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Marion Milner
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Libre cours : à l'épreuve de l'oisiveté
Marion Milner
- Fario
- Le Silence Des Sirenes
- 7 Juillet 2023
- 9791091902953
Par son originalité et la simplicité apparente de son style alerte Marion Milner occupe une place à part dans le panthéon de la pensée psychanalytique. Sa réflexion sur la créativité dans la séance comme à l'extérieur de ce cadre sont une source constante de renouvellement pour la réflexion. Sa perspective s'inscrit dans le sillon tracé par Winnicott : il s'agit pour elle de souligner les mouvements susceptibles de favoriser l'authenticité d'un sujet - en s'affranchissant de la pression que peuvent exercer sur lui ceux qu'il aime ou qu'il redoute. Dans ce livre, la réflexion emprunte le chemin de l'analyse des états d'âme qui accompagnent les variations du quotidien dans les situations les moins bien balisées. C'est ainsi que l'auteur est amenée à poser la question de la vacance : que faire de son temps libre ? Si l'on a des certitudes sur le monde, une telle interrogation disparait. Mais si l'on est moins affirmatif, plus conscient de l'identité des autres que de la sienne propre, le problème devient réel. Le risque de vivre par raccroc, à la remorque de l'autre, de ses désirs et de son bien être, s'accroit. En l'occurrence, malgré leur émancipation, la question reste cruciale pour bien des femmes. Faisant recours à une méthode tient de l'enquête, de la psychanalyse et de l'observation de soi, l'auteur, qui a mené constamment une double activité de peintre et de psychanalyste, s'efforce de recenser et d'analyser les mouvements intimes de la vie quotidienne pour parvenir à cerner ce qui nous rend créatif et peut arracher notre pensée aux ornières du conformisme, de la routine et de la complaisance. Pour y parvenir, Marion Milner part de l'analyse de son journal intime.
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La folie refoulée des gens normaux ; 44 années d'explorations psychanalytiques
Marion Milner
- Erès
- La Maison Jaune
- 27 Novembre 2008
- 9782749209937
Comment des gens apparemment normaux, psychiquement sains (à l'aune de leur réussite professionnelle et sociale) peuvent-ils être, de fait, affectivement et émotionnellement stériles pour avoir sacrifié leurs capacités créatives et de rêverie aux impératifs de la pensée rationnelle logique dominante ? A l'inverse, comment des personnes ayant fait l'expérience de situations catastrophiques peuvent-elles réintégrer la santé en développant leurs capacités de création ? En somme comme le titre, un tant soit peu énigmatique (emprunté à un poème de D. H. Lawrence) de l'ouvrage le laisse entrevoir, un renversement de sens s'imposerait à propos de la notion de folie : la véritable folie (refoulée) serait la fuite dans la santé des gens dits normaux ; la véritable santé, à l'opposé, pourrait bien être celle des psychotiques guéris (formulations de Winnicott). 44 années d'expérience clinique condensées dans 20 articles passionnants d'une grande clarté.
Marion Milner, psychanalyste londonienne, a débuté sa carrière en tant que membre de la British Psycho-Analytical Society au début de la Seconde Guerre mondiale.
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Ce livre a été écrit, il y a plus de cinquante ans, par une jeune femme qui le publia sous le pseudonyme de Joanna Field. Marion Milner qui n'était pas encore la grande psychanalyste qu'elle est devenue, auteur de ce beau livre qu'est Les mains du dieu vivant, tenait depuis l'âge de vingt-six ans son diary où elle consignait ce qu'elle croyait être «la meilleure chose de la journée» et entretenait l'espoir d'y découvrir «ce qu'elle désirait vraiment». Curieuse tentative que ce journal et le livre qu'il inspira ensuite. L'auteur jouit d'une bonne santé, a des amis et un métier intéressant. À peine souffre-t-elle de difficultés de concentration. Elle est bien dans la vie, mais voilà, ce n'est pas la sienne. Elle se sent à côté d'elle-même. Le lecteur accompagne la jeune femme dans sa quête incertaine et son enquête attentive, obstinée. Il est rare de voir quelqu'un rapporter pas à pas comment il a découvert l'existence de l'inconscient, ici partout à l'oeuvre sans être nommé, ou de la bisexualité, ou encore de ce que Conrad appelait l'élément destructeur. C'est une personne bien attachante qui se profile dans ce journal d'une âme, fraîche et franche. Comme on dit familièrement, Marion Milner, c'est quelqu'un. Et, pour paraphraser Freud, quand quelqu'un écrit, sans se cacher derrière les mots, et seul dans sa nuit, il fait clair.