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Sciences humaines
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La mobilité d'une génération de francais
Jean-claude Farcy, Alain Faure
- Puf
- Les Cahiers De L'ined
- 26 Juin 2003
- 9782733201510
Cet ouvrage a un double objet : les migrations provinciales vers Paris et la mobilité de ces provinciaux et des Parisiens eux-mêmes à l'intérieur de l'agglomération, à la fin du XIXe siècle.
Il repose sur l'exploitation d'une source nominative masculine, les registres matricules de l'armée, qui donnent pour toutes les recrues la succession des domiciles - et des condamnations - jusqu'à l'âge de 45 ans. Alors que la migration et la " mobilité résidentielle " constituent des domaines séparés de recherche, cette source permet d'analyser la mobilité d'un individu au cours de sa vie, du domicile de ses 20 ans à celui où il vit au moment de son entrée dans l'âge mûr.
L'étude porte sur la classe 1880 pour un échantillon de dix arrondissements de Paris, de dix départements de province, ainsi que de toute la banlieue de l'ancienne Seine, soit au total 48 000 conscrits, suivis à l'époque où Paris connaît une forte croissance démographique et où la province traverse la grande dépression agricole de la fin du siècle. Pour la première fois, une mesure précise de la mobilité est proposée dans ses composantes géographiques et sociales comme dans ses modalités pratiques (âge au départ, étapes...).
Nous soulignons l'importance de la mobilité locale et interrogeons sa signification. L'émigration, quoiqu'en aient pensé les contemporains, garde encore souvent un caractère temporaire. Son devenir dans la capitale est analysé à travers les données de la domiciliation, de la mortalité et de la criminalité. Pour les originaires de Paris, la source se prête à une étude détaillée de leur mobilité dans l'espace urbain et national.
Des types d'itinéraires se dessinent, et l'on peut précisément mesurer les attractions et les répulsions pour tel ou tel type d'espace, variables selon l'univers social de référence. La comparaison avec les nouveaux venus de province conduit à constater que les comportements résidentiels ne se ressemblaient pas. Puisse le lecteur partager notre conviction que les mobilités constituent une part essentielle de l'histoire sociale.