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Claude Bleton
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Je suis en train de te dire cette lettre dans l'arrière-salle de ce bistrot népalais où les habitués jouent aux dominos dans la fraîche obscurité d'un soir de juillet. J'ai haussé les épaules et il a repris : Tu es comme un arbre ?-Quel rapport ? -Le métier des arbres, c'est d'attendre. mon regard s'évade, je vide mon verre d'un trait. Soudain, le temps presse. Sur la place, on n'a toujours pas retrouvé le cycliste écrasé. Mon regard s'évade au fond de mon verre. .
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Un homme et une femme sous un pont, ils boivent, il parle.
Il voulait faire carrière dans les lettres, c'est pourquoi il s'était marié à une héritière du meilleur monde littéraire et faisait des traductions résolument post-modernes...
Devenu étoile au firmament des cénacles hispanistes, il avait mis au point une méthode ingénieuse : il rédigeait une traduction puis cherchait un auteur espagnol pour en écrire la version originale. Les auteurs étaient d'accord, la vie est si courte et l'écriture si difficile.
Mais l'un d'eux s'est rebellé, et le traducteur a été obligé de l'éliminer... Dans ce récit ironique et cocasse, tout bouge et change, le lecteur est pris dans des filets dérivants. Où est la vérité ? N'y a-t-il que le commissaire à la retraite qui sache lire ? Jusqu'où est-il possible de traduire ? Un texte peut-il exister sans auteur ?
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" elle marchait sous les platanes de l'avenue.
il arrivait en sens inverse. ils allaient se croiser quand soudain elle s'est approchée, a tendu le bras et a dit â°pardon monsieur, est-ce que je peux vous toucher ? " vingt ans plus tard, et sans que cette question n'ait cessé de les hanter, ils vont se revoir pour obtenir la réponse. les mots de claude bleton font écho aux photos de catherine izzo, dans une résonance sensuelle et troublante. leurs écritures intimistes - écriture dense et concise pour claude bleton, images oniriques en noir et blanc pour catherine izzo - se répondent ici avec justesse.