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« Il prenait joye, laissait doleur, Chassoit désespération : Dieu lui avait donné ce don... » Oui, Dieu lui avait donné ce don. Malgré toutes les épreuves personnelles et politiques, celui qui fut duc d'Anjou, duc de Lorraine, duc de Bar, comte de Provence, roi de Naples, de Sicile et de Jérusalem, fut avant tout le prince de la poésie, de la douceur de vivre et de la générosité. Courtois envers les dames, il remit à la mode la « fi n amor » en vogue au XIIe siècle. Comment celles-ci ne lui en auraient-elles su gré ? Et comment lui-même ne les aurait-il tenues en haute estime, entouré qu'il était des plus grandes, des plus belles fi gures féminines : - sa grand-mère Marie d'Anjou, l'épouse très aimée de Louis Ier d'Anjou, commanditaire de la Tapisserie de l'Apocalypse ; - sa mère, la grande Yolande d'Aragon, qui « adopta » le dauphin Charles, futur Charles VII, et ouvrit secrètement une voie à Jeanne d'Arc ; - sa soeur Marie, reine de France ; - sa première épouse : la lumineuse Isabelle de Lorraine, qui lui donna quatre enfants et brava pour lui de grands dangers ; - sa deuxième épouse, la douce et discrète Jeanne de Laval. - ses deux fi lles : Yolande de Vaudémont, mère de René II de Lorraine, et Marguerite, intrépide jeune reine d'Angleterre au destin tragique ; - sans oublier Tiphaine, la bonne nourrice, qui veilla sur l'enfance de René et Marie. Elles ont toutes joué un rôle de tout premier plan en cette période troublée de la fi n du Moyen-Âge, marquée par la guerre, la famine, la peste, et elles ont toutes, chacune à sa manière, aimé et servi René.