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« La construction de Claude Lanzmann n'obéit pas à un ordre chronologique, je dirais - si on peut employer ce mot à propos d'un tel sujet - que c'est une construction poétique. Jamais je n'aurais imaginé une pareille alliance de l'horreur et de la beauté. Certes, l'une ne sert pas à masquer l'autre, il ne s'agit pas d'esthétisme : au contraire, elle la met en lumière avec tant d'invention et de rigueur que nous avons conscience de contempler une grande oeuvre. Un pur chef-d'oeuvre. »
Simone de Beauvoir (extrait de la préface)
Livre tiré du film éponyme, Shoah est paru une première fois chez Fayard en 1985. Il est proposé ici avec, en annexes, les lettres de soutien à l'inscription du film au Registre de la mémoire du monde de l'Unesco, qui a eu lieu en 2023.
Née en 1922 chez Fayard, remise à l'honneur aujourd'hui, la collection « Oeuvres libres » a accueilli les plus grands noms de la littérature française et étrangère. -
Toute l'histoire du monde ; de la préhistoire à nos jours
Jean-Claude Barreau, Guillaume Bigot
- Fayard
- 12 Janvier 2005
- 9782213622965
Il y a un siècle, ceux qui savaient lire savaient aussi se situer dans l'espace et dans le temps. Il n'en est plus ainsi. Les Français, et d'ailleurs tous les Occidentaux, sont devenus, pour la plupart, des hommes sans passé, des « immémorants ». Par un paradoxe ironique, on n'a jamais autant parlé du « devoir de mémoire » qu'en ces temps d'oubli, car il est bien connu que l'on insiste sur une qualité seulement quand elle est oubliée. Ajoutez à cela un mépris boursier du long terme et le culte de l' « immédiateté », et vous comprendrez que notre modernité fabrique davantage de consommateurs-zappeurs interchangeables et de « fils de pub » que de citoyens responsables, désireux de comprendre et de construire.
Est-il possible de déchiffrer l'actualité sans références historiques, les événements les plus actuels s'enracinant toujours dans le long terme ? Comment situer par exemple les guerres d'Irak sans avoir entendu parler de la Mésopotamie ? Les images nous choquent sans nous concerner. On voit tout, tout de suite, en direct, mais on ne comprend rien.
D'où l'idée simple, ambitieuse et modeste à la fois, d'écrire un livre assez court qui soit un récit de l'histoire du monde, mais fermement chronologique pour tous les lecteurs qui souhaitent « s'y retrouver » et situer leur destin personnel dans la grande histoire collective, héroïque et tragique, absurde ou pleine de sens, de l'espèce humaine.
Voici donc un résumé de l'histoire de l'humanité ; rudimentaire, mais plein de rapprochements surprenants et de questions impertinentes ; conte vrai où le lecteur pourra trouver des interprétations de faits qui ne sont pas discutables. Il est destiné à tous, à l'exception des historiens de métier.
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Toute la géographie du monde
Jean-Claude Barreau, Guillaume Bigot
- Fayard
- Divers Histoire
- 31 Janvier 2007
- 9782213630236
Cet essai repose sur des facteurs indiscutables, la géographiephysique, souvent méconnue de nos jours, mais il ne s'y limite pas.Après une description de la planète Terre, il en détaille tous lesaspects : continents, océans, etc. Chaque pays, chaque État actuel- on en compte plus de deux cents - se trouve décrit non pas parordre alphabétique ou de puissance, mais à sa place (la Suisse avecla montagne ou la Mauritanie avec le désert...).En géographie humaine (et les États sont des réalités de géographiehumaine), les faits peuvent faire l'objet d'interprétationsdiverses et la liberté de ton s'impose. Les auteurs ont des opinions,comme en avaient les voyageurs de jadis, ils les expriment et lelecteur n'est pas obligé d'y adhérer. Comme les bons journalistes,avec lesquels ils ont de nombreux points communs, ils séparentl'exposé du donné de leurs commentaires.On trouvera dans cette géographie du monde beaucoupd'histoire. Physiquement, le monde a peu changé depuis la fin dela dernière glaciation, il y a quinze mille ans, car la géographiephysique, à l'échelle de notre vie, a quelque chose d'immuable.Mais, puisque nous parlons des États et des nations qui sontinstitutions humaines, il est impossible de séparer les faits de leurhistoire qui conditionnent leur aspect aujourd'hui.
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Depuis plus de dix ans, Claude Halmos répond chaque semaine aux questions des auditeurs de France Info dans sa chronique « Savoir être ». Tous les problèmes de notre quotidien sont envisagés, des plus triviaux aux plus existentiels, des plus intimes aux plus publics : que faire face à un enfant qui triche en jouant ? Comment aborder les premières vacances en famille recomposée ? En quels termes parler de la mort d'un proche à un enfant ? Qu'est-ce que la « phobie scolaire » ? Quel est le rôle de l'école en cas de harcèlement ? Pourquoi dire « bonne année » ? En quoi les hommages nationaux aux victimes d'attentats sont-ils importants ?À mille lieues du prêt-à-penser actuel, refusant de donner des conseils clés en main et sans jamais céder à la facilité, Claude Halmos trace ici, d'une manière accessible à tous, le chemin qu'elle poursuit depuis des décennies dans sa pratique clinique et à travers ses livres : entendre véritablement ce que dit la personne afin de lui permettre de trouver les moyens d'avancer et de traverser une époque à bien des égards infiniment difficile. Ses réponses ne sont jamais celles auxquelles, spontanément, on se serait attendu, et pourtant, une fois qu'on les a lues, on n'en imagine pas d'autres.Ce recueil de près de deux cents chroniques diffusées entre 2011 et 2016 forme un manuel de mieux-vivre qui sera d'une grande aide à tous les lecteurs en quête de repères et d'intelligence en ces temps troublés.
Psychanalyste formée par Jacques Lacan et Françoise Dolto, Claude Halmos est l'auteur de nombreux livres, dont Parler, c'est vivre (NiL, 1997), L'Autorité expliquée aux parents (entretiens avec Hélène Matthieu, NiL, 2008), Dis-moi pourquoi. Parler à hauteur d'enfant (Fayard, 2012) et Est-ce ainsi que les hommes vivent ? Faire face à la crise et résister (Fayard, 2014). -
Aujourd'hui, la crise économique n'épargne plus personne. Et elle n'épargne plus rien. Perdre son travail, craindre de le perdre, voir ses possibilités de consommation se réduire comme peau de chagrin, être témoin du malheur des autres et redouter d'en être à son tour victime : ces épreuves atteignent l'individu au-delà du simple stress. Car ces coups ne sont pas seulement des atteintes à un «avoir», ils sont autant de blessures infligées à notre «être».La crise économique a enfanté une autre crise, une crise psychologique qui érode, corrode, lamine les coeurs, les corps et les têtes. Or, de cette crise, nul ne parle : ni les politiques, ni les médias, ni les « psys ». Ce silence a de graves conséquences sur les individus; il renforce leur angoisse et les enferme dans une honte qui n'a pas lieu d'être. Dire à quelqu'un : « Ce n'est pas vous qui êtes malade, c'est le monde qui l'est. Si vous ne supportez pas ce que vous avez à vivre, ce n'est pas parce que vous êtes fragile, c'est parce que c'est invivable », c'est lui dire qu'il ne doit pas se laisser abattre, qu'il doit se battre.Ce livre a un but : en finir avec ces souffrances tues. Dire les ravages psychologiques de la crise pour apprendre à y résister.
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Comment parler aux enfants ? Les adultes, souvent, s'interrogent. Et à juste titre, car parler vraiment aux enfants suppose de les considérer comme des personnes à part entière, sensées et capables de comprendre ce qu'on leur dit, sans les prendre pour autant (et surtout sans leur permettre de se prendre) pour des adultes. L'entreprise, qui a toujours la forme d'un pari, est propre à notre époque : envisager l'enfant comme un être en construction est en effet le résultat d'une longue évolution historique. Claude Halmos en retrace les étapes et interroge le regard que nous posons aujourd'hui sur nos enfants.
Qu'est-ce qu'un enfant doit savoir ? Qu'est-ce qui le ne concerne pas ? Comment l'écouter avant de lui répondre ? La psychanalyste montre ce que peut être une parole « à hauteur d'enfant ». Une parole qui ne bêtifie pas et qui ne prend pas l'enfant pour une grande personne.
À chacun de nous de trouver ses mots pour s'adresser aux enfants. Claude Halmos se livre à cet exercice délicat chaque mois dans Psychologies Magazine en répondant aux questions que lui posent enfants et adolescents. Annexées à cet ouvrage, ses réponses, mieux que tout « mode d'emploi » illusoire, donnent à entendre une parole juste, une parole « à hauteur d'enfant ». -
Le duc de Nevers : prince européen sous Louis XIII
Claude Grimmer
- Fayard
- Biographie Histoire
- 28 Avril 2021
- 9782213713298
Charles de Gonzague-Clèves (1580-1637), duc de Nevers, de Rethel puis de Mantoue, est l'archétype de ces princes du début du xviie siècle qui se heurtent aux mutations de leur temps.
Alors que s'affirment partout en Europe les aspirations d'États forts, chacun cherche les moyens de s'imposer. De jeune guerrier, fin stratège, meneur d'hommes sur les champs de batailles, Charles devient calculateur, posant ses pions, nouant des alliances. Engagé dans de multiples projets, de la fondation de Charleville à la reconquête de la Grèce contre les Turcs, protégé par Henri IV, haï par Marie de Médicis, ses liens de parenté lui offrent un destin européen exceptionnel, des bords de la Meuse au duché de Mantoue.
À partir d'archives inédites dispersées dans de nombreux pays ainsi que d'un millier de lettres, Claude Grimmer nous immerge, chose rare, dans l'intimité familiale d'un homme aussi soucieux de protéger les siens que d'arriver à ses fins : jouer un rôle en Europe.
Claude Grimmer est maîtresse de conférences honoraire en histoire moderne à l'université Clermont-Auvergne. Chercheuse associée au Centre Roland Mousnier (Sorbonne-Université), elle participe actuellement à l'enquête Charleville : Connexions Carolopolitaines, Espace, Population, Patrimoine. Spécialiste de l'histoire de la famille, elle a publié de nombreux ouvrages dont La Femme et le bâtard (Presses de la Renaissance, 1983). -
Faire le roi ; l'autre corps de Louis XIII
Marie-claude Canova-green
- Fayard
- 14 Mars 2018
- 9782213709383
Le 17 octobre 1610, à l'aube, Louis XIII se tient dans la chambre royale du palais épiscopal de Reims, dans l'attente de son sacre. Sous une longue robe à manches, taillée dans un tissu d'argent, le jeune roi porte une chemise de toile et une camisole de satin cramoisi. Trente-trois ans plus tard, à Saint-Germain-en-Laye, Louis XIII est à l'agonie. Le corps glorieux naguère offert aux regards dans la cathédrale de Reims n'est plus que chair souffrante et nue. Pourtant, ce corps est encore celui du « Roi ».
Plus que tout autre, Louis XIII s'est efforcé de résoudre cette tension entre l'idéal de perfection attendue de l'apparence royale et la réalité imposée par un corps de chair faillible. Car comment incarner la majesté malgré un physique ingrat ? Justifier d'une autorité politique quand on ne parvient pas à maîtriser sa colère ? Conduire en chef de guerre ses soldats quand on est contraint de s'aliter ?
Du berceau au lit de mort, de la scène de théâtre au champ de bataille, Marie-Claude Canova-Green nous guide dans ces lieux où, pour incarner sa fonction, le roi inventa une forme de représentation politique avec son corps pour pièce maîtresse.
Professeur à l'université de Londres (Goldsmiths), Marie-Claude Canova-Green est spécialiste d'histoire culturelle, et plus particulièrement des spectacles de cours aux xvie-xviiie siècles.
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Depuis sa rencontre, en 1952, avec Gérard Philipe qui le fait entrer au TNP (Théâtre national populaire) de Jean Vilar, Georges Wilson est devenu une des figures de légende de la scène française. Pendant un demi-siècle, il a joué tous les grands rôles du répertoire et a été l'interprète des plus célèbres dramaturges contemporains : Sartre, Claudel, Anouilh, Brecht, Beckett...
En 1963, il succède à Jean Vilar à la tête du TNP et révèle au public français les nouveaux auteurs du théâtre anglais : John Osborne, Edward Bond... avant de prendre, en 1978, la direction artistique du Théâtre de l'OEuvre. Au cinéma, il tourne entre autres avec Francesco Rosi, Luchino Visconti, Nino Manfredi, Marcel Carné, Claude Sautet, Claude Pinoteau...
Georges Wilson raconte ici les innombrables péripéties d'une carrière hors normes, évoque son métier d'acteur et de directeur de troupe, livre ses réflexions sur l'art de la mise en scène et l'évolution du théâtre contemporain, le tout avec son francparler habituel et un sens aigu de la dérision.
Il parle avec humour, tendresse et émotion de celles et ceux qui ont le plus compté dans son itinéraire : Gérard Philipe, Jean Vilar, Maria Casarès, Arletty, Suzanne Flon, Raymond Devos, Jacques Dufilho... Autant de rencontres et d'amitiés forgées par ce lien essentiel entre acteurs qu'il appelle « le fil d'or ». -
Histoire de la pédophilie, XIX-XXIe siècle
Anne-claude Ambroise-rendu
- Fayard
- 9 Avril 2014
- 9782213672328
La reconnaissance des crimes sexuels perpétrés sur les plus jeunes est récente. Il a fallu le long travail des médecins, des magistrats et des intellectuels pour que, une fois les actes déterminés et les caractéristiques de la pédophilie établies, la société se soucie de protéger les enfants. Véritable baromètre des moeurs, les réactions au crime sexuel sur enfant esquissent l'histoire morale, culturelle et juridique d'une si longue indifférence envers les agressions sexuelles. Ce livre en donne les clés. Indispensable prise de conscience, le livre d'Anne-Claude Ambroise-Rendu ne se contente pas de faire choir de leur piédestal quelques amateurs de jeunes chairs qui, à l'instar d'André Gide, profitèrent de l'aveuglement des parents, il nous révèle comment hier encore le silence écrasait les victimes et profitait aux agresseurs. Il nous apprend surtout que le « pédophile », identifié par la psychiatrie, n'a pas toujours été condamné par les médias qui en font aujourd'hui la figure du mal absolu. Il était temps qu'un livre d'histoire fasse la lumière sur des comportements aussi anciens et répandus et nous rappelle que la criminalité sexuelle n'est pas le fruit amer d'une époque dépravée. Cette époque, notre époque, aura eu le mérite d'affronter ce problème.Anne-Claude Ambroise-Rendu est professeure à l'université de Limoges. Elle est co-rédactrice en chef de la revue Le Temps des médias. Elle a notamment publié Crimes et Délits. Histoire de la violence de la Belle Époque à nos jours (Nouveau Monde, 2006), et Petits récits des désordres ordinaires. Les faits divers dans la presse française des débuts de la Troisième République à la Grande Guerre (Seli Arslan, 2004).
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La disparition de Franz Kafka, le 3 juin 1924, passa inaperçue dans le monde des lettres. La seule trace fut un article nécrologique que Milena fit paraître dans un journal pragois.Un an ne s'était pas écoulé que son ami Max Brod publiait Le Procès et livrait ainsi le nom de Kafka à la postérité. Chacun sait qu'il enfreignait, ce faisant, la volonté expresse de l'auteur. Et Le Procès n'était que le premier pas: on allait bientôt tout imprimer, y compris le plus intime et le plus secret. Ainsi le veut le siècle où nous vivons. Max Brod a préféré la littérature à la piété. Mais qui aujourd'hui voudrait rouvrir ce procès?La vie de Franz Kafka, faite de frustration et d'angoisse, semble au premier regard tout à fait vide. Mais, dès qu'on la suit de plus près, il n'en est pas de plus romanesque et, dans son malheur, de plus humaine. Une inguérissable névrose est entretenue à tout moment par l'intelligence la plus aiguë, par la conscience la plus exigeante. L'oeuvre qui a marqué le plus notre époque apparaît, ici, reliée à ses racines nourricières.Il existait une abondance d'études sur Kafka; les " interprétations " se multipliaient, presque à l'excès. Mais une biographie d'ensemble manquait. La voici. Nul n'était mieux qualifié que Claude David, l'éditeur et le commentateur des OEuvres complètes de Kafka, pour l'écrire.
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Personne n'a oublié la consternante affaire du Carrefour du développement.
Chacun sait aussi que le comportement de certains proches du président Mitterrand en Afrique a été mis en cause à plusieurs reprises. Et qui ignore que la politique française au Rwanda, avant et pendant les massacres, a fait l'objet de violentes controverses ?
Guy Penne, conseiller pour les affaires africaines de François Mitterrand entre 1981 et 1986, puis sénateur des Français de l'étranger, apporte ici un témoignage inédit sur ces dossiers, comme sur tous ceux qui ont marqué la politique française en Afrique au cours des vingt dernières années.
Interrogé par Claude Wauthier, journaliste et auteur de plusieurs ouvrages qui font autorité sur l'Afrique, il nous livre quelques secrets bien gardés, donne à mieux connaître quelques-uns des personnages qui ont marqué l'histoire contemporaine du continent, chefs d'Etat comme Mobutu ou Eyadema, familiers de l'Elysée comme François de Grossouvre, proche collaborateur comme Jean-Christophe Mitterrand.
D'anecdotes en révélations, de rappels historiques en analyses politiques, ces Mémoires d'Afrique enrichissent notablement notre connaissance de l'Afrique et de la Ve République tandis que se trouve éclairé l'avenir d'une région du monde en proie à de nouveaux périls, dont la fidélité à la France ne s'est jamais démentie.
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Histoires vraies du xx siecle t.1 ; les annees d'enthousiasme, 1895-1909
Jean-claude Simoën, Gérard Guicheteau
- Fayard
- 2 Mars 2005
- 9782213624419
Les huit premières « histoires vraies » recueillies dans la mémoire des Français : des femmes mondaines aux révolutionnaires, de la colonisation à l'aviation, c'est toute la Belle Époque qui se raconte ici.
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À rebours du travail des apaiseurs d'âmes et des urgentistes de la souffrance individuelle, Claude Allègre et Denis Jeambar nous invitent à reprendre l'initiative, à nous projeter dans l'avenir à partir de l'état réel de la planète en interrogeant les entrailles des systèmes qui la composent. Autrement dit, à considérer la France vue du monde et non l'inverse.
Réfléchir à rebours de ses habitudes a décidément du bon en témoignent cette cartographie inédite des problèmes et des menaces qui agitent la planète, cette évaluation stimulante de nos atouts dans le contexte d'une mondialisation désormais irréversible, ces propositions, nombreuses et riches, que le lecteur glanera au long d'un échange ouvert et libre, nourri de l'esprit d'aventures sans lequel il n'est plus de grande nation. -
Quand on sait tout on ne prévoit rien... et quand on ne sait rien on prévoit tout
Claude Allègre
- Fayard
- 6 Octobre 2004
- 9782213621159
Notre mode de gouvernement souffre d'une oscillation permanente entre la prétention au savoir absolu et le refus de considérer ce que nous enseigne la science moderne. Dans le premier cas, comme on sait tout on ne prévoit rien, et, dans le deuxième, comme on ne sait rien on prévoit tout.
Deux types de comportement, deux façons de gérer la chose publique aux conséquences tantôt ridicules tantôt catastrophiques, que Claude Allègre examine et met en scène autour de douze thèmes d'actualité : la pollution des mers, la crise de l'eau, les variations climatiques, les OGM, le clonage, l'éthique (dans le contexte des nouvelles technologies du vivant), etc.
Autant d'occasions pour l'homme de sciences, fort bon connaisseur du milieu politique français, d'analyser les raisons de ces errements et de proposer des solutions concrètes pour sortir de la mal-gouvernance généralisée.
Mais aussi de réhabiliter les notions de prévision et de prévention contre le sacro-saint principe de précaution, qui paralyse l'action publique, infantilise les populations et anesthésie le bon sens.
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Auguste Poulet-Malassis : L'éditeur de Baudelaire
Claude Pichois
- Fayard
- 3 Janvier 1996
- 9782213596006
Auguste Poulet-Malassis (1825-1878). Ce nom évoque, certes, celui de Baudelaire et provoque: " Ah! oui! Coco mal perché! ", à la suite de quoi, c'est le silence. Pourtant, peu après sa mort, hommages et études paraissaient, prouvant qu'il n'était pas un éditeur comme les autres, qu'il se distinguait de ses confrères. A l'exception de Flaubert, Malassis a, parmi les quelque trois cents livres inscrits à son catalogue, opéré le choix que la postérité a consacré: il a accueilli dans sa propre maison ceux que les manuels du tournant du siècle allaient appeler les parnassiens et, d'autre part, les réalistes.On doit à Claude Pichois sa première vraie biographie: écrivain _ il fut un écrivain de race, nourri aux bonnes lettres du XVIIe et surtout du XVIIIe siècle: il a été à l'école de Voltaire, de Chamfort et de Rivarol _, érudit sans pédantisme, éditeur hardi, maître des élégances typographiques, bibliophile lui-même, découvreur de talents _ le seul " qui ait eu le respect des poètes ", dit Banville au moment de sa mort _, ami des artistes, homme pudique, intègre, fidèle jusqu'à l'intransigeance. La vie de Poulet-Malassis se confond avec l'histoire du livre, avec l'évolution de l'édition, superbement décrite dans cet ouvrage riche de documents nouveaux.Claude Pichois est connu pour ses éditions de Baudelaire, de Nerval et de Colette dans la " Bibliothèque de la Pléiade ", ses travaux sur ces écrivains, le romantisme et la littérature comparée. En 1995, il a publié chez Fayard, en collaboration avec Michel Brix, une remarquable biographie de Gérard de Nerval.
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Histoires vraies du xx siecle t.2 ; les annees radieuses, 1909 1914
Jean-claude Simoën, Gérard Guicheteau
- Fayard
- Documents Fayard
- 5 Octobre 2005
- 9782213626482
Avec ce deuxième volume, le XXe siècle, qui fait l'objet de cette collection, devient grave. Linsouciance n'est plus de mise. Qu'il s'agisse de l'un ou de l'autre des huit thèmes que nous abordons, l'essentiel de ce qui va engendrer des mutations dans la compréhension et l'appropriation du monde est présent tout au long de ces cinq années.
Pour notre part, nous avons lu la promesse du carrosse pour tous dans la prolifération de la plus noble machine de l'homme - l'automobile - et l'engouement pour la compétition ; les limites de la laicité et de l'anticléricalisme dans l'avidité des escrocs qui dépecèrent les biens des congrégations ; la démocratisation de la gastronomie dans les derniers feux de la cuisine de palace ; la fin du rêve colonial dans l'affrontement de deux façons d'être, le mépris ou le respect, avec la Chine encore assoupie ; la recherche d'une première reconnaissance du droit des femmes, à la veille de la Grande Guerre, dans la multiplication des associations féministes et l'affirmation de fortes personnalités littéraires et artistiques ; l'envahissement de la scène par les « peuples barbares » dans l'attitude novatrice du danseur Nijinski et le scandale des Ballets russes ; le début d'une immense exploration du dernier continent à découvrir, celui de la conscience humaine, dans les errements de la psychothérapie, enfermée entre farce et hypnose, tandis que naît la psychanalyse, ainsi que les raisons d'avoir une autre idée de la peinture et des arts dans le regard neuf posé sur le geste du peintre Monet parmi ses Nymphéas.
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HISTOIRE DU CELIBAT ET DES CELIBATAIRES
Jean Claude Bologne
- Fayard
- Divers Histoire
- 6 Octobre 2004
- 9782213621371
« Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d?enfants » : le mariage, dans le conte traditionnel, marque la fin de l?histoire. Que de clichés véhiculés dans cette simple formule ! Le bonheur est lié au mariage, et le célibat pourrait se résumer à cette quête ; comme le bonheur, l?état matrimonial se mesure au nombre d?enfants, surtout chez les princesses. Ce que dit explicitement, et non sans une touchante naïveté, la formule consacrée des contes, la littérature le manifeste depuis l?origine : le roman d?amour, les intrigues théâtrales, la poésie, les opéras mettent en scène des célibataires beaucoup plus souvent que des gens mariés.
Et pourtant, le célibat n?a guère inspiré les historiens? A l?inverse, le mariage, qui ne constitue pas un thème très fécond en littérature (à moins, bien sûr, d?être malheureux ou adultère), a été largement scruté par eux.
Le célibat peut devenir, et l?est de plus en plus souvent aujourd?hui, un état permanent que l?on ne songe pas à quitter. Si le lieu commun du célibataire en attente d?accomplis-sement a eu sa justification jadis, il ne correspond plus à la réalité de notre temps. Il n?est plus une salle d?attente, mais un mode de vie assumé, repris à l?occasion par les gens mariés et retrouvé tout naturellement par les divorcés.
C?est un marché, aussi, qui s?est développé de façon spectaculaire ces dernières années : qu?il suffise d?évoquer la réduction des portions dans les magasins d?alimentation, les sièges isolés dans les trains, les clubs de voyages jouant la carte de la solitude, la vogue du dating, les séries et les émissions télévisées. Le premier salon du célibataire, qui se réclame de la « céliberté », a ouvert ses portes en novembre 2002. Oui, le célibat est de plus en plus à la mode.
C?est un des buts de cet ouvrage de redéfinir le célibat, selon la réalité historique et non selon des critères préconçus et immuables. -
Longtemps rejeté aux marges du romantisme dont il est pourtant une figure centrale, Alexandre Dumas est, enfin, reconnu pour ce qu'il est : un prodigieux fleuve narratif, le plus grand romancier du dix-neuvième siècle, peut-être.
Éternel chasseur de gloire et d'argent, il a étendu pendant presque un demi-siècle sur l'Europe littéraire la lumière de son immense popularité. Il porte au théâtre la révolution romantique ; il invente pour instruire le peuple des romans historiques qui acquièrent la dimension de mythes littéraires, comme Les Trois Mousquetaires ou Le Comte de Monte-Cristo ; il tient en haleine les lecteurs de trois ou quatre feuilletons à la fois ; il fonde et rédige à lui seul des journaux ; dirige des théâtres.
Né quand le « siècle avait deux ans » d'un père général républicain tôt disparu, il s'engage dans tous les combats pour la liberté, de la révolution de Juillet à l'épopée garibaldienne. Il écrit sans trêve ni repos, laissant à la joie et à l'admiration de la postérité reconnaissante des milliers de pages : une oeuvre « éclatante, innombrable, multiple, éblouissante, heureuse » (Victor Hugo). Voyageur au long cours, millionnaire rongé de dettes, dissipateur magnifique, amant infatigable, ami fidèle, tendre père, ce grand dépensier a accumulé des trésors.
Il était, selon George Sand, « le génie de la vie ».« Claude Schopp, c'est Alexandre Dumas - comme Victor del Litto c'est Stendhal. Il se souvient de tas de choses que le bel Alexandre a oubliées, des maîtresses, des livres, des têtes » (Pierre Lepape, Le Monde, 20 décembre 1996). -
L'inventaire du monde - geographie et politique aux origines de l'empire romain
Claude Nicolet
- Fayard
- 20 Janvier 1988
- 9782213020204
Pourquoi la conquête romaine s'est-elle pratiquement arrêtée au moment où se fonde, avec Auguste, l'Empire romain? Quelles ont été les conséquences du passage de la République à l'Empire sur l'organisation et les procédures administratives, sur les rapports entre le pouvoir et les sujets, le centre et la périphérie?La réponse à ces deux questions dépend d'une réflexion historique sur l'espace géographique. Pour se dire _ ou se croire _ les maîtres du monde , les gouvernants romains obéissaient à des représentations géographiques à la fois scientifiques et mythiques. Mais d'autre part la nécessité de gouverner sur un espace gigantesque les forçait à utiliser ou même à inventer des moyens de plus en plus perfectionnés de dénombrement, d'évaluation, de levés topographiques ou cadastraux. Moyens qui, à leur tour, influaient sur leur vision globale du monde et informaient une nouvelle géographie administrative (celle des régions urbaines et italiennes, par exemple).Une histoire politique de la fondation de l'Empire passe donc par une histoire des cartes anciennes et par une histoire des documents et des archives. Cette double enquête sur l'histoire de la géographie et sur l'histoire des documents administratifs apporte un éclairage nouveau sur des questions qui légitimement intéressent l'histoire générale ou la science politique.Membre de l'Institut, professeur à l'université de Paris-I, directeur d'études à l'Ecole Pratique des Hautes-Etudes, Claude Nicolet est l'un des tout premiers spécialistes contemporains de la Rome antique. Parmi ses ouvrages marquants, on peut citer Les Gracques, crise agraire et révolution à Rome, Le Métier de citoyen dans la Rome républicaine ainsi, que, dans le domaine de l'histoire des idées politiques, L'Idée républicaine en France. Essai d'histoire critique (1789-1924).
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L'Eglise et l'argent sous l'Ancien Régime : Les receveurs généraux du clergé de France aux XVIe-XVIIe siècles
Claude Michaud
- Fayard
- 4 Septembre 1991
- 9782213026732
" Ce livre puissant et neuf conduit de l'Eglise à l'Etat par l'intermédiaire de l'argent et aboutit, en un mouvement naturel, à une série de portraits de grands hommes, dont les deux derniers touchent au chef-d'oeuvre, tant par le fond que par la forme. " Son évidente originalité n'empêche pas cet ouvrage de s'insérer dans le grand mouvement de remise en perspective et d'approfondissement des XVIe et XVIIe siècles français, si difficiles à pénétrer sérieusement. (...) " Ramené à une sorte de schéma, le thème de l'ouvrage offre une simplicité qu'on ose dire monacale. Dès François Ier, roi brillant et guerrier, la royauté est désargentée. Elle a donc l'idée de recourir à l'emprunt: elle imagine de " vendre des rentes ", mais par l'intermédiaire de l'Hôtel de Ville de Paris, qui inspire quelque confiance aux acheteurs. Las! fort vite, les descendants de ce roi multiplient les ventes de rentes, donc les emprunts, et se montrent parfaitement incapables de verser régulièrement lesdites rentes, et moins encore de les rembourser. Qui va le faire à sa place? " La monarchie se tourne vers l'Eglise de France dont l'ostensible richesse est peu populaire et que menacent sérieusement les progrès de la Réforme. Et l'Eglise, résignée et quelque peu bousculée, s'incline: à partir de 1561, elle va soutenir la royauté en quelque sorte en se cotisant; puis, durant un bon quart de siècle, elle doit aliéner (c'est-à-dire vendre avec clause de rachat) une partie de ses biens, guignés par le tiers état et même par une partie de la noblesse. La terrible période des guerres de Religion achevée, le système, fort embrouillé _ surtout par nous _, se stabilise et s'institutionnalise. L'Eglise de France aidera le roi jusqu'en 1789 _ de moins en moins, on l'apprendra. Mais Claude Michaud, qui préfère le plus difficile, ne dépasse guère le début du XVIIIe siècle, sauf dans une rapide et fulgurante postface, qu'on fera bien de méditer. "Pierre GOUBERTClaude Michaud est ancien élève de l'Ecole normale supérieure de Saint-Cloud et professeur d'histoire moderne à l'université d'Orléans.
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Berceau d'une civilisation millénaire, l'Inde, par ses richesses, a toujours attiré l'étranger. L'aube du xvie siècle voit arriver les premiers navigateurs portugais. Tandis qu'ils édifient sur ses rivages un empire maritime et que Goa se couvre d'églises, d'autres conquérants venus d'Asie centrale, des Turco-Mongols, pénètrent dans le nord de la péninsule. Babur, leur chef, fonde un Etat qui, sous le règne d'Akbar, devient l'un des plus puissants du monde, l'Empire moghol. Une brillante civilisation s'épanouit, dont témoignent encore tant de splendeurs architecturales. La prospérité de l'Inde émerveille les voyageurs européens et suscite la convoitise des compagnies de commerce qui établissent des comptoirs.
Au XVIIIe siècle, l'Empire moghol, en proie aux querelles de succession, s'affaiblit, et de nouveaux Etats indiens se forment. Anglais et Français, profitant de ce déclin du pouvoir, se disputent la suprématie commerciale et politique de la péninsule. A Pondichéry, Dupleix cherche à établir un protectorat sur le Deccan, mais ses rêves échouent. Les Anglais sont libres de s'emparer de l'Inde. En un demi-siècle, après avoir conquis le Bengale, ils vont édifier un gigantesque empire à la fois terrestre et maritime. Celui-ci atteint son apogée sous la reine Victoria, proclamée impératrice des Indes pour incarner la légitimité britannique aux yeux de deux cents millions de sujets indiens.
Le premier siècle colonial n'entraîne pas de bouleversements radicaux dans la société rurale. Mais au lendemain de la Grande Guerre, Gandhi, dont l'image messianique se répand dans le monde des campagnes, mobilise des mouvements de protestation spectaculaires. Bientôt, le Congrès nationaliste, sous l'impulsion de Nehru, conteste la domination coloniale tandis que Jinnah revendique un Etat séparé pour les musulmans. En 1947, le Raj britannique s'effondre, laissant place à l'Union indienne et au Pakistan. Naissance douloureuse, la partition clôt dans le sang et dans les larmes ce qui aurait pu être la victoire exemplaire d'un mouvement anticolonialiste non violent.
Ont participé à cet ouvrage : Geneviève BOUCHON, Marc GABORIEAU, Christophe JAFFRELOT, Claude MARKOVITS, Eric MEYER, Jacques POUCHEPADASS, Jacques WEBER. -
Au coeur du secret : 1500 jours aux commandes de la DGSE (1989-1993)
Claude Silberzahn, Jean Guisnel
- Fayard
- 29 Mars 1995
- 9782213593111
La DGSE est un monde à part. Secret, sulfureux, marqué par le fiasco de l'affaire Greenpeace. Directeur du Service de 1989 à 1993, le préfet Claude Silberzahn, qui l'a réformé, présente ici la Maison du boulevard Mortier sous un angle inédit: sans rien cacher de ses insuffisances, il analyse son fonctionnement et ses moyens, décrit les remèdes mis en oeuvre pour pallier ses points faibles, montre comment elle compose _ à travers des relations parfois houleuses _ avec le monde politique et les armées pour remplir sa tâche au jour le jour. Sans nier les échecs, il raconte les succès remportés pendant la guerre du Golfe, en Afghanistan, en Afrique, en Amérique du Sud, dans la lutte contre le terrorisme, etc. Partout, autrement dit, où la DGSE déploie ses agents pour mener des combats, meurtriers éventuellement, diplomatiques le plus souvent.Le témoignage fera date. Pour la première fois, un grand serviteur de l'Etat aide ses contemporains à saisir sur le vif les raisons pour lesquelles les services secrets sont indispensables au fonctionnement d'une démocratie, mais aussi comment la DGSE et l'ensemble de la communauté française du renseignement doivent, encore et toujours, se transformer pour faire face aux défis que, déjà, nous lance le siècle à venir.