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Carlo Bordini
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Polvere est un poème étonnant où l'expérience intime rencontre en un permanent va-et-vient l'infini des choses, dans une manière de prolongement plus lucide que tragique. Il y a quelque chose d'extrême oriental dans cette façon de lier en miroir le macrocosme et le microcosme, de ménager la fulgurance des passages, de débusquer la parenté de la matière du monde et de la matière vécue. Cela, Carlo Bordini le fait dans une langue quasiment minérale, en une manière d'oralité qui est comme de la pensée en train de naître et de prendre corps - une parole qui serait elle-même matière.
Édition bilingue. Traduit de l'italien par Olivier Favier. -
Cette traduction paraît en France dans la foulée de la publication en Italie de l'oeuvre poétique complet de Carlo Bordini, et au moment où un dossier lui est consacré dans la prestigieuse revue EUROPE. C'est dire que Bordini fait partie des quelques uns, intraitables, exigents, indépendants et sans concession, dont l'écriture compte aujourd'hui, traçant une voie qui refuse tout autant l'aridité formaliste que le retour à un lyrisme de convention vaguement ésotérique. Il est difficile d'écrire dans son temps, avec et contre lui, et surtout de le faire en poésie. Peu y parviennent, dont Bordini, qui réaffirme avec Pericolo son choix de la narration intime, violente, désabusée et pour ainsi dire tragique (j'ai envie de dire au sens noble et grec du terme), dont le lyrisme s'impose comme malgré l'auteur et s'élabore progressivement dans les dix-neuf séquences du poème.
Traduit de l'italien par Olivier Favier. Édition bilingue. -
GUSTAVO, c'est l'histoire d'une maladie mentale. Carlo Bordini y réussit ce tour de force non de dire l'intériorité mais d'être l'intériorité en train de se dire. On circule dans les méandres d'une pensée malade évoluant dans l'espace toujours mouvant où Gustavo, hargneux, déshonnête, menteur et lâche, traîne en le chérissant son mal chronique, cette semi-asphyxie que provoquent le sentiment d'échec et le déni qui l'accompagne.
L'écriture se développe ici en une sorte de spirale propre au ressassement obsessionnel, avec des effets de brisure ou d'inachèvement, des bizarreries lexicales et grammaticales comme autant de symptômes d'une parole qui cherche douloureusement son chemin. La force du style de Bordini (et donc de son traducteur) est de donner les tonalités de l'évidence à ce qui bien sûr n'est rien moins qu'évident.