Grasset
-
N'espérez pas vous débarrasser des livres
Jean-Claude Carrière, Umberto Eco
- Grasset
- 14 Octobre 2009
- 9782246742715
Le gai savoir : rarement l'expression nietzschéenne se sera aussi bien appliquée qu'à ce livre... sur les livres ! Du papyrus au fichier électronique, nous traversons deux mille ans d'histoire du livre à travers une discussion à la fois érudite et humoristique, savante et subjec-tive, dialectique et anecdotique, curieuse et goûteuse. On y parcourt les temps et les lieux, les personnes réelles s'y mêlent aux personnages de fiction, on y fait l'éloge de la bêtise, on y analyse la passion du collectionneur, les raisons pour lesquelles telle époque engendre des chefs-d'oeuvre, la manière dont fonctionnent la mémoire et le classement d'une bibliothèque. On y explique pourquoi « les poules ont mis un siècle pour apprendre à ne pas traverser la route » ou comment « notre connaissance du passé est due à des crétins, des imbéciles ou des adversaires ». Bref, on s'y amuse de la « furia littéraire » de deux passionnés qui nous entraînent dans leur folle farandole dont chaque tour surprend, distrait, enseigne. En ces temps d'obscurantisme galopant, c'est peut-être le plus bel hommage qui se puisse imaginer à la cul-ture de l'esprit, et l'antidote le plus efficace au désenchantement.
-
L'arrogance du présent ; regards sur une décennie 1965-1975
Jean-Claude Milner
- Grasset
- 4 Février 2009
- 9782246738718
« Aujourd'hui, le présent est humilié. Naguère, il fut arrogant. Assez pour convoquer l'Histoire et la Révolution, comme si elles venaient de naître. J'ai pris part à cette arrogance. Je m'appuie encore sur elle pour m'interroger à son propos. Le gauchisme, Mai 68, le maoïsme, qu'en puis-je dire aujourd'hui qui soit à la hauteur de ce que je sais ? Les noms donnent la clé de l'énigme. Des noms imaginaires - ouvrier, Mao, France -, le maoïste que j'ai été passe aux noms réels. Parmi les noms réels, le plus réel d'entre tous s'est fait entendre : le nom juif. Après avoir confronté l'Europe à ses propres penchants, après avoir dessiné la figure du Juif de savoir, j'ai rencontré le Juif de révolution. Grandeurs et vanités, le triptyque est achevé. Qu'on le replie ou le déplie, on y reconnaîtra le lieu des discordes à venir. » J.-C.M.
-
Si chaque époque se signale par la question qu'elle se pose, nos contemporains sont tout occupés à se demander : Qui suis-je ? L'identité est devenue, au fil d'une étrange histoire, le problème essentiel de notre temps. ?Les grandes « fabriques » qui nous ont produits et sculptés depuis l'Antiquité - la religion, la patrie, le milieu, le genre sexuel... - ont largement perdu de leur savoir-faire ; l'identité ne s'hérite plus, elle s'acquiert en bricolant. Au « moi » impérial du XIX° siècle a succédé un ego morcelé et volatil : l'individualisme démocratique s'est imposé.?Soulignant les pouvoirs de transformation du moi, ce livre ressuscite d'étonnantes affaires d'imposture, d'espionnage ou de démultiplication : Martin Guerre ou le « mari » idéal ; Binjamin Wilkomirski, le déporté fictif ; Erich von Stroheim, l'aristocrate de celluloïd ; Kurt Gerstein, l'oeil de Dieu dans la SS ; Jean-Claude Romand, le médecin imaginaire ; Michael Jackson, le mutant universel. Claude Arnaud explore nos identités floues en brassant mille notions et en racontant mille histoires qui empruntent autant à la littérature qu'à la psychanalyse ou à la philosophie.?Ne devrait-on pas dire « nous » autant que « je » ? C'est la question que pose cette épopée subtile et passionnante. Elle suscite le vertige, à force d'ouvrir en nous des portes dérobées.??
-
Ils s'y sont cassé les dents, les Seguin, Balladur, Pasqua, Madelin ou Léotard qui voulaient "tuer" Chirac et le confiner dans son placard doré. Furieux de la débâcle de 1997, ils lui déniaient le droit d'être leur chef et de se représenter en 2002.
Mais dans ce Fort Chirac désert, où errait un Président dépressif, s'est alors dressée une équipe d'irréductibles, décidée à se battre. Trois mousquetaires qui ne doutent ni deux ni de leur héros, un Chirac pas toujours à la hauteur. Contre Seguin et ses pareils qu'il faut mettre au pas, le combat commence, avec Villepin, le Connétable, Claude Chirac, la conseillère en image, et Bernadette, l'épouse à la longue mémoire. Tous au service d'un Président assez désemparé pour avouer à Jospin que la droite est pitoyable.
Aux régionales de 1998, l'Elysée finance deux candidats afin d'éliminer le "traître" Balladur et le "détesté" Léotard. Un bon début, mais rien n'est simple pour un Chirac qui s'est tiré une balle dans le pied : Pasqua l'accuse de forfaiture ; le Front national, même en crise, veut sa perte ; Jospin lorgne son fauteuil ; la droite reste une pétaudière ; et des juges d'instruction rôdent autour de l'Elysée. Pourtant, à l'aube de 1999, Chirac croit de nouveau dans sa bonne étoile...
Confidences des acteurs de la comédie du pouvoir, récits des manoeuvres, des coups tordus et des trahisons, c'est le combat de Chirac pour regagner le temps et le terrain perdus.
Claude Angeli, rédacteur en chef du Canard enchaîné, et Stéphanie Mesnier sont journalistes. -
« Pour bien voir un tableau et y prendre plaisir, il faut parfois se rendre attentif à un détail. Il en va de même pour les textes philosophiques. Une phrase, un mot manquant, une fracture du sens, et l'intelligence s'arrête, intriguée. Alors commence un travail de dépliage, d'où naît un texte nouveau.
Pour ceux qui aiment lire, un plaisir leur est alors promis : le plaisir de comprendre. Mais aujourd'hui, ce plaisir s'accompagne d'un devoir. Dans un univers que hantent les bouleversements de l'économie et les travestissements de la politique, ce qu'on ne comprend pas peut conduire à la servitude. On ne saurait s'y résigner, spécialement quand il s'agit de philosophes.
Platon, Kafka, Marx, Nietzsche, Lévi-Strauss, Primo Levi et Benny Lévy, Lacan, Foucault, Lénine, tous m'ont convoqué, un jour ou l'autre, au devoir de comprendre. Pour mon plaisir, j'ai donné à mes dépliages la forme de l'enquête. Amateur de fictions policières, j'en ai retrouvé le style. Mais à la fin, il ne s'agit pas de nommer un coupable. Il s'agit plutôt d'empêcher, détail par détail, la perpétuation d'un préjugé. Par ce moyen, la peinture, la philosophie et la politique s'entrecroisent et concourent à la liberté de penser. »J.-C. M. -
Claude Dulong - qui fut l'épouse de Jean Sainteny à l'époque où celui-ci représentait la France au Vietnam - a été le témoin privilégié des événements qui, dès la fin de la dernière guerre, ont précipité l'Extrême-Orient dans une longue tourmente. Elle en révèle ici la face cachée et jette sur cet aspect de la "décolonisation" française le regard sage et pénétrant d'une femme qui est aussi, et d'abord, une historienne, sachant toujours allier la sûreté de l'information à la vivacité du style. Qualités qu'on trouvait déjà dans ses précédents ouvrages, entre autres {la Vie quotidienne à l'Elysée au temps de Charles de Gaulle, Anne d'Autriche, la Vie quotidienne des femmes au Grand Siècle}.
-
L'arme nucléaire annonce la mort de la guerre : fini de jouer ! Les riches puissances du Nord, sous la menace de leur bombe, se le tiennent pour dit. Sans doute l'inaction militaire pèse-t-elle à certains, qui imaginent de nouvelles stratégies. Ce n'est que comédie. Dans le tiers monde où les pauvres se battent aujourd'hui encore comme hier, l'affrontement des armées a perdu sa médiocre vertu, qui était de dénouer l'inextricable. On se livre à de plus subtiles pratiques, révolutionnaires ou terroristes. Mais la transparence dans laquelle baigne actuellement le monde finira bien par confondre les tricheurs. Toute violence devient obscénité. Reste à supporter la paix. Les armes devenues caduques et la bataille stupidité, les hommes, encore tout essoufflés, se regardent. Comment prouver désormais que j'ai raison, si je ne puis vous tuer ? Comment vous persuader que je suis prêt à mourir, si vous ne voulez plus ma mort ?.
-
Le nid de serpents ; bataille pour l'Elysée (1993-1995)
Stéphanie Mesnier, Claude Angeli
- Grasset
- 1 Février 1995
- 9782246482215
Le combat sans pitié que se livrent deux équipes, celles de Balladur et de Chirac, pour la conquête de l'Elysée, est beaucoup plus violent qu'on ne le dit. Il se déroule sous le regard d'un Charles Pasqua qui cherche encore le prince qu'il servira ou trahira et sous le regard d'un François Mitterrand qui espère pouvoir troubler les jeux dangereux de ses adversaires. Cette lutte sauvage, qui dure depuis avril 1993 et fera de nombreuses victimes, les auteurs la décrivent en appelant un chat un chat. Quand il ne s'agit plus, en réalité, de critiquer un programme et des idées, mais seulement de démolir un adversaire, tout est bon. Le combat politique en France est devenu un champ clos. Le "désir de tuer" l'emporte et les rumeurs ont des vertus assassines. Les auteurs disent d'où elles viennent et publient naturellement les réactions de ceux qui en sont les victimes. C'est dire que cette relation de vingt mois d'affrontements ne tient pas de la chronique aimable. Les auteurs ont recueilli de nombreux témoignages d'hommes politiques, de leurs collaborateurs aussi, et rencontré les principaux acteurs, connus ou inconnus, de ce combat où le médiocre le dispute souvent à l'odieux.
-
Le journal du Capitaine Claude Guy s'ouvre dramatiquement, le 21 janvier 1946, le lendemain même du brusque abandon du pouvoir par le Général de Gaulle. Il s'achève, dans le chagrin, le 7 septembre 1949.Voici donc Claude Guy, l'aide de camp du Général, s'entretenant, pendant quatre années, de la manière la plus libre, la plus simple, parfois même la plus désinvolte, avec De Gaulle. Qui, mieux que ce jeune homme de 29 ans, sait ouvrir une conversation en choisissant le sujet qui aura le meilleur écho, l'entretenir, la ranimer, et demeurer silencieux quand le Général se lance dans un monologue qui devient un cours d'histoire ? Ce {Journal} est un document unique pour l'histoire.
-
Sale temps pour la République ; 1995-1997
Stéphanie Mesnier, Claude Angeli
- Grasset
- 12 Février 1997
- 9782246518013
Ce livre est le résultat de dix-huit mois d'enquêtes menées dans les arcanes de la majorité. En s'en tenant aux événements importants, aux décisions marquantes, les auteurs démontrent que l'amateurisme, les maladresses et les erreurs de débutants sont les caractéristiques du pouvoir actuel. Le président et son gouvernement détiennent tous les leviers économiques, politiques et juridiques en passant par le législatif, mais le pouvoir de peser sur les événements leur échappe. Qu'il s'agisse des réformes sociales ou fiscales, des essais nucléaires, de la lutte contre le terrorisme islamiste ou corse, de la crise de décembre de 1995, de la volonté d'étouffer certaines "affaires", les auteurs apportent révélations et éclairages inédits. En évitant les facilités du "tous incapables !" formule dont se délecte l'extrême droite, ce livre se veut une radiographie des hommes qui prétendent gouverner, et d'une république sur le déclin.
-
Les Français se trompent, et les hommes politiques plus encore, en pensant que la France est éternelle. Jean-Claude Barreau croit, à l'inverse, que la France est bâtie sur un équilibre subtil, faussement assuré. Elle peut tout à fait disparaître. Pour Jean-Claude Barreau, l'idée à défendre, c'est d'abord une certaine idée de notre pays. La France est une exception : elle ignore les ethnies, elle apaise les religions qu'elle abrite. C'est la France de la culture, du rayonnement, de l'intégration républicaine. Mais ce modèle est menacé : par l'européisme, passion désincarnée de l'Europe; et par le libéralisme, le mondialisme, menacé par nos faiblesses, surtout, face à l'immigration incontrôlée, face au juridisme, face à l'effondrement démographique et à la corruption des élites. Dans ce livre qui est un réquisitoire et un programme, Jean-Claude Barreau nous donne à voir l'Etat-nation fragilisé, mais aussi la France qui pourrait renaître.
-
Qu'allons-nous célébrer, au juste, en l'an 2000 ? Serait-ce la naissance du Christ ? Ou, au contraire, l'idée laïque du progrès, le culte du modernisme, le triomphe de la science d'un troisième millénaire ? Quelles sont les illusions de cette nouvelle manie millénariste ? Avec le sens critique dont il a toujours fait preuve dans ses essais, Jean-Claude Barreau montre que l'homme de l'an 2000 ne devrait pas hésiter entre la tradition et la modernité, mais comprendre que la tradition fonde la modernité. D'Internet trompeur à l'intelligence parcellisée de l'informatique, de la peur du nucléaire à l'écologie misanthrope, de l'intégrisme à visage humain jusqu'à l'état sociétal et tristement dépolitisé, Jean-Claude Barreau pose bien des questions. Où se situe notre avenir ? Du côté du Web ou de l'horreur économique d'une société sans travail ? Vers le libéralisme économique mondial et la politique sans le souci du lien civique ? Vers le " vivre ensemble " ou chacun de son côté ? Quel est le degré de tromperie contenue dans ce mot qu'on utilise tant, le progrès ?
-
Jamais on n'a tant torturé qu'en cette seconde moitié du XXe siècle. Jamais les instruments et les méthodes n'ont été aussi raffinés. Jamais les effets surtout n'ont été aussi redoutables. Des États-Unis à l'U.R.S.S., de la Chine à l'Amérique latine, de l'Europe au tiers monde, Jean-Claude Lauret et Raymond Lasierra analysent les techniques qui permettent de s'assurer le contrôle d'une pensée, de briser un cerveau, de modifier un comportement. Voici enfin les pièces du dossier : elles sont accablantes.À la classique torture physique a succédé une torture propre. On ne mutile plus le corps, on meurtrit les esprits. Aux bourreaux d'autrefois succèdent les assassins de l'âme. Plus de roues, de fers, de gibets et de feux dans la moderne salle de torture, mais des produits chimiques, des électrodes et des sérums de vérité... Le chirurgien avec son bistouri, le psychiatre avec son pseudo-savoir, le psychologue du comportement viennent au secours des tenants de l'ordre établi.On torture en laboratoire : sera-t-il encore temps d'arrêter les assassins de l'âme ?
-
Le Président et sa conseillère ?
Un père et sa fille ?
Une enquête au coeur de l'Elysée, où la « chargée de communication » semble être devenue « co-régente » de l'entreprise France. -
Claude Askolovitch, 38 ans, grand reporter au Nouvel Observateur, a publié chez Grasset Black Boli (avec Basile Boli, 1994) et Voyage au bout de la France, Le Front national tel qu'il est (Prix Décembre 1999).
L'histoire de Lionel Jospin racontée dans sa vérité et sa complexité, par le journaliste qui en sait le plus sur les « années de formation » du Premier ministre. C'est l'aventure d'un politique, mais bien au-delà : un portrait intime, cherchant les secrets, les verrous, les raison d'un homme, ce qu'il fait aux autres et ce que les autres lui font, ce qu'il cache et les raisons pour lesquelles il le cache. Une histoire sans cliché ni accusation, tout en compréhension, qui raconte Jospin à partir de son environnement familial et des épisodes-clefs de son parcours. -
Claude Angeli, rédacteur en chef du Canard enchaîné, et Stéphanie Mesnier ont publié avec succès Le nid de serpents (Grasset, 1995), Fort Chirac (Grasset, 1997), et Chirac, père & fille (octobre 2000).
A quelques mois de deux élections décisives, ce livre veut démontrer l'extrême violence du combat politique, grâce à des révélations sur diverses actions secrètes, manoeuvres souterraines et trahisons.
Ainsi les auteurs décrivent-ils la traque dont fut victime le juge Halphen pendant six ans. Filatures, écoutes téléphoniques, menaces, surveillance de sa compagne, photos volées : ce magistrat n'a connu aucun répit depuis ce jour de 1994 où il a entamé son enquête sur Chirac et le RPR... Quant au Conseil constitutionnel, présidé par Roland Dumas, il a fermé les yeux sur les comptes truqués de la campagne présidentielle du candidat Chirac, en 1995. Ce livre explosif détaille donc les responsabilités de chacun, et explique comment la plus haute juridiction de la République en est arrivée à décréter que le Président bénéficiait d'une « immunité pénale », une faveur que beaucoup contestent, même à droite. Les auteurs relatent les activités de cette « droite des traîtres » que l'Elysée accuse d'avoir voulu salir Chirac, en alimentant les dossiers judiciaires le concernant...
De son côté, Lionel Jospin est victime d'une petite « gauche des traîtres », des socialistes qui ne lui pardonnent par d'avoir osé critiquer Mitterrand. Plus ou moins mêlés à l'affaire Trotsky et ravis de ses retombées, ces gardiens de la flamme mitterrandiennes veulent compromettre les chances du Premier Ministre en 2002.
Pendant les attentats terroristes et la riposte américaine, Chirac et Jospin s'affrontent à couteaux tirés. Réconforté par d'excellents sondages, le Président adopte une nouvelle attitude face aux « affaires » qui risquent encore d'éclater. Quant à Jospin, il s'apprête à répliquer. -
A la fin du mois d'août 1944, Claude Mauriac travaille auprès du général de Gaulle. Il est son secrétaire particulier et le reste jusqu'en septembre 1948. Il demeure encore, les cinq années suivantes, proche de lui. C'est le journal de ces rencontres que voici. On découvre un de Gaulle peu connu dont, avec le recul, bien des déclarations et des réactions apparaissent prophétiques. Le de Gaulle des premières années à Paris, alors que la guerre n'est pas achevée, celui de la Libération, puis de la victoire. Mais aussi l'affrontement presque aussitôt commencé avec les partis politiques, l'abandon du pouvoir et la longue traversée du désert qui suit, à Marly, à Colombey, puis à Paris, avec la tentative avortée du R.P.F. Peu nombreux sont, dans son entourage, les témoins de cette époque. Aucun, sans doute, n'a su si bien regarder et écouter de Gaulle que Claude Mauriac.
-
Le Front national, au début, ça fait peur. Après, c'est autre chose, un étonnement permanent, une proximité troublante, voir tant de braves-gens-normaux-comme-vous-et-moi penser des choses horribles, et découvrir que la France est bien dézinguée, quand on s'en va la creuser. Ce n'est pas le fascisme, le problème : c'est leur normalité qui se greffe sur un extrémisme jamais démenti...Trois ans à parler avec eux, dicuter, argumenter, comprendre, entrer dans leurs coeurs, leurs rêves, leurs envies, leur passé, jouer le jeu du dialogue et de l'échange... L'auteur (parisien, bourgeois, journaliste) a refusé le parti pris habituel du pamphlet pour se faire peur, pour entendre les frontistes, se confronter à eux, et résoudre une histoire de France.Ce livre est une aventure dans un pays étrange et si proche... On y rencontre les grands chefs en leur guerre (Le Pen, dans son combat de trop, Mégret, tout d'habileté et de construction méthodique) ; les fous baroques d'une France folle ( intégristes, pétainistes, païens post-nazis camouflés en représentants du peuple, jouvenceaux théorisant la guerre des races, tranquilles négationnistes) ; mais surtout la base bruissante du Front, tout un morceau de France dont le FN est le porte-voix. Une France blanche-popu, autochtone, indigène, braquée par les temps violents ou rapides - fermée, opaque, incomprise, redoutée, mais si familière...C.A.Claude Askolovitch, 36 ans, est grand reporter à Marianne. Il est parti en voyage au Front, en France, comme on va explorer une terre étrangère. Voyage au bout de la France est son troisième livre