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Claude Romano
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La cause est entendue : l'homme n'est pas son corps, il est un esprit ou un moi qui n'est lié que subsidiairement à celui-ci ; il appartient à un ordre de réalités plus élevé. Il est un étranger dans le monde et n'y traîne qu'une existence diminuée. La révolution scientifique du xviie siècle nous a enseigné une fois pour toutes que seules existent les particules de la physique et que le monde des sens se réduit à une apparence. Désormais, les promoteurs de l'IA et du transhumanisme nous promettent un avenir radieux où nous serions délivrés d'une partie de cette enveloppe de notre système nerveux central, dépourvue de valeur, car ne véhiculant aucune information exploitable sous forme d'algorithmes qui pourrait augmenter nos capacités par l'interface avec la machine.
Ce livre nous invite à rompre avec ces évidences. Il cherche à lever les obstacles théoriques qui semblent nous interdire de considérer notre corps comme étant nous-mêmes et la perception comme une saisie directe des choses dans leur réalité, indépendante de notre esprit. Déployant une réflexion sur les principes, il voudrait nous faire prendre conscience de ce que nous sommes à la fois dans le monde et du monde, en sorte que notre destin est inexorablement lié avec le sien.
Aujourd'hui plus que jamais, la tâche de la philosophie n'est pas de nous permettre de transcender notre environnement sensible mais de nous ramener à lui et de nous aider à y reprendre place en méditant « notre condition merveilleusement corporelle », comme dit Montaigne.
Claude Romano enseigne à Sorbonne-Université et à ACU Melbourne. Il a reçu le grand prix de philosophie de l'Académie française en 2020 pour l'ensemble de son oeuvre. Il a récemment publié Être soi-même (Gallimard, 2019) et L'Identité humaine en dialogue (Seuil, 2022). -
Les couleurs existent-elles dans les choses ou n'ont-elles deréalité que dans notre regard ? Sont-elles matière ou idée ? Entretiennent-elles les unes avec les autres des rapports nécessaires ou sont-elles seulement connues de manière empirique ? Y a-t-il une logique de notre monde chromatique ? Pour répondre à ces questions, Claude Romano convoque l'optique, la physique, les neurosciences, la philosophie et la peinture.
En retraversant certaines étapes décisives de la réflexion sur ces problèmes (de Descartes à Newton, de Goethe à Wittgenstein, de Schopenhauer à Merleau-Ponty), il développe une conception réaliste qui replace le phénomène de la couleur dans le monde de la vie et le conçoit comme mettant en jeu notre rapport à l'être en totalité : perceptif, émotionnel et esthétique. L'auteur fait ainsi dialoguer la réflexion théorique et la pratique artistique. C'est parce que la couleur touche à l'être même des choses, en révèle l'épaisseur sensible, que la peinture, qui fait d'elle son élément, est une opération de dévoilement.
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Être soi-même ; une autre histoire de la philosophie
Claude Romano
- Folio
- Folio Essais
- 3 Janvier 2019
- 9782072819193
L'Odyssée, le plus ancien poème de la culture occidentale, met en scène la métamorphose qui change Ulysse en lui-même sous les yeux dessillés de ceux qui échouaient jusque-là à le reconnaître, lui permettant ainsi de réintégrer l'éclat de sa propre vérité. Ulysse constitue ainsi la première d'une longue série de figures donnant corps à cette opération mystérieuse : le passage de l'existence en régime d'obscurité à l'existence « en personne », dans une forme de vérité.
Que signifie un tel passage ? Comment s'opère cette transition? Quelles formes cette idée d'existence en personne a-t-elle pu revêtir dans la pensée occidentale ? Claude Romano interroge les sources, y compris lointaines, de cette idée d'« existence en vérité » telle qu'elle sous-tend notamment l'idéal moderne d'authenticité personnelle, en retraçant la généalogie de cet idéal et en exhumant certaines de ses formes plus anciennes. Chemin faisant, le lecteur découvre différents types et régimes de discours, philosophique, mais aussi théologique, spirituel, rhétorique, littéraire, esthétique. Romano esquisse ainsi une histoire de la philosophie occidentale aux contours bien différents de ceux qu'on lui prête généralement, à l'écart des grandes métaphysiques du moi et de la subjectivité, empruntant les chemins de traverse d'une enquête sur les formes de vie et les modes d'existence.
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L'identité humaine en dialogue
Claude Romano
- Le Seuil
- L'ordre Philosophique
- 4 Novembre 2022
- 9782021481846
Depuis le milieu du xxe siècle, l'identité a envahi les sciences humaines et sociales - du discours public et journalistique, elle est devenue un mot de passe de notre époque dont l'extension toujours accrue dissimule mal le vague, et parfois l'absence complète de signification.
Claude Romano développe un examen logique et philosophique de cette notion qui en exhume l'arrière-plan historique, notamment celui des égologies modernes, et propose une réorientation complète de l'enquête. L'identité, qui possède un enjeu véritable dans nos vies, n'est pas celle qui a servi de fil conducteur à la philosophie récente, celle qui fournit une réponse à la question de l'identification (qui ?) - à la manière dont nous identifient nos papiers d'identité. C'est au contraire une identité à l'égard de laquelle nous exerçons une responsabilité inaliénable, dans la mesure où nous jouissons d'une certaine autorité pour nous définir. Une identité « en dialogue » qui ne saurait être dissociée de nos interactions avec autrui et est sociale de part en part ; une identité qui n'est plus celle du moi cartésien ou lockien, mais est liée à l'être humain que nous sommes. Celle que les totalitarismes ont cherché à détruire et qui demeure l'emblème de notre fragile humanité. -
La révolution de l'authenticité à l'âge du romantisme : De Goethe à Nietzsche
Claude Romano
- Éditions Mimésis
- L'esprit Des Signes
- 17 Octobre 2023
- 9788869763861
Le romantisme fut le théâtre d'un culte du moi et de l'originalité sans précédent. Une apologie du héros et du grand homme qui conduisit, à la fin du XIXe siècle, au dandysme. On y prôna comme jamais auparavant la hardiesse d'exprimer ce que l'on est, défiant les canons de la morale et les conventions de la société. L'époque romantique fut aussi celle où l'idée de vérité entra en crise, où la science éveilla de plus en plus le scepticisme, où fleurirent de nouvelles variétés de relativisme et d'historicisme : la vérité déclinant, la sincérité tendit à en prendre la place. Cet ouvrage cherche à cerner les grands traits de cette « révolution de l'authenticité » dans la pensée, la littérature, la société, et à en questionner les présupposés. Il poursuit ainsi l'étude entreprise dans Être soi-même afin de cerner la nature d'un des idéaux les plus paradoxaux de notre temps.
Claude Romano enseigne la philosophie à Sorbonne Université et à l'Australian Catholic University. Il a été titulaire de la chaire Gadamer à Boston College en 2020 et de la chaire Perelman à l'Université Libre de Bruxelles en 2022. Il est l'auteur de nombreux ouvrages de philosophie et d'histoire de la philosophie, dont récemment : Être soi-même. Une autre histoire de la philosophie (2019) et L'identité humaine en dialogue (2022). -
La liberté intérieure ; une esquisse
Claude Romano
- Hermann
- Le Bel Aujourd'hui
- 2 Septembre 2020
- 9791037003010
La liberté est-elle un pouvoir neutre et indifférencié de choix et d'action qui est octroyé à tout individu, et qu'il exerce identiquement avec tout autre, ou n'est-elle pas plutôt une capacité qui n'échoit qu'à lui seul d'accomplir son être propre dans ce qu'il a d'unique ? En souscrivant à la seconde branche de cette alternative, Claude Romano s'efforce de préciser les conditions de possibilité de qu'il appelle « liberté intérieure », c'est-à-dire la capacité de vouloir et de décider en l'absence de conflit intérieur, de telle manière que cette volonté et cette décision expriment l'être que nous sommes et manifestent un accord de cet être avec lui-même. En soulignant les limites de la conception largement dominante, de Platon à Harry Frankfurt, de cette liberté comme une subordination de nos désirs et tendances affectives spontanées aux « désirs de second ordre » qui découlent de notre réflexion rationnelle, l'auteur défend une conception originale de l'autonomie qui rejette une telle hiérarchie. Il étaye son propos par l'analyse d'un exemple littéraire, la décision finale de la Princesse de Clèves dans le roman éponyme de Mme de Lafayette.
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Les repères éblouissants ; renouveler la phénoménologie
Claude Romano
- PUF
- Epimethee
- 6 Mars 2019
- 9782130811534
Claude Romano repense à nouveaux frais la méthode phénoménologique en la mettant en dialogue avec d'autres courants de la philosophie contemporaine, et notamment la philosophie analytique.
Sa réflexion s'ordonne autour de trois axes. Tout d'abord, la question des rapports entre langage et expérience, dans le sillage des recherches empiriques en linguistique :
Le langage n'exige-t-il pas, pour pouvoir être compris, que l'on interroge ses liens avec des significations pré-linguistiques qui fondent notre expérience même du monde ?
Ensuite, la question du réalisme : la phénoménologie entretient-elle une affinité nécessaire avec l'idéalisme, comme l'ont cru un certain nombre de disciples de Husserl, ou ne nous met-elle pas plutôt sur la voie d'un réalisme qui demanderait à être reformulé ? Enfin, comment une phénoménologie réaliste et soucieuse d'une articulation plus fine entre expérience et langage permet-elle d'approcher de manière renouvelée des phénomènes « classiques » comme le corps, les émotions ou l'habitude ?
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Paru pour la première fois en deux volumes il y a une vingtaine d'années et réédité plusieurs fois entre-temps, L'événement et le monde retrouve sa forme originelle, celle d'une seul et unique ouvrage dont l'édition a été entièrement révisée par l'auteur. Cet essai philosophique visant à comprendre l'homme comme " advenant ", c'est-à-dire comme ce vivant auquel il peut arriver quelque chose, seul " capable " d'événements au sens fort du terme - de bouleversements complets de son existence -, pourra être ainsi redécouvert dans son intégralité.
Cette phénoménologie de l'événement noue un dialogue étroit avec l'ontologie fondamentale de Heidegger dont elle souligne l'incapacité à intégrer la dimension " événementiale ", et singulièrement le phénomène de la naissance, dans sa compréhension de l'existence humaine.
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Ni collection d'études, ni recueil, cet ouvrage réunit trois essais qui possèdent des liens organiques puisqu'ils s'efforcent de répondre à une seule et unique question : que peut devenir la phénoménologie une fois abandonnée la perspective transcendantale ?
Ainsi, les deux premiers essais interrogent la manière dont une phénoménologie de l'événement peut offrir une alternative aux approches traditionnelles de l'ego ou du temps. Le dernier s'attaque à la racine même du paradigme « transcendantal » pour en mettre au jour les présupposés et les critiquer. Elle dessine les contours d'un holisme de l'expérience que l'auteur a présenté dans Au coeur de la raison : la phénoménologie (2010).
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Au coeur de la raison, la phénoménologie
Claude Romano
- Folio
- Folio Essais
- 14 Octobre 2010
- 9782070404551
D'abord, le rapprochement des termes «raison» et «phénoménologie» surprend. La phénoménologie avait pour ambition première de redécouvrir la réalité du monde que nous habitons par le célèbre «retour aux choses mêmes», et la tentative d'isoler les catégories de la raison pour entendre, écouter le monde tel qu'en lui-même. Claude Romano reprend brillamment les choses à la racine. Soutenir l'actualité de la question phénoménologique, c'est affirmer que la prégnance accordée depuis Wittgenstein au langage n'a pas rendu superflue une philosophie de l'expérience ; c'est poser l'existence de structures d'expérience et de perception du monde, des autres, de nous-mêmes antérieures au langage mais avec lesquelles l'intelligence du langage est en continuité étroite. Ce dont il retourne avec la phénoménologie, ce n'est pas seulement le statut de l'expérience en tant que telle, ni le statut du langage et de ses significations, mais leur problématique unité et, à travers elle, le problème de la raison lui-même. Ce qu'elle a cherché à élaborer en premier lieu, c'est une nouvelle image de la raison. En cela, l'ouvrage de Claude Romano, faisant dialoguer les traditions kantienne, analytique et continentale notamment, est une traversée de la philosophie contemporaine.
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Le néant ; contribution à l'histoire du non-être dans la philosophie occidentale
Claude Romano, Jérôme Laurent
- PUF
- Epimethee
- 5 Juin 2010
- 9782130582489
Si le « néant n'a pas de propriétés », selon la formule de Malebranche, a-t-il
cependant une histoire ? C'est à cette paradoxale question que le présent livre
s'attache en cherchant à déployer les différentes significations de ce qui
n'est pas, du radicalement non-étant parménidien jusqu'à l'être selon Heidegger
qui, n'étant rien d'étant, est le Rien (Nichts) rendant possible la
manifestation de l'étant. On le voit, l'histoire dont il s'agit ici est celle
de la métaphysique, traversée par la tension entre un rejet pur et simple du
néant, réduit à n'être qu'un mot (pour saint Augustin, Bergson et Carnap
notamment), et, au contraire, l'affirmation d'une certaine positivité de ce qui
ne relève pas directement d'une logique de l'être (pour Platon, Proclus, Scot
Érigène, Maître Eckhart ou Schelling, par exemple). Loin d'impliquer
nécessairement la disparition, l'absence ou la mort, le néant permet de penser
l'altérité, la matière, le devenir, la liberté humaine ou la suréminence du
Premier Principe. Certains des textes de ce volume étaient inédits en français,
la plupart ont été retraduits en étant attentif au vocabulaire du néant qui
cherche à en saisir la nature fuyante. Ouvrage publié sous la direction de
Jérôme Laurent et Claude Romano, maître de conférences à l'Université de Paris
IV-Sorbonne.
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Fondée en 1953 par Jean Hyppolite, la collection "Epiméthée" a été reprise en 1981, par Jean-Luc Marion, Professeur à l'Université de Paris IV-Sorbonne. Cette collection repose sur trois orientations : la traduction des grands textes de la tradition ; la phénoménologie, entendue comme tradition créatrice de la philosophie ; et enfin l'histoire de la philosophie.
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Le Chant de la vie : Essai de phénoménologie à partir de l'oeuvre de Faulkner
Claude Romano
- Gallimard
- 3 Février 2005
- 9782070773565
À la différence d'autres écrivains majeurs du siècle dernier - tels Proust, Kafka ou Musil -, Faulkner n'a guère donné lieu, jusqu'à présent, à une interprétation philosophique d'ensemble. Probablement parce que son oeuvre se déploie en deçà du plan des idées et des théories, sur un plan d'immanence radicale où seule compte, dans sa nudité, l'«expérience muette encore» qu'il n'a de cesse pourtant d'élever à la parole, au chant. Faulkner est un écrivain dont la vocation essentielle a été de révéler sans expliquer ni juger, et, en révélant, de faire comprendre, aussi loin que cela est possible. Le but de son écriture est, à travers les êtres et les situations, de revenir aux choses mêmes, de montrer le monde en train de naître sous nos yeux, et ainsi, de nous plonger en lui. D'où sa dimension de part en part phénoménologique. Le philosophe peut à son tour explorer, lire et comprendre cet univers romanesque, à la suite de Valéry qui soutenait : «Le roman voit les choses et les hommes exactement comme le regard ordinaire les voit.» Une lecture inspirée de la phénoménologie ne doit pas seulement lire Faulkner autrement que les différentes formes de critique littéraire, mais rendre la parole à l'auteur en tant que phénoménologue. La question qui a guidé Claude Romano au long de ces pages n'a pas été : qu'est-ce que la phénoménologie apporte à la lecture de Faulkner ? mais plutôt : qu'est-ce que la lecture de Faulkner apporte à la phénoménologie ?
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L'inachèvement d'Etre et Temps et autres études d'histoire de la phénoménologie
Claude Romano
- Le Cercle Hermeneutique
- Pheno
- 1 Mai 2013
- 9782917957202
Les études ici réunies abordent certaines questions centrales de la phénoménologie historique : le statut de l'a priori matériel et la critique de l'« anthropologisme » chez Husserl, la conception du monde de la vie dans la Krisis, la théorie de la signification d'inspiration pragmatique élaborée par Karl Bühler et sa proximité avec les remarques consacrées au « discours » par Heidegger à l'époque de Sein und Zeit, l'être-avec heideggérien et la question du solipsisme, la vie et le vivant du point de vue de l'ontologie fondamentale dans ses rapports avec la biologie d'Uexküll, enfin les raisons de l'inachèvement de l'oeuvre maîtresse de Heidegger. Le souci principal qui les anime est celui de mettre au jour des jonctions ignorées ou mal connues entre les auteurs du corpus phénoménologique et, parfois, entre ces auteurs et leurs précurseurs (Hume) ou des penseurs issus d'autres traditions (Wittgenstein, Sellars). A travers ces dialogues, il s'agit de contribuer à une histoire de la phénoménologie conçue avant tout comme histoire des problèmes, et non comme recueil de solutions.
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Le temps doit-il être pensé comme une détermination fondamentale du sujet ? La philosophie contemporaine de Kant à Heidegger en passant par Bergson et Husserl n'hésite pas à le soutenir.
Le temps n'est pas d'abord dans les choses mais il provient plus originairement des actes, des attitudes ou des comportements par lesquels un sujet ou éventuellement un Dasein s'attend ou se souvient, anticipe le futur ou décide de lui-même, c'est-à-dire temporalise les différents temps. Cette thèse est discutée et analysée dans cet ouvrage. Quelle compréhension du temps au cours de la métaphysique a rendu possible sa subjectivation ? N'est-ce pas d'abord une certaine saisie du phénomène temporel comme phénomène intra-temporel ? Et cette interprétation dont il devient possible de retracer la genèse à la lumière des analyses de Platon, Aristote et Augustin ne prescrit-elle pas son cadre conceptuel à la métaphysique elle-même ? Mais si la temporalité n'est pas pensable à l'aune de la subjectivité métaphysique, ne peut-on changer de fil conducteur ? C'est en ce point que cet ouvrage rejoint le précédent, L'événement et le monde, celui d'une herméneutique événementiale de l'humain, dont il constitue à la fois l'approfondissement et l'achèvement.
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De la couleur ou cours de Claude Romano
Claude Romano
- Transparence
- Philosophie
- 28 Septembre 2010
- 9782350510576
Le thème de la couleur pourrait sembler au premier abord secondaire, peu philosophique, et surtout réservé à des sciences telles que la physique ou l'optique.
En réalité, la question de la couleur traverse toute l'histoire de la philosophie : de Platon, avec sa théorie des " couleurs pures dans le Phédon, à Wittgenstein et ce qu'il nomme la " grammaire des couleurs ", en passant par Descartes, Locke, Newton, Goethe et Schopenhauer. Tout en présentant et en discutant certaines de ces doctrines, l'auteur s'efforce de frayer une voie originale en montrant que le problème de la couleur ne relève pas seulement d'une théorie de la connaissance mais met en jeu notre rapport vivant au monde en totalité, à la fois perceptif, affectif et esthétique.
Conformément à ce projet, le présent cours est rythmé par trois ordres de questionnement : Les couleurs sont-elles objectives ou bien dépendent-elles de la subjectivité ? Autrement clic, le phénomène des couleurs n'est-il pas une illusion - illusion la plus universellement partagée ? Cézanne soutient que les couleurs entretiennent dans la nature des rapports nécessaires qui ne relèveraient ni de la " logique du cerveau " ni du seul langage : " il y a une logique colorée Contre cette conception d'un logos du monde sensible (Merleau-Ponty), Wittgenstein développe une "grammaire des couleurs".
Enfin, ces réflexions aboutissent au problème (crucial en peinture) de l'harmonie et de la disharmonie des couleurs. Qu'apporte une théorie des couleurs à l'analyse des oeuvres d'art ?
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D'abord, le rapprochement des termes «raison» et «phénoménologie» surprend. La phénoménologie avait pour ambition première de redécouvrir la réalité du monde que nous habitons par le célèbre «retour aux choses mêmes», et la tentative d'isoler les catégories de la raison pour entendre, écouter le monde tel qu'en lui-même. Claude Romano reprend brillamment les choses à la racine. Soutenir l'actualité de la question phénoménologique, c'est affirmer que la prégnance accordée depuis Wittgenstein au langage n'a pas rendu superflue une philosophie de l'expérience ; c'est poser l'existence de structures d'expérience et de perception du monde, des autres, de nous-mêmes antérieures au langage mais avec lesquelles l'intelligence du langage est en continuité étroite. Ce dont il retourne avec la phénoménologie, ce n'est pas seulement le statut de l'expérience en tant que telle, ni le statut du langage et de ses significations, mais leur problématique unité et, à travers elle, le problème de la raison lui-même. Ce qu'elle a cherché à élaborer en premier lieu, c'est une nouvelle image de la raison. En cela, l'ouvrage de Claude Romano, faisant dialoguer les traditions kantienne, analytique et continentale notamment, est une traversée de la philosophie contemporaine.
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Wittgenstein et la tradition phénoménologique
Claude Romano
- Le Cercle Hermeneutique
- 2 Octobre 2008
- 9782952384797
Ce volume est issu d'un séminaire qui s'est tenu pendant trois ans à l'ENS de la rue d'Ulm puis à l'Université de Paris-Sorbonne. Il s'agissait de faire dialoguer autour de notions et de thèmes précis, et moins dans une perspective historique que philosophique, la tradition de la philosophie « grammaticale » issue de Wittgenstein et la tradition phénoménologico-herméneutique, c'est-à-dire deux courants majeurs du XXe siècle qui se caractérisent au moins par un trait commun : leur opposition au positivisme, notamment dans sa forme contemporaine incarnée par le Cercle de Vienne et ses héritiers.Les contributions ici publiées s'ordonnent autour de quatre axes principaux : la « grammaire » comme phénoménologie et/ou antiphénoménologie; le problème de l'intentionnalité et ses métamorphoses au sein des deux traditions; les rapports de la compréhension et du langage; enfin, l'intention, l'action et le « soi » pratique - la tradition wittgensteinienne et herméneutique ayant toutes deux proposé une réévaluation du sujet pratique par rapport au sujet cartésien, et revendiqué ainsi une filiation aristotélicienne. Chacun des textes qui composent ce volume tente de frayer un chemin singulier en s'interrogeant sur la possibilité ou l'impossibilité d'un tel dialogue et, en définitive, il met en pratique cet effort dialogique, quelles qu'en soient les difficultés et les limites, fort de la conviction que « le philosophe n'est pas le citoyen d'une commune de la pensée. C'est ce qui fait de lui un philosophe » (Wittgenstein).
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Un homme parle à une femme de leur passion révolue. Peu à peu, le monologue nous révèle qu'il distingue à peine le jour de la nuit : une maladie récente lui a ôté la vue. Grâce à Léna, il a retrouvé la lumière. Il a écouté sa voix, imaginé sa beauté, goûté sa présence sensuelle. Pendant deux mois, ils se sont aimés l'après-midi. Lors de leurs promenades dans Paris, elle a confirmé ses intuitions et ses souvenirs, décrit les détails. Au fil d'un récit poignant sous forme de confession, les sensations, les fluctuations émotives, l'incrédulité devant la rupture et la souffrance sont restituées avec une troublante intensité.
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Du moi à l'authenticité ; la philosophie de Charles Larmore
- Éditions Mimésis
- 13 Mai 2017
- 9788869760921
On connaît de Charles Larmore (1950), philosophe moral américain contemporain, ses célèbres objections à John Rawls, mais peu de travaux se concentrent sur sa philosophie: son réalisme moral, sa réhabilitation partielle de l'idéal d'authenticité, sa version du libéralisme politique ou encore à sa théorie normativiste du moi. Ce sont ces différents aspects de sa pensée que les études contenues dans ce volume, premier ouvrage entièrement consacré à l'oeuvre de Charles Larmore, interrogent et mettent en perspective.
Un essai inédit du philosophe américain ainsi qu'un débat entre Charles Larmore et Alain Renaut autour de la controverse réalisme-idéalisme y figurent également, en guise de conclusion.
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Apprivoiser l'imaginaire Essai sur l'écriture et ses ateliers : Essai sur l'écriture et ses ateliers
José Féron Romano, Marie Claude Penloup
- Jasmin
- 1 Mars 2004
- 9782912080400
Une stimulante reflexion sur l'écriture en trente-six chapitres et mille et une pistes, avec des écrits d'enfants, d'adolescents, d'adultes, et leurs déclencheurs inédits et ludiques.
Débloquer l'écriture en libérant l'imaginaire, telle est la tâche à laquelle l'auteur nous convie, et ce, en rendant compte de ses experiences d'ateliers d'écriture en milieu scolaire et en bibliothèques.