Depuis le mois de juillet 1788, le roi Louis XVI, au bord de la banqueroute, a entamé un dialogue avec les Français afin qu'ils concourent avec lui mais sous sa seule autorité, à la mise en place de réformes administratives, judiciaires et fiscales : c'est l'objet de la convocation des états généraux qui doivent s'ouvrir le 5 mai 1789. Lorsque les députés s'installent à Versailles, cela fait donc déjà plus de six mois que le royaume est en émoi. Ce dernier est inondé de propositions des plus radicales aux plus modérées, il est libéré des entraves de la force, aussi nombreux que les deux ordres privilégiés, noblesse et clergé. Les propositions des députés s'épanouissent alors sans entraves et avec la plus grande inertie du gouvernement : d'une constitution à l'égalité fiscale, en passant par des promesses à perte de vue qui touchent toutes les couches de la population. De Versailles à Versailles (vol.1), c'est l'histoire des six premiers mois qui plongent la monarchie française dans l'abîme et donnent naissance à un monde nouveau. Nous sommes conviés à la rencontre de Versailles, de sa Cour et des députés, à la découverte de la salle des Menus Plaisirs et de celle du Jeu de Paume. Dans la capitale royale, nous vivons aux côtés des centaines de représentants, des plus illustres aux plus inconnus, qui écrivent, parlent, s'opposent et se rassemblent du quartier Notre-Dame au quartier Saint-Louis, à l'ombre d'un Château qui est le coeur de l'État depuis le règne de Louis XIV. Tout bruisse d'espoirs et de craintes, de rêves pour les uns et de cauchemars pour les autres, alors qu'on se déchire déjà au sommet du pouvoir. Jour après jour, Versailles se métamorphose, devient le théâtre d'un monde finissant et renaissant à la fois, qui échappe à l'autorité absolue du roi de France.
480 av. J. -C. Xerxès, Grand Roi de l'Empire perse, mène une expédition pour soumettre l'ensemble des cités grecques. À la tête d'une armée innombrable, il fond sur la Grèce pour prendre sa revanche sur une cité qui a humilié son père, Darius Ier, dix ans auparavant à la bataille de Marathon (490 av. J. -C.). Après avoir franchi l'Hellespont, traversé et soumis la Grèce du Nord, Xerxès arrive en Attique et s'empare d'Athènes. La cité est alors florissante et régie par un nouveau régime : l'isonomie. Chacun de ses citoyens prend part à son destin, des grandes familles aristocratiques aux plus petits artisans, et se prépare à combattre les Perses depuis les îles de Salamine et d'Égine où les Athéniens se sont réfugiés, abandonnant leur cité, leurs maisons et leurs sanctuaires à l'ennemi. Xerxès détruit l'ensemble de la ville et la livre aux flammes. L'itinéraire propose d'accompagner le corps d'armée du Grand Roi à la fin de l'été 480. Avec lui, nous entrons dans la ville et découvrons les merveilles de l'Athènes du début du Ve siècle av. J. -C. De la colline de la Pnyx où se joue le sort de la cité à l'Acropole saccagée par la troupe, de l'Agora emblème du nouveau régime aux nécropoles où ont rivalisé de munificence les grandes familles aristocratiques, pour finir par le quartier des potiers symbole de la richesse artisanale, nous assistons au crépuscule de l'Athènes archaïque qui entrerait après cette tragédie dans l'époque classique et le siècle de Périclès.
Cet ouvrage termine la fresque révolutionnaire « De Versailles à Versailles » qui s'est ouverte lors de la réunion des états généraux le 5 mai 1789. Il poursuit cette année mémorable qui conduit les députés à rencontrer le peuple parisien après l'annonce du renvoi de Jacques Necker le 12 juillet.
Ni genre mineur, ni part sombre des Lumières, la littérature pamphlétaire a longtemps souffert d'un discrédit et d'une négligence historiographiques tandis qu'elle a pourtant fait l'opinion et l'événement.
Instruments formidables de la liberté d'expression, les pamphlets sont le journalisme politique mais aussi la mauvaise toi par excellence et la dénonciation, moteur le plus créateur de toute révolution. A la veille du grand ébranlement de 1789, cet art de commenter, d'expliquer et de diffamer s'est mis au service d'une actualité soudainement accélérée. Le pouvoir royal qui depuis des décennies avait stipendié des plumes afin de saper les prétentions législatives des parlements jusqu'à les anéantir provisoirement lors de la Révolution du chancelier Maupeou (1770-1774), a poursuivi son oeuvre à partir de ses dernières tentatives de réformes entre 1787 et 1788.
Sa contribution absolutiste à inscrire le monde parlementaire sur le tableau noir des impérities chroniques de la société politique s'est vue dépassée par la recomposition extraordinaire de l'automne 1788 puis par le basculement fatal de mai-juillet 1789. Parangon d'une fiction d'un régime monarchique partageur de la puissance souveraine et donc exempt de toute accusation de despotisme, les parlements ont été les premières victimes expiatoires de la Révolution.
Cette anthologie critique et dynamique de vingt-cinq pamphlets rend compte de l'acharnement médiatique dont ont été victimes les cours souveraines et leurs magistrats, de Paris et de province. Elle nous entraîne au coeur de l'histoire des institutions politiques et judiciaires de l'Ancien Régime au gré des fluctuations idéologiques entre 1787 et 1791 ; elle nous plonge au coeur d'un véritable folklore politique aux références foisonnantes qui représentaient la culture des auteurs et par conséquent l'apprentissage de celle des lecteurs.
Haro sur les parlements ! C'est enfin une histoire inédite de la fin des parlements dont la légende noire suppose nombre d'interrogations sur ce que l'on peut appeler "le parlementarisme d'Ancien Régime", une sorte de maladie infantile de l'absolutisme français.
Déclenché le 24 août 1572, le massacre de la Saint- Barthélémy a été vécu par les contemporains comme un événement inouï, « la tragédie des tragédies » selon Simon Goulart (1543-1628). Ce paroxysme de l'horreur a répondu à une initiative délibérée du pouvoir royal d'éliminer les chefs protestants regroupés dans Paris pour célébrer les noces de la réconciliation entre Henri de Navarre, leur chef, et la soeur du roi de France. Du massacre des chefs de guerre découle celui, imprévu et incontrôlé, du peuple. La Saint-Barthélémy s'inscrit dans la continuité des violences catholiques antérieures et des difficultés à faire coexister deux religions sous l'autorité du roi et de la loi. Ce parcours se propose de découvrir l'atmosphère inquiète de la capitale, lourde de contradictions à propos d'un mariage que l'opinion catholique refusait, et de mieux comprendre le scénario d'un massacre inexorable. De la cathédrale Notre- Dame d'où a jailli l'espoir d'une paix civile au palais du Louvre dans lequel on l'a enterrée, en passant dans les quartiers ensanglantés par des Parisiens ivres de vengeance, vous revivrez le « miracle de Dieu » au temps où la loi du roi n'avait pas encore toute autorité sur ses sujets.
Les textes réunis dans cet ouvrage sont une mise en perspective criti que et comparée des travaux pluridisciplinaires consacrés aux sciences sociales et humaines face aux écritures de soi, cela dans undouble intérêt scientifi que. D'une part, il consiste à offrir au lecteur l'occasion de voir comment des chercheur-e-s sont à même de confronter directement leurs analyses et leurs travaux ; d'autre part, il s'agit d'esquisser de nouvelles orientations théoriques et de prouver la capacité des sciences sociales et humaines à identifier, avec un recul temporel nécessaire, les questions découlant de différents régimes historiques d'avant et d'après la chute du Mur de Berlin.Ouvrage à plusieurs entrées, il invite ainsi à voyager dans le temps autant que dans l' espace, et surtoutà entendre la voix intérieure, tout à la fois celle de l'enseignant, du conférencier et du savant, celle que l'on n'a pas souvent l'habitude d'entendre, par pudeur ou par devoir.
Au matin du 6 mai 1527, les troupes impériales de Charles Quint commandées par Charles III de Bourbon envahissent Rome et commettent des violences inouïes durant des semaines. Pour une bonne partie des soldats, les fameux Lansquenets luthériens, Rome représente la Babylone de tous les vices et le pape Clément VII l'Antéchrist. Durant plusieurs jours, la Ville éternelle offre ses victimes innocentes et ses oeuvres d'art à la folie des hommes. De la Porta Santo Spirito au Borgo en passant par le château Saint-Ange, du Campo Santo au Trastevere jusqu'au coeur de la cité, cet itinéraire nous invite à une reconstitution du Sac ainsi qu'à l'exhumation de la Rome de Raphaël et de Michel-Ange. On revit l'un des épisodes les plus tragiques de l'histoire de la chrétienté en même temps qu'un tournant, interprété par les contemporains comme la nécessaire rédemption des péchés de la papauté.
La biographie fascine, la biographie passionne et la biographie dérange aussi. L'évolution du genre a suscité jusqu'à nos jours de très nombreuses études et révélé à juste titre que l'exercice était un moyen comme un autre, dans la discipline historique, d'appréhender le temps et le sens de l'événement, entre la réalité et la fiction. Le travail collectif réalisé dans cet ouvrage a pour objectif de faciliter les approches en termes de croisements, de décrochements entre des destins communs qui deviennent par eux-mêmes singuliers, identifiés à des engagements qui font tant pour la postériorité, la légende noire ou dorée non seulement de l'individu et de sa trajectoire, mais également du monde qui les entoure. Les différences de constructions sociales et politiques entre les aires géographiques, comme dans ce volume où la France côtoie à la fois l'Afrique et un ex-pays communiste comme la Roumanie, méritent d'être soulignées.
Avec les contributions de F. Bidouze, P. Courroux, D. Diop, S. Ioan-Corlan, L. Jalabert, A. Kouvouama, B. Lachaise et M. Leclerc-Olive.