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La Decouverte
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L'oeuvre-vie d'Antonio Gramsci
Jean-Claude Zancarini, Romain Descendre
- La Decouverte
- 6 Avril 2023
- 9782348044809
Antonio Gramsci (1891-1937) reste l'un des penseurs majeurs du marxisme, et l'un des plus convoqués.
L'Oeuvre-vie aborde les différentes phases de son action et de sa pensée - des années de formation à Turin jusqu'à sa mort à Rome, en passant par ses activités de militant communiste et ses années d'incarcération - en restituant leurs liens avec les grands événements de son temps : la révolution russe, les prises de position de l'Internationale communiste, la montée au pouvoir du fascisme en Italie, la situation européenne et mondiale de l'entre-deux-guerres. Grâce aux apports de la recherche italienne la plus actuelle, cette démarche historique s'ancre dans une lecture précise des textes - pour partie inédits en France -, qui permet de saisir le sens profond de ses écrits et toute l'originalité de son approche.
Analysant en détail la correspondance, les articles militants, puis les
Cahiers de prison du révolutionnaire, cette biographie intellectuelle rend ainsi compte du processus d'élaboration de sa réflexion politique et philosophique, en soulignant les
leitmotive et en restituant " le rythme de la pensée en développement ".
Au fil de l'écriture des
Cahiers, Gramsci comprend que la " philosophie de la praxis " a besoin d'outils conceptuels nouveaux, et les invente : " hégémonie ", " guerre de position ", " révolution passive ", " subalternes ", etc. Autant de concepts qui demeurent utiles pour penser notre propre " monde grand et terrible ". -
L'Etat des juifs ; essai sur le sionisme : de l'Etat des juifs à l'Etat d'Israël
Théodore Herzl, Claude Klein
- La découverte
- Poche Essais
- 14 Février 2008
- 9782707154071
Alors que le conflit israélo-arabe prend une tournure de plus en plus tragique, il importe d'avoir accès au document fondateur du sionisme politique : Der Judenstaat de Theodor Herzl. Cette édition de poche reprend la nouvelle traduction de Claude Klein (publiée à La Découverte en 1990), assortie d'une postface inédite.
L'Essai sur le sionisme qui accompagne ce célèbre texte, publié en 1896, est bien davantage qu'une présentation de la vie et de l'oeuvre de Theodor Herzl (1860-1904), juriste, journaliste et écrivain viennois, auteur d'un roman utopique, Altneuland. C'est une réflexion courageuse sur la force et les limites de la culture politique du mouvement sioniste que nous propose Claude Klein. Il s'agit pour lui de questionner, sans concession, l'actualité du sionisme et l'avenir d'Israël et, plus généralement, la situation du peuple juif. -
Le système français de protection sociale
Jean-claude Barbier, Michaël Zemmour, Bruno Théret
- La Decouverte
- Reperes Decouverte
- 9 Septembre 2021
- 9782348044373
Trois spécialistes analysent le système français de protection sociale, en le situant dans la moyenne durée (depuis 1975) et en le comparant à ceux de ses voisins européens. Ce système est confronté à des défis, engendrés notamment par les tendances sociodémographiques, la flexibilisation des marchés du travail et la libéralisation financière. Mais, loin de répondre mécaniquement à des facteurs extérieurs en partie communs aux économies riches, les évolutions du système français sont bien le produit d'une succession de décisions politiques. Le système a traversé la crise de 2008 et il connaît aujourd'hui encore une crise majeure déclenchée par la pandémie de la Covid-19.
Pour penser les changements survenus depuis cinquante ans dans le système français, il faut tenir compte de son caractère hybride : l'universalisme de la protection y est paradoxalement recherché au travers de programmes fragmentés dont la Sécurité sociale reste la pierre angulaire. L'avenir de la protection sociale en France est ouvert, mais son caractère national est tout autant, sinon plus, affirmé qu'il y a vingt ans.
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" La France est un pays d'immigration qui s'ignore ", écrivait la sociologue Dominique Schnapper en 1996. Ce n'est plus vrai aujourd'hui, alors que de nombreuses recherches et plusieurs ouvrages de synthèse se sont appliqués à mieux faire connaître au pays la diversité de ses origines. Ce " Repères " s'efforce de faire le point au moment où se poursuit l'intégration des migrants qui se sont installés sur le territoire depuis les " trente glorieuses " et que s'ouvre peut-être une nouvelle phase d'immigration. Qu'entend-on par intégration ? Depuis quand parle-t-on d'immigration ? Les réponses qui sont données dans ce livre ne sont pas des définitions simples : elles rendent compte de phénomènes modelés par l'histoire, où les récurrences sont nombreuses, où les recompositions sont permanentes. Conçue autour d'un découpage chronologique, l'ouvrage restitue à chaque étape la complexité du contexte dans lequel s'inscrit le fait migratoire : son auteur rappelle la totale intégration de l'histoire des immigrés à l'histoire sociale globale de la France contemporaine. La réflexion dans la durée sur l'évolution des politiques migratoires et les modalités d'intégration est une invitation à comprendre les questions du temps présent sur ce sujet qui a fait l'objet d'une politisation intense dans les deux dernières décennies.
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Thésée et l'imaginaire athénien ; légende et culte en Grèce antique
Claude Calame
- La découverte
- 15 Mars 2018
- 9782707195272
Objets privilégiés de l'anthropologie culturelle et sociale, le mythe et le rite sont issus d'un même processus symbolique que Claude Calame analyse ici à la lumière du héros athénien. En textes et en images, l'épopée de Thésée offre un terrain privilégié d'enquête à la fois sémio-narrative et anthropologique pour en explorer toutes les implications pratiques.
Le mythe, le rite, constituent deux objets privilégiés de l'anthropologie culturelle et sociale, deux concepts dont l'origine est censée remonter aux Anciens. Si, de fait, il n'en est rien, en revanche les Grecs se sont montrés de véritables maîtres dans la création et la manipulation, d'une part, des récits héroïques que nous, modernes, identifions comme des mythes, d'autre part des pratiques cultuelles que nous dénommons rites. Mais, en régime polythéiste, ce qui importe ce sont les rapports pratiques entre ces productions d'un même processus symbolique ; il est animé par de grands poètes et des cités puissantes, et ses manifestations, dans leurs dimensions historique et politique, constituent un domaine d'enquête foisonnant.
Dès la fin du VIe siècle avant notre ère, à l'aube de l'âge supposé être celui de la démocratie et de la raison, ne voit-on pas les Athéniens s'approprier la figure du jeune Thésée pour en faire, sous les apparences du néo-initié, le modèle du futur citoyen ? Assorti d'autres " travaux ", le célèbre épisode du combat du jeune héros contre le Minotaure est dès lors recentré sur Athènes. Présentées comme des gestes premiers, civilisateurs, les actions du jeune héros permettent non seulement de reformuler le sens des rituels offerts aux divinités tutélaires de la cité, mais elles légitiment aussi une politique d'expansion économique et maritime, soutenue par un désir de domination culturelle. Se dessine ainsi un nouvel espace fait de réalité historique et façonné par l'imaginaire, marqué par des actions héroïques fondatrices et habité par des gestes rituels qui entretiennent les relations avec les dieux.
À partir de textes et d'images, la saga de Thésée nous offre un terrain privilégié d'enquête à la fois sémio-narrative et anthropologique pour explorer un florissant travail de production symbolique, à visée pratique. -
Penser l'ennemi, affronter l'exception ; réflexions critiques sur l'actualité de carl schmitt
Jean-claude Monod
- La Decouverte
- Armillaire
- 11 Janvier 2007
- 9782707149701
Le juriste et philosophe du droit le plus controversé du XXe siècle peut-il nous aider, et comment, à penser notre époque ?
Montée en puissance de la figure d'un nouvel " ennemi ", le terroriste, " combattant irrégulier " sans territoire, mise en place dans les démocraties de législations attentatoires aux libertés publiques, remise au goût du jour de la notion d'" état d'exception " : notre actualité semble convoquer de manière souterraine les analyses du célèbre philosophe et juriste allemand Carl Schmitt (1888-1985). Mais quel sens peut-on donner aux " usages " politico-théoriques d'une pensée d'un auteur dont on connaît bien aujourd'hui le ralliement actif au nazisme ? Dans quelle mesure, et à quel prix, Carl Schmitt nous aide-t-il vraiment à penser notre présent ? Jean-Claude Monod s'efforce ici d'apporter des réponses à ces questions. Il montre que des philosophes marqués à gauche, aussi divers que Giorgio Agamben, Jacques Derrida, Étienne Balibar et Antonio Negri ont ainsi puisé, eux aussi, chez le juriste le plus controversé du XXe siècle, les instruments d'une critique du nouvel impérialisme mondial. Mais ce recours a fait polémique, dans la mesure où cette pensée de l'ennemi a montré toute la dangerosité de son " anti-humanitarisme ". Schmitt est-il vraiment le meilleur critique des confusions de la " guerre contre le terrorisme " ? N'est-il pas au contraire l'une des sources cachées des raisonnements juridiques qui servent aujourd'hui à légitimer la suspension des normes humanitaires et constitutionnelles les plus fondamentales ? Et si, paradoxalement, Carl Schmitt était tout cela à la fois ? -
Penser l'ennemi, affronter l'exception
Jean-claude Monod
- La Decouverte
- Poche Essais
- 12 Mai 2016
- 9782707190697
Montée en puissance de la figure d'un nouvel " ennemi ", le terroriste, " combattant irrégulier " avec ou sans territoire, mise en place dans les démocraties de législations attentatoires aux libertés publiques, remise au goût du jour de la notion d'" état d'exception " : notre actualité la plus récente rendait nécessaire la réédition de ce livre, qui remonte aux sources intellectuelles de ces notions controversées, le juriste et philosophe allemand Carl Schmitt (1888-1985).
Montée en puissance de la figure d'un nouvel " ennemi ", le terroriste, " combattant irrégulier " sans territoire, mise en place dans les démocraties de législations attentatoires aux libertés publiques, remise au goût du jour de la notion d'" état d'exception " : notre actualité semble convoquer de manière frappante les analyses du célèbre philosophe et juriste allemand Carl Schmitt (1888-1985). Mais quel sens peut-on donner aux usages politico-théoriques de la pensée d'un auteur dont on connaît bien aujourd'hui le ralliement actif au nazisme ? Dans quelle mesure, et à quel prix, Carl Schmitt nous aide-t-il vraiment à penser notre présent ?
Jean-Claude Monod s'efforce ici d'apporter des réponses à ces questions. Il montre que des philosophes marqués à gauche ont ainsi puisé, eux aussi, chez le juriste le plus controversé du XXe siècle, les instruments d'une critique du nouvel impérialisme mondial. Mais Schmitt est-il vraiment le meilleur critique des confusions de la " guerre contre le terrorisme " ? N'est-il pas au contraire l'une des sources cachées des raisonnements juridiques qui servent aujourd'hui à légitimer la suspension des normes humanitaires et constitutionnelles les plus fondamentales ? Ce livre montre qu'on ne peut aujourd'hui ni ignorer ni lire naïvement ce penseur des limites de la raison libérale. -
Les biographies en sociologie
Claude Dubar, Sandrine Nicourd
- La découverte
- Reperes Decouverte
- 26 Janvier 2017
- 9782707193957
L'usage des données biographiques connaît actuellement un nouvel essor en sociologie, soulevant ainsi une série de questions. N'y a-t-il effectivement pas une contradiction dans les termes à vouloir étudier le particulier pour rendre compte du global ? Enjeux, méthodologie et apports de cette nouvelle pratique sont présentés ici de manière claire et synthétique.
L'usage des données biographiques connaît actuellement un nouvel essor en sociologie, soulevant une série de questions. Quelles dynamiques sociales révèle l'analyse de cas individuels ? Pourquoi certains sociologues considèrent-ils les données biographiques comme des sources essentielles de connaissance des réalités sociales, tandis que d'autres les jugent peu fiables ? Quelles utilisations les sociologues font-ils des matériaux biographiques ?
Ce livre montre que la complexité des processus de socialisation et les multiples temporalités de la vie invitent à utiliser les données biographiques en les associant à des perspectives théoriques et des méthodologies spécifiques.
L'étude des biographies nécessite une pluralité de regards : leur contextualisation sociohistorique à travers les dimensions d'âges et de générations (parcours de vie), les évolutions des positions sociales au sein de champs sociaux (trajectoires) et les différentes sphères de socialisation (carrières). -
Mais comment cette maladie infectieuse est-elle devenue un fléau ? quelles sont les dynamiques médicale, sociale et politique qui ont rendu possible la reconnaissance de cette épidémie comme cause d'intérêt général ? après un retour sur l'histoire de la découverte de la maladie, le développement d'une mobilisation sociale et l'intervention de l'état, cet ouvrage propose une analyse des dispositifs originaux qui ont constitué la lutte contre le sida.
Pour autant, la pandémie n'est pas maîtrisée et la situation internationale reste très inégale sur le plan épidémiologique, médical et social. l'épidémie du sida a été à l'origine d'un profond renouvellement de la santé publique aussi bien en matière de prévention que de prise en charge médicale des malades. touchant à la sexualité (et particulièrement l'homosexualité) et à la drogue, la définition d'une politique de lutte contre l'épidémie a été l'objet de controverses et de débats de société importants.
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Italie ; histoire, société, culture
Olivier Doubre, Jean-Claude Renard
- La Decouverte
- 15 Novembre 2012
- 9782707171337
Cette Italie multiple est redevable à sa géographie de longue péninsule en forme de botte qui s'enfonce dans la Méditerranée. Des terres fertiles au nord, arides au sud. L'opposition Nord-Sud est d'ailleurs l'un des points de fuite du tableau. Un Nord dynamique, riche, industriel ; un Sud rural, pauvre et désolé, écrasé sous le soleil. Une réalité âpre qui a conduit des millions d'Italiens à remonter la botte, en quête de travail, ou à partir pour l'étranger. Le Mezzogiorno s'est ainsi vidé de ses forces vives.
Participant de la pluralité, la péninsule est chargée d'histoire. Viennent s'y greffer les légendes, se succéder les jeux d'alliances. Au diapason des instabilités contemporaines. En 1861, Victor-Emmanuel II de Piémont est le roi d'une Italie enfin unifiée. L'Italie est donc à la fois millénaire et jeune.
Résurgence sans doute de cette unité tardive, l'Italie cultive son esprit de famille. Un Sarde est sarde avant d'être italien, mais il est d'abord de son village ou de sa ville. Et dans cette société intransigeante sur ses attaches, la mamma occupe une place centrale. Dans un autre registre, la mafia s'inscrit dans cet esprit de famille. Ses tentacules gangrènent aussi bien les partis politiques que les administrations. Quant au Vatican et à l'Église, ils investissent en profondeur la vie politique et économique, jouissant d'une incontestable autorité morale, moins évidente aujourd'hui.
Nourrie de terroirs, disparate et authentique, la cuisine italienne dresserait à elle seule le portrait du pays. Entre paysans et doges, pêcheurs et montagnards. Un concentré d'Italie.
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Comment se contruisent les problèmes de santé publique
Claude Gilbert
- La Decouverte
- Recherches Decouverte
- 26 Novembre 2009
- 9782707159106
Radiations, infections nosocomiales, périnatalité, canicule, antennes relais de téléphonie mobile, sécurité routière, amiante, chikungunya, éthers de glycol, toxicomanie, bruit, démographie médicale, tremblante du mouton...
Alors que la France a connu ces dernières années d'importantes crises sanitaires, nombre de phénomènes tendent à être considérés comme des problèmes de santé publique. Or ni cette qualification ni la mise en oeuvre d'une action publique correspondante ne vont de soi. En témoignent les différences de traitement de situations qui sont rendues publiques ou font l'objet d'alertes plus ou moins confidentielles.
Les processus par lesquels une situation devient ou non un problème de santé publique et fait ou non l'objet d'une intervention sont abordés de front dans cet ouvrage. La question des " luttes définitionnelles ", des acteurs et processus qui construisent et portent ces définitions en constitue le fil conducteur. L'un des apports des contributions rassemblées, qui mobilisent différentes approches des sciences sociales, est de prêter la même attention aux contours publics, voire médiatiques, d'un problème qu'à ses caractéristiques clans des arènes plus discrètes lorsqu'il est traité entre spécialistes du domaine.
Une attention particulière est aussi accordée à la dynamique de ces processus de définition sur un temps long. Les auteurs montrent également que les luttes ou négociations autour de la définition d'un problème sont aussi des conflits de pouvoir ente différents acteurs ou groupes d'acteurs. Une réflexion qui permet une meilleure compréhension des conditions d'émergence et de reconnaissance des problèmes publics et de l'engagement de l'action publique.
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Les affaires ou comment s'en debarrasser
Jean-claude Bouvier
- La Decouverte
- 15 Avril 1997
- 9782707127051
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La methode en sociologie
Jean-claude Combessie
- La Decouverte
- Reperes Decouverte
- 10 Mai 2001
- 9782707134905
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Le vieillissement de la population dans nos sociétés " modernes " est devenu un fait social majeur, suscitant une floraison de discours alarmistes sur l'explosion de la demande de soins ou le financement des retraites. Dans ce livre clair et décapant, le professeur Jean-Claude Henrard s'insurge contre cette vision négative, largement relayée par les médias. Certes, on compte aujourd'hui, en France, moins de trois actifs pour un retraité, et, dans les cinquante années à venir, ce rapport devrait être divisé par deux en Europe. Mais, plutôt que d'envisager cette perspective comme une catastrophe, ne doit-on pas la voir comme un défi lancé à nos sociétés ? Telle est la conviction du professeur Henrard, qui explore ici les voies du possible et du souhaitable pour y répondre. Il dénonce également les représentations dominantes en Occident du vécu individuel de la vieillesse, trop souvent résumée au déclin, voire à la décrépitude physique : l'individu n'est plus qu'un corps-machine malade qu'il convient de réparer à grands frais et à grand renfort d'innovations biotechnologiques... Pour l'auteur, la vieillesse ne peut être confisquée par la médecine. Mobilisant sa très riche expérience professionnelle, il corrige donc ces simplifications abusives et remet en cause bien des idées reçues sur les façons de vivre sa vieillesse ? bien plus diverses qu'on ne le pense ?, les mécanismes de la sénescence, la dépendance des personnes âgées, etc. Ce qui lui permet, notamment, de présenter les conditions d'une prise en charge sociale globale des personnes très âgées. Mettant à la portée du plus grand nombre des connaissances réservées d'ordinaire aux spécialistes, cet ouvrage important comble une lacune.
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Aux sources de la culture française
Dominique Lecourt, Claude Nicolet, Michelle Perrot, Emile Poulat, Paul Ricoeur
- La Decouverte
- Cahiers Libres
- 14 Novembre 1997
- 9782707127785
La Ligue de l'enseignement a demandé à des intellectuels éminents de présenter, à l'intention d'un large public, les grands héritages historiques qui ont contribué à forger l'imaginaire républicain. Aux réponses apportées par ces historiens et philosophes, Paul Ricoeur apporte un utile complément en s'interrogeant sur la diversité constitutive de la France et sur le dialogue entre les cultures.
Sur la scène politique, la nation est devenue à nouveau un enjeu politique majeur. Pour les uns, et pas seulement à l'extrême droite, celle-ci serait gravement menacée par le rôle croissant des ensembles supranationaux et le " multiculturalisme ". Pour d'autres, face à cette vision " nationaliste " de la nation, il importe d'en restaurer une vision " humaniste ", soucieuse de concilier ouverture et culture. Pour cela, quelle meilleure voie que de revisiter les multiples apports qui, au fil de l'histoire, ont peu à peu constitué et enrichi le patrimoine commun des Français ? C'est dans cette perspective que la Ligue de l'enseignement a demandé à des intellectuels éminents de présenter, à l'intention d'un large public, les grands héritages historiques qui ont contribué à forger l'imaginaire républicain. Que nous reste-t-il de la culture gréco-latine, si présente aux siècles classiques de notre histoire (Claude Nicolet) ? Quel a été l'apport des religions, notamment chrétienne, et qu'en subsiste-t-il dans la culture de la plupart des Français (Émile Poulat) ? Quelle est aujourd'hui la trace laissée par le mouvement des sciences, si important depuis deux siècles (Dominique Lecourt) ? Et que retrouve-t-on, dans la vie des Français actuels, des deux siècles de combats culturels, politiques et sociaux qui viennent de s'écouler (Michelle Perrot) ? Aux réponses apportées par ces historiens et philosophes, Paul Ricoeur apporte un utile complément en s'interrogeant sur la diversité constitutive de la France et sur le dialogue entre les cultures. Ce bref essai propose ainsi de précieux axes de réflexion à tous ceux qui ont le souci, en interrogeant l'histoire de la culture politique française, de maintenir une certaine idée de la nation contre le nationalisme. -
Protection sociale : le savant et la politique
Marielle Poussou-Plesse, Jean-claude Barbier
- La Decouverte
- Recherches Decouverte
- 22 Juin 2017
- 9782707189400
Les sociologues sont souvent vus comme des spécialistes des « problèmes sociaux » et les critiques qu'ils portent sur les institutions qui mettent en oeuvre la protection sociale les exposent à être considérés comme des « sociologues d'État ». L'expression est significative d'une manière française de poser la question de l'utilité des sciences sociales - contester ou servir - et porte l'empreinte de la double entreprise durkheimienne de fondation de la sociologie et de promotion d'une certaine conception de l'État social. Mais cette tradition et cette vision hexagonales sont loin d'être les seules qui colorent les relations ambivalentes entre chercheurs et décideurs politiques. Les débats autour de la neutralité axiologique, toujours renaissants, en témoignent.
Quelles intelligences - effets de connaissance, d'intelligibilité ou de vérité - attendre de la confrontation de la science, définie par la cohérence, et de la politique, vouée au flou ? Cet ouvrage se veut une contribution à l'instruction de cette question. Après une introduction aux grands thèmes des rapports entre la recherche en sciences sociales et la politique dans leurs dynamiques contemporaines, onze études de cas offrent trois registres de réflexivité sur les configurations d'expertise.
Comment les envisager, avec le recul temporel, comme des succès ponctuels pour les sciences sociales ? Quel recul critique appellent-elles quand elles s'adossent à un référentiel du savoir efficient ? Comment, dans le cours même de son enquête, le chercheur doit-il faire avec des attentes de visions expertes ? Autant d'angles pour saisir, dans le croisement de leurs ancrages, les incertitudes d'un État social en action et celles d'une science se faisant.
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Changements et pensées du changement
Robert Castel, Claude Martin
- La Decouverte
- Sciences Humaines
- 22 Mars 2012
- 9782707173065
Cet ouvrage est le résultat d'un échange entre Robert Castel et une vingtaine de ses collègues, en relation théorique et intellectuelle avec son oeuvre sociologique, qui se propose de " faire une généalogie du présent ".
La question du changement a toujours représenté un défi pour la réflexion sociologique. Elle a généralement été appréhendée sous l'angle d'une opposition entre innovations à effets limités et ruptures paradigmatiques. En insistant sur les continuités et les lentes recompositions, Robert Castel a proposé une lecture originale de cette question, interprétant le changement comme une métamorphose, une synthèse du passé et du présent. De ses premiers travaux sur la psychiatrie, la psychanalyse et la diffusion de la culture psychologique à ses études sur l'effritement de la condition salariale, qui est pour lui le symptôme d'une nouvelle " grande transformation ", Robert Castel a composé une fresque précieuse, incontournable, pour penser notre présent.
Constitué d'une vingtaine de textes, cet ouvrage propose une réflexion essentielle sur la sociologie de Robert Castel. Chacun des auteurs y interroge la relation théorique et intellectuelle qu'il entretient à son travail. À la fin de chaque partie, Robert Castel revient sur ces analyses, répondant aux critiques, discutant les propositions. Ce livre-laboratoire, lieu d'un véritable échange, revient sur l'ensemble du travail théorique de l'un des plus grands sociologues français ; il met en lumière sa richesse, ses apports, ses impulsions, tout comme ses besoins de prolongement.
Deuxième édition, augmentée d'une postface inédite de François Dubet.