Les Tontons flingueurs, Les Barbouzes, La Grande Saute- relle, Le Pacha, Quelques messieurs trop tranquilles, Les Seins de glace, Flic ou voyou, Le Professionnel... Quelques titres parmi les quarante films réalisés par Georges Lautner entre 1959 et 1993. Les plus grands noms du cinéma ont tourné devant sa caméra : de Jean-Paul Belmondo à Jean Yanne, en passant par Bernard Blier, Mireille Darc, Alain Delon, Louis de Funès, Jean Gabin, Rita Hayworth, Klaus Kinski, Miou-Miou, Robert Mit- chum, Michel Serrault ou Lino Ventura. Les meilleures plumes de son époque ont signé les scénarios et dialo- gues de ses films : Michel Audiard avant tout, mais aussi Bertrand Blier, Jean-Loup Dabadie, Pascal Jardin, Jean Vautrin ou Jacques Audiard. Pour mettre en musique ses images, se sont succédés Serge Gainsbourg, Ennio Morricone, Stan Getz, Chet Baker, Christophe, Georges Delerue, Michel Magne ou Philippe Sarde.
À l'aune de ce générique d'une vie professionnelle hors cadre, Georges Lautner s'impose comme l'un des monu- ments de l'histoire du cinéma populaire en France.
Au début des années 2000, José-Louis Bocquet entre- prend une série d'entretiens avec le cinéaste. Il raconte ici le in et le off de ces conversations au cours desquelles Lautner revient sur sa carrière, sans langue de bois.
Réédition augmentée et complétée de textes inédits.
Dans le rétroviseur, Marie reconnut la Mercedes noire. La route était droite. Dégagée. Marie accéléra, la cheville cambrée. La Karmann blanche se cabra. Elle roulait depuis trente ans; elle avait eu le temps d'affirmer ses défauts et ses qualités. Avec beaucoup d'élan, elle savait bloquer le compteur. Philippe comptait les platanes. Sous l'influence psychoactive du tétrahydrocannabinol, il entrevit le pire. Sortir de la route, c'était s'écraser sur un mur d'arbres. Marie ne souriait plus. Impénétrable, elle pilotait. À cette vitesse, la Karmann ne pouvait déjà plus freiner sa course.
Trois citadins, trois paumés en roue libre et au point mort, décident d'aller braquer la recette d'un petit festival de rock en Basse-Bretagne. Quand ils découvrent que le coffre contient aussi un kilo de cocaïne pure, ils se rendent compte que la campagne n'est plus ce qu'elle était et qu'à défaut d'être malin, mieux vaut rester honnête.
La « grosse vie », c'est le hip-hop, la tune, ta célébrité, les femmes, le luxe clinquant griffé et la dope. Un fantasme de réussite sociale fulgurante et facile qui taraude les jeunes de banlieue scratchant dans les caves leurs vinyles et aspirant à se propulser sur ta grande scène médiatique. Rachid est t'un d'eux, nimbé d'une aura. Dès qu'il touche tes platines, le public s'électrise ; c'est sûr, il est doué, et promis au zénith... José-Louis Bocquet retrace la vie exemplaire d'un rappeur, de son ascension aussi rapide qu'éphémère dans te show business à sa fin lamentable. Dans son récit scandé comme un morceau de rap, pas de condescendance, pas de démagogie, rien que ta trajectoire réaliste de celui qui voulait mener la grosse vie.
Le narrateur anonyme de cette histoire, est étudiant à la faculté de Nanterre. Il se retrouve engagé comme chargé de production par monsieur K, patron d'une boite de diffusion de CD, « Le Maquis », rue Rodier, Paris. Les affaires végètent jusqu'au jour où K rencontre Aldo, fraîchement arrivé de Bretagne, venu lui soumettre une version jazz rock du célèbre « Ils ont des chapeaux ronds ». Bien qu'il s'agisse d'une « grosse bouse », K. accepte de la diffuser et en peu de temps, le succès frappe à la porte. Les stations radio programment le morceau de façon répétée tandis que les ventes atteignent des centaines de milliers d'exemplaires. Les trois musiciens Rico, Gwen et Noémie se produisent à la télévision et relancent encore les ventes. K découvre alors qu'Aldo l'a grugé. Celuici, prévoyant un succès, a fondé six mois plus tôt les « éditions des 3 matelots » sur le compte desquelles il a déposé les droits de « Ils ont des chapeaux ronds ». Mais K a de la ressource et lorsqu'il reçoit Rico, le patron du groupe, qui vient réclamer de l'argent, il lui fait comprendre que c'est la faute d'Aldo s'il ne peut rien lui verser. Le lendemain, lorsque le narrateur se réveille, il découvre qu'un drame s'est joué dans la nuit car Rico, bien chauffé par K, a supprimé Aldo. Il décide de ne plus travailler pour K et reprend ses études. Plusieurs mois plus tard, il découvre que les « éditions des 3 matelots » sont à présent domiciliées rue Rodier. La gérante s'appelle Nabila K. car jusqu'alors secrétaire du « Maquis », elle a épousé son patron avant de racheter les « 3 matelots » pour un euro symbolique.
De jeunes paumés.
Des apprentis reporters. Des histoires d'amour. Des fils et leurs mères. Des nouveaux maîtres du monde. Des femmes fatales. Le goût de la vitesse et de l'alcool.
Neuf nouvelles qui confirment le talent de José-Louis Bocquet, et qui nous entraînent toujours plus à l'ouest : là où les lignes de vie se brisent.
Goscinny et moi est un retour aux sources. Trente voix distinctes pour raconter autant de Goscinny. Trente points de vue qui se croisent, se complètent, se contredisent. Avec en surimpression, la silhouette, parfois floue, parfois nette, d'un homme en perpétuel mouvement. Goscinny et eux.
Selon Monsieur K, " le show-biz est une valse à trois temps.
On lèche, on lâche, on lynche ". C'est donc en trois temps - et en trois mouvements - que José-Louis Bocquet raconte la grandeur et la décadence de ce producteur de musique. Il brosse en creux le portrait de Monsieur K à travers le point de vue de Rachid, le pote de la vedette, puis celui du stagiaire de la boîte de production, avant de mettre en scène le fils de Monsieur K, cernant ainsi son personnage au plus près.
Swing mineur s'ouvre sur le rap et s'achève sur le baby rock. Par-delà l'évocation à la fois fine et vivante du milieu du show-biz, José-Louis Bocquet décrit la réalité d'une industrie culturelle qui, ces dix dernières années, s'est littéralement effondrée.
On est arrivé tous les deux le même jour chez le père et la mère.
Je n'ai aucun souvenir d'avant la ferme et Gus non plus. Personne ne savait d'où on venait et les dames de l'assistance pensaient qu'on avait le même âge, dans les huit ou neuf mois. Des frères jumeaux, voilà ce qu'on était. Sauf que Gus avait la peau noire.
A l'ombre du château, un village, avec son bistrot, ses histoires et ses cicatrices mal fermées. Gus et son frère vont reprendre l'exploitation familiale, affronter la réalité de la vie hors champs.
Il suffira d'un coup de foudre - Elvira - pour sceller le destin des deux hommes, unis désormais pour le pire.
Se faire un rail sur un paquet de cigarettes avec un ticket de métro en moins de vingt secondes, c'est comme le vélo, cela ne s'oublie pas.Pourtant, là-bas en Bretagne, Laurent Dewalter pensait avoir trouvé l'oubli. À Paris, il n'y revenait que deux fois par mois. Pour venir chercher sa fille et la ramener. C'était les seuls rapports qu'il entretenait avec la capitale.Jusqu'à ce que l'assassinat de Philippe Morgan, l'ami des mauvaises nuits, ne mette le feu à la poudre blanche.
C'est un enquêteur libre, curieux, indépendant.
Partant de ces faits divers qui expriment les maladies de notre monde, il explore les failles et les désordres du quotidien.
Ce n'est ni un vengeur ni le représentant d'une morale, c'est surtout un témoin.
Un soir, sur le parking de la cité des Musiciens, un simple deal de moteurs volés tourne mal...
Une bombe explose, les voitures brûlent et on compte deux morts. Mais personne ne s'en inquiète, hormis le Poulpe, ami de Rachid, l'une des victimes. Et l'amitié, pour Gabriel Lecouvreur, c'est sacré ! Pas question donc de s'attrister en restant les bras croisés.
Au risque de passer pour un flic et un justicier - ce dont il n'a que faire -, le Poulpe s'installe dans l'appartement de Rachid et mène l'enquête à l'aide d'un jeune ado de la cité. Il découvre alors les haines et les rancoeurs de ce petit monde clos, avec ses règlements de compte et ses trafics.
Avant de constater que la peste brune rôde dans les parages...
Pierre Laroche n'est plus très loin d'une retraite bien méritée mais il a du mal à boucler ses fins de mois. Il a donc accepté une dernière série de contrats. Du sale boulot. Il n'a jamais aimé assassiner des femmes. Surtout avec un cutter.Eric Courtel était champion de moto. Il a connu la vitesse, l'ascension fulgurante puis la chute. Après, il y a eu les hôpitaux, le lit à roulettes. Le retour à la vie. Une vie de piéton. Mais cette nuit-là, au coeur de Paris, les pas de Courtel vont croiser les traces sanglantes de Pierre Laroche. L'inspecteur Chenevez vient de fêter ses 40 ans. Pour l'occasion, il a décidé d'arrêter de boire. Une révolution personnelle suffisante pour lui occuper l'esprit à plein temps. Mais c'est compter sans les aléas de la vie. En l'occurence, Marie-Ange Plochon. La première victime de celui que les médias vont surnommer Cutter Killer.Courtel, Laroche, Chenevez... Le premier est accusé des meurtres du second par le troisième. Les rôles semblent posés
Né aux Etats-Unis à la fin des années 70, le rap débarque sur le vieux continent comme le nouveau phénomène de la musique noire.
En France, il trouve un écho autant musical que social, qui dépasse largement le simple effet de mode. Métissage des sons, des racines et du langage, tchatche poétique et politique, le rap français cultive sa propre identité en se démarquant radicalement du modèle américain.
Rap ta France est le résultat d'une longue enquête menée pendant deux ans auprès des principaux acteurs de la scène française.
Parmi eux, NTM, IAM, MC Solaar, Alliance Ethnik, Dee Nasty, Cut Killer, Solo, La Cliqua, Menelik, Les Sages Poètes de la Rue. La meilleure façon de raconter cette histoire était de leur laisser la parole.
Sa précédente enquête semblait s'être bien mal terminée pour le capitaine Chenevez, abandonné gisant dans son sang sur un trottoir parisien. Quelques mois plus tard, l'officier le plus réfractaire aux règlements de la police judiciaire, peut enfin reprendre du service. Mais c'est loin de la capitale que sa hiérarchie l'envoie se refaire une santé : en Bretagne. Plus précisement dans la forêt de Paimpont - un lieu mythologique répertorié sur les cartes de l'imaginaire sous le nom de Brocéliande...
Un oeil aux reflets bleutés, incrusté dans un pilier de béton, c'est ce qu'a découvert Vincent Davy, un jeune maçon du village de Kernéant. Un globe oculaire de quelques grammes, voilà donc tout ce que possède le capitaine Chenevez pour répondre à ces 3 questions : A qui appartient cet oeil ? Qui l'a énucléé ? Pourquoi ?
Sous la voûte mouvante des chênes centenaires, Chenevez n'est pas seul à crapahuter à la recherche de la vérité. Il est secondé par deux jeunes lieutenants locaux : Cattala, une petite brunette à la déontologie pointilleuse, et Morin, un noir décontracté issu des quartiers sud de Rennes, auxquels vient s'adjoindre le docteur Gorry, une carcassonnaise détachée du centre médico-légal de Vannes.
Au bout du Sentier des Fées, sous les chênes rouges, il découvrira qu'un oeil aux reflets bleutés peut être l'arbre innocent qui cache une forêt de crimes passés et à venir...
Printemps 1963.
Dans l'Oural, au coeur de l'Empire soviétique, une mission archéologique découvre sept cercueils. À l'intérieur, des cadavres dont la peau du visage a été arrachée.
Au même moment, à Berlin, un homme se fait tirer dessus alors qu'il franchit le Mur coupant la ville en deux. Avant de succomber, il réussit à prononcer un mot étrange : Doppelgänger.
A priori, aucun rapport entre ces deux événements.
Mais en réalité, il existe bien un lien entre la macabre découverte et le transfuge abattu. Ce lien porte un nom : Julius Kranz, un chirurgien est-allemand spécialiste des manipulations électro-chirurgicales sur le cerveau humain.
L'un après l'autre, Mortimer et Blake vont croiser la route de ce scientifique machiavélique. Ils auront la désagréable surprise de retrouver à ses côtés un aventurier sans scrupules, qui prépare la plus grande mystification de l'histoire de l'humanité...
Antoine Aubin met son trait éminemment « jacobsien » au service du scénario original de José-Louis Bocquet et Jean-Luc Fromental, qui conjugue la grande aventure, les brouillards de l'espionnage, les dérives de la science et les ressorts cachés de l'Histoire.
Février 1930. Dans un atelier d'artiste de Montparnasse, une jeune femme est retrouvée morte. Surdose de morphine. Elle s'appelait Marie Baron.
Quelques jours plus tard, le cargo mixte Polarlys quitte le port de Hambourg pour l'extrême nord de la Norvège. Voyage de routine, destiné à approvisionner les ports qui jalonnent la côte.
Quel rapport entre ces deux événements, distants de plusieurs milliers de kilomètres ? A priori, aucun.
Mais pour le capitaine Petersen, cette traversée ne sera pas comme les autres. Car il a de bonnes raisons de penser que le responsable de la mort de Marie se cache à bord de son navire.
Et quand un conseiller de police est assassiné dans sa cabine, l'ambiance se tend encore plus. Parmi les passagers du Polarlys, sur une mer battue par les vents et dans une atmosphère poisseuse où les faux-semblants règnent en maître, les coupables potentiels ne manquent pas...
Christian Cailleaux et José-Louis Bocquet s'emparent de l'un des premiers « romans durs » de Georges Simenon, cette facette littéraire où, sous le signe du roman noir, le créateur de Maigret met en scène sa propre comédie humaine.
En 1895, à Lyon, les frères Lumière inventent le cinématographe. Moins d'un an plus tard, à Paris, Alice Guy, 23 ans, réalise La Fée aux choux pour Léon Gaumont. Première réalisatrice de l'histoire du cinéma, elle dirigera plus de 300 films en France. En 1907, elle part conquérir l'Amérique, laissant les Films Gaumont aux mains de son assistant Louis Feuillade. Première femme à créer sa propre maison de production, elle construit un studio dans le New Jersey et fait fortune. Mais un mariage malheureux lui fait tout perdre.Femme libre et indépendante, témoin de la naissance du monde moderne, elle aura côtoyé les pionniers de l'époque : Gustave Eiffel, Louis et Auguste Lumière, ou encore Georges Méliès, Charlie Chaplin et Buster Keaton.Elle meurt en 1969, avec la légion d'honneur, mais sans avoir revu aucun de ses films - perdus et oubliés. C'est en 2011, à New York, que Martin Scorsese redonne un coup de projecteur sur cette femme exceptionnelle.
Joséphine Baker a 20 ans quand elle débarque à Paris en 1925. En une seule nuit, la petite danseuse américaine devient l'idole des années folles, fascinant Picasso, Cocteau, Le Corbusier ou Simenon. Dans le parfum de liberté des années 1930, Joséphine s'impose comme la première star noire à l'échelle mondiale, de Buenos Aires à Vienne, d'Alexandrie à Londres.Après la guerre et son engagement dans le camp de la résistance française, Joséphine décide de se vouer à la lutte contre la ségrégation raciale. La preuve par l'exemple : au cours des années 1950, dans son château des Milandes, elle adopte douze orphelins d'origines différentes, « la tribu arc-en-ciel ».Elle chantera l'amour et la liberté jusqu'à son dernier souffle.
Mariée et mère à 18 ans, veuve aussitôt après, Marie Gouzes décide ensuite de vivre librement. Elle se fera désormais appeler Olympe de Gouges.Femme de lettres, fille des Lumières, libertine et républicaine, Olympe a côtoyé la plupart de ceux qui ont laissé leur nom dans les livres d'histoire au chapitre de la Révolution : Voltaire, Rousseau, Mirabeau, Lafayette, Benjamin Franklin, Philippe Égalité, Condorcet, Théroigne de Méricourt, Desmoulins, Marat, Robespierre...En 1791, quand elle rédige la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, Olympe demande l'égalité entre les sexes et le droit de vote pour les femmes ; des propositions qui resteront révolutionnaires jusqu'auxxe siècle.
Dans le Montparnasse de bohème et de génie des années vingt, Kiki réussit à s'extraire de la misère pour devenir l'une des figures les plus charismatiques de l'avant-garde de l'entre-deux-guerres. Compagne de Man Ray dont elle inspirera les photos les plus mythiques, elle sera immortalisée par Kisling, Foujita, Per Krohg, Calder, Utrillo ou Léger.Mais si Kiki est la muse d'une génération qui cherche à évacuer la gueule de bois de la Grande Guerre, elle est avant tout une des premières femmes émancipées du siècle passé.Au-delà de la liberté sexuelle et sentimentale qu'elle s'accorde, Kiki s'impose par une liberté de ton, de parole et de pensée qui ne relève d'aucune école autre que celle de la vie...