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Actes Sud
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La solitude du labyrinthe ; essai et entretiens
Paul Auster, Gérard de Cortanze
- Actes Sud
- Babel
- 1 Octobre 2004
- 9782742752553
En parfaite complicité avec Gérard de Cortanze, Paul Auster répond à un faisceau serré de questions sur sa vie, sa carrière, son oeuvre. A bâtons rompus, il raconte sa jeunesse, ses débuts, ses années noires et ses premiers succès. Il s'interroge sur ses influences, parle de littérature, de cinéma, de religion, de vie privée, de New York et de politique. Depuis la parution de La Solitude du labyrinthe chez Actes Sud en 1997, Gérard de Cortanze et Paul Auster se sont retrouvés à de nombreuses reprises, et cette nouvelle édition augmentée propose plus d'une centaine de pages d'échanges inédits, dont les plus récents, postérieurs au 11 septembre 2001, témoignent de préoccupations politiques qui se sont concrétisées dernièrement par un engagement citoyen de l'écrivain américain. Les entretiens sont précédés d'une étude du "labyrinthe" austérien, accompagnés de photographies et d'une biobibliographie détaillée.
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Vaste fresque pleine de fièvre et de passion, ce grand roman "généalogique" raconte quelque soixante années d'histoire européenne, des débuts de l'unification italienne à la prise de pouvoir de mussolini en passant par les hauts faits et les revers de fortune d'une famille piémontaise (celle de l'auteur), l'exil marseillais puis parisien d'un aristocrate dans un climat de xénophobie, la sale guerre de son fils, brancardier, et enfin les triomphes de celui-ci au volant des premières bugatti.
Roman de formation, livre d'exil et de mémoire illuminé par de belles figures de femmes, l'aventure des vice-rois dans cette europe convulsive conjugue destins individuels et bouleversements de l'histoire.
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Donc, elle allait partir.
Elle allait donc réellement partir. Partie. " Envolée ". Les passagers pour le vol Air Afrique 760 à destination de N'Djamena sont priés... Partir. Pourtant, elle était encore là. Pour quelques petites minutes encore. Quelques petites minutes misérables comme des mouches, crevant sur le rebord de la vitre. Quelques petites minutes encore. " Pourquoi pars-tu ? Ne pars pas. " " Arrête de faire l'enfant ". Ils étaient là, tous les deux.
Elle, avec sa grosse malle en fer. Sa grosse malle bleue et cadenassée, qu'il avait extirpée du coffre de la voiture. Lui : " Attends, je vais chercher un chariot ". Sa grosse malle enregistrée, pleine de vêtements, de cassettes ; quelques livres, une lettre qu'il avait glissée entre deux paires d'espadrilles, un flacon de Critalle de Chanel. Elle allait partir. " Je n'aime pas ces moments. Tu n'aurais pas dû venir.
" Elle allait partir. Autour d'eux, au-dedans d'eux : la foule banale d'un aéroport banal.
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Key West, Floride, 1933. Roberto et Diodata, deux Italiens en rupture avec le premier fascisme mussolinien, ont trouvé refuge dans ce port du bout du monde. Peu à peu s'est constitué autour d'eux un petit cercle d'amis aux origines multiples et aux aspirations progressistes affirmées. De son passé dans les courses automobiles, du château familial d'Ercole Tommaso, père de Roberto et dernier vice-roi de Sardaigne, ou des frasques de Diodata en poétesse futuriste, le couple n'a rien raconté à son entourage, tout au désir d'une vie désormais paisible. C'est alors que survient l'imprévisible cyclone qui les précipite vers Cuba et La Havane et, par la suite, contre toute attente, séparément puis ensemble, dans cette Europe qu'ils avaient fuie, et qu'ils vont retrouver en plein désastre...
Roman pétri d'histoire, Cyclone frappe par l'ampleur et la force de ses évocations. La guerre d'Espagne et ses Brigades internationales, les camps de réfugiés dans le Sud de la France, la Résistance à Marseille puis en Italie, la rafle du ghetto juif de Rome : un couple amoureux et engagé traverse des événements majeurs dans l'incertitude inquiète des séparations, des déchirements et des choix. Et c'est cette approche résolument individuelle, à taille d'homme, qui nous rend concrets des épisodes légendaires, et attachants ces personnages lancés à pleine force dans la violence de leur temps.
A ce livre qui s'interroge sur le mal d'un siècle, sur les hasards, les bonheurs et les pièges de l'engagement politique, Gérard de Cortanze a donné la forme d'une fresque aux dimensions européennes, portée par une belle générosité narrative. -
Key west, floride, 1933.
Roberto et diodata, deux italiens en rupture avec le fascisme mussolinien de la première heure, trouvent refuge dans ce port du bout du monde. peu à peu se constitue autour d'eux un petit cercle d'amis aux origines multiples et aux aspirations progressistes affirmées. de son passé tumultueux, le couple n'a rien raconté, tout au désir d'une vie désormais paisible. c'est alors que survient l'imprévisible cyclone qui les précipite vers cuba et la havane et, par la suite, contre toute attente, séparément puis ensemble, vers cette europe qu'ils avaient fuie, et qu'ils retrouvent en plein désastre.
Roman pétri d'histoire, cyclone frappe par la puissance de ses évocations et l'authenticité de ses personnages précipités dans la violence de leur époque.
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En 1995 et 1996, à l'occasion de deux séjours à New York, Gérard de Cortanze proposa à Paul Auster, qu'il lisait et admirait de longue date, de répondre à un faisceau serré de questions sur sa vie, sa carrière, son oeuvre. De la complicité qui s'établit entre eux, ces entretiens témoignent d'une double manière : par la pertinence des questions, par la parfaite probité des réponses. A bâtons rompus, Paul Auster raconte ici sa jeunesse, ses débuts, ses années noires et ses premiers succès. Il s'interroge sur ses influences, parle de littérature, de cinéma, de religion, de vie privée, de politique, de New York, cette "Cité de verre" qui est un personnage clé de ses livres, et de Brooklyn, port d'attache de ses oeuvres les plus récentes. Précédés d'une étude très dense du "labyrinthe" austérien, accompagnés de photographies, et d'une biobibliographie particulièrement détaillée, tel un "mode d'emploi" ces entretiens séduiront tous ceux qui désiraient que Paul Auster, un jour, en dise un peu plus...
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L'acier sauvage
Hélène Mooulonguet, Gérard de Cortanze
- Actes Sud
- Arts - Photographie
- 1 Décembre 1999
- 9782742725571
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Mémère était la reine du pot-au-feu et pépère ne put jamais oublier qu'à Verdun la neige était rouge de sang.
Pépère, qui distribuait les parts de galette le jour des Rois, était pétainiste ; papa, qui aimait faire la course avec sa 203 en dévalant les pentes du Lautaret, était gaulliste. Je ne fus jamais pétainiste car je détestais l'eau de Vichy et accueillis avec satisfaction l'arrivée au pouvoir du général-président. En septembre 1958, j'avais dix ans et décidai que le monde était en train de crever. Il ne s'agissait plus maintenant que d'essayer d'y survivre.
Je serais pirate plus que corsaire et vivrais de luxure et de rapines. Ma nouvelle morale ne s'accommoderait jamais du moindre laxisme : désormais, je bourrerai les poires de cheveux, j'arracherai par blocs de cinq les feuilles des éphémérides, je ne dirai plus bonjour à la dame, je mettrai le bloc de savon de Marseille dans le pot-au-feu. (Extrait)
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Il est des romans qui vous enlacent paisiblement dans un fleuve d'événements. D'autres qui semblent écrits d'une traite, dans la fièvre de leur intrigue. Vaste comme une fresque, mais porté par une tension qui ne cesse de croître, Les Vice-rois tient peut-être des deux à la fois. Inspiré par les souvenirs d'une famille aristocratique immigrée en France, ce grand récit "généalogique" raconte quelque soixante années d'histoire européenne, des débuts de l'unification italienne à la prise de pouvoir de Mussolini, en passant par le soulèvement contre l'Autriche, la bataille de Solferino, l'équipée de Garibaldi en Sicile, les hauts faits et les revers de fortune d'un marquis piémontais, l'exil marseillais puis parisien dans un climat de xénophobie, la naissance des courses automobiles, la sale guerre d'un brancardier de 1914-1918, et enfin les triomphes de celui-ci au volant des premières Bugatti. Sur cette ample toile de fond, Gérard de Cortanze a dessiné la vie d'un père et d'un fils aux destins parallèles, mais aux aspirations contradictoires. Le premier, Ercole Tommaso, portant le poids d'une famille indéfectiblement liée à la royauté piémontaise, tourne le dos à la nouvelle Italie des banques, de l'industrialisation et de la "monnaie unique". Le second, Roberto, élevé dans une France anti-italienne, cherche en vain sa place entre Marseille (et son racisme ordinaire), Paris à la Belle Epoque, l'Italie du futurisme et du premier fascisme, et plus encore dans les enivrantes compétitions automobiles qui déchaînent alors les passions - et que le nationalisme ambiant va bientôt ériger en symboles patriotiques... Roman de formation, livre d'exil et malgré tout de mémoire, récit marqué par un art de vivre ancien et par les bouleversements de la modernité, ce texte ne laisse pas d'étonner par l'actualité des thèmes et des mentalités qu'il cristallise. Mais l'aventure des Vice-rois dans cette Europe convulsive est aussi lumineusement éclairée par quelques femmes - en particulier Luisa et Diodata, l'épouse infidèle et la poétesse anticonformiste - qui toutes deux incarnent, à leur manière, la part secrète ou l'insoumission de l'amour. Autant dire qu'il n'est vraiment question, ici, que de quête du bonheur...