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Joris Karl Huysmans
120 produits trouvés
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Si À Rebours, grand roman de l'esthétique ?n-desiècle, af?rme le désir de briser les limites que s'imposait le naturalisme des années antérieures, ce « roman mental » n'en est pas moins truffé d'allusions et de références à l'époque. Son héros, Des Esseintes, s'est dépris des « peintres de la vie moderne ». Entendons Degas, Forain, Manet... Redon, Moreau, Rops et Whistler conviennent mieux à son nouvel idéal de vie. Au-delà des oeuvres et des artistes que le texte s'approprie à différents niveaux, d'autres présences, de la torture endiamantée aux ?eurs arti?cielles commandées sur catalogue, des locomotives érotisées aux virées nocturnes, reposent sur une iconographie d'époque, dont Huysmans était friand. En somme, il faut traiter À Rebours comme un imagier où l'auteur aurait déposé ses goûts et ses dégoûts, résumé son parcours esthétique et exprimer l'in?ation du visible dans le monde moderne. Un oeil, le sien.
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Romans et nouvelles
Joris-Karl Huysmans
- Gallimard
- Bibliotheque De La Pleiade
- 24 Octobre 2019
- 9782072699825
À rebours offre à Huysmans une place à part dans le paysage littéraire. En 1884, ce fut une déflagration. Barbey réutilisa la formule par laquelle il avait salué Les Fleurs du Mal : après un tel livre, l'auteur n'a plus qu'à choisir «entre la bouche d'un pistolet et les pieds de la croix». Mais cette formule ne rend pas compte de l'extraordinaire nouveauté du roman. Avec le personnage de Des Esseintes, Huysmans saisit l'essence de la fin-de-siècle : l'heure est à la névrose. S'il est bien le roman d'une génération, salué par Mallarmé, et inspirateur notamment du Portrait de Dorian Gray, À rebours opère une percée vers le XXe siècle.
Cet arbre ne devrait pourtant pas cacher la forêt romanesque de Huysmans. Roman naturaliste, Marthe, histoire d'une fille (1876) - qui fut interdit en France - lui permet de se lier avec Zola, à qui est dédié Les Soeurs Vatard en 1879. Sac au dos (1877 et 1880) est une courte et burlesque épopée de la guerre de 1870. En ménage (1881) décrit l'itinéraire d'André Jayant, romancier raté, célibataire en proie à des «crises juponnières» : l'un des meilleurs romans de Huysmans, selon le héros de Soumission de Michel Houellebecq, qui s'y connaît. Puis vient le Folantin d'À vau-l'eau (1882). Il est Huysmans, l'homme moderne, M. Tout-Iemonde, personne. Il a renoncé à tout, sauf à se nourrir ; c'est l'«Ulysse des gargotes», disait Maupassant. À vau-l'eau est un très grand petit livre. Mais Huysmans suffoque dans le «cul de sac» naturaliste. À rebours marque le tournant que l'on sait. En rade (1887), c'est le rêve avant Freud, ou le passage du naturalisme au surnaturel. Là-bas (1891) est le roman du satanisme, et En route (1895) le livre de la conversion et une autobiographie spirituelle.
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Au XVIIe siècle où les procès de sorcellerie continuent, où les possédées de Loudun paraissent, la messe noire sévit, mais plus voilée déjà, plus sourde.
Un certain abbé Guibourg s'était fait une spécialité de ces ordures ; sur une table servant d'autel, une femme s'étendait, nue, ou retroussée jusqu'au menton et, de ses bras allongés, elle tenait des cierges allumés, pendant toute la durée de l'office...
Tandis qu'il écrit la biographie du célèbre tueur d'enfants Gilles de Rais, Durtal côtoie l'occultisme et le spiritisme, et découvre l'existence d'un véritable culte voué à Satan.
Parue en 1891, Là-bas est certainement la plus troublante et la plus singulière des oeuvres du grand écrivain naturaliste. -
La cathédrale / J.-K. Huysmans Date de l'édition originale : 1898 Ce livre est la reproduction fidèle d'une oeuvre publiée avant 1920 et fait partie d'une collection de livres réimprimés à la demande éditée par Hachette Livre, dans le cadre d'un partenariat avec la Bibliothèque nationale de France, offrant l'opportunité d'accéder à des ouvrages anciens et souvent rares issus des fonds patrimoniaux de la BnF.
Les oeuvres faisant partie de cette collection ont été numérisées par la BnF et sont présentes sur Gallica, sa bibliothèque numérique.
En entreprenant de redonner vie à ces ouvrages au travers d'une collection de livres réimprimés à la demande, nous leur donnons la possibilité de rencontrer un public élargi et participons à la transmission de connaissances et de savoirs parfois difficilement accessibles.
Nous avons cherché à concilier la reproduction fidèle d'un livre ancien à partir de sa version numérisée avec le souci d'un confort de lecture optimal. Nous espérons que les ouvrages de cette nouvelle collection vous apporteront entière satisfaction.
Pour plus d'informations, rendez-vous sur www.hachettebnf.fr
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Les soeurs Céline et Désirée Vatard, jeunes ouvrières, travaillent dans le même atelier. Céline, l'aînée, mène joyeuse vie et passe d'un amant à l'autre. Désirée, plus circonspecte, attend de rencontrer un prétendant sérieux pour se marier dans les règles.
Elle croit avoir trouvé l'élu en la personne d'Auguste, nouveau venu à l'atelier, tandis que Céline, lasse des voyous qui l'amusent mais lui font la vie dure, s'amourache d'un artiste issu d'un milieu plutôt bourgeois. Les amours des deux soeurs vont se retrouver rapidement contrariées...
Deuxième roman publié par Huysmans, Les Soeurs Vatard paraît en 1879.
On retrouve dans ce texte parfaitement maîtrisé l'incomparable expressivité de Huysmans, qui peint le petit peuple de Paris avec une âpreté et une acuité d'observation uniques. -
En rade / par J.-K. Huysmans ; eaux-fortes en couleurs et bois originaux de Paul Guignebault Date de l'édition originale : 1911 Ce livre est la reproduction fidèle d'une oeuvre publiée avant 1920 et fait partie d'une collection de livres réimprimés à la demande éditée par Hachette Livre, dans le cadre d'un partenariat avec la Bibliothèque nationale de France, offrant l'opportunité d'accéder à des ouvrages anciens et souvent rares issus des fonds patrimoniaux de la BnF.
Les oeuvres faisant partie de cette collection ont été numérisées par la BnF et sont présentes sur Gallica, sa bibliothèque numérique.
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Grand format 23.20 €
Indisponible
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« Notre-Dame de Paris a été rafistolée et retapée de fond en comble, ses sculptures sont rapiécées quand elles ne sont pas toutes modernes ; en dépit des dithyrambes d'Hugo, elle demeure de second ordre ; mais elle a sa nef, son merveilleux transept. Cette cathédrale n'a plus d'âme ; elle est un cadavre inerte de pierre ; essayez d'y entendre une messe, et vous sentirez une chape de glace tomber sur vous. La Vierge n'y réside pas jours et nuits, toujours, comme à Chartres.»
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En Ménage ne peut être lu comme une déclinaison mineure du credo naturaliste. Si Zola y goûte « l'éternelle souffrance et l'éternelle bêtise de la vie », Huysmans propose avec ce faux roman d'adultère paru en 1881 une vaste interrogation de l'écriture contemporaine dans sa vocation à représenter la modernité. André l'écrivain et Cyprien le peintre ne cessent de douter de la validité de leur art, au cours d'un récit qui joue d'une spécularité telle qu'il s'extirpe du carcan du manifeste et le congédie par l'élan dévastateur de l'ironie. Dans le mouvement qui le conduit à poser les principes d'une nouvelle province de la psychologie humaine, cette crise juponnière, Huysmans se gausse de la pensée systématique et des stéréotypes qui l'incarnent. C'est bien cette défiance, et, partant, l'invention du roman sceptique, que Gilles Bonnet identifie en établissant l'édition critique d'En Ménage.
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Récits et carnets de voyage
Joris-Karl Huysmans
- Arthaud
- Classiques Arthaud
- 18 Mai 2022
- 9782080283184
Joris-Karl Huysmans a vécu écartelé entre un insatiable désir d'ailleurs et «une immense aversion pour le voyage» avec tout ce qu'il peut comporter d'imprévus ou d'inconforts. Pourtant, il a parcouru la Belgique, les Pays-Bas, l'Allemagne, la Suisse, ainsi que de nombreuses régions de France. Au cours de ses voyages, il consigne ses impressions et réflexions, ainsi que des descriptions minutieuses des paysages, des villes, des monuments, des églises et des musées qu'il visite. Introduction aux coulisses de son oeuvre littéraire et de critique d'art, ce volume rassemble, pour la première fois, ses récits de voyage publiés dans la presse et ses carnets de voyage manuscrits, dont cinq demeuraient jusqu'alors inédits.L'ensemble forme un témoignage éloquent sur l'art de vivre et la culture d'Europe du Nord au tournant des XIX? et XX? siècles, et permet de saisir cette philosophie du voyage, si particulière, qui fut celle du touriste dilettante et éclairé qu'était Huysmans. Ce volume constitue les mémoires d'un pérégrin attentif, à l'heure du développement du tourisme moderne.
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Publiée en 1890, ce texte décrit le tracé de la Bièvre, rivière en train de disparaître sous l'effet de travaux d'assainissement. La Bièvre symbolise le Paris populaire où fourmillent pauvres gens et petits artisans qui seront bientôt eux aussi chassés de la Capitale. Image du changement de Paris dont la physionomie est bouleversée par les travaux d'Haussmanniens, La Bièvre, sous la plume de Huysmans n'est pas sans évoquer la condition des femmes : « Comme bien des filles de la campagne, la Bièvre est, dès son arrivée à Paris, tombée dans l'affût industriel des racoleurs ; spoliée de ses vêtements d'herbes et de ses parures d'arbres, elle a dû aussitôt se mettre à l'ouvrage et s'épuiser aux horribles tâches qu'on exigeait d'elle.»
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« La vue d'une oeuvre érotique, faite par un artiste d'un vrai talent, m'induit à d'obscures descentes dans des fonds d'âmes. Loin des nudités que j'eus tout d'abord un mélancolique plaisir à contempler, je rêve à leurs auteurs et je me demande à quelles impulsions, à quels sentiments ils obéirent, alors qu'ils exécutèrent de semblables oeuvres. Il est donc vraisemblable que l'artiste qui traite violemment des sujets charnels, est, pour une raison ou pour une autre, un homme chaste. Impurs ou non, les artistes dont les nerfs sont élimés jusqu'à se rompre, ont, plus que tous autres, constamment subi les insupportables tracas de la Luxure. Je parle exclusivement de l'Esprit de Luxure, des idées érotiques isolées, sans correspondance matérielle, sans besoin d'une suite animale qui les apaise. »
Ce traité-hommage à ce grand dessinateur ombrage largement toute une littérature contemporaine qui ose se nommer érotique.
Félicien Rops, peintre et illustrateur belge (1833-1898), ami de Baudelaire, illustrateur de Verlaine, du Sâr Peladan et de Barbey d'Aurevilly, Cette étude de J.-K. Huysmans parut en 1896 dans la revue Plume.
Joris-Karl Huysmans (1848-1907) né et mort à Paris est certainement l'un des plus grands écrivains de la deuxième moitié du XIXe siècle.
Avec ses romans tels À rebours, En route, La Cathédrale, Là-bas pour ne citer que ceux-là, nous tenons un auteur singulier où l'oscillation entre le profane et le sacré constitue la clef à devenir de sa conversion.
Esthète plus que « spécialiste » de l'art, il défend l'Impressionnisme et le donne à découvrir au public. On parle de « L'oeil » de Huysmans...
Odilon Redon, Gustave Moreau et Félicien Rops - du mouvement Symboliste en peinture - deviennent, de même, connus grâce à ses articles.
L'opuscule que nous publions comporte de nombreuses illustrations du peintre, illustrateur, entre autres, des Fleurs du Mal de Charles Baudelaire. -
Les "Nouvelles" de J.-K. Huysmans regroupent une série de récits captivants explorant les profondeurs de l'âme humaine. Ces nouvelles offrent une plongée fascinante dans des univers variés, allant de portraits de personnages excentriques à des explorations de thèmes sombres et mystérieux.
Huysmans excelle à créer des atmosphères riches en émotions et en tensions, capturant la complexité des sentiments humains, parfois empreints de désespoir ou de désillusion. Entre récits introspectifs et moments de tension, ces nouvelles invitent le lecteur à une exploration profonde de la psyché humaine, offrant des tranches de vie aussi saisissantes qu'évocatrices. -
Le gaz s'allume au Palais-Royal et déploie son éventail de flammes jaunes ; les restaurants étalent à leurs vitrines des mets qui ne se mangent : poissons aux écailles d'azur et aux cottes d'argent, chevreuils aux chairs d'un rouge de pourpre, pistaches vertes, truffes noires, langoustes écarlates, pommes laquées de rose, et tout cela coûte deux francs... pour n'en pas manger ! En haut, c'est la cohue, les garçons s'élancent, crient, se disputent, bousculent les gens qui mangent et, dans ce vacarme de pas, de heurts, de hurlements, une petite cuiller qui sonne, en tombant, jette sa note aigrelette, tandis que le «ouf» des bouteilles que l'on débouche détonne sur le cliquetis des verres qui se brisent.
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Cette nouvelle de Huysmans est resté inédite jusqu'en 1964, date à laquelle Maurice Garçon la découvre et la publie chez J.-J. Pauvert.
C'est l'histoire d'une commande - et d'un refus. En 1888, en Angleterre, un avocat amateur de littérature, Harry Quilter, avait fondé une revue, The Universal Review. Il entendait rassembler les meilleurs écrivains de tous les pays et publier leurs oeuvres. Huysmans est sollicité et écrit une nouvelle dont il avait esquissé l'idée sur un petit carnet quelques années auparavant. Quilter est déçu. Il attendait de Huysmans quelque chose dans l'esprit d'À Rebours et refuse la nouvelle, que son auteur range définitivement dans un tiroir.
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Quel genre de voyageur fut J.-K. Huysmans (1848-1907) ? On ne s'attendrait pas à trouver en lui un adepte du tourisme alors naissant. Pourtant il s'est souvent déplacé hors des frontières françaises. Le périmètre européen de Huysmans reste limité à la Belgique, la Hollande, l'Allemagne, une partie de la Suisse. Comme des Esseintes, il a lui aussi renoncé à passer la Manche. Il n'a d'ailleurs traversé aucune mer, même s'il a fréquenté des ports. Et il n'a passé aucune frontière du Sud. Il admire les Primitifs italiens, mais il n'est pas allé les voir en Italie. Dans En rade, il est allé jusqu'à imaginer un voyage sur la lune. En voyage, Huysmans observe et prend beaucoup de notes, qu'il utilise pour ses articles et ses romans.
Le présent recueil rassemble ses textes principaux qui forment un art du voyage bien singulier où les considérations esthétiques tiennent une part essentielle. Plusieurs lettres, dont certaines complètement inédites, adressés à des proches, complètent l'ensemble et offrent un éclairage inattendu sur l'oeuvre huysmansienne.
Depuis de nombreuses années, Philippe Barascud travaille sur l'oeuvre de Huysmans, dont il a notamment publié Les Mystères de Paris (Manucius, 2009) et sa correspondance avec Cécile Bruyère (Éditions du Sandre, 2009). Il prépare une biographie de l'auteur d'À rebours.
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Né dans une petite rue de la rive gauche, élevé dans le Quartier latin, Huysmans a très tôt connu les églises de Paris et devient très vite fasciné par « l'extraordinaire page écrite autour de Notre-Dame ». Son regard sur l'iconographie des cathédrales le plonge dans la nostalgie du Moyen Âge que lui inspire également sa passion pour les Primitifs, qui parlent eux aussi une autre langue.
Huysmans s'est abondamment documenté sur Notre-Dame de Paris et sur son « quartier ». Les textes qu'il leur a consacrés en témoignent. La cathédrale de Paris, telle que des siècles de destructions et de reconstructions la lui livrent, reflète d'autres évolutions qu'il déplore. Elle a perdu la pureté des formes que les architectes anonymes du XIIe et du XIIIe siècle lui avaient donnée. Le siècle de Viollet-le-Duc et de Victor Hugo l'a revisitée et « rafistolée ». Et le peuple s'est éloigné d'elle. Les maisons qui jouxtaient ses flancs ont été détruites. Désormais le tourisme de masse, qui commençait à envahir la capitale à la fin du XIXe siècle, impose sa loi et crée le vide autour des monuments.
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Rêveries d'un croyant grincheux
Joris-Karl Huysmans
- L'Herne
- Carnets L'herne
- 23 Octobre 2019
- 9791031902609
Resté inédit du vivant de Huysmans, le manuscrit de ces Rêveries est tout à fait étonnant. Le mot « Rêveries » dans le titre, que Huysmans a préféré au mot « Propos » dans une première rédaction, paraît à la limite de l'antiphrase lorsqu'on lit le texte de cette diatribe contre l'Église de France, ou plus exactement contre le catholicisme à la française.
Les Rêveries d'un croyant grincheux sont l'un des tout derniers textes de Huysmans. L'affaire Loisy, à laquelle ces Rêveries font référence, permet de le dater, avec une certaine probabilité, de l'année 1904. Comme l'écrit Huysmans à son amie Mme Huc le 17 décembre 1903, Alfred Loisy ne croyait pas à la Résurrection et contestait les sacrements. Il avait été démis de ses enseignements à l'Institut catholique de Paris en janvier 1903 et Rome, après de longs atermoiements, avait fini, en décembre, par mettre à l'Index cinq de ses ouvrages. Ce qu'en dit Huysmans semble suivre cette décision.
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Les Grünewald du musée de Colmar
Joris-Karl Huysmans
- Reunion Des Musees Nationaux
- 14 Février 2018
- 9782711873777
Joris-Karl Huysmans, nom d'usage de Charles Marie Georges Huysmans, écrivain et critique d'art, né en février 1848 à Paris, et mort à Paris en mai 1907. Il fit toute sa carrière au ministère de l'Intérieur, où il entra en 1866.
En tant que romancier et critique d'art, il prit une part active à la vie littéraire et artistique.Défenseur du naturalisme à ses débuts, il rompit avec cette école pour explorer les possibilités nouvelles offertes par le symbolisme, et devint le principal représentant de l'esthétique fin de siècle Par son oeuvre de critique d'art, il contribua à promouvoir en France la peinture impressionniste ainsi que le mouvement symboliste, et permit au public de redécouvrir l'oeuvre des artistes primitifs.
En 1876, Huysmans publie son premier roman, d'inspiration naturaliste, Marthe. Il se lie d'amitié avec Émile Zola, dont il prend la défense dans un vibrant article consacré à L'Assommoir. Dès lors, Huysmans appartient au petit groupe des écrivains reçus par Zola dans sa villa de Médan. Il y fréquente Maupassant, Hennique, Paul Alexis... il collabore, en 1880, à la publication du recueil de nouvelles naturalistes : Les Soirées de Médan Avec À rebours en 1884, il rompt brutalement avec l'esthétique naturaliste. L'esthétique fin de siècle créée par Huysmans, fait la synthèse des influences morbides de Baudelaire ou d'Edgar Poe, des propensions au rêve de Mallarmé ou les tableaux de Gustave Moreau C'est un roman total intégrant des réflexions sur l'art et la littérature. Le livre fait aussi étalage du cynisme de Huysmans. En cherchant à ouvrir une voie nouvelle dans la littérature pour échapper à l'impasse du naturalisme, il en vient à s'interroger personnellement sur la question de la foi. En route (1895), retrace les étapes de la lente et douloureuse conversion de son auteur à la religion catholique. Dans La Cathédrale, en 1898, il étudie la symbolique chrétienne dans le cadre de la cathédrale de Chartres.
Après s'être retiré dans plusieurs monastères, il quitte Paris en 1899 pour s'installer à Ligugé, près de Poitiers et se prépare à devenir oblat. Mais en 1901, la loi sur les associations oblige Huysmans à rejoindre Paris.
Huysmans était le descendant d'une lignée d'artistes peintres flamands. Huysmans publie des descriptions de tableaux de peintres hollandais : Frans Hals et Pieter de Hooch. Il découvre Odilon Redon, Gustave Moreau, Félicien Rops et participe largement à faire connaître au public le symbolisme en peinture. Il réunit ses chroniques dans deux recueils : L'Art moderne (1883) et Certains (1889).
Après sa conversion au catholicisme vers 1895, il redécouvre l'art religieux (Fra Angelico...), en particulier la peinture des primitifs: Matthias Grünewald, Roger van der Weyden, Quentin Metsys...
Huysmans est également l'auteur d'une oeuvre de critique littéraire importante. Ses écrits, de 1876 à 1904, prennent la forme de chroniques littéraires, de comptes rendus d'ouvrages et de portraits d'écrivains
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Cette édition rassemble pour la première fois l'ensemble des écrits sur l'art que Huysmans publia entre 1867 et 1901. Elle ne comprend pas moins de 40 textes inédits.
Découvreur de l'Impressionnisme et révélateur de nombreux talents, l'auteur d'À rebours a contribué par sa critique d'art à l'évolution des idées esthétiques au tournant des XIXe et XXe siècles et au renouveau de la peinture moderne. Le premier, il a su saisir l'importance du courant impressionniste, apprécier les couleurs vives et comprendre la révolution qui s'opérait brutalement dans la peinture. De suite, il a compris que nombre de ces artistes passeraient à la postérité.
De l'art flamand et hollandais des XVIIe et XVIIIe siècles à l'impressionnisme et au symbolisme, de Monet, Manet, Pissaro, Caillebotte à Gauguin, Cézanne, Seurat, Rops, Redon, c'est un panorama des plus brillants de l'histoire de l'art qui est livré à travers cette importante somme.
Plus tard, Huysmans se passionnera pour le symbolisme, avec Gustave Moreau, Odilon Redon et Félicien Rops. Sa conversion coïncidera avec la redécouverte de la peinture des primitifs allemands, à commencer par le plus célèbre d'entre eux : Matthias Grünewald.
Dans ces textes, Huysmans, peintre du langage, pulvérise la pensée au delà de toute notion de genre. À la frontière de la critique d'art et de la littérature, ces écrits esthétiques, qui prennent place à côté de ceux de Diderot, Stendhal ou Baudelaire, constituent le témoignage singulier d'un esthète du xixe siècle sur la peinture, en même temps qu'une invitation à relire une oeuvre littéraire sous une approche picturale.
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L'histoire ne manque pas d'exemples concernant les multiples rapports qu'entretiennent les hommes de lettres avec le monde des arts. À cet égard, suffit-il un instant de songer aux deux figures emblématiques que furent Baudelaire et Diderot. Toutefois, dans le cas de Joris-Karl Huysmans (1848-1907), l'auteur des célèbres récits À rebours et Là-bas, ces rapports semblent vouloir se raffermir encore, comme s'il existait autant d'art en littérature et inversement, et qu'il s'agissait d'établir au fond une sorte de rendez-vous ferme et définitif entre ces deux mondes. Mais Huysmans n'était-il pas issu d'une lignée d'artistes, au point qu'il puisse en dire : « De père en fils, tout le monde a peint dans cette famille » ; et doit-on feindre d'ignorer que sa vocation d'écrivain lui viendra de ses premières visites au Louvre.
Autrement dit, non pas un critique d'art, mais un écrivain d'art, un artiste écrivain, qui s'est autant intéressé à la peinture de son temps qu'à celle des siècles précédents, au long de nombreux textes éblouissants tant par leur style que leur érudition, dont celui sur l'artiste belge Félicien Rops, reproduit dans ces pages, auprès de l'admirable petit essai consacré par Huysmans à la question du monstre en art.
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Le 21 mai 1880, la veille de la parution des Croquis parisiens, le directeur du Gaulois, Arthur Meyer, présente à la une de son journal un " bataillon renouvelé de chroniqueurs, pris parmi les jeunes ".
Au programme : " Les Mystères de Paris, par M. Huysmans ", auteur de quatre textes parus du 6 au 26 juin 1880. Ce " réaliste de la nouvelle école " propose l'exploration d'un Paris qu'il ne fait pas bon fréquenter lorsqu'on est un honnête bourgeois : les coups de poings s'échangent facilement, l'eau est " destinée non à être bue, mais à aider la fonte du sucre ". " C'est dans l'un de ces endroits ", annonce l'auteur, " que je mènerai le lecteur, s'il n'a point l'odorat trop sensible et le tympan trop faible ".
Cette série oubliée nous fait pénétrer dans l'atelier de confection des ouvrières comme dans celui de l'écrivain. " Robes et manteaux " a été distillé dans un roman : En ménage (1881). " Tabatières et riz-pain-sel " aurait pu connaître le même sort, mais l'oeuvre ne fut pas achevée, et le texte servit d'esquisse au " Bal de la Brasserie européenne " (ajouté à l'édition augmentée des Croquis parisiens en 1886).
" Une goguette ", modifié et repris dans plusieurs revues jusqu'en 1898, n'avait jamais été réédité dans ses premières versions. Et si " L'extralucide " et sa cocasse séance de magnétisme ont été abandonnés, la question des phénomènes inexplicables a fini par être prise au sérieux. Elle est au coeur des réflexions de Durtal, qui se demande, dans Là-bas (1891) : " comment nier le mystère qui surgit, chez nous, à nos côtés, dans la rue, partout, quand on y songe ? "
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J.-K. Huysmans est surtout connu comme l'auteur d'un chef-d'oeuvre célébrissime A Rebours, roman crépusculaire, catalogué sous le vocable commode et aguichant du genre «décadent». Ce qui l'est moins, et qui n'avait pas échappé à quelques-uns de ses contemporains et non des moindres, Léon Bloy et Barbey d'Aurevilly, c'est que le fameux roman n'était qu'une étape de la «route» qui devait mener l'auteur «à contempler la face de Dieu» selon le premier, «aux pieds de la croix» selon le second.
Les Trois primitifs, l'un des derniers textes écrits par Huysmans, confirment la justesse de vues des deux écrivains. Ultime moment de la «route» qui mena Huysmans, dans sa quête d'un réel véridique, du «naturalisme» au «réalisme mystique», le texte témoigne d'un intérêt exceptionnel: d'abord, il atteste la continuité sans faille de la fascination huysmansienne pour l'art insurpassable des Primitifs et la place éminente de la passion esthétique dans son itinéraire vers la foi catholique mais surtout, la magistrale et emportée description du Retable de Mathias Grünewald doit être considérée comme un véritable testament: le Christ qui s'y montre sous l'effigie scandaleuse d'un Dieu mourant à la chair abominablement putréfiée bientôt transfigurée en un corps sublime incarne parfaitement la double dimension d'un réel désormais entier en lequel chair et esprit, réalisme et mysticisme ne se repoussent plus mais se génèrent l'un l'autre. Le Retable est pour Huysmans la réalisation irréfutable de cette possibilité, la confirmation de la justesse de sa foi.
Les lignes écrites sur Grünewald témoignent d'un accomplissement, d'une parfaite osmose entre un style et une vision. Huysmans n'y est pas seulement un écrivain, une langue, il est aussi «un oeil», il est celui qui sait voir «comme personne n'a vu», écrira Remy de Gourmont, et le Christ qui apparaît dans l'entrelacs du texte huysmansien est le Dieu le plus implacablement réel qui soit.
C'est en 1905, soit deux ans avant la mort de Huysmans, que paraissent Trois Primitifs: Les Grünewald du Musée de Colmar. Le Maître de Flémalle et la Florentine du Musée de Francfort-sur-le-Mein. Le texte intégral, non réédité depuis près de quarante ans, est composé de deux parties sensiblement équivalentes: d'abord la description du Retable d'Issenheim de Mathias Grünewald exposé au musée Unterlinden de Colmar, puis celle de deux autres oeuvres découvertes au Musée Staedel de Francfort-sur-le-Mein: un buste anonyme d'une jeune fille de l'École Florentine du XVe siècle et La Madone allaitant l'Enfant Jésus du maître de Flémalle.
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Ce guide qu'il appelait de ses voeux dès 1881, Huysmans l'a écrit tout au long de son oeuvre à travers des descriptions vivantes et colorées.
De Montmartre aux Champs-Elysées, du parc Monceau au jardin du Luxembourg, des cafés-concerts de Montparnasse aux Folies-Bergère, de Notre-Dame à la tour Eiffel, des quais de Seine aux abords de la Bièvre, Huysmans a célébré l'atmosphère de nombreux quartiers. Né a Paris en 1848, J.-K. Huysmans assiste aux transformations de la capitale, exalte l'esprit des quartiers populaires, et dès 1880 comprend toute la modernité de l'art impressionniste qui renouvelle son regard sur la ville.
Converti au catholicisme à la fin du XIXe siècle, il redécouvre ensuite toutes les richesses d'un Paris gothique bien vivant et capte l'âme intacte de la cité légendaire.