Jean claude Sordelli
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Auprès de Jordan, Félix gardait les moutons et apprenait les principes, morale et poésie. Un jour, un fermier d'un autre lieu le prend et l'emporte. Au domaine de Cologne, entouré de gens frustes, Il grandit et connaît la face obscure des choses. Plus tard, un nouveau maître le dépouillera de toutes ses économies. "Volé par le père, volé par le fils", Félix part sur les routes mais promet qu'il reviendra pour se venger : quitte à finir "en prison ou sur l'échafaud" ! Des montagnes du Centre aux contreforts des Pyrénées, jugeant la diversité des caractères et des situations, l'ancien commis de ferme s'aguerrit.
Sauvé des palombières, II creuse un puits de pétrole, se fait chasser du Béarn un soir de Noël. Il cherche fortune sur les quais du Midi et trouve l'amour à Beaulieu-sur-Dordogne... La commodité d'une vie stable, plus motivante que la haine, délivrera-t-elle l'homme humilié de ses noirs desseins ? Va-t-il verser dans le camp des réprouvés ? Jordan, son bon génie, se plaisait à lui redire comment il avait découvert, à Sans Chagrin, une source merveilleuse.
Elle soulageait tous les maux, elle apportait même l'oubli...
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Au hameau de Petite-Croix, chacun, dit-on, porte sa croix : l'inimitié et le ressentiment règnent. Chloé, jeune fille sage, aime Guillaume en dépit de l'opposition du père de celui-ci. Il y a Marie-Quatorze, la vieille bergère, voyante ou délirante, Cavarnac l'homme puissant, Charlène, folle de son corps, son mari Carlucet et Vitus, son amant?; Martial Villedieu, un peintre ayant eu son heure... Il y avait aussi Karen. On l'a retrouvée morte (et enceinte) dans la neige d'un matin de Noël.
Une succession de pluies diluviennes provoque une rupture du barrage.
Les villageois, cernés par les eaux, gravissent la pente de la montagne et se rassemblent dans les ruines du château de Crève-Coeur. À l'abri de cette sorte d'arche de Noé, les gens voisinent de nouveau.
Ce serait peut-être l'occasion de rétablir la concorde entre toutes ces personnes que d'immémoriales rancoeurs et des malentendus séparent... Martial, le peintre, invite la communauté à une grande repentance en forme de confession publique... Si compatissante et généreuse, son offre sera-t-elle reçue comme il l'attendait?? Le pardon ou la haine : qui triomphera??
En 1967, Jean-Claude Sordelli a 22 ans et sort son premier roman, L'Écorce, qui lui vaut d'être présenté par la critique comme le « nouveau Giono ». Il fut un des premiers à redonner leurs lettres de noblesse aux romans tournés vers la nature. Après plusieurs années d'absence, il est revenu à l'écriture à la retraite avec plusieurs ouvrages publiés chez Lucien Souny et de Borée.
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Un roman puissant enfin réédité.Passaget, petit village dans le nord du Cantal, dans les premières années du XXe siècle. Le temps est rythmé par les saisons, les travaux des champs, les fêtes, les naissances et les morts.
Marie a épousé un ami d'enfance, Victor. La noce est belle mais le mariage incertain, le mari infidèle et violent. C'est lui qui est choisi par l'étrange châtelain du village pour diriger l'équipe qui va déboiser la forêt et lui arracher son antique secret : selon une très vieille légende, une ville magnifique a existé là où il ne reste plus qu'une montagne boisée.
Soudain la guerre éclate, et pourtant Éloi, le vieil ermite, avait prévenu : « Le jour où les boeufs laboureront la montagne, ce jour-là, le canon montera de l'autre côté ».
Un roman puissant dans cette région d'Auvergne, dont les hommes et la terre ressuscitent nos racines chères à nos coeurs. -
Annie grandit dans un cadre enchanteur, entouré de l?affection de ses proches. Une maladie de famille qu?on croyait éteinte a choisi de planter ses griffes sur cet être en qui on plaçait tous les espoirs. Au lendemain de la guerre, Annie ouvre les yeux sur un monde neuf. Jolie, ses parents la voient déjà en actrice de cinéma !
Dans un cadre rural bucolique et enchanteur, l?éveil sensuel aux merveilles du jardin et de l?eau, les fleurs, les jeux, la complicité d?une s?ur presque jumelle et de grands-parents aimants, suffiraient à son bonheur d?enfant. Mais une maladie de famille qu?on croyait éteinte a choisi de planter ses griffes sur ce jeune être qui suscitait tous les espoirs. Depuis la naissance de Françoise, d?apparence délicate, la santé de la mère se trouve à son tour compromise. L?entourage s?attriste et le ciel se voile de noir. Endossant, bon gré mal gré, le rôle de la maîtresse de maison, entre sa s?ur cadette et leur père affaibli par le deuil, Annie délaisse ses études. Apathique puis passionnée, hyperactive, elle s?échappe dans l?imaginaire et la féerie, et elle grandit, tel le liseron ardent et gracile qui fleurit sur les décombres.
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Il ne se passe presque jamais rien, à Soleil-Haut, la clairière où s'affaissent côte à côte la maison des époux Mazuel et celle de leur voisin Janisson. On va attendre le boulanger et l'épicier au bout du chemin, on fend du bois, on boit du vin. De rares et menus événements jalonnent de temps à autre le quotidien : l'abattage du cochon, la fête de Noël...
L'esprit de mémé Pélagie s'est figé dans les griefs du passé : chaque jour, dans sa cuisine, elle égrène inlassablement les mêmes légumes et les mêmes ragots. Matamore et volontiers tire-au-flanc, le vieux Mazuel s'invente des maladies ou les exagère, accroché à la lecture de la rubrique nécrologique du journal. Travailleur occasionnel et amoureux sans espoir de la veuve Eulalie, Janisson s'abandonne à l'ivrognerie. Afin de se valoriser, il se déguise en ours et s'exhibe sur les places de village, encourant les foudres d'un curé acrimonieux...
Petites destinées, longues misères ensevelies sous l'hiver... Les griffes des querelles et de l'ennui, peu à peu, vont s'émousser et le spectre du néant va hanter les quelques survivants de ce monde immobile.
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Dans les années 50, Jean grandit à la campagne, heureux entre ses deux parents. Curieux des gens et de leurs caractères, il se réfugie dans son monde imaginaire, joue avec ses soldats et goûte les pérégrinations en pleine nature, à l'ombre de son père, pour explorer les prés, les landes et les bois. Mais rien n'est jamais acquis définitivement.
Par un suffocant et radieux dimanche d'août, l'enfant revient comblé de sa partie de pêche. Ce jour-là, son père meurt...Comment le ciel peut-il si facilement jeter un homme par terre, le priver de sa force, le laisser sans mouvement, sans rire, sans voix ?
A la rentrée suivante, Jean devient pensionnaire dans une institution religieuse qui jouit d'une réputation d'excellence fondée en partie sur sa rigoureuse discipline. Triste, inquiet, perdu, il se voit dans une prison d'étude, de religion, de prescriptions et d'interdits. Il connaît l'injustice et se révolte.
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Debout, au bord du temps
Jean-claude Sordelli
- Editions de la Flandonnière
- 30 Janvier 2020
- 9782918098942
Ancrés en divers "pays" et hameaux du Cantal, ces 23 petits contes ruraux exposent une belle galerie de personnages ! Mémoire d'un lieu, mémoire d'un temps tissé dans le cours et de décours d'une vie, leurs échos résonnent comme un hommage et une accomplissement. A l'instar d'une comédie italienne, s'y côtoient le rire et le sérieux, l'affreux, le tendre, le naïf, la dérision de soi et l'intime confession.
Jean-Claude Sordelli est natif du Cantal. A 22 ans, il est parmi les premiers à réinstaller avec succès le roman du terroir dans notre littérature. De son enfance en milieu paysan il tient le goût de la nature et de l'indépendance, une empathie pour les humbles.
Retiré de l'enseignement, il vit près d'Aurillac. Ses romans ont été salués par les critiques et les libraires et récompensés par de nombreux prix littéraires.
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