Marguerite Duras ne fut pas uniquement l'écrivain que l'on sait mais aussi une cinéaste audacieuse dont les films appartiennent au corps tout entier de son oeuvre. Cet ouvrage rassemble pour la première fois les écrits de Marguerite Duras concernant ses propres films (dix-neuf, réalisés de 1966 à 1985), son activité de cinéaste, ainsi que les entretiens les plus significatifs qu'elle a pu donner à ce propos. Jamais un tel recueil n'avait été entrepris, même pour India Song, son film le plus célèbre. Depuis La Musica (1966) jusqu'aux Enfants (1985), en passant par Détruire dit-elle, Le Camion, Le Navire Night, le livre est organisé par films dont Duras signe la réalisation (excluant les adaptations de ses livres et les films qu'elle a scénarisés comme Hiroshima mon amour).
Pour chaque film, sont reproduits la plupart des textes qu'elle a rédigés dans le but de présenter et d'expliquer son travail au public, aux critiques, parfois aux acteurs eux-mêmes. Il lui arrive ainsi de raconter son film et son travail. On retrouve la parole vive et évocatrice de Duras, qui projette le lecteur dans son univers filmique radical et épuré, rejouant les liens dans son oeuvre entre littérature et cinéma. Duras parle de sa démarche, de ses principes d'écriture cinématographique, et surtout du paradoxe d'un cinéma qui cherche « à détruire le cinéma ». On assiste à sa tentative de dire le dépassement du cinéma, sa négation, comme celle du politique. Mais au-delà, ces textes parlent à chacun de l'existence, du monde, de l'écriture. Ici encore il s'agit de détruire, renverser, mais aussi d'aimer, d'oser. D'où l'intérêt de donner à lire ces écrits et entretiens comme des textes d'auteur à part entière.
De nombreux textes sont inédits, d'autres demeuraient très difficiles d'accès. Certains ont fait l'objet de publication dans des dossiers de presse, des journaux, et des revues spécialisées au moment de la sortie des films. Quelques-uns ont été réédités dans des ouvrages collectifs.
Adaptations de Home, de David Storey, et de La Mouette, d'Anton Tchékhov
Cette nouvelle édition en livre des Yeux Verts reprend le numéro de juin 1980 des Cahiers du cinéma, entièrement conçu, écrit, et mis en page par Marguerite Duras, en collaboration avec Serge Daney qui assurait la coordination de ce numéro, avec le concours de Pascal Bonitzer, Michéle Manceaux, François Régnault et Charles Tesson.
In her last book, Marguerite Duras meditates with a fierce poetic fervor on facing death, her life's literary work, and love.
Sex, and death. All of Marguerite Duras's writings are suffused with the certitude that absolute love is both necessary (sex) and impossible to achieve (death). But no book of hers embodies this idea so powerfully, so excessively, as No More (C'est Tout), the book she composed during the last year of her life until just days before her death.
No More (C'est Tout) is literature shorn of all its niceties, a shout from the depths of Duras's being, celebrating life in defiance of the death she knew had already entered her immediate future. In part, it is also Duras' raucous salutation welcoming death. No More is a collection as pure as poetry and her words and ideas recirculate in hypnotic fits of lucidity, desperation, and noise, but the overall effect is both unsettling and, at times, piercingly true.
Tu te souviens du visage de delphine, les yeux clairs, elle regarde une couleur, elle dit le nom d'une couleur : violette.
C'est la lumière du delta. tu vois, pour moi, c'est le cinéma, ça. tu montres un visage très rose, beau, les yeux clairs, clairs, clairs, presque blancs, nacrés, tu vois, et tu dis qu'elle regarde une couleur violette. alors le mot " violet " envahit tout. et c'est la couleur du plan. la couleur du plan, c'est la couleur du mot.
Après Lointains souvenirs, son premier livre autour de l'adolescence de Marguerite Duras, FLORE continue ici à "inventer photographiquement" une Indochine nécessairement mythifiée.
Elle propose ici un voyage dans le temps et agrandit le monde d'espaces insoupçonné en photographiant quelque chose qui n'a même pas forcément existé, mais dont on accepte le postulat, cette vie qui aurait été vécue il y a presque 100 ans et que Marguerite Duras nous raconte, cette vie à laquelle elle a donné vie par l'écriture.
De courts extraits de textes de Marguerite Duras forment un contrepoint aux photographies en noir et blanc virés au thé.
Le livre est enrichi d'une préface de Frédéric Mitterrand, écrivain et cinéaste.
À près de dix années de distance (1979-1987), Marguerite Duras et Jean-Luc Godard poursuivent une conversation sur leurs pratiques de la littérature et du cinéma, et sur les relations qu'entretiennent (ou non) ces formes d'expression respectives. Transcriptions inédites, présentées par Cyril Beghin (sous réserve).