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Mikel Dufrenne
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L' a priori se définit comme ce qui est antérieur à l'expérience. Nous n'avons pas d'expérience de l' a priori ; il n'est pas donné. Cependant, il n'est pas sans lien avec l'expérience. Il est son fondement. Rendre possible l'expérience, c'est lui conférer un sens, la possibilité de valoir pour un sujet. Si l' a priori est fondement de l'expérience, qu'est-ce qui le fonde en retour ? Ne doit-on pas aller jusqu'à dire que l' a priori , principe de l'expérience, a aussi son principe dans l'expérience en ce qu'il est donné en elle ? C'est à cette question cruciale que Mikel Dufrenne répond dans ce livre.
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Mon Analyse avec Freud
Abram Kardiner, Andrée Lyotard-May, Mikel Dufrenne
- Les Belles Lettres
- 23 Janvier 2013
- 9782251200316
L'intérêt historique de ce texte est manifeste en ce qu'il cerne un moment important du mouvement psychanalytique. Mais le compte-rendu de cette analyse constitue surtout un document clinique exceptionnel: le récit de cet homme, qui, à l'apogée de sa célébrité, "n'est pas encore sûr de ne pas finir comme un clochard", est un des rares textes passionnants sur l'angoisse d'abandon et sans doute le souhait d'échec dans l'hystérie masculine.
C'est enfin une mise au point quant à la technique freudienne et ce qu'il en est du désir de l'analyste dans la dialectique de la cure: Freud parle en filigrane de son propre désir et on ne peut qu'être frappé de la différence de son attitude avec ce qu'il est convenu d'appeler la "bienveillante neutralité" du psychanalyste. On considérera sans doute sous un angle différent ses écrits techniques après avoir lu le témoignage de Kardiner.
"Témoignage irremplaçable, et d'autant plus précieux qu'il est apporté par un homme lucide, modeste, capable d'humour, et qui est en droit d'intituler le dernier chapitre de son livre : Cinquante-cinq ans avec la psychanalyse." Mikel Dufrenne. -
Phénoménologie de l'expérience esthétique ; l'objet esthétique ; la perception esthétique (2e édition)
Mikel Dufrenne
- PUF
- Epimethee
- 10 Avril 2011
- 9782130588795
Parue en 1953, la Phénoménologie de l'expérience esthétique applique pour la première fois à l'esthétique l'appareil conceptuel de la phénoménologie. Elle élabore une analyse de l'oeuvre d'art et, plus largement, de l'objet esthétique, si divers et changeants qu'en soient les traits singuliers. Elle s'attache à décrire l'expérience esthétique vécue, ce moyen privilégié que nous avons d'éprouver notre présence au sensible. Elle célèbre cette forme heureuse du sentir, ce haut moment de la perception où se révèle, à la limite du pensable, la connivence originaire de l'homme et du monde.
Mikel Dufrenne a poursuivi une carrière universitaire qui s'est achevée à l'Université de Paris X. Il a fondé et longtemps dirigé la Collection d'esthétique. Il est codirecteur, avec Olivier Revault d'Allonnes, de la Revue d'esthétique.
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Karl Jaspers et la philosophie de l'existence
Mikel Dufrenne, Paul Ricoeur
- Le Seuil
- La Couleur Des Idées
- 8 Septembre 2000
- 9782020345293
" Une philosophie de l'existence comme celle de Karl Jaspers n'est pas seulement l'itinéraire d'une conscience individuelle ; elle fait appel à d'autres consciences individuelles et tente à l'extrême de communiquer avec elles, à la faveur d'un langage commun.
Mais en retour, si le langage est commun, la pensée qu'il véhicule ne peut être chaque fois qu'individuelle. Je pense, tu penses, et nul ne peut produire à ma place ce courage et cette docilité par quoi la pensée est toujours l'action intérieure d'un individu. Seuls les mots, l'appareil des concepts, la carcasse des arguments, sont entre les consciences, couchés les livres, radicalement anonymes, et attendant d'être vivifiés par une expérience unique comme celle de leur auteur et naissant en liaison avec celle-ci.
On n'entre donc point en curieux dans une telle pensée, mais par une sympathie active qui n'est d'abord qu'un risque gratuit, mais qui peut devenir un dialogue fécond, même - et surtout - si le dialogue doit être ce combat amoureux qui figure, selon Jaspers lui-même, la forme la plus haute de la communication des consciences. " M. D. et P. R. Depuis que cet essai a été écrit (1947), Jaspers n'a cessé de croître au " firmament des philosophes " du XXe siècle, non seulement à cause de la valeur de sa réflexion philosophique, mais aussi en raison de son intégrité morale.
Comme le disent les deux auteurs tout à la fin de ce livre, " il n'est pas indifférent que Jaspers n'ait rien eu à renier de lui-même, et que nous puissions saluer la continuité d'une pensée et d'un destin qui au fond de l'abîme restent égaux à eux-mêmes ".
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Ainsi c'est toujours avec le corps que je pense, ou mieux, comme corps. [...] Mais il s'agit ici de penser la présence à soi de la conscience. [...] Pour être présent à soi, il faut en quelque sorte être deux, voix et oreille.Car le corps est conscience, et il n'y a pasà faire de la conscience une instance séparée [...][...] Une réflexion sur la subjectivité ne peut donc faire l'économie de l'entendre.Il faut relire Dufrenne et esquisser ce lieu qu'il espérait dans sa postface à Pour l'Homme (1968), où chaque homme prend une part active à la poésie afin d'accéder à la vie politique comme action : le poétique en tant qu'action utopique a des effets politiques, en travaillant à même la matière, il fait s'ouvrir le réel -à explorer-, il féconde la pensée comme engagement de l'homme au monde. Si l'utopie forme du sens, son essence est le lieu de l'invention, de la transformation, de la créativité - elle fait vie.
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L' Inventaire des a priori : Recherche de l'originaire
Mikel Dufrenne
- Pu De Caen
- 14 Octobre 2021
- 9782381851525
Dans L'inventaire des a priori, publié initialement en 1981 et aujourd'hui réédité par les Presses universitaires de Caen, Dufrenne expose sa conception bifide de l'a priori, à la fois subjectif et objectif, et l'ancre dans une philosophie de la Nature. L'enquête sur l'a priori devient ainsi une recherche de l'«originaire» antérieur à la distinction entre le sujet et l'objet. Dufrenne distingue les différentes régions du champ a priorique, et se risque à proposer une liste des a priori. Le sentiment et l'expérience esthétique en sont les voies d'accès privilégiées. Ils permettent d'entrevoir un originaire brut, foyer de tous les possibles artistiques et politiques. L'introduction de Maud Pouradier à cette réédition resitue L'inventaire des a priori dans l'oeuvre de son auteur, et souligne l'intérêt de relire Mikel Dufrenne dans le contexte d'une métaphysique contemporaine rejetant l'interrogation transcendantale et la philosophie du sujet au nom du réalisme.
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Les tomes 1 et 2 qui rassemblent une trentaine d'articles - le premier, réédition d'un livre qui avait inauguré la Collection d'Esthétique en 1967 - sont l'oeuvre d'un philosophe qui a découvert dans l'esthétique une voie privilégiée vers une philosophie de la nature. Mikel Dufrenne y explore des thèmes qui hantent la réflexion contemporaine sur l'art : l'art comme [non-]langage, l'oeuvre comme objet ou évènement, l'écriture et le style, le jeu, la perception sauvage, le retour vers l'originaire. Chemin faisant, il rencontre les appareils conceptuels en vogue : structuralisme, sémiologie, psychanalyse, marxisme ; il en use, mais avec réserve, sans se laisser séduire ou terroriser ; et c'est en solitaire qu'il poursuit sa route, sans moyens, sans pouvoir. Mais il ne s'y sent pas seul : une esthétique non dogmatique débouche sur le politique, et il veut être l'écho de tous ceux qui en appellent à un art autre, libéré et libérateur, joyeux, et qui rêvent que la pratique de cet art contribue à faire la vie autre dans un monde autre. Mikel Dufrenne n'est pas un philosophe triste. Si vous préférez Thanatos à Eros, ne le lisez pas !
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Esthétique et philosophie Tome III
Mikel Dufrenne, Marc Jimenez
- Klincksieck
- 8 Janvier 1991
- 9782865630080
Un troisième tome vient s'ajouter aux deux précédents volumes d'Esthétique et philosophie. Mikel Dufrenne y poursuit l'exploration de ce continent multicolore que peuplent les objets esthétiques. Toujours avec la même curiosité, la même liberté. Il n'ignore pas les exigences de la raison, les efforts des sciences, les conquêtes du savoir. Mais il se défie de ce qui fait autorité, et qui ne bénéficie parfois d'autre consécration que de la mode. Il ne cherche la profondeur que dans ce qui ressortit à l'originaire, et non de ce qui se drape d'obscurité. Il ne croit pas non plus aux vertus de l'ennui. Il en appelle au plaisir qui reste pour lui la caution de l'expérience esthétique. Il aura gagné si la réflexion qu'il tente sur cette expérience éveille elle-même quelque plaisir.
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Les tomes 1 et 2 qui rassemblent une trentaine d'articles - le premier, réédition d'un livre qui avait inauguré la Collection d'Esthétique en 1967 - sont l'oeuvre d'un philosophe qui a découvert dans l'esthétique une voie privilégiée vers une philosophie de la nature. Mikel Dufrenne y explore des thèmes qui hantent la réflexion contemporaine sur l'art : l'art comme [non-]langage, l'oeuvre comme objet ou évènement, l'écriture et le style, le jeu, la perception sauvage, le retour vers l'originaire. Chemin faisant, il rencontre les appareils conceptuels en vogue : structuralisme, sémiologie, psychanalyse, marxisme ; il en use, mais avec réserve, sans se laisser séduire ou terroriser ; et c'est en solitaire qu'il poursuit sa route, sans moyens, sans pouvoir. Mais il ne s'y sent pas seul : une esthétique non dogmatique débouche sur le politique, et il veut être l'écho de tous ceux qui en appellent à un art autre, libéré et libérateur, joyeux, et qui rêvent que la pratique de cet art contribue à faire la vie autre dans un monde autre. Mikel Dufrenne n'est pas un philosophe triste. Si vous préférez Thanatos à Eros, ne le lisez pas !
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Pour l'homme, initialement publié en 1968, marque un moment important dans l'oeuvre de Mikel Dufrenne (1910-1995). Reconnu jusqu'alors comme un des grands représentants de l'esthétique française, le philosophe ouvre avec cet « essai » un nouveau sillon, dans lequel s'inscriront ensuite Art et politique (1974) et Subversion, perversion (1977). Il s'agit pour lui de se tourner vers ses contemporains et de s'expliquer avec eux, de prendre acte de l'avènement du concept de structure dans les sciences humaines et la philosophie, et de contester que cet avènement doive s'accompagner de l'effacement de la figure de l'homme, comme si la mort de l'homme devait succéder à celle de Dieu. Pour l'homme ne représente pas pour autant la défense d'un humanisme bêlant, car Dufrenne entend témoigner de l'appartenance de l'homme à la Nature. Il propose, selon ses propres termes, « les éléments d'une philosophie qui joigne au souci de l'être le souci de l'homme ».