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Le Seuil
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Pudeurs féminines ; voilées, dévoilées, révélées
Jean Claude Bologne
- Le Seuil
- L'univers Historique
- 9 Septembre 2010
- 9782020979900
Août 2009, le soleil rallume la guerre des piscines en interdisant le burkini, tenue couvrante qui se veut conforme aux règles de l'islam. Un demi- siècle plus tôt, le monokini aurait semblé aussi impudique qu'indécent. Pour un homme, la question ne se poserait pas : il ne peut exposer avec pudeur sa nudité. La pudeur est une affaire féminine.C'est donc en quelque sorte l'histoire du voile qui se dessine en même temps que celle de la pudeur. Non simplement celle du voile matériel mais celle du voile immatériel, chargé de cacher ce qui ne saurait se voir. Pour la mentalité occidentale, qui a sexualisé le vêtement en désérotisant la nudité, c'est le voile qui est impudique, car il rappelle que le corps de la femme est objet de désir, alors que toute notre culture a évolué vers la sexualisation du regard et non de la nudité. La femme est toujours recouverte d'un voile naturel qui masque sa nudité sans nier sa féminité, qui répond aux exigences humaines de décence et bienséance. La sexuation de la pudeur est indépendante de sa sexualisation :
L'éclat de rire (qui choquait chez une femme), les larmes (ridicules chez un homme) constituent bien une sexuation de la pudeur, même s'ils n'ont rien de sexuel. Redessinée par le multiculturalisme et par le déplacement des frontières de l'intimité, l'histoire de la pudeur est presque aussi riche durant ces vingt dernières années que pendant les vingt premiers siècles.
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Les chevaliers connaissaient l'art d'alourder les femmes ; Villon a plus que tout autre galé du temps de sa jeunesse folle ; tour à tour les garçons ont séduit, conté fleurette, coqueté, flirté... ou dragué. Au sens strict, la drague est indissociable des années 1950, mais ses ruses et ses mécanismes psychologiques sont millénaires. Ses démarches sont multiples : on ne séduit pas la femme de sa vie comme la compagne d'un soir. Ses références, variables : on cherchait jadis conseil auprès de l'acteur de théâtre ; le spécialiste de marketing semble aujourd'hui plus efficace. Quant aux conceptions... Peut-on parler de la même manière à l'âme d'une jeune fille ou à son ça inconscient ? On ne tient pas le même discours si l'on se fie à son coeur ou à ses phéromones. En interrogeant les arts de séduire depuis Ovide jusqu'aux Pick-up artists, en étudiant les tactiques d'Alcibiade à Casanova, ce livre tente de comprendre comment, depuis toujours, garçons et filles ont sauté le pas le plus hasardeux : le premier.