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Enrique Vila Matas
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Tourmenté par la perspective d'une nécessaire mutation tant personnelle que littéraire, un narrateur qui ressemble à s'y méprendre à l'auteur se prend à observer, à travers des portes fantômes et des chambres contiguës très volatiles, des signaux constituant autant d'indices qui invariablement le ramènent à l'essence de l'écriture, à l'épisode anodin qui soudain expose toute l'ambigüité du monde. Un roman traversé par l'ombre tutélaire de Julio Cortazar.
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Mêlant avec bonheur emprunts, hommages, subterfuge et autobiographie, Enrique Vila-Matas, auteur inclassable, se joue une fois encore du réel dans ce prodigieux roman et nous offre une certaine mise à distance avec le sentiment de tragique laissé par la vie.
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Marcelo est un employé de bureau ordinaire, bien que bossu, depuis qu'il a renoncé à l'écriture après la publication de son premier roman, vingt-cinq ans plus tôt. Un jour pourtant, il entreprend de revenir à la littérature et part en quête de tous ces écrivains qui ont élevé la nonchalance au rang d'art, tous ceux qui, après un chef-d'oeuvre ou plusieurs, ont préféré ne pas, ne plus, fidèles à l'adage de Bartleby, le célèbre personnage d'Herman Melville. Il tient dès lors le journal de ce travail, agrémentant ses recherches de notes de bas de page, seules traces à se donner à voir autour d'un texte invisible.
Avec ces remarques parfois hilarantes, souvent empreintes de mélancolie, Enrique Vila-Matas nous parle de l'égarement, des livres absents. Et dessine la singulière cartographie des lettres contemporaines de ceux qui, par folie ou par vanité, ont laissé une oeuvre en suspension, en négatif ; à imaginer.
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À l'occasion d'une conférence sur l'ironie intitulée "Paris ne finit jamais", un écrivain décide de revenir sur ses jeunes années passées à Paris, au cours desquelles, logé par Marguerite Duras, il a fait ses classes de littérature. Obsédé par l'ombre tutélaire d'Ernest Hemingway, s'y inscrivant en négatif, il revient sur ces années de déambulation dans les rues de la capitale, de doute, d'abîme. Avec ce roman en forme de miroir, Enrique Vila-Matas s'inscrit dans la lignée des écrivains exilés, interroge la création, la difficulté à inventer encore lorsque tout a déjà été écrit, et décortique l'ambition qui fabrique un artiste.
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Mac vient de perdre son travail. Il se promène tous les jours dans El Coyote, le quartier de Barcelone où il habite. Obsédé par son voisin, un célèbre écrivain, il se vexe chaque fois que celui-ci l'ignore. Un jour, Mac l'entend parler de sa première oeuvre, Walter et son contretemps ; un livre de jeunesse regorgeant de passages incongrus. Il décide alors de s'emparer de ce roman (que son voisin préférerait oublier) près de trente ans après sa rédaction initiale. Mac le reprend donc à son compte, et se met même à écrire avec assiduité, sous forme de journal quotidien, composé d'événements en apparence anodins... C'était sans compter sur le fait que Mac commence peu à peu à vivre réellement tout ce qu'il écrit. Noyé dans les détails entre fiction et autofiction, il perd pied.
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Samuel Riba est l'éditeur talentueux d'un catalogue exigeant. Néanmoins, incapable de faire face à l'émergence des nouveaux médias et de concurrencer la vogue du roman gothique, il vient de faire faillite. Il sombre alors dans la déprime et le désoeuvrement. Pour y remédier, il entreprend un voyage à Dublin. L'accompagnent quelques amis écrivains avec qui il entend créer une sorte de confrérie littéraire. Cette visite de la capitale irlandaise se double d'un voyage dans l'oeuvre de Joyce.
En explorant toutes les facettes de ce personnage complexe, qui est en partie son alter ego de lui-même, Enrique Vila-Matas interroge la notion d'identité, de sujet, et décrit le cheminement parcours qui a mené la littérature contemporaine d'une épiphanie (Joyce) à l'aphasie (Beckett).
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Pasavento est écrivain et psychiatre. Méprisant le pouvoir et la gloire littéraire, il décide de se retirer du monde et part se cacher à l'hôtel de Suède, à Paris. Il pense qu'on le recherchera, à l'instar d'Agatha Christie. Mais il doit peu à peu affronter la vérité : personne ne pense à lui. Il renonce alors au moi, à sa grandeur et à sa prétendue dignité et part en Suisse sur les traces de Walser, ce romancier passé maître dans l'art de n'être rien.
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Un journaliste est confronté à un étrange ultimatum : Rosita, sa maîtresse, menace de le quitter à l'issue de la conférence qu'il doit prononcer le soir même, à moins qu'il ne se décide à quitter sa femme. Plutôt que de parler de la « structure mythique du héros », il choisit de dresser un parallèle entre les écrivains et les espions, sujet plus original qui devrait convaincre Rosita de ne pas l'abandonner. Mais, au dernier moment, sa femme décide de venir l'écouter. À partir de là, Vila-Matas brouille les pistes de façon subtile. Le jour ne sera pas si crucial qu'il semble l'être. Tout est piégé, comme la fin du livre le révèle, si bien que le narrateur est contraint à un choix qui n'en est pas un.
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Abrégé d'histoire de la littérature portative
Enrique Vila-Matas
- Christian Bourgois
- Titres
- 9 Mars 2006
- 9782267018158
Enrique Vila-Matas est un voleur de noms. Dans une valise, il les transporte sur des chemins
étranges, Europe, Afrique rêvées, au gré d'une fantaisie alerte et armée de lectures orientées dans
le sens du plaisir et de la grâce. Qu'il ouvre sa valise, les noms s'échappent - Duchamp, Larbaud,
Gomez de la Serna et cent autres -, minuscules incarnations d'une épopée de l'art gai, petites
silhouettes qui marchent, valise à la main. Depuis le paradis des mythes, Tristram Shandy les
protège - comme cette vierge espagnole, les saints rassemblés sous son manteau et qu'elle arrose
de son lait - et fait fermer cette lignée souterraine société secrète de la poésie dangereuse.
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Un acteur comique obèse se met en quête de son alter ego maigre afin de relancer sa carrière; au soir de sa vie, un écrivain ignoré hésite à envoyer les manuscrits qu'il a amassés; une obscure gardienne de musée réalise soudain à quel point son quotidien est désespéré.
Dans chacun des douze textes de ce recueil, les personnages se trouvent confrontés à une question: dois-je ou non disparaître?. autant de situations, plutôt cocasses, dans lesquelles enrique vila-matas convoque tour à tour mélancolie, peur, maladie, folie ou orgueil. c'est sa manière de procéder, cette façon brutale de faire éclater la vie en morceaux pour mieux la rassembler, se rassembler. au total, la volonté d'un récit neuf et profond, d'une précision dans la douleur, d'une légèreté aussi.
Un livre exemplaire, en somme, et pas si désespéré
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Ces chroniques peuvent être considérées comme le prolongement de l'Abrégé d'histoire de la littérature portative d'Enrique Vila-Matas. Grand dépoussiéreur de bibliothèques, érudit et cabochard, espion et volontiers mystificateur, l'écrivain barcelonais se fait ici l'apologue d'un savoir-vivre distancié, délibérément hors saison. Pour Vila-Matas, la littérature est un voyage et un complot contre le réel. Larbaud, Bioy Casares, Echnoz, Pessoa, Gombrowicz, Perec.. sont ses compagnons de route.Récits des origines, rêves de
villes, vraies et fausses interviews, portraits d'artistes décalés, les déambulations du Voyageur le plus lent seront le viatique du lecteur curieux de « l'Univers que d'autres appellent la Bibliothèque ».
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Invité à un symposium international sur le roman à Lyon, un double de lécrivain barcelonais Enrique Vila-Matas est abandonné dans son hôtel où personne ne vient laccueillir.
Dans sa solitude, il achète un exemplaire du magazine littéraire consacré à Julien Gracq et tombe sur un article critique quil a lui-même écrit sur Le Rivage des Syrtes. Cette lecture lui donne lidée délaborer une théorie générale du roman. Il veut mettre en évidence la modernité et lextraordinaire prescience du roman de Julien Gracq, quen son temps une partie de la critique trouvait désuet. Puis il en déduit les principaux axes de ce que devra être le roman : « intertextualité », connexions avec la haute poésie, écriture anticipatrice, suprématie du style, évocation dun paysage moral délabré. Une fois sa théorie achevée (qui constitue en réalité le volet analytique du roman Dublinesque), il retourne à Barcelone en attendant, tel don Quichotte, un nouveau départ. Au moment de repartir, il découvre linanité de toute théorie littéraire que tel ou tel roman se chargerait dappliquer. Libéré de ce carcan, il écrira et perdra des pays, voyagera et perdra des théories, les perdra toutes.
Enrique Vila-Matas est né à Barcelone en 1948. À dix-huit ans, il est embauché comme rédacteur dans une revue de cinéma, Fotogramas, pour laquelle il réalise parfois de fausses interviews. De 1974 à 1976 il vit à Paris et loue une chambre de bonne à Marguerite Duras. Il raconte ses aventures parisiennes trente ans plus tard dans Paris ne finit jamais (2004). De retour dans sa ville natale en 1976, Enrique Vila-Matas se consacre à lécriture ; il est également chroniqueur pour divers journaux catalans. Il a reçu le prestigieux prix Herralde de Novela en 2002 et le prix Médicis étranger 2003 pour Le mal de Montano.
La publication de ce petit texte inédit dans la collection de poche Titres accompagne la sortie du nouveau roman dEnrique Vila-Matas, Dublinesque.
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Dans cette brève, singulière et hétérodoxe histoire de ces 41 dernières années - l'âge de Kafka à
sa mort à Kierling -, les acteurs des différents épisodes nationaux évoqués sont tous des enfants
sans enfants, des personnes qui ne souhaitent pas de descendance, des êtres que leur nature
éloigne de la société et qui, contrairement à ce que l'on pourrait penser, n'ont nul besoin d'autrui,
car s'ils veulent rester ce qu'ils sont, ils ne peuvent se nourrir que d'eux-mêmes. Ils se sont
inventé une sorte d'indifférence distante qui leur permet de rester liés à la réalité par un fil aussi
fin que celui de l'araignée. Ils sont au diapason de Kafka qui écrit le 2 août 1914 dans son journal :
« L'Allemagne a déclaré la guerre à la Russie. Cet après-midi, je suis allé nager. » Ce qui veut dire
qu'ils situent sur le même plan vie publique et vie privée.
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Enrique vila-matas est né à barcelone en 1948. il commence à écrire vers 12 ou 13 ans. a 18 ans, il est embauché comme rédacteur dans une revue de cinéma barcelonaise, fotogramas, pour laquelle il réalise parfois de fausses interviews. en 1974, il rencontre marguerite duras à paris. elle lui louera sa chambre de bonne pendant deux ans. de retour à barcelone en 1976, enrique vila-matas se consacre à l'écriture et collabore à des journaux. abrégé d'histoire de la littérature portative est son premier succès. il a depuis obtenu le prix herralde de novela en 2002, le prix de la critique en 2003 et le prix médicis étranger en 2003 pour le mal de montano.
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a soixante-dix ans, federico mayol se voit expulsé du domicile conjugal, sa femme ayant décidé de consacrer le peu de temps qui lui reste à vivre à découvrir qui elle est.
désemparé, mayol entreprend un voyage vertical qui est surtout une descente dans les abîmes de sa propre psyché.