Au début des années vingt, le jeune archéologue Claude Vannec, en quête d'une rapide fortune, s'est embarqué pour l'Indochine dans l'espoir de découvrir et de revendre quelques-uns des inestimable bas-reliefs ornant les temples de l'antique route royale khmère, aujourd'hui submergée par la jungle. Lorsqu'il rencontre Perken, il est fasciné par cet aventurier de légende au masque de proconsul romain, qui professe un total mépris des valeurs établies et peut-être offre à Claude la préfiguration de son avenir.
Ensemble, ils décident d'affronter les périls d'une expédition qui défie toutes les lois. Et lorsque la forêt indochinoise se sera refermée sur eux, dans une lumière glauque d'abîme sous-marin, ils partageront la terreur des bêtes sans nom qui peuplent cet univers antédiluvien et dont la tête émerge à peine d'un sol spongieux et décomposé. Mais surtout, une fois parvenus, chargés de leur butin, en territoire insoumis, ils découvriront, en retrouvant l'un des leurs prisonnier des tribus Moïs, l'horreur de l'inhumain, cette « épouvante de l'homme abandonné parmi des fous qui vont bouger ».
Roman d'aventures, partiellement autobiographique, La Voie royale est aussi une réflexion passionnée sur la mort et sur les vains défis que l'homme lui oppose.
Qu'apporte aux Chinois lettrés imprégnés d'une culture et d'une sagesse millénaires la culture européenne si jeune par rapport à la leur ? Quelle tentation leur offre-t-elle oe Par le truchement d'un échange de lettres entre un Européen, A. D., séjournant en Extrême-Orient, et Ling, un Chinois voyageant en Europe, André Malraux compare la dynamique européenne à la pensée chinoise.
Dans cet essai, André Malraux, fort de sa jeune expérience d'orientaliste, analyse avec maestria l'homme d'Europe et le destin qu'il se prépare.
Je considère Les Conquérants comme un événement de la plus haute importance, dans l'histoire morale contemporaine.
Pour Malraux, l'essence du révolutionnaire ne consiste ni dans une foi - toujours niaise - ni dans une information - toujours incomplète, ni en des disciplines - toujours périmées -, mais dans un certain état de disponibilité et de courage. Garine ne s'intéresse pas à sa propre vie. Et il peut mettre une absence totale de scrupules au service d'intérêts qui ne sont pas les siens propres...
Garine est victorieux. Mais il meurt. Il ne peut que mourir : car il sait fort bien qu'il ne peut que substituer à un ordre détestable un autre ordre, non moins détestable...
La Révolution devient la suprême aventure, la possibilité ultime d'un Univers dont les possibles se referment autour de l'individu condamné. Le problème, pour Malraux, n'est pas de savoir comment l'intellectuel peut adhérer à un programme, mais comment il peut devenir un chef révolutionnaire efficace.
Emmanuel Berl, Mort de la pensée bourgeoise (1929).
Un type de héros en qui s'unissent l'aptitude à l'action, la culture et la lucidité. (André Malraux.) Présentation, notes et commentaires de Michel Autrand