Filtrer
Support
Langues
Prix
Foa Jeremie
-
Survivre - une histoire des guerres de religion
Foa Jeremie
- Le Seuil
- L'univers Historique
- 13 Septembre 2024
- 9782021181272
Dans le monde incertain des guerres de Religion (1562-1598), survivre est tout un art. Comment mentir, se déguiser, s'échapper, simuler ou dissimuler sa confession religieuse ? Comment se faufiler, tromper ou surprendre son adversaire ? Quelles sont, en somme, les tactiques pour tenir dans un monde soudain hostile, dans lequel le voisin peut dénoncer, le boucher empoisonner, votre accent vous trahir, le fils égorger, le mari mentir et la rue naguère familière devenir guet-apens ? « Car en matière de guerres intestines, écrit Montaigne, votre valet peut être du parti que vous craignez. Et lorsque la religion sert de prétexte, les parentés mêmes deviennent peu fiables ».
En s'appuyant sur des chroniques contemporaines et sur un matériau archivistique exceptionnel, cette enquête entend rendre sensible ce que fut l'expérience concrète des « tristes hommes d'après 1560 ». Parce que la guerre civile rend incertain ce qui semblait le mieux établi - l'identité des êtres et des choses, le statut des lieux, le langage lui-même -, Survivre entreprend de mettre en lumière les savoir-faire et les savoir-vivreavec le trouble. Mais ce livre n'entend pas seulement restituer au plus près des documents ce que fut l'épreuve de la guerre intestine. Il propose une relecture ambitieuse de l'ensemble des guerres de Religion, laboratoire de notre modernité, désormais envisagées au prisme de la condition d'incertitude
Jérémie Foa est maître de conférences habilité à diriger des recherches à Aix-Marseille Université, membre du laboratoire TELEMMe et spécialiste de l'histoire des guerres de Religion en Europe. Il est notamment l'auteur de Tous ceux qui tombent. Visages du massacre de la Saint-Barthélemy (La Découverte, 2021 ; Prix lycéen du livre d'histoire de Blois, 2022). -
Tous ceux qui tombent : Visages du massacre de la Saint-Barthélemy
Jérémie Foa
- La découverte
- Poches Sciences
- 29 Août 2024
- 9782348084713
Fin août 1572. À Paris, des notaires dressent des inventaires après décès, enregistrent des actes, règlent des héritages. Avec minutie, ils transcrivent l'ordinaire des vies au milieu d'une colossale hécatombe. Mais ils livrent aussi des noms, des adresses, des liens.
Puisant dans ces archives, Jérémie Foa tisse une microhistoire de la Saint-Barthélemy soucieuse de nommer les anonymes, les obscurs jetés au fleuve ou mêlés à la fosse, à jamais engloutis. Pour élucider des crimes dont on ignorait jusqu'à l'existence, il abandonne les palais pour les pavés, exhumant les indices d'un massacre de proximité, commis par des voisins sur leurs voisins.
Car, à descendre dans la rue, on croise ceux qui ont du sang sur les mains, on observe le savoir-faire de la poignée d'hommes responsables de la plupart des meurtres. Sans avoir été prémédité, le massacre était préparé de longue date - les assassins n'ont pas surgi tout armés dans la folie d'un soir d'été.
Au fil de vingt-six enquêtes haletantes, l'historien retrouve les victimes et les tueurs, simples passants ou ardents massacreurs, dans leur humaine trivialité : épingliers, menuisiers, rôtisseurs de la Vallée de Misère, tanneurs d'Aubusson et taverniers de Maubert, vies minuscules emportées par l'événement.
Prix de la Contre-Allée 2022
Prix Lycéen du livre d'Histoire de Blois 2022
Prix Histoire du Festival Protestant du Livre 2022
Prix de l'Académie des Sciences, Lettres et Arts de Marseille 2022 -
Histoire dessinée de la France n.10 : sacrées guerres : de Catherine de Médicis à Henri IV
Jérémie Foa, Pochep
- La découverte
- Histoire Dessinee De La France
- 25 Novembre 2020
- 9782348057830
Et si les guerres de Religion n'étaient pas si lointaines ? Si elles étaient au contraire d'une brûlante actualité ? Attentats, massacres, radicalisations religieuses, guerres civiles... Notre époque regorge de violences commises au nom de Dieu. Elle partage avec la fin du XVIe siècle une fiévreuse angoisse, encore redoublée par la révolution médiatique. Face au danger, le passé cogne à la porte : des revenants, survivants du massacre de la Saint-Barthélemy, réclament ici justice. Il faut rouvrir l'enquête, greffer un nouveau visage aux guerres de Religion. Aidés d'un caméraman amateur, les spectres vont revenir sur les lieux pour y remuer la poussière du temps, traquer les témoins, fouiller les archives à la recherche du sens perdu de ces cinquante ans de guerres civiles. Ils vont refaire le film.
-
Servir le prince en temps de guerre civile : Dans l'Europe des XVIe et XVIIe siècles
Collectif, Jérémie Foa, Bertrand Haan, Matthieu Gellard
- Presse Universitaire de Rennes
- Histoire
- 11 Janvier 2024
- 9782753593237
Le service implique une hiérarchie et se fonde sur une réciprocité : il revient au sujet de satisfaire et d'assister les détenteurs du pouvoir, comme aux détenteurs du pouvoir de reconnaître, d'accréditer et de récompenser le service rendu. Le service s'accompagne d'un discours mettant en exergue le dévouement voire le sacrifice, tout en demandant à être confirmé en actes. Ainsi est-il un fondement de la fidélité aux princes, doit-il être profitable à chacun, et ouvre-t-il la porte à la négociation.
Comment comprendre, dans une perspective européenne et au sein de la première modernité, le service comme ce lien fondamental qui innerve tous les rapports d'autorité ? La réponse ne tient pas à une construction hiérarchique décidée du sommet mais à des interactions entrecroisées. Elle ne tient pas seulement à des éléments de discours, mais à des comportements individuels et collectifs entre les sujets et leurs dirigeants. Elle ne se limite pas aux élites sociales sur lesquelles l'historiographie a jusqu'ici concentré son attention, mais elle concerne l'ensemble des acteurs qui invoquent leur attachement indéfectible à un prince ou à une communauté quelle qu'elle soit (une République, une Église, une ville, etc.).
Au-delà de ces rapports vécus sur un mode personnel et même charnel avec les dirigeants, le service met en concurrence les convictions politiques et religieuses. Alors que nombre d'États s'affirment au cours de la première modernité comme des entités autonomes, le service rendu à la personne du dirigeant et les obligations ressenties envers l'État, le bien commun ou l'Église, tendent à se dissocier, voire à entrer en conflit dans le cadre de guerres civiles et de guerres de Religion. C'est au coeur de ces périodes de déchirures que le service et la relation au service vivent une mutation décisive. C'est en leur sein que s'éclairent le plus vivement les pratiques et les conceptions politiques fondées sur le service dans ses différentes formes, dans ses actes, dans les imaginaires qu'il met en jeu, dans les négociations et les conflits qu'il suscite.
Avec le soutien de Sorbonne Université, du Centre Roland-Mousnier et du laboratoire TELEMMe d'Aix-Marseille Université. -
Les disputes et la conversion religieuse de l'Antiquité au XVIIe siècle
Pierre-Antoine Fabre, Jérémie Foa
- Presse Universitaire de Rennes
- Histoire
- 8 Septembre 2022
- 9782753586130
Au début du XVIIe siècle, un polémiste averti lançait à son auditoire, mi-protestant mi-catholique, cette sentence lapidaire : « Aujourd'huy, les disputes se réduisent à disputer comment il faut disputer. » Pour notre controversiste désabusé, dans ces rencontres entre théologiens, les moyens mangeaient la fin, les débats s'éternisant dans d'interminables disputes sur les conditions de la dispute. C'est de cette remarque - récurrente - qu'ont germé l'idée de ce livre et la volonté d'élargir le questionnement à des époques plus anciennes : à quoi bon ces rencontres répétées entre théologiens quand la conversion de l'adversaire semble si rarement le fruit des débats ? À nos yeux, l'amer constat que dresse ce théologien - des rencontres interreligieuses infécondes - n'est pas à attribuer à une quelconque myopie. Ce qu'il pointe est plus profond, plus essentiel. Il signale des enjeux alternatifs, il met sur la piste d'autres fonctions, moins évidentes ou moins assumées, des disputes interreligieuses. De ces grands débats, qui pensait vraiment sortir gagnant ? qui pouvait sérieusement se dire convaincu ? À partir de là, que recherchaient les acteurs de ces multiples scènes sans issue ?
-
Les épreuves de la guerre civile
Quentin Deluermoz, Jérémie Foa
- Editions De La Sorbonne
- 10 Novembre 2022
- 9791035107963
Que se passe-t-il lorsque, en situation de guerre civile, au coeur du familier, s'évanouit la familiarité ? Dans une maison pleine d'ennemis, en ce point zéro du politique où la discrimination entre l'ami et l'ennemi n'a plus nulle évidence ?
Cet ouvrage interdisciplinaire, en examinant plusieurs situations de guerre civile allant du XVIe siècle à nos jours, de la France à la Chine en passant par l'Algérie, entend ainsi interroger ce qu'il advient quand le voisin peut vous égorger, le boucher vous empoisonner, votre accent vous trahir, le fils dénoncer et la rue, naguère familière, se faire guet-apens : « Car en matière de guerres intestines, écrit Montaigne au XVIe siècle, votre valet peut être du parti que vous craignez. » Dans cet univers chaotique, l'espace, mais aussi la langue, les amis, les objets - le sens commun en un mot -, se dérobent, cessent d'être immédiatement appropriables, et nécessitent d'être constamment redéfinis. À l'inverse, le fonctionnement social en « période normale » se caractérise par un haut degré d'implicite. Une part essentielle des règles, des conduites à tenir, des préséances à respecter, des itinéraires à emprunter, le sens des mots, leur prononciation, les identités à reconnaître, tout cela va de soi ou, mieux, indiffère. Ce qu'il faut faire, ou dire, n'a, dans le cours ordinaire de l'existence, nul besoin d'être affiché, mais se joue le plus souvent en silence, dans les ajustements tacites que l'habitus ou le « sens commun » permettent d'opérer.
C'est ce sens commun ordinaire du cours des choses, qui n'est certes pas sans conflits, que la guerre civile, en déchirant le partage entre implicite et exigence d'explicitation, vient révéler dans sa profondeur. En ce sens, cet ouvrage propose non seulement un mode d'enquête sur l'expérience intime et sociale de la guerre civile, avec sa désagrégation et ses réajustements imposés, mais il offre aussi une réflexion sur la manière dont les ordres sociaux pénètrent et organisent la toile ordinaire des existences, autrement dit sur la manière dont le social fait corps, résiste, ou cède.
Préface de Patrick Boucheron et postface de Gilles Dorronsoro :
Contributions de Michael J. Braddick, Thomas Chopard, Élisabeth Claverie, Quentin Deluermoz, Jérémie Ferrer-Bartomeu, Jérémie Foa, Laurent Gayer, Aïda Kanafani-Zahar, Nida Kirmani, Jean-Clément Martin, Tobie Meyer-Fong, Malika Rahal, Stellio Rolland, Mercedes Yusta Rodrigo et Sophie Wahnich. -
Le Tombeau de la paix : Une histoire des édits de pacification (1560-1572)
Jérémie Foa
- Pu De Limoges
- 12 Mars 2015
- 9782842876432
Comment sortir d'une guerre civile? Et comment vivre alors avec l'ennemi de la veille, partager une même ville avec lui, habiter le même quartier, la même rue?
Ces questions d'actualité se posèrent avec une dramatique urgence au roi Charles IX et à sa mère Catherine de Médicis au début des guerres de Religion (1560-1572) et au cours des luttes fratricides qui opposèrent catholiques et protestants.
Ce livre propose de suivre pas à pas, dans les archives, les « commissaires des édits de pacification », ces hommes que la Couronne envoya chevaucher par tout le royaume, de ville en ville, pour tenter d'y restaurer la paix. Quel fut le sens d'une politique royale qui, tout en promouvant l'établissement de la coexistence pacifique entre les confessions, portait avec elle le triomphe du catholicisme et la ruine des espoirs protestants? -
Le bruit des armes ; mises en formes et désinformations en Europe pendant les guerres de religion (1560-1610)
Jérémie Foa, Paul-alexis Mellet
- Honore Champion
- Le Savoir De Mantice
- 18 Juin 2012
- 9782745324344
Henri Hauser disait du massacre de la Saint-Barthélemy qu'il avait fait couler «à peine moins d'encre que de sang». Dans la même veine, ce recueil détourne temporairement les yeux du sang pour les fixer sur l'encre, celle des guerres de Religion, délaissant l'évènement pour s'arrêter sur ses modes d'appropriation, de diffusion et de transformation par les «médias». Car dans l'urgen ce de raconter l'histoire, on a peut-être laissé de côté l'essentiel: l'extraordinaire des guerres de Religion, ce n'est pas tant ce dont on a parlé que le fait qu'on en ait tant parlé. Tout ne complote-t-il pas, sous l'Ancien Régime, plus encore en tempsde guerre civile, à étouffer l'évènement? L'absence d'espace public structuré, les distances infinies, l'illettrisme, la censure , les rites ou encore la rapide polarisation des camps qui prive les adversaires d'un public capable de changer d'avis, contribuent à brouiller la transmission du récit. Comment expliquer alors l'infatigable soin porté à mettre en mots, en images, en scène ou en chansons les évènements dont les contemporains furent témoins? Quelles formes ont été imaginées, au quatre coins de l'Eur ope (de l'Angleterre à l'Italie, de l'Espagne à la Baltique), pour dire l'horreur vécue ou rapportée et au prix de quelles transformations? A-t-on pris la plume au temps des troubles «comme on a pris la Bastille en 1789», pour diffuser au loin l'odeur du sang et le bruit des armes? Et a-t-on écrit de la même manière et avec la même intensité dans la Rome pontificale, dans la Genève calviniste, dans la Saxe luthérienne ou dans l'Espagne catholique?
-
La construction de la personne dans le fait historique XVIe-XVIIIe siècles
Nadine Kuperty-tsur, Jean-raymond Fanlo, Jérémie Foa
- Pu De Provence
- Le Temps De L'histoire
- 20 Juin 2019
- 9791032002216
Les manifestations de violence dans l'espace urbain et la critique du pouvoir sont des constantes sociales auxquelles nous sommes tous exposés. Les contributions de ce volume analysent les témoignages de ceux qui ont vécu ce type de situations des guerres de Religion à la Fronde afin d'évaluer l'incidence du fait politique sur la construction de la personne. Cette enquête exploite des documents émanant de personnes occupant des positions diverses dans la société. Dans les témoignages de persécutions, dans ceux des mémorialistes, dans les correspondances des ambassadeurs, dans le théâtre ou encore dans les mazarinades, chez les poètes, on retrouve l'expression de l'individu face au chaos politique, la volonté d'inscrire son témoignage dans l'histoire.