événement après l'autre, une situation de langage après l'autre, et possiblement sans fin.
Dame Sarakosti est une légende dans la Grèce orthodoxe... Elle conduit doucement les êtres humains vers la Lumière de la Pâque, quelle que soit la Lumière de chacun, chrétien ou non... Dans ce recueil, Dame Sarakosti sert de guide et ouvre un chemin à un homme épris d'elle avec passion [...]. Même en cette époque de douleur et d'angoisse intenses pour la Grèce et le monde, et peut être encore plus car c'est dans cette époque que nous vivons, chaque personne a besoin de trouver un chemin, un sens, un désir.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
Vous, je ne sais pas, mais moi, en tout cas, je n'en peux plus d'entendre parler d'intérêt général. J'aimerais donc faire cette proposition : essayons de nous en passer. Or, dès que j'avance ce genre de propos, on s'affole autour de moi. Comment peut-on céder au cynisme ? Comment peut-on accepter que tout se résume au seul jeu des intérêts particuliers ? Comment peut-on renoncer à un idéal de justice sociale, au pacte républicain ou au contrat qui fonde l'unité nationale ? Justement, parlons-en du pacte, parlons-en du contrat social. Je ne vois aucun pacte, je ne vois aucun contrat fondateur ni réconciliateur. Ce que j'entends, en revanche, ce sont des discours qui entretiennent l'idée que chacun, depuis sa position particulière, est en mesure de juger de la société dans sa généralité, comme si nous étions constamment, tous ensemble, en train de rejouer « au contrat social » ou à « c'est mon choix de société ». La politique se garde bien de corriger ce rapport à la généralité : elle promet des réponses à tous et relance les attentes de chacun. Elle escamote ainsi toujours plus ce qui fait l'objet, ou le sujet, d'une politique souhaitable. Par quoi pourrait-on remplacer politiquement « l'affaire de tous » ou « l'intérêt général » ? Moi, en tout cas, je miserais plutôt sur une politique du commun. Et vous ?
L'administration accorde une grande importance au langage, au point de laisser penser à ses agents qu'il n'y a rien de plus important. Les agents de l'administration ont donc toujours quelque chose à dire. Ils estiment aussi que tout ce qui est dit devrait l'être d'une autre façon. Enfin, s'ils continuent de croire qu'il y a forcément quelque chose de plus important que le langage, c'est dans le seul but d'en parler.
Parallèlement, ces agents ne prêtent aucune attention à des mots qui reviennent sans cesse dans les innombrables textes, « petites notes », comptes rendus, explications, rapports, que l'administration attend d'eux. J'en ai collecté quelques-uns, comme « permettre », « dans le cadre de... » ou encore « en matière de... ». Il m'a semblé que ces mots et expressions dérivaient, isolés, comme s'ils étaient retranchés du langage. J'ai alors cherché le plus loin possible dans leur platitude et leur insignifiance de quoi faire une autre expérience de l'importance du langage.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
Une entreprise en marche doit se doter de médiateur intervenant sur les relations entre les salariés, les clients, les usagers Cet ouvrage est le premier livre de référence sur lingénierie relationnelle en tant quapproche densemble de la qualité des relations. Il préconise la mise en place dun médiateur professionnel internalisé au sein des organisations pour améliorer les rapports sociaux.
Ce livre répond aux nouvelles exigences législatives et explique en quoi la prise en compte de lingénierie relationnelle offre une nouvelle dimension à la culture de chaque entreprise.
Il présente de manière claire et rigoureuse :
les informations légales pour créer des procédés performants et des dispositifs respectueux du dialogue social ;
les moyens opérationnels à mettre en place pour répondre à des situations complexes souvent vécues dans lurgence : absentéisme, plaintes, souffrance relationnelle et mentale ;
les réponses aux exigences de prévention des difficultés relationnelles pour le bon fonctionnement de lorganisation et la satisfaction des personnes.
Un ouvrage indispensable pour consolider une gouvernance dentreprise responsable.
« Après tant de vols fous j'ai replié mon aile. Les courants opposés ne me traversent plus. Enfin j'ai commandé mes voeux irrésolus. Et je vais maintenant de Simone à Monelle. » Cet opuscule, extrait du Divan et paru en 1939, renferme 18 poèmes en prose de Francis Éon.