La pensée sociologique de Pierre Bourdieu explore de nombreux domaines des sciences sociales et humaines, notamment, la sociologie, la philosophie, l'anthropologie, la linguistique, l'économie, le droit, l'histoire de l'art, l'histoire, la psychanalyse, la littérature. Sa pensée s'efforce de maintenir de manière ouverte, une « tension » de la sociologie avec les autres disciplines autour des thèmes précis.
Les notions et concepts, produits d'une histoire réelle, se retrouvent aussi bien dans les structures sociales que dans les structures mentales de chaque agent social.
La démarche réflexive adoptée ici par Abel Kouvouama consiste alors à interroger de manière créatrice pour ses propres recherches, les concepts élaborés par le sociologue Pierre Bourdieu.
Cet ouvrage est un essai sur le phénomène messianique dans les sociétés africaines contemporaines, et plus particulièrement dans la société congolaise. En appréhendant l'imaginaire religieux et politique comme des champs privilégiés d'observation, l'auteur met en évidence le double mouvement de révolte et d'attente qui a caractérisé la plupart des messianismes (mouvements religieux et politiques) en Afrique centrale.
En effet, les aspirations nationalistes qui accompagnaient ces mouvements politico-religieux s'inscrivaient plus généralement dans la dynamique des luttes et revendications des peuples opprimés. Néanmoins, rapidement l'ambivalence entre le désir de changement social d'une part et celui de retour vers le passé et les origines d'autre part, a amené à circonscrire les conditions universelles et spécifiques d'apparition des messianismes.
L'analyse de l'auteur navigue à travers des espaces de réflexion dans le champ complexe du messianisme, de l'imaginaire religieux et de l'imaginaire politique. Pour le messianisme matsouaniste en particulier, cette évasion vers l'imaginaire religieux et politique donne toute son importance aux systèmes clos de représentation, où le recours à l'image du « monde renversé » dévoile l'étroite relation qui existe entre l'idéologie mythique et l'idéologie utopique en tant que réservoirs d'actions. Telles sont les principales raisons de la permanence du Matsouanisme dans le Congo actuel, dont les figures inépuisables en tant que mouvement social, religieux et politique l'inscrivent dans la modernité sociale et politique congolaise.
Les textes réunis dans cet ouvrage sont une mise en perspective criti que et comparée des travaux pluridisciplinaires consacrés aux sciences sociales et humaines face aux écritures de soi, cela dans undouble intérêt scientifi que. D'une part, il consiste à offrir au lecteur l'occasion de voir comment des chercheur-e-s sont à même de confronter directement leurs analyses et leurs travaux ; d'autre part, il s'agit d'esquisser de nouvelles orientations théoriques et de prouver la capacité des sciences sociales et humaines à identifier, avec un recul temporel nécessaire, les questions découlant de différents régimes historiques d'avant et d'après la chute du Mur de Berlin.Ouvrage à plusieurs entrées, il invite ainsi à voyager dans le temps autant que dans l' espace, et surtoutà entendre la voix intérieure, tout à la fois celle de l'enseignant, du conférencier et du savant, celle que l'on n'a pas souvent l'habitude d'entendre, par pudeur ou par devoir.
La réflexion sur les rapports entre sport, EPS et émancipation part des concepts et outils théoriques de la sociologie du sport, de l'éducation et du travail ethnographique de collectes des données d'enquêtes quantitatives, qualitatives et statistiques. Il nous permet d'analyser scientifiquement les discours et pratiques des actrices et acteurs en décrivant l'origine du sport et la constitution des clubs sportifs féminins et masculins dans la commune de Lasseube et dans les établissements scolaires de Lasseube et d'Oloron Sainte-Marie. Comment alors aborder les questions liées à l'émancipation par le sport ? Quels sont historiquement les actrices et les acteurs sociaux qui ont contribué à l'éclosion du sport comme facteur de lien social et d'émancipation dans ces communes et établissements scolaires ? Comment analyser les rapports à soi et à son corps, à autrui, à la règle, à l'intervenant et à ses méthodes pour en dégager des éléments porteurs de sens ? L'ouvrage comprend cinq parties qui rendent possibles plusieurs itinéraires de lecture, selon que le lecteur recherche des références conceptuelles, s'intéresse à la constitution de questionnaires et/ou d'entretiens ou qu'il s'attache à comprendre des résultats statistiques et leur interprétation du côté des élèves ou des intervenant-e-s.
Eté 1997 : Brazzaville souffre et pleure, petite capitale dépecée par ses milices sous l'oeil inquiet des compagnies pétrolières.
Des " enfants de Poto-Poto " s'entretuent dans les ruelles verdoyantes tandis que la masse des citadins se réfugie dans les campagnes voisines. Cadavres, scènes de pillage et de désolation hantent les médias internationaux. Et des arguments rationnels, politiques, économiques, sont proposés pour donner sens à ce qui, une fois advenu, apparaît comme un enchaînement prévisible. Pourtant Brazzaville bouge, Brazzaville vit, chante et danse.
Des chansons populaires célèbrent sa verdure ondoyante, sa beauté naturelle, sa douceur de vivre, son ambiance nocturne, ses élégances, l'insouciance de ses " sapeurs "... Engagé bien avant les événements sanglants de l'été 1997, cet ouvrage cherche à éviter autant la complaisance que la compassion ou le cynisme. L'étude porte sur une période charnière sur le plan politique et économique : crise liée à la chute des revenus pétroliers, premiers plans d'austérité, dernières années d'un régime marxiste-léniniste, Conférence nationale et établissement du pluralisme politique, espoirs d'une démocratie qui se diluent dans les pratiques de corruption, de violence et de manipulation de la jeunesse, guerres urbaines pour la conquête du pouvoir.
Les auteurs ont voulu restituer dans leur cadre physique et décrire, au quotidien, l'accélération des mutations sociales et politiques à Brazzaville au cours de ces dix années de transition (1987-1997), le passage d'une urbanité de rente à une urbanité de crise, l'exacerbation des convoitises, des tensions et des manipulations politiques et identitaires qui ont transformé deux fois Brazzaville en champ de bataille.
La biographie fascine, la biographie passionne et la biographie dérange aussi. L'évolution du genre a suscité jusqu'à nos jours de très nombreuses études et révélé à juste titre que l'exercice était un moyen comme un autre, dans la discipline historique, d'appréhender le temps et le sens de l'événement, entre la réalité et la fiction. Le travail collectif réalisé dans cet ouvrage a pour objectif de faciliter les approches en termes de croisements, de décrochements entre des destins communs qui deviennent par eux-mêmes singuliers, identifiés à des engagements qui font tant pour la postériorité, la légende noire ou dorée non seulement de l'individu et de sa trajectoire, mais également du monde qui les entoure. Les différences de constructions sociales et politiques entre les aires géographiques, comme dans ce volume où la France côtoie à la fois l'Afrique et un ex-pays communiste comme la Roumanie, méritent d'être soulignées.
Avec les contributions de F. Bidouze, P. Courroux, D. Diop, S. Ioan-Corlan, L. Jalabert, A. Kouvouama, B. Lachaise et M. Leclerc-Olive.
Les sociologues et anthropologues réunis à Brazzaville en 2010, là où Georges Balandier a longtemps travaillé et formulé ses premières hypothèses, ont voulu en premier lieu rendre hommage à ses travaux dont l'actualité manifeste toujours le caractère novateur et exemplaire. En second lieu, ils se sont interrogés à nouveaux frais sur le positionnement de la sociologie dans les sociétés africaines, toutes en mouvement et inscrites dans le processus de mondialisation des rapports politiques et socio-économiques. Les mutations ont été analysées dans des approches comparées et des regards croisés, au niveau local et au niveau global. Les questions centrales qui traversent les différentes contributions se déclinent à travers plusieurs questions : quel éclairage scientifique le chercheur en sciences sociales et humaines peut-il apporter à la compréhension des mutations des sociétés contemporaines ? Quelles sont les réponses données par les institutions et les acteurs nationaux et internationaux (l'État, les individus, la société civile, les ONG nationales et internationales) à ces mutations ? Quelle posture peut adopter la sociologie face aux questions scientifiques, pédagogiques, et face à la demande sociale ? Sont ainsi abordés dans cet ouvrage des sujets comme les mutations politiques en Côte d'Ivoire et au Sénégal depuis les indépendances ; la santé au Congo-Brazzaville et la médecine traditionnelle en RDCongo ; la place de l'économie informelle ; les stratégies des migrants ouest-africains et la création d'entreprises ; la chanson chrétienne et les figures du religieux dans la chanson congolaise ; les Églises du réveil à Kinshasa.
Les contributions rassemblées dans cet ouvrage entendent souligner la complexité des rapports des individus à l'espace, à travers leurs productions, leurs pratiques et leurs représentations ; elles montrent, à partir de différents regards de spécialistes des sciences sociales et humaines, de quelle manière les individus déploient leurs activités aussi bien dans l'espace public que dans l'espace privé, voire intime.