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Martine Roffinella
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« En gros c¸a commence a` l'adolescence cette histoire d'aller a` Venise seulement avec le grand amour de ta vie l'unique-le- seul. Genre c¸a sera Venise ou rien et rira bien qui rira la dernie`re. Donc tes deux pieds dans la soixantaine t'en reviens pas de tout cet empilement d'anne´es passe´es a` ne pas aller a` Venise avec ton grand amour l'unique-le-seul. »
Parce que la romance a` Venise, elle ne l'a encore jamais connue, une e´crivaine de´cide de faire la chronique de ses amours de´c¸ues, de ses premiers e´lans interdits a` ses errances de femme mu^re. Venise Off , autobiographie d'une lesbienne rejete´e violemment par sa famille, nous propose la traverse´e de sa vie sexuelle et amoureuse. A` travers des souvenirs d'adolescence, des rencontres marque´es par la violence et la de´ception, et des re´flexions sur le temps qui passe, est de´peint le portrait d'une femme en que^te de re´demption et de sens.
E´crit a` la deuxie`me personne, ce roman plein de clins d'oeil a` la litte´rature est aussi celui d'une e´criture singulie`re, celle d'une jeune romancie`re remarque´e qui s'est isole´e du monde pour accompagner une me`re en fin de vie. -
À l´âge où naissent les désirs, une jeune lycéenne s´éprend de sa professeure de français. Durant trois ans, elle va l´observer, employer son énergie à lui cacher son ardeur amoureuse, l´attendre. Un temps bien long, quand les sens sont en émoi, le plaisir sans cesse différé. Lorsque l´enfant devenu femme se livrera, la violence des sentiments exprimés sera à la mesure de la retenue qui aura précédé l´aveu.
Elle, encensé par Bernard Pivot sur le plateau d´Apostrophes, fit scandale à sa publication en 1988. C´est aujourd´hui un classique de la littérature amoureuse.
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Sybille compte les tic-tac de l'horloge, comme les cachets qu'elle doit prendre. Pourtant, il y a peu encore, elle fut sacrée " Reine de la pub " par son boss, sa Sainteté P.Y. " Conservez comme vous aimez " : le slogan qu'elle avait proposé pour promouvoir des boîtes de conservation lui avait valu d'être portée aux nues dans toute l'agence. Mais elle fut bien vite supplantée par la Belle Capucine, Princesse Commerciale...
Alors, ce fut le renvoi. Depuis Sybille déraille, en proie à des troubles obsessionnels, mais Sybille s'accroche, s'échinant à court-circuiter le hasard. Jusqu'à ce qu'elle décide de planifier sa vengeance... Une satire moderne et cinglante, scandée comme une prophétie infernale, sur l'inhumanité du monde moderne, dont on ne ressort pas indemne.
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Nina, la " dominante ", ne veut pas seulement séduire Doris - qui ignore encore quelle sera tout à l'heure la " dominée ".
De leur rencontre érotique, Martine Roffinella ne dissimule rien : aucun geste, aucune parole, aucun fantasme - car les fantasmes, ces trésors par excellence cachés, inavoués, ne demandent à l'heure de l'amour qu'à être anis dans la lumière la plus crue, à se dire et à se montrer. Partage de l'inavouable. Conçu comme une lente montée vers le plaisir, Unes voudrait rappeler - Martine Roffinella y tient, quitte à choquer la bonne conscience féministe de ses soeurs - que l'acte d'amour entre deux femmes ne se différencie en rien de celui qui lie à l'ordinaire un homme et une femme.
Et que la " petite mort " n'est pas le privilège des garçons.
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Le récit d'une passion lesbienne dévorante...
Lolita vient de perdre beaucoup de poids et redécouvre son corps comme objet de sensualité. Elle croise la route de Martine, de 27 ans son aînée, qui mène une vie de solitude et d'écriture. Aimantée par cette personnalité hors normes, la jeune femme tombe sous le charme de Martine ; entre elles naît bientôt une relation passionnelle. Elles iront aussi loin dans l'abandon que dans l'exploration de désirs neufs. Mais si leurs corps s'attirent, leurs aspirations amoureuses divergent : l'une résume leur passion à du sexe, quand l'autre voudrait la transformer en histoire. De cette joute amoureuse, qui de Lolita ou de Martine sortira gagnante - et qui cherche quoi, au juste ? La jeunesse l'emporte-t-elle toujours à ce jeu-là ? Pas si sûr...
Révélée en 1988 lors de la parution de son premier livre Elle (Phébus), Martine Roffinella poursuit une route singulière en littérature, tant dans le domaine de la fiction que dans celui des essais. Auteure d'une vingtaine d'ouvrages, elle touche à tous les genres littéraires avec une seule et même obsession : l'exploration de l'humain dans ce qu'il possède d'illimité. Elle livre ici un texte fort et poignant, qui donne à relire la complexité de la relation amoureuse, la différence d'âge et la passion charnelle. -
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Se trouver en quittant tabac, alcool et autres peurs de vivre
Martine Roffinella
- Mercure Dauphinois
- 1 Novembre 2014
- 9782356620750
L'auteure nous dit comment, un jour, spontanément et définitivement, elle a pu s'arrêter de fumer du tabac et boire de l'alcool. Plutôt que d'adopter une attitude violente vis-à-vis d'elle-même qui nous vient spontanément (héritée de notre culture commune) quand nous voulons rompre avec nos addictions, elle a fait un autre choix, celui de la non-violence, de l'acceptation de soi-même, de la réconciliation à l'intérieur et à l'extérieur avec les autres et le monde. Comme elle les a traversées elle-même, elle connaît les étapes qui jalonnent ce parcours de libération et propose de nous accompagner pas à pas sur ce chemin. Son aide nous sera précieuse pour déjouer tous les pièges que nous tendra notre adversaire, car on ne se débarrasse pas aussi facilement d'une habitude vieille de plusieurs dizaines d'années. TDM : INTRODUCTION - PREMIERE PARTIE : GERER L'INCENDIE : Savoir et connaître ce que l'on quitte - Faire l'exégèse de la perception commune de nos addictions - Isoler puis réfuter des principes culturels vouant au grégarisme - Vous établir en votre bonne compagnie - Devenir gratuitement propriétaire de vos rêves et de vos désirs - Placer vos émotions réactionnelles en salle d'attente avant consultation diagnostique - Découvrir votre pertinence dans l'Unité Générale du monde - DEUXIEME PARTIE : ACCEDER A VOTRE VRAIE PERSONNE : Grâce au Conducteur Suprême, palper votre innocence incréée dans un actuel régénéré - Distinguer votre petite voix essentielle de sa nuée d'imitations habiles - Vous abandonner à votre Être Intime - L'Abstinence Réjouie 1 : la Finitude point de jonction absolu vers l'Infinitude - L'Abstinence Réjouie 2 : la pleine conscience de composer votre harmonie - Ressentir la bienheureuse nécessité d'être destructible - Oui-mais ; Non-parce que. - TROISIEME PARTIE : EXPERIENCES DU BONHEUR : Expérience 1 - Les lampadaires urbains - Expérience 2 - Une balance - Expérience 3 - Les lacs - Expérience 4 - Entrelacs - Expérience 5 - Buée - Expérience 6 - Deux pies - Expérience 7 - Montgolfières de cristal - Expérience 8 - Un cil d'étoile - Expérience 9 - Pagayer dans vos yeux - Expérience 10 - Le souper de Lune.
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Hier matin, à six heures trente, une dizaine de gendarmes, équipés de masques à gaz, ont forcé la porte d'une petite maison d'Aurillac (Cantal). A l'intérieur, un spectacle effrayant les attendait. Ils ont découvert avec horreur deux personnages hagards, Adrien Alban, 58 ans, et sa soeur Blandine, 59 ans, prostrés dans une pièce qui leur servait de chambre où ils veillaient le cadavre de leur frère, Ferdinand Alban, mort depuis deux ans au moins.
Inspirée par un fait divers dramatique survenu en 1983, Martine Roffinella offre ici un roman à vif où les noeuds psychologiques d'une fratrie mêlent honte, perte de repères, amour, inceste et enfermement. Entre réalité et thriller, l'âme humaine vacille sous la plume de l'écrivaine qui cisèle des personnages inoubliables dans un roman coup de poing. -
Sept histoires montmartroises obsessionnelles et caustiques. Sept variations autour de la folie ordinaire qui s'immisce dans les êtres comme une fuite d'eau dans la matière, tel un filet d'abord, puis dans le fracas des chutes : formidable spectacle ! Les Demoiselles Geunettes habitent votre rue, Sibylle Hahn est votre voisine de palier, vous travaillez tous les jours avec Martine Laissac. Vous avez croisé le regard de Anatole Gardefort. Juste Simandre vous rappelle un vieil oncle, Georgina Bonnieux pourrait bien être votre soeur, et Emma Saint-Galmier votre pire cauchemar.
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L'auteur d'Elle a toujours refusé de caresser son public dans le sens du poil.
Les nouvelles ici rassemblées (au nombre de dix) tirent le portrait d'un monde - le nôtre - qu'on aurait bien envie de gifler. Martine Roffinella le fait pour nous, et sans trop retenir sa main. Combien de fois n'avons-nous pas ragé face à l'heureuse tranquillité de la bêtise officielle, aux feintes indignations d'une moralité qui suit le cours des modes, au sentimentalisme béat dont l'époque si bien se repaît ? Une rage que trop souvent nous gardons pour nous, faute d'interlocuteurs avec qui la partager de confiance.
Et voici qu'une main secourable ose ici souffleter à notre place toutes ces joues, toutes ces fesses respectables, en s'en prenant avec une prédilection gourmande aux valeurs que notre drôle de société tient pour les plus sacrées : les bébés, les vieillards, la réussite, la mort et ses pompes, la " commisération "... Martine Roffinella crache joliment (c'est-à-dire méchamment) dans la soupe. Le regretté Topor, veut-on croire, aurait aimé celle petite soeur indigne qui ne respecte pas les mêmes dieux que ses voisins, et ne le leur envoie pas dire.
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« Quand on buvait on était plein d'amour On en avait à foison ça débordait des veines ça giclait de partout ça faisait des fontaines de je t'aime qu'on aurait pu dire à un mur Tout dépendait du dosage du degré d'imprégnation Si on voulait être bien amoureux considéré comme tel crédible en somme fallait savoir s'arrêter à temps avant la débandade le tangage oui.
Au début on savait après non. » Une femme de cinquante ans se penche sur son passé, sa vie amoureuse, son alcoolisme, ses échecs professionnels. Elle nous raconte ses luttes, ses espoirs pour sortir de la misère et de la solitude, pour ne pas devenir une « impersonne », c'est-à-dire « non pas un fantôme mais un organisme inhabité du point de vue du coeur. » Sans concession, sans apitoiement sur soi-même, ce récit nous dresse le portrait d'une femme dépossédée d'elle-même par l'alcool, qui ne peut même plus dire « je ». Aux prises avec ses propres démons, elle nous renvoie impitoyablement à ceux qui nous habitent nous-mêmes. Un texte d'une rare force et d'une grande qualité littéraire.
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La narratrice, « écrivain de seconde zone », entame une correspondance avec une critique littéraire de renom à l'aura déclinante, mais toujours en quête d'une petite cour appliquée à faire miroiter son ego.
Une relation classique dominée-dominante, mais qui s'exacerbe lorsque notre romancière ose se prétendre amoureuse de son égérie et harcèle de ses avances cette femme d'un autre monde qui lui ferme résolument les portes de son milieu et lui interdit l'accès à son intimité :
« Considérez que je n'existe plus, achetez un pistolet, des comprimés pour dormir, une corde, que sais-je, et suicidez-vous. Mettez fin à vos jours - cessez enfin de nuire. » C'est tout le contraire qui va se produire. Le moteur passionnel s'emballe et avec lui celui de l'écriture, tout d'un coup régénéré, et qui trouve là son plus précieux carburant : désirs extrêmes et émotions intenses.
Par de fréquents flash-back, la narratrice renoue avec les personnages de Elle, son premier roman, dans lequel la toute jeune fille qu'elle était cherchait déjà à conquérir une aînée admirée.
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« Très bien, ta cathédrale bougera, vacillera, sombrera puis montrera sa flèche, selon les humeurs du sol instable. Moi, je restaurerai sans cesse tes fondations, j'entretiendrai irrémédiablement ton culte. Immergée et visible, tu seras un lieu d'adoration. » Auteur Tardif de Quarante-Huit ans [AT48] connaît une folle passion pour Femme Éditrice de Cinquante-Huit ans [FE58], la directrice de la maison d'édition qui la publie. Entre ces deux femmes qui se séduisent, se défient, se brûlent, la liaison qui se noue est cruelle, tactique. Dans ce roman à deux voix, la soumission de l'une se heurte à l'indifférence sournoise de l'autre, au cours d'une relation d'autant plus exaltée qu'elle est platonique. Mais l'abandon de soi n'est jamais très éloigné de la rébellion...
Un texte d'une grande puissance, servi par une langue aussi cinglante et enflammée que son sujet.
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Derrière la porte grise, j'hésite à appuyer sur la sonnette. À cet endroit de la rue, le silence s'épaissit. J'ai ma sacoche d'écrivain. Mon dictionnaire. Mes feuilles blanches. Un Bes¬che¬relle pour la grammaire. Et si je repartais ? Coup d'oeil sur les immeubles d'en face. Du linge fripé flotte sur un tancarville titubant. Volets qui rouillent. Jouets fanés, jetés là comme des squelettes. Ça sent déjà la misère et le chômage longue durée.
Les caméras m'examinent, je le sais. Cet oeil de verre me confronte à un malaise détestable. Un mot surgit : coupable. L'idée me cloue au bitume. M'empêche de fuir. Des clefs tintent. Lucarne. Visage en carré derrière le grillage. Deux tours à l'envers. Barre transversale. « Bonjour. » L'homme est prévenu de mon arrivée. Je décline mon identité. « Ah oui, l'instituteur vous attend. » J'observe la cour, les gravillons, les murs. Un peu d'herbe s'évertue à verdir, par taches arrondies. Ça sent drôle. Quelque chose de mal lavé. Ou de vaguement faisandé. Encore une clef et voilà. J'entre en prison.
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- Que fais-tu avec ce fouet ? me demande Jacqueline en rentrant de son travail. - Rien. J'ai trouvé drôle de l'acheter. La dame de la boutique n'en revenait pas. - Mais il ne te servira à rien... Nous n'avons même pas de chien à la maison. - Pas encore, dis-je simplement. Celle qui dit " Je " ne tourne pas autour des mots . " J'ai longtemps accepté sur mon corps ce que je rêvais d'infliger aux autres. Des coups. Des punitions méritées. " Un fouet dans sa main va l'aider à inverser en elle le courant du désir, à vivre le sexe autrement que comme une humiliation consentie. Elle écume les quartiers chauds de Paris, puis les quartiers chics - où les dames du meilleur monde, surprises à l'heure du thé, cèdent sous la menace à ses caprices. Perversité, diront les âmes sages. Peut-être, mais c'est qu'aussi la vie - et le monde - ont été conçus par un Dieu pervers... même si nous prétendons l'inverse pour tenter de nous rassurer à bon compte. Une perversité en tout cas qui refuse le mensonge. Et qui ne va pas sans style. Depuis Marc Cholodenko, rares ont été ceux, ou celles, qui ont osé pareille mise à nu, et qui l'ont fait avec cette belle rage.
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En publiant en 1988 son premier roman, Elle, Martine Roffinella en avait surpris plus d'un, et peut-être choqué quelques autres : elle avait un ou deux lustres d'avance sur les moeurs et la sensibilité de l'époque, c'est tout.
Elle revient ici à la fiction après dix ans de silence, sans chercher à rien tempérer. Amoureuse du bel excès, ennemie déclarée de la tiédeur bienséante, elle persiste et signe.
Deux femmes s'aiment et partagent tout de l'amour, ou voudraient tout partager.
L'une décide de partir, raptée par ce qu'elle imagine être un bonheur plus simple, banalement planté dans l'épaisse réalité des choses. On lui offrait jusqu'ici de symboliser en silence, dans le huis clos de la passion, l'Amour majuscule.
On lui tend à présent ce cadeau imprévu : l'autorisation de sortir de soi.
Il arrive qu'un leurre en cache un autre...
L'abandonnée n'a de réponse à cela que celle des âmes excessives autant mourir. Elle mourra donc, à sa façon : en se dépouillant des oripeaux d'un désir prisonnier des miroirs, un désir qui la détournait elle aussi d'être ; en se lançant avec rage à la poursuite des mots qui diront cette mort - ou cette naissance, comme on voudra.
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Elle...
Tel était le seul nom de l'héroïne du premier roman de Martine Roffinella : une femme... soumise au désir dévorant d'une très jeune fille. C'est elle, ou son double, que l'on retrouve dans ces pages, désirée toujours par une plus jeune qu'elle - l'Autre - mais mûrie. Et indécise toujours à l'heure d'affirmer, en marge des liens visibles qui l'attachent à l'Homme, la singularité d'un amour qui n'ose se décliner au grand jour.
" Je voudrais être un homme, dit l'Autre, pour avoir une chance, une unique chance d'être aimée de vous. Je voudrais être un homme. Aujourd'hui, demain, toujours en vos draps. Et entrer en vous avec mon membre dur. Me retirer, m'enfoncer encore, vous posséder, vous convaincre, vous laminer. Empoigner vos cheveux, broyer votre corps. Passer, repasser, épuiser vos régions... Je voudrais être un homme et vous attacher pour l'éternité à mon ombre.
Alors c'est vous qui seriez réduite à mendier, à supplier : toute au désir d'être à moi. " L'auteur revient donc sur le lieu de son plus beau crime. " Quel privilège, écrit-elle, que de pouvoir sans cesse enfoncer la lame du couteau dans la même plaie. C'est comme gratter une croûte : il ne faut pas le faire, mais c'est si bon, et meilleur encore quand l'on sait que c'est interdit. " Elle n'écrit, on l'aura compris, que pour nous entraîner du côté de ce qu'il ne faut pas faire.
L'époque étant ce qu'elle est, on l'en remerciera deux fois plutôt qu'une.
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état d'un lieu désert
Martine Roffinella
- Sulliver
- Litteratures Actuelles
- 3 Février 2016
- 9782351221549
Alliant concision et intensité, ce court roman réunit et éclaire sous un même faisceau deux sujets de société : l'univers trouble des sites de rencontres et l'action trop méconnue des pervers narcissiques qui s'y épanouissent.
Candeur ou vanité, la quête de « l'Âme soeur » n'est peut-être pour la narratrice qu'un prétexte pour exposer aux regards de « La Foule » son meilleur « Profil ». Mais dans cette moderne jungle d'images et de paroles, le coeur tendre offert en pâture aux convoitises trouvera toujours le carnassier le mieux à même de le dépecer. Saura-t-on s'extraire de l'emprise et recoller les morceaux ?
De la passion à la solitude, il n'y a souvent qu'un pas. Ces deux états ici se chevauchent puis finissent par se confondre en ce « lieu désert » qui se révèle douloureusement derrière le fourmillement de La Toile.
La plus intransigeante introspection s'allie aux observations les plus clairvoyantes - et souvent les plus décapantes - sur l'instabilité de nos fondations intellectuelles et affectives.
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Martine Roffinella pose ici ses mots pour nous livrer une rencontre inhabituelle avec Jésus.
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Un contemporain inclassable, halluciné, jouissif, par une grande plume au vocabulaire précis. Martine Roffinella nous livre un roman complètement déjanté, en mode crescendo, rédigé avec la précision chirurgicale d'un esprit malin. Gwendoline, grande fumeuse, tombe sous le coup de la Loi Evin, la loi "anti-fumeurs". "Le Temps fait ce qu'il veut et les hommes n'en sont que le jouet" nous dit l'auteure.
Pour mieux nous interroger : Que se passerait-il si soudain vous, lecteur, vous viviez dans un temps décalé par rapport au reste de l'humanité ? Que feriez-vous de ce temps d'avance, qui n'est tangible qu'à vous seul ? Comment utiliseriez-vous ce "pouvoir" sur vos contemporains ? Un roman à première vue un peu fou, qui s'aborde selon le degré de lecture que chacun souhaite.
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Quel est cet Amour dont parle si souvent Jésus et qui nous est pourtant si mystérieux - que l'on soit, ou non, croyant ? Qu'a-t-il de si singulier que n'ont pas nos amours terrestres ? D'ailleurs, est-il même possible ? Et quelles en sont les conséquences ? A cinquante ans passés, Martine Roffinella choisit d'arrêter de boire et de fumer. Elle a conjointement entamé une quête spirituelle, qui a commencé par l'étude de la Bible.
C'est le début d'une extraordinaire histoire de passion, de communion et d'exaltation, qu'elle nous livre aujourd'hui dans cet essai. Où l'on saisira ce que veut dire, véritablement, l'"Amour" du Christ : un amour qui n'est pas seulement générosité, ou don, mais qui se révèle sans objet autre que lui-même. Il est tout ; il englobe tout. Une idée folle, insensée, qui a eu besoin de symboles pour que nous en comprenions toute la portée - ainsi de l'Eucharistie : manger le corps de Jésus, c'est tenter de s'incarner Amour.
Une lecture très personnelle de la Bible qui prend la forme d'une réflexion bouleversante dont on ne ressort pas indemne - quel que soit notre rapport à la foi.