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Le Seuil
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Plus qu'un roman historique, La Marche de Radetsky est avant tout celui d'une famille. Chroniqueur du quotidien par excellence, Roth s'attache à illustrer l'inéluctable désagrégation de l'Autriche-Hongrie à travers la destinée de trois générations de von Trotta, trois hommes distants et pourtant attachants. Le premier, héros de la bataille de Solferino où il sauva la vie du jeune empereur François-Joseph (ce qui lui valut l'anoblissement de sa lignée d'humble origine slovène et qui lia à jamais le destin de sa famille à celui de la Maison Habsbourg), son fils devenu préfet de l'Empire, et son petit-fils, officier de l'armée impériale qui vivra les derniers soubresauts du règne et les premiers jours de la Première Guerre mondiale.
La lente décomposition de la société autrichienne et de l'ordre de cet empire cosmopolite qu'évoque avec mélancolie Joseph Roth, s'accompagne de la disparition d'un univers pluriculturel étonnant où mondes slave et germanique, judaïsme et catholicisme coexistaient. Ainsi, le leitmotiv musical du roman, la Marche de Radetsky, marche militaire aux accents joyeux composée par Johann Strauss père en l'honneur du maréchal Radetsky von Radetz entré triomphalement dans Milan en mars 1848 après l'écrasement de l'insurrection italienne en Lombardie-Vénétie, devient sous la plume de l'auteur autrichien une marche funèbre qui scande l'inexorable déclin de la monarchie austro-hongroise.
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Job est l'histoire d'un " homme simple ", Mendel Singer, un modeste maître d'école juif qui transmet sa connaissance des Écritures à de jeunes garçons dans un village de Volhynie, province de l'empire des tsars limitrophe de la Galicie austro-hongroise. L'époque : les toutes premières décennies du XXe siècle. Job raconte un destin à la fois singulier et exemplaire : l'histoire de la famille Singer abandonnant l'univers misérable de sa bourgade russe pour émigrer à New York, est celle de l'émigration juive du début du XXe siècle. Ce roman est aussi une variation littéraire sur le mythe biblique de Job : le destin tragique des enfants et de la femme de Mendel Singer met en scène un homme profondément religieux, accablé par son Dieu pour une faute difficile à identifier. À moins que cette faute ne soit l'abandon du plus jeune fils, un enfant épileptique dont viendra finalement le salut.Pourquoi une nouvelle traduction ? Celle publiée en 1965 sous le titre Le Poids de la grâce (Calmann-Lévy, et Livre de Poche), a vieilli du point de vue stylistique : le texte de J. Roth y est gauchi par l'abus de tournures précieuses, de périphrases explicatives et d'inexactitudes. La nouvelle traduction, dont le titre reprend fidèlement celui de l'original allemand publié en 1930, (roman qui a enfin valu à JR la reconnaissance des critiques et des lecteurs), rend justice à la sobriété, au rythme et à la mélodie de l'écriture de l'auteur. Elle traduit avec justesse l'univers des bourgades juives d'Europe centrale et orientale dans un langage accessible au lecteur ignorant des réalités du monde juif de l'Est.
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Si La Marche de Radetzky (rééditée en Cadre vert en 2012) illustrait la désagrégation de l'Autriche-Hongrie au rythme de la marche militaire de Johann Strauss, véritable symbole musical de la double monarchie sous François-Joseph, La Crypte des capucins est alors une marche funèbre qui décrit l'ordre défait, l'Autriche disloquée où le drapeau noir et jaune à l'aigle bicéphale laisse place à l'étendard à croix gammée.
Le roman débute à Vienne au printemps 1914 (là où s'arrêtait La Marche de Radetzky ) et se termine à l'Anschluss de 1938. Le narrateur, François-Ferdinand von Trotta, lointain parent des Trotta de La Marche de Radetzky, a connu une jeunesse insouciante dans la Vienne de la Belle Époque. Mais la guerre, qui l'entraîne aux confins de l'Empire où il sera fait un temps prisonnier des Russes, provoque l'écroulement de son pays, la débâcle de sa fortune et de ses illusions. À son retour, Vienne autrefois riche, lumineuse, joyeuse, n'est plus que ruines, misère, amoralité. En mars 1938, les nazis entrent dans Vienne. Alors, le dernier Trotta pressent les temps de barbarie. Il va chercher refuge sur la tombe de l'empereur François-Joseph, dans la crypte des capucins, caveau des Habsbourg, mais la trouve fermée. Il n'y a plus nulle part où aller.
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Publié pour la première fois en 1929 en Allemagne, Gauche et droite mérite d'être considéré comme l'aboutissement de la première manière romanesque de joseph Roth, qui privilégiait alors l'observation minutieuse de la société allemande et autrichienne contemporaine.
Tout à la fois incisif et foisonnant, le roman fait s'entrecroiser les destins de deux " frères ennemis ", Paul et Theodor Bernheim, qui incarnent chacun une facette de l'Allemagne de Weimar, et celui d'un émigré russe juif, Nikolas Brandeis. Des personnages déstabilisés par l'expérience traumatique de la Grande Guerre, désespérément en quête de repères éthiques, sociaux ou politiques, tiraillés entre inquiétude existentielle et volonté de puissance.
Avec en toile de fond un Berlin effervescent, dominé par le capital, la spéculation, le commerce, l'industrie, la finance, la presse, le cinéma, le cabaret, une métropole qui assiste sans grande émotion à la radicalisation d'un nationalisme xénophobe et à la montée du fascisme. Dix ans après la première publication de Gauche et droite, l'écrivain Hermann Kesten qualifiait encore ce livre de " roman politique berlinois d'une grande actualité, dans la lignée de Stendhal, Maupassant et Heinrich Mann ".
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Joseph Roth tenait tout particulièrement aux deux essais ici réunis.
Inventaire poétique et lucide d'un univers que l'écrivain savait menacé, celui des bourgades juives d'Europe centrale et orientale, Juifs en errance analyse les raisons de sa lente désagrégation : la pauvreté qui pousse les habitants du shtetl à l'exode, la tentation de l'assimilation, le rêve sioniste. En véritable passeur de culture, le juif assimilé Roth, porte un regard bienveillant sur ces juifs à l'idiome étrange, vêtus de caftans, que l'on croise dans certains quartiers de Vienne, de Berlin ou de Paris.
D'une toute autre nature, et par son sujet et par sa langue, qui semble celle d'un prophète des temps modernes, L'Antéchrist est lui aussi une profession de foi humaniste et une interrogation inquiète sur le devenir de l'Europe. Dans cet étrange réquisitoire contre les phénomènes de l'âge technique, on peut lire l'angoisse profonde d'un intellectuel épris de cosmopolitisme qui voit son monde sombrer dans l'exacerbation des nationalismes et le chaos infernal des dictatures.
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Les lettres choisies de joseph roth viennent parachever tout le travail de publication entrepris pour faire découvrir au public français les multiples facettes de l'écrivain.
En même temps qu'elles brossent un tableau de la vie littéraire allemande dans l'entre-deux-guerres, rapidement assombrie par l'émergence du national-socialisme, elles permettent de suivre la genèse des grandes ouvres de l'auteur. depuis les confins de l'empire austro-hongrois jusqu'à l'exil parisien, on suit les pas de l'un des écrivains les plus attachants du xxe siècle: un homme passionné par la création littéraire, amoureux de la langue allemande, et de la langue française autant que de la france, un artiste intransigeant dans ses convictions esthétiques, politiques et éthiques, une personnalité ennemie de la tiédeur et du compromis, avec ses emportements et ses indignations, son enthousiasme et sa générosité, sa fidélité comme son exigence en amitié.
Le dialogue avec stefan zweig occupe ici une place à part et cristallise de manière exemplaire la réflexion sur le rôle de la littérature et la question de l'engagement humaniste face à la barbarie.
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« Je n'écris pas de "commentaires divertissants". Je dessine le visage de notre époque. » Telle est l'ambition maintes fois proclamée par Joseph Roth, qui refusait que l'on considérât son activité de journaliste et de chroniqueur comme celle d'un aimable causeur et ne l'estimait pas inférieure à sa prose romanesque. Les esquisses et portraits ici réunis confirment la validité de cette exigence. Observateur minutieux de la surface chatoyante du monde, qu'il sait rendre en quelques traits de plume suggestifs, l'écrivain brosse un panorama subjectif de la modernité qui est en même temps une quête de sens. Des Images viennoises, écrites dans les tout premiers temps de sa carrière de journaliste, jusqu'aux pages ciselées de Cabinet des figures de cire, où il a rassemblé de son vivant les plus beaux textes rédigés pour le compte de la Frankfurter Zeitung quelques années avant la période de l'exil français, Joseph Roth s'affirme au travers de sa prose toujours lumineuse et alerte comme un maître incontesté de la forme brève.
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Zipper et son père est le récit de deux vies, celle d'Arnold Zipper, ami du narrateur, et celle de son père. Et à travers leur histoire, le destin de deux générations, irrémédiablement séparées par l'expérience traumatique
de la guerre. La Première Guerre mondiale est donc le pivot central du roman, l'axe autour duquel tourne tout le récit. Dans la première partie, le vieux Zipper, petit bourgeois haut en couleur et finalement attachant, représente cette Vienne insouciante, encore persuadée d'être le centre du monde, ou du moins de cette Mitteleuropa, dont la guerre bouleversera les frontières et les sociétés.
La deuxième partie avec au premier plan Arnold Zipper, revenu du front indemne mais démoralisé, est beaucoup plus sombre. Elle montre le changement d'atmosphère de la capitale, où règne désormais le cynisme et l'appât du gain, incarnés par la femme d'Arnold, une actrice qui n'ignore rien des règles impitoyables de l'industrie cinématographique en plein essor. Roth nous fait pénétrer dans ce monde interlope, dans lequel Arnold se perd peu à peu, pour finir artiste de cabaret, clown triste, rôle qui convient peut-être à sa personnalité mélancolique.
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Dès juin 1932, au café Mampe à Berlin, Joseph Roth déclare à un ami : « Il est temps de partir. Ils brûleront nos livres et c'est nous qui serons visés. Quiconque répond au nom de Wassermann, Döblin ou Roth ne doit plus tarder. Il nous faut partir afin que seuls nos livres soient la proie des flammes.»
Le 30 janvier 1933, jour où Hitler est nommé chancelier du Reich, Roth s'exile définitivement à Paris. Les six années qui lui restent à vivre seront incroyablement fécondes. Une bonne moitié de ses romans et nouvelles voient le jour, notamment Tarabas, Notre assassin, La Crypte des capucins, La Légende du saint buveur. Mais surtout il rédige nombre d'essais percutants et lucides, destinés à mettre en garde contre les méfaits du nazisme.
Dans La Filiale de l'enfer, nous avons réuni un choix de 26 articles et chroniques politiques parus entre août 1933 et avril 1939 dans des journaux destinés aux émigrants germanophones vivant en France (principalement Das Neue Tage-Buch, Die Pariser Tageszeitung). En effet, il a mis un terme
à sa collaboration au Frankfurter Zeitung, entamée en 1923, tout comme il refuse de voir ses romans publiés en Allemagne (Je renonce).
Avec un courage hors du commun sous-tendu par une verve brillante, drôle, mélancolique, l'exilé attaque le Troisième Reich, le parti nazi, ses effets pervers et ses mensonges, ses adhérents, ses politiciens. Les titres sont autant de condamnations sans appel : Le Troisième Reich filiale terrestre de l'enfer, L'ennemi de tous les peuples, (le Juif responsable de tous les maux, selon Goebbels). Il met en garde les Européens contre « l'indifférence qui nuit à tous les peuples », contre les dangers d'une propagande et d'un wagnérisme mal compris (Le Mythe de l'âme allemande) et les informe sur les souffrances de l'écrivain, la culture allemande condamnée par la barbarie nazie (La
Mort de la littérature allemande, La muselière des auteurs allemands).
Il évoque le sort de son ancienne patrie, l'Autriche après l'Anschluss (Lettre à un gouverneur, L'Exécution de l'Autriche). Légitimiste impénitent, il garde une foi naïve en la monarchie habsbourgeoise selon lui seule capable de sauver l'Europe. De même, seule la langue allemande parlée par les Autrichiens et les adversaires du nazisme, a échappé à la langue de bois. Elle est le "Verbe vrai" et tient lieu de patrie à ceux qui n'en ont plus (À la fin est le verbe).
Mais le quotidien n'est jamais loin. La détresse de l'écrivain apparaît souvent à l'arrière-plan, parfois plus explicitement : son épouse Friedl, schizophrène, internée en Autriche, (Certificat de filiation et chambre d'isolement), les tracas financiers permanents, le délabrement physique, l'alcool comme unique moyen de rendre l'existence supportable. En juin 1938, il assiste rue de Tournon à la démolition de l'hôtel Foyot, sa résidence permanente : « On perd une patrie après l'autre. Ici, je m'appuie sur mon bâton d'exilé, les pieds meurtris, le coeur las, les yeux secs. La misère se tapit à mes côtés, ne cesse de s'adoucir et de grandir, la douleur reste là, devient violente, bienveillante, et quand l'horreur fait irruption, elle est incapable de faire horreur. Et c'est bien ce qui est désolant.» (Instant de répit face à la destruction).
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« Je n'aime que les affaires privées. Ce sont les seules qui m'intéressent. [...] La vie privée des hommes, l'humain pur et simple, sont bien plus importants, plus grands, plus tragiques que toute notre vie publique », déclare le héros d'un roman de Joseph Roth. L' « humain pur et simple », voilà sans conteste ce que l'auteur est parvenu à saisir dans les nouvelles rassemblées ici, peut-être plus encore que dans ses romans. Avec une tendresse qui n'exclut pas une ironie parfois mordante, il se penche sur des destinées obscures et solitaires afin d'en faire surgir toute la richesse et le tragique - comment ne pas penser, dans ces pages, au Flaubert d'Un coeur simple, tant admiré de Roth ? Sous des dehors ordinaires, les personnages des nouvelles sont capables des passions les plus insensées, tel ce chef de gare autrichien qui sacrifie une existence tranquille et bourgeoise à son amour pour une comtesse russe. Il y a là des originaux comme le comte Morstin du « Buste de l'empereur », qui ne se résout pas à admettre la chute de l'empire austro-hongrois et continue de vénérer François-Joseph Ier, ou encore Nissen Piczenik, l'humble juif ukrainien, que sa passion pour le corail mène à sa perte. Il y a aussi des victimes, innocentes marionnettes engluées dans leurs illusions, leur recherche d'un amour sincère, leur rêve d'absolu : Mizzi Schinagl dans « Un élève exemplaire » ou le jeune diplomate du « Triomphe de la beauté ». L'écriture élégante et nerveuse, le sens inouï de la concision narrative qui caractérisent aussi bien ses romans que ses nouvelles font de Joseph Roth l'un des prosateurs les plus singuliers et les plus attachants de la première moitié du XXe siècle.
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Dans ce roman de Roth, la passion d'Angéline est un élément d'une réflexion sur l'aura qui entoure les grands hommes de notre histoire. Napoléon et la petite lingère sont les deux victimes d'une même illusion : le premier est contraint de conserver le masque sous lequel le peuple a appris à l'aduler, la seconde s'éprend d'une chimère.
Jamais pourtant l'auteur ne porte un jugement sur l'un ou l'autre : de l'illusion naît un amour authentique et profond qui fait revivre, dans une langue poétique et juste, toute une époque, oscillant entre la cocarde
blanche et le drapeau bleu-blanc-rouge, la Marseillaise et les chants royalistes : le souffle épique qui parcourt le récit emporte le lecteur et lui fait oublier qu'il connaît le tour que prendront les événements.
Voici ce qu'écrivait Joseph Roth à sa traductrice, Blanche Gidon, le 17 novembre 1934 à propos du Roman des Cent-Jours.
«Ce roman des Cent-Jours, je vous en livre le secret. Il m'intéresse, ce pauvre Napoléon. Il s'agit pour moi de le transformer : un Dieu redevenant un homme la seule phase de sa vie où il est "homme" et malheureux.
C'est la seule fois dans l'histoire où on voit qu'un incroyant devient visiblement petit, tout petit. Et c'est ce qui m'attire. Je voudrais faire un humble d'un "grand". C'est visiblement la punition de Dieu, la première fois dans
l'histoire moderne. Napoléon abaissé : voilà le symbole d'une âme humaine absolument terrestre qui s'abaisse et s'élève en même temps.»
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1927. Parution de Juifs en errance, de Joseph Roth, journaliste brillant, sur un monde qui va disparaître (cf. Le Monde disparu, photos de Vishniac), celui de 5 millions de juifs de l'Est qui vivent encore comme leurs ancêtres dans les shetls et sous la stricte observance des lois religieuses. Ce livre d'un juif occidental assimilé porte un regard plein d'humour, de bienveillance sur ses frères de l'Est. Dans sa préface de 1927, il s'adresse à " ceux qui n'ont pas la vanité de leur civilisation occidentale et savent qu'il peut nous venir de Russie ou de Galicie de grands hommes et de grandes idées. "Le juif de l'Est part vers l'Ouest par désir d'échapper à la misère, de voir le monde, de valoriser ses dons. Il est socialiste par réaction d'opprimé, ou conservateur par crainte du changement.Il rejoint les ghettos de Vienne, de Berlin, part à Paris où il devient français et patriote. En Amérique, il trouve plus juif que lui : le noir. Seule la Russie soviétique, où l'antisémitisme est " interdit ", semble accueillante.1934. C'est un autre homme qui s'exprime. L'Antéchrist frappe par son extrême virulence, maudissant tout ce qui tue l'homme en l'homme -- pouvoir politique, technique dévoyée, racisme. C'est l'homme que défend Joseph Roth et c'est un humanisme qui se dégage des condamnations qu'il prononce ici. Depuis un an, l'antéchrist Hitler est au pouvoir et Joseph Roth est en exil à Paris. Il lance un appel à ouvrir les yeux sur ce qui se prépare.1937. Dans une 2ème préface à Juifs en errance (réédité en exil), il n'y a plus d'espoir. Quand le malheur d'autrui dure trop longtemps, on s'y habitue. Les juifs allemands restés passifs face à Hitler et au mal absolu sont désormais condamnés à errer. Le racisme nazi ne laisse aucun compromis. Joseph Roth sait que la grande chasse a commencé. Désespéré, il se suicide consciencieusement au Pernod et écrit La légende du Saint Buveur, un modèle de concision, de grâce, qui paraît juste après sa mort en 1939.
Joseph Roth, né en 1894 à Brody, en Galicie, de parents juifs, est mort à Paris le 27 mai 1939, l'année de cette guerre qu'il redoutait tant. Il laisse une oeuvre abondante dont treize romans, huit longs récits, trois volumes d'essais et de reportages, et un millier d'articles de journaux. Et il n'a vécu que 44 ans : quelle oeuvre aurait-il laissé si son existence n'avait été aussi courte ?