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Claude Lefort
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Dans ces essais sur le politique, claude lefort creuse l'interrogation sur la genèse et l'évolution de la démocratie moderne.
Livrée à elle-même, vouée à l'émancipation, cette dernière n'est jamais préservée du risque de briser les ressorts de la liberté. après une évaluation du rôle de l'état-providence et des métaphores de la citoyenneté, il remonte la pente historique en vue d'appréhender les conséquences de la révolution française. en témoignent les études consacrées à la terreur et aux interprétations proposées par les historiens du xixe et du xxe siècle (quinet, michelet, furet).
Comment la vertu démocratique peut-elle éviter d'être corrompue par l'esprit révolutionnaire, se demande lefort, avant d'évoquer la permanence des liens entre politique et religion et de montrer finalement que la modernité politique est nécessairement paradoxale. " tocqueville et quinet ont trouvé les mêmes mots, ou presque, pour formuler un ultime jugement sur la révolution. l'un disait qu'elle a inauguré "le culte de l'impossible" : il dénonçait ainsi l'évasion dans l'imaginaire ; l'autre qu'elle a fait naître "la foi en l'impossible" : il entendait que la négation du supposé réel est constitutive de l'histoire de la société moderne.
Deux idées, décidément, qu'il faut tenir ensemble. ".
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En examinant la multiplicité des représentations de Machiavel et d'abord le mythe du machiavélisme, Claude Lefort ne cède pas au scepticisme ; il sonde seulement l'imaginaire que recèle la pensée politique. Pas davantage ne cède-t-il à ces versions plus sophistiquées du scepticisme que sont le sociologisme et l'historicisme quand il replace l'oeuvre de Machiavel dans les horizons d'une époque et d'une société. Mais il ne verse pas non plus au dogmatisme lorsqu'il propose une nouvelle lecture de Machiavel. Cette interprétation ne ressemble à aucune autre. Elle est interprétation de l'oeuvre de Machiavel et interprétation des interprétations que celle-ci a suscitées au cours des siècles. Elle comporte une réflexion sur l'oeuvre de pensée comme telle et l'interprétation comme telle ; sur le temps qui à la fois sépare et lie l'écrivain et son lecteur ; sur l'étrange jonction qui se fait dans l'expérience de la lecture entre le désir de comprendre et le désir d'écrire. Elle implique aussi, en liaison avec le commentaire du Prince et des Discours sur la Première Décade de Tite-Live, une exploration des conflits qui déchirèrent la République florentine et des idéologies dont Machiavel fait sa cible. Cette lecture exigeante, puisqu'elle accompagne pas à pas la pensée de Machiavel dans Le Prince et les Discours du début à la fin de chaque ouvrage, ne dissimule pas la présence de celui qui la fait, et elle entretient une constante interrogation. Ainsi le lecteur de Lefort se sent-il incité à partager cette interrogation e, à son tour, d'un seul mouvement, à revenir à Machiavel et à reformuler pour lui-même la question : qu'est-ce que penser politique ici et maintenant?
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Claude Lefort aura été l'un des analystes majeurs, avec Hannah Arendt, des totalitarismes du XXe siècle, tout en élaborant une des pensées les plus lucides sur la démocratie. Cet ouvrage réunit des essais-préfaces portant sur des grands textes (du XIIIe au XXe siècle) de la pensée politique occidentale. Constamment attentif au présent (et volontiers sur le ton mordant d'un polémiste), inlassable observateur de la vie politique française et internationale, il présente et redécouvre de grands classiques - Dante, Michelet, Quinet, Tocqueville - , mais propose aussi ses découvertes d'écrits nouveaux (comme le témoignage de déporté de Georges Petit ou l'essai de Cécile Vaissié sur le sort de la littérature en URSS). Lire, pour Lefort, fut toujours mettre radicalement en jeu sa propre pensée. Aujourd'hui, lire Lefort lecteur, c'est accéder au coeur d'une interrogation philosophico-politique parmi les plus puissantes de la seconde moitié du XXe siècle.
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Sur une colonne absente : Écrits autour de Merleau-Ponty
Claude Lefort
- Gallimard
- Les Essais
- 10 Mars 1978
- 9782070298822
Claude Lefort, éditeur des écrits posthumes de Merleau-Ponty et héritier de sa pensée, remet ici opportunément en lumière la modernité du philosophe prématurément disparu:modernité de sa politique d'abord, de son esthétique ensuite, à partir de laquelle Claude Lefort développe la sienne propre à travers l'oeuvre d'artistes contemporains.
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L'Invention démocratique : Les limites de la domination totalitaire
Claude Lefort
- Fayard
- 16 Novembre 1994
- 9782213593722
Contrairement à beaucoup d'intellectuels de sa génération, Claude Lefort peut se réclamer d'une rare constance dans l'analyse des régimes communistes, qu'il qualifiait de totalitaires dès 1956. Il s'est acharné pendant trente-cinq ans à démonter les mécanismes politiques et idéologiques d'un système qui visait à une domination complète de la vie sociale; et, non moins, à déceler tous les signes de l'écart irréductible entre le projet totalitaire et la réalité de fait.Les textes publiés en 1981 font état de sa conviction que l'effondrement du communisme est inévitable. Ce jugement procède d'une vision politique des sociétés modernes. Pour Claude Lefort, la connaissance du communisme ne se dissocie pas d'une réflexion sur la démocratie. A ceux qui ont fait le procès du communisme en se fondant sur une théorie du fonctionnement de l'économie dans les sociétés industrielles, il oppose que ce régime a eu pour première cible les libertés civiles et politiques, qu'il dérive d'une révolution qui est bien davantage antidémocratique qu'anticapitaliste. Voilà qui éclaire la crise présente des pays sortis du communisme. Pour une part, le libéralisme économique qui accompagne le déchaînement de la violence du marché indique la déroute de l'idéologie communiste. Mais n'est-il pas remarquable qu'il trouve un terrain privilégié dans des sociétés démantelées par une domination totalitaire, où se sont effacées dans la population la notion du droit, celle de l'association, de la résistance collective? Plus que jamais se pose la question: qu'est-ce que l'invention démocratique?
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Un homme en trop ; réflexions sur "l'archipel du goulag"
Claude Lefort
- Belin
- Alpha
- 20 Mai 2015
- 9782701192666
En 1974, l'écrivain dissident Alexandre Soljénitsyne fait imprimer en France son monumental Archipel du Goulag, dont il a réussi à faire sortir clandestinement le manuscrit d'Union soviétique. Ce récit terrible de son expérience de prisonnier dans les camps soviétiques lui vaudra d'être déchu de sa nationalité et contraint à l'exil, avant sa réhabilitation et son retour sous l'ère Gorbatchev.
C'est à cette oeuvre que Lefort consacre, en 1976, Un homme en trop. «Du début à la fin de mon essai, écrit-il, je m'efforce d'éclairer le travail de l'écrivain Soljénitsyne, notamment l'extraordinaire relation dont il témoigne entre l'expérience de la servitude, la conquête de la parole et la volonté de savoir. Simultanément, je tente de repérer la logique du système totalitaire, les ambiguïtés qu'il véhicule, les obstacles auxquels il se heurte ». « L'homme en trop » du totalitarisme, c'est celui qui, comme Soljénitsyne, est considéré comme l'ennemi du peuple unique fantasmé par la machine totalitaire dont il bouleverse les calculs En outre, Claude Lefort, dans le premier chapitre, rappelle les jugements sévères et aveugles de plusieurs intellectuels de gauche sur le livre de Soljénitsyne lors de sa parution.
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éléments d'une critique de la bureaucratie
Claude Lefort
- Gallimard
- Tel
- 6 Novembre 1979
- 9782070287710
Le volume présent contient la plupart des essais qui figuraient déjà dans le recueil publié sous le même titre par les Éditions Droz. On y trouvera, en outre, une étude qui réattire l'attention sur le témoignage de Kravtchenko, dissident avant la lettre, que l'auteur fut autrefois l'un des seuls à défendre dans les milieux de gauche. Une nouvelle préface démonte sans ménagement les mécanismes du discours antitotalitaire tel qu'il s'exerce depuis peu.
De la critique du parti comme organe dirigeant de la Révolution à celle de la «bonne société» délivrée de ses divisions, de l'analyse de la pseudo-déstalinisation khrouchtchévienne à celle du système concentrationnaire décrit par Soljénitsyne, qui fit la matière de son livre Un homme en trop, les écrits de Lefort témoignent d'un itinéraire singulier dont le sens s'indique fermement dans ces Éléments.
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« [.] la philosophie politique noue une liaison particulière avec l'écriture. Celui qui s'y adonne ne peut entièrement céder à l'illusion de se détacher de son temps, de la société qu'il habite, de la situation qui lui est ainsi faite, des événements qui l'atteignent, du sentiment d'un avenir qui se dérobe à la connaissance et qui à la fois excite son imagination et le ramène à la conscience de ses limites. Il sait, au moins tacitement, que son oeuvre tombera dans les mains des lecteurs que ses propos affectent parce qu'il lève des questions qui, directement ou indirectement, les concernent et portent atteinte à leurs préjugés. Il ne peut pas fournir des arguments à des hommes qu'il tient pour des adversaires, des imbéciles ou les dévots d'une doctrine, ni en séduire d'autres, empressés à se saisir de telle ou telle de ses formules et, sans l'entendre, à se faire ses partisans, à l'élire comme le héros d'une cause. Ecrire, c'est donc pour lui, tout particulièrement, l'épreuve d'un risque. [.] Nul doute, c'est au vrai qu'il tend, sans quoi il ne serait pas philosophe ; mais il lui faut se frayer, par un chemin sinueux, un passage dans le monde agité des passions. » C'est ce passage singulier que Claude Lefort éclaire magistralement dans ce volume d'essais, abordant des auteurs aussi différents que Tocqueville et Sade, Guizot et Machiavel, Orwell et Pierre Clastres, Salman Rushdie et Leo Strauss. Au fil de ce parcours se dégagent les éléments d'une « autobiographie intellectuelle » qui font de Ecrire ; à l'épreuve du politique la meilleure introduction qui soit à l'oeuvre de Claude Lefort.
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a la libération, en 1944, claude lefort a vingt ans.
jeune philosophe, élève de merleau-ponty, trotskiste (avant de se retourner contre cette appartenance et, bientôt, de faire porter ses critiques sur le marxisme même), il se jette d'emblée dans le débat politique - d'abord en écrivant dans les temps modernes, puis en participant à la fondation de socialisme ou barbarie et, plus tard, de libre. soixante années durant, son attention aux événements - en particulier à ceux qui ébranleront les pays de l'est - ne se relâchera jamais.
en même temps (tout en enseignant successivement à la sorbonne, à caen, à l'ehess) il contribue - dans son monumental livre sur machiavel, mais aussi dans maintes autres études oú il se confronte à de grandes pensées (de marx à tocqueville, michelet, quinet, aron, hannah arendt ou soljenitsyne) - à la restauration et au renouvellement de la philosophie politique. le temps présent réunit des textes écrits pendant les soixante dernières années (et dont bon nombre étaient devenus inaccessibles).
c'est ainsi tout le vingtième siècle qui se réouvre, avec ses emportements historiques - guerres et révolutions - sans précédent, ses " mutations " politiques inouïes. au coeur de ces tumultes, claude lefort a su élaborer une des analyses les plus lucides du totalitarisme ainsi qu'une théorie de la démocratie qui, dans sa rigueur et son sens de la complexité, nous est aujourd'hui plus que jamais indispensable.
claude mouchard.
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Le communisme appartient aujourd'hui au passé. Mais la question du communisme survit à son naufrage : elle reste au coeur de notre temps. Cet essai s'efforce de la ramener au jour.
Le phénomène communiste, écrit Claude Lefort, n'est intelligible ni comme une parenthèse ni comme le produit d'une nécessité : il est né et s'est entretenu de la conjonction imprévisible de formes hétérogènes d'organisation, d'action et de pensée dans le monde moderne. Pour le comprendre, il faut donc le saisir dans sa réalité concrète, dans l'intrication des faits - politiques, socio-économiques, juridiques, moraux, psychiques - qui lui donnent sa spécificité. L'auteur critique les interprétations qui réduisent l'entreprise communiste à la dictature d'un parti ou au pouvoir de l'idéologie, et qui dressent son bilan à la lumière de son échec. Chemin faisant, il retrouve son interrogation sur le totalitarisme et en propose une nouvelle lecture. Il fait également appel, en quelques occasions, à son expérience personnelle.
Le communisme nous introduit à la complication de l'histoire. Pour Claude Lefort, son attrait extraordinaire s'explique moins par ses promesses de bonheur social que par les chances qu'il offrait à une gauche prétendument révolutionnaire de créer un Etat de type totalitaire.
Claude Lefort, un des interprètes les plus renommées du totalitarisme et de la démocratie moderne, est l'auteur notamment de Le Travail de l'oeuvre. Machiavel (1972), de L'invention démocratique (1981) et de Essais sur le politique (1986). -
Les formes de l'histoire - essais d'anthropologie politique
Claude Lefort
- Gallimard
- Bibliotheque Des Sciences Humaines
- 10 Mars 1978
- 9782070298815
Claude Lefort est un de ceux dont la vigilance intellectuelle n'a pas cessé, depuis vingt ans, en dehors de toutes les modes et avant elles, de remettre au premier plan les problèmes du politique.
De cet itinéraire, le lecteur trouvera ici les moments forts : une réflexion sur l'histoire dans les sociétés dites sans histoire ; la formation de la société et de la politique modernes au temps de l'humanisme et des républiques de la Renaissance ; une étude sur Marx, un Marx soustrait aux manipulateurs de la «théorie marxiste» comme aux nouveaux hérauts de l'antimarxisme ; la genèse enfin de l'idéologie dans les sociétés contemporaines. Un même mouvement de pensée relie ces textes, qui s'applique à distinguer ce qui relève d'une histoire régie par un principe de permanence ou de répétition et ce qui ressortit à une histoire qui par principe est le lieu du nouveau. Une histoire visible, qui se déchiffre à travers le changement et une histoire invisible qui, dans chacune des formations sociales envisagées, sous-tend l'ordonnance des institutions et constitue la dimension temporelle de la vie sociale.
Ainsi s'esquisse, à travers la diversité des formes de l'histoire, une anthropologie politique de notre temps.
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Drome nord, terre d'asile et de revolte, 1940-1944
Claude Lefort
- Peuple Libre
- 2 Novembre 1993
- 9782907655095
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La sortie de religion, est ce une chance ?
Michel Gigand, Michel Lefort, Jean-marie Peynar, José Reis, Claude Simon
- L'Harmattan
- Religions Et Spiritualite
- 21 Juin 2010
- 9782296122802
Le processus de sécularisation qui touche nos sociétés a interpellé ces cinq prêtres-ouvriers qui eux y virent une chance. Les réflexions du théologien Joseph Moingt et du philosophe Marcel Gauchet sur "le christianisme comme religion de la sortie de religion" les ont beaucoup marqués. Vivant dans un contexte de sortie de religion, leur conviction est que les chrétiens sont invités à être des acteurs de la réussite de l'humanité. Ils nous proposent de saisir cette chance.
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Les grandes familles politiques de Guadeloupe ; un héritage transgenerationnel...
Jean-Claude Lefort
- L'Harmattan
- 16 Octobre 2012
- 9782296993648
L'appartenance à une famille prestigieuse de Guadeloupe est-elle nécessaire et suffisante pour se voir attribuer le droit d'être élu ? Qu'en est-il des compétences et mérites individuels ? Les postes politiques peuvent-ils se transmettre comme un héritage transgénérationnel ? L'auteur analyse les écrits et témoignages de ceux qui occupent encore le devant de la scène politique (Lucette Henri-Michaux), ceux qui se sont retirés (Henri Bangou), et a obtenu des interviews de fils, petit-fils ou neveux de certains (Lucien Bernier, Frédéric Jalton, René Toribio, François Louisy, Paul Lacavé, Furcie Tirolien).
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Albert Bitran ; de la peinture géométrique à la géométrie de la peinture
Jean-luc Chalumeau, Claude Lefort
- Lienart
- 2 Mai 2019
- 9782359062533
Infinis espaces, entre gris, ocres et noirs... Harmonie et déséquilibre... Ce sont les territoires d'art d'Albert Bitran (né en 1931).
Venu d'Istanbul à Paris, à l'âge de 17 ans, pour suivre des études d'architecture qu'il abandonne rapidement pour se consacrer à la peinture, Albert Bitran reste marqué par sa ville et par la Turquie de l'époque. « Ce n'était pas le bleu actuel, fabriqué pour les touristes, mais des gris, des tons sombres, couleurs de poussières, des ocres jaunes, qu'on voit beaucoup dans mes tableaux. Le noir fait partie de ma culture ottomane d'origine. » Peintre précoce, sa première exposition est organisée en 1951. Il côtoie alors l'avant-garde et participe à de nombreuses manifestations consacrées à l'abstraction géométrique. « Mais je trouvais tout cela trop sec, je voulais plus de vérité ».
Il se tourne alors vers une abstraction d'une autre nature, faite à la fois de fi gures abstraites et de détails : des lettres, des petits dessins, des mouvements tirés de l'art fi guratif, des lignes directrices noires, droites ou courbes, dans lesquelles se croisent et se mélangent des formes variées. Parfois, une tache de couleur vive vient rehausser l'ensemble, lui donner un relief qui assure des perspectives très séduisantes, tranchant avec l'horizon brumeux et incertain.
Bitran appartient à cette catégorie d'artistes qui ont voulu profi ter de la grande manufacture d'idées de l'abstraction en France, en Italie ou aux États-Unis, comme Atlan, Fautrier ou Henri Michaux.