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Paul Ricoeur
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Philosophie, éthique et politique ; entretiens et dialogues
Paul Ricoeur
- SEUIL
- La Couleur Des Idees
- 20 Avril 2017
- 9782021353327
On retrouve dans ces entretiens, réalisés entre 1981 et 2003, les grands thèmes ricoeuriens : « l'homme capable », la justice et ses conflits, l'action éthique et politique dans la Cité humaine, le sens de la guerre, la force du compromis, la question du mal, les nouvelles questions politiques et morales (l'écologie, la bioéthique). Une curiosité : l'entretien entre Paul Ricoeur et Michel Rocard quand il était Premier ministre. Il s'agit de questions toujours actuelles, qui se posent et se reposent en permanence dans nos démocraties mal portantes. La méthode fait ici partie du contenu : presque toujours sont noués un contexte politique (la fin des idéologies et la séduction des solutions purement techniques), la mise en avant d'institutions (qui inscrivent les questions dans la durée), l'imagination ou l'utopie d'un avenir meilleur. Comme le dit Michaël Foessel, Paul Ricoeur, éducateur politique, ne cesse de rappeler à tous « la pression constante que la morale de conviction exerce sur la morale de responsabilité ». En ce temps de basses eaux démocratiques et d'expansion des populismes, ce rappel des principes de l'action politique et de leurs raisons n'est pas seulement utile : il est absolument nécessaire.
Paul Ricoeur (1913-2005) est une des grandes figures de la philosophie française contemporaine.
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Trois visées philosophiques traversent cette suite d'études. Selon la première, est cherché pour le soi un statut qui échappe aux alternances d'exaltation et de déchéance qui affectent les philosophies du sujet en première personne : dire soi n'est pas dire je. Tenu pour le réfléchi de toutes les personnes grammaticales - comme dans l'expression : le souci de soi -, le soi requiert le détour d'analyses qui amènent à articuler diversement la question qui ? Qui est le locuteur de discours ? Qui est l'agent ou le patient de l'action ? Qui est le personnage du récit ? A qui est imputée l'action placée sous les prédicats du bon ou de l'obligatoire ?
Deuxième visée : l'identité que suggère le terme «même» est à décomposer entre deux significations majeures : l'identité-idem de choses qui persistent inchangées à travers le temps, et l'identité-ipse de celui qui ne se maintient qu'à la manière d'une promesse tenue.
Enfin, c'est l'antique dialectique du Même et de l'Autre qui doit être renouvelée si l'autre que soi-même se dit de multiples façons ; le «comme» de l'expression «soi-même comme un autre» peut dès lors signifier un lien plus étroit que toute comparaison : soi-même en tant qu'autre.
P. R.
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L'imagination : Cours à l'université de Chicago (1975)
Paul Ricoeur
- SEUIL
- Bibliotheque Ricoeur
- 15 Mars 2024
- 9782021515404
En 1975, Paul Ricoeur donne en anglais à l'Université de Chicago ce grand cours sur l'imagination resté inédit. En dix-neuf leçons, il relit l'histoire de la philosophie occidentale autour d'une opposition essentielle : d'une part, l'imagination reproductrice (picture, traduit ici par « tableau »), que la tradition a souvent critiquée comme illusoire et trompeuse, d'autre part, l'imagination productrice (fiction), qu'elle a souvent ignorée. Or c'est bien cette fonction créatrice de la fiction, dans sa capacité à inventer et à découvrir de nouvelles dimensions de la réalité, qui intéresse Ricoeur. S'appuyant sur la peinture, la poésie ou le processus de la découverte scientifique, il propose in fine une véritable théorie de la fiction, en montrant comment celle-ci imprègne la pensée même et constitue le coeur de l'agir humain.
Avec L'Idéologie et l'Utopie (traduit au Seuil en1997), l'autre série de leçons donnée à Chicago en 1975, ce cours représente la réflexion la plus développée que Ricoeur nous ait livrée sur la question de l'imagination, qui n'a cessé de préoccuper son oeuvre, que ce soit dans son approche de la créativité langagière (La Métaphore vive, paru la même année), de la figuration du temps (Temps et Récit) ou de l'identité narrative (Soi-même comme un autre). Paradoxalement, Ricoeur n'a pourtant écrit aucun ouvrage qui soit explicitement consacré à ce sujet, comme s'il avait voulu faire de la question centrale de l'imagination une question toujours ouverte et en travail. C'est dire si L'Imagination, accompagné ici d'un appareil critique complet, est une pièce maîtresse de son oeuvre. -
«L'ouvrage comporte trois parties nettement délimitées par leur thème et leur méthode. La première, consacrée à la mémoire et aux phénomènes mnémoniques, est placée sous l'égide de la phénoménologie au sens husserlien du terme. La deuxième, dédiée à l'histoire, relève d'une épistémologie des sciences historiques. La troisième, culminant dans une méditation sur l'oubli, s'encadre dans une herméneutique de la condition historique des humains que nous sommes.Mais ces trois parties ne font pas trois livres. Bien que les trois mâts portent des voilures enchevêtrées mais distinctes, ils appartiennent à la même embarcation destinée à une seule et unique navigation. Une problématique commune court en effet à travers la phénoménologie de la mémoire, l'épistémologie de l'histoire, l'herméneutique de la condition historique : celle de la représentation du passé.Je reste troublé par l'inquiétant spectacle que donne le trop de mémoire ici, le trop d'oubli ailleurs, pour ne rien dire de l'influence des commémorations et des abus de mémoire - et d'oubli. L'idée d'une politique de la juste mémoire est à cet égard un de mes thèmes civiques avoués.»Paul Ricoeur
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Vivant jusqu'à la mort ; fragments
Paul Ricoeur
- SEUIL
- La Couleur Des Idees
- 1 Mars 2007
- 9782020925983
dans cette très belle méditation, un philosophe se débat avec l'espérance de survivre, tout en se trouvant dans l'impossibilité intellectuelle et spirituelle d'acquiescer à toute vision naïve d'un autre monde qui serait le monde en double, ou la copie, de ce monde-ci.
il faut faire le deuil de toute image, de toute représentation.
c'est en 1996 que paul ricoeur, âgé de 83 ans, pose la question: "que puis-je dire de ma mortoe" comment "faire le deuil d'un vouloir-exister après la mort " ? cette longue réflexion sur le mourir, sur le moribond et son rapport à la mort, également sur l'après-vie (la résurrection), passe par deux médiations: des textes de survivants des camps (semprun, levi) et une confrontation avec un livre du grand exégète xavier léon-dufour sur la résurrection.
la seconde partie du livre est faire de textes écrits en 2004 et 2005, que le philosophe a lui-même appelés "fragments " (sur le " temps de 1oeuvre " et le temps de la vie", sur le hasard d'être né chrétien, sur l'imputation d'être un philosophe chrétien, sur la controverse, sur derrida, sur le notre père...).
textes courts, rédigés parfois d'une main tremblante, alors qu'il est déjà très fatigué. le dernier, de pâques 2005, a été écrit un mois avant sa mort.
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Temps et récit Tome 3 ; le temps raconté
Paul Ricoeur
- SEUIL
- L'ordre Philosophique
- 1 Novembre 1985
- 9782020089814
Temps et récit III remet en scène les trois protagonistes de Temps et récit I et II : l'historiographie, la théorie littéraire du récit de fiction et la phénoménologie du temps. Mais le débat se déplace cette fois du travail de configuration temporelle interne au récit, au pouvoir qu'a celui-ci de refigurer, autrement dit d'éclairer et de transformer, l'expérience quotidienne du temps.L'hypothèse mise à l'épreuve par la première section de ce livre est que la phénoménologie, en s'élargissant et s'approfondissant, de saint Augustin à Heidegger, aboutit, en regard de la cosmologie, à une incontournable Aporétique du temps.La seconde section montre comment, à ces impasses de la pensée, la Poétique du récit peut répondre, et qu'elle y parvient plus précisément avec les ressources conjointes - entrecroisées - de l'histoire et de la fiction. Une réponse qui ne saurait résoudre les paradoxes soulevés par la spéculation philosophique, mais leur donne la réplique d'une création réglée, parente de celle naguère explorée dans la Métaphore vive.Un retour critique sur le chemin parcouru dans les trois volumes explore alors les limites que rencontre la fonction narrative dans son ambition à se mesurer aux apories que la phénoménologie du temps découvre et suscite : que le temps soit notre condition même marque une butée devant laquelle toute analyse s'interrompt.
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Est-il possible de comprendre l'histoire révolue et aussi de vivre - et, pour une part, de faire - l'histoire en cours, sans céder à l'esprit de système des " philosophes de l'histoire ", ni de se livrer à l'irrationalité de la violence ou de l'absurde ? Quelle est alors la vérité du métier d'historien ? Et comment participer en vérité à la tâche de notre temps ? Tous les écrits de ce recueil débouchent sur ce carrefour d'interrogations.
Ceux de la première partie, plus théoriques, sont inspirés par le métier d'historien de la philosophie, que pratique l'auteur. Dans la seconde partie, c'est à travers les thèmes de civilisation et de culture (le travail, la violence, la parole, l'angoisse, etc...) que l'on s'interroge sur les chemins d'une unité qui ne soit pas une synthèse prématurée.
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Au long de ces huit études qui s'appuient aussi bien sur la littérature anglo-saxonne que sur les travaux européens, une progression est suivie qui va du mot à la phrase, puis au discours.
La rhétorique, d'Aristote à Fontanier (mais aussi aux structuralistes), prend le mot pour unité de référence. En ce sens, la métaphore n'est que déplacement et extension du sens des mots; son explication relève d'une théorie de la substitution. Le point de vue sémantique en diffère dès lors que la métaphore est replacée dans le cadre de la phrase elle n'est plus alors une dénomination déviante mais une prédication impertinente.
Émile Benveniste est ici l'auteur qui permet à l'analyse de franchir un pas décisif, avec l'opposition entre une sémiotique pour laquelle le mot n'est qu'un signe dans le code lexical, et une sémantique où la phrase est le porteur de la signification complète minimale. En passant de la phrase au discours proprement dit (poème, essai, philosophie), on quitte enfin le niveau sémantique pour le niveau herméneutique.
Ici, ce qui est en question n'est plus la forme de la métaphore (comme pour la rhétorique), ni son sens (comme pour la sémantique), mais sa référence : référence double, en l'occurrence. La métaphore, en dernier ressort, est pouvoir de redécrire la réalité. Propos qui entraîne la nécessité de bien mettre en place la pluralité des modes de discours, et la spécificité du discours philosophique.
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Ce livre s'inscrit dans le prolongement direct du précédent, La Mémoire, l'histoire, l'oubli, dont il explore l'une des pistes laissées ouvertes : celle de la reconnaissance.
Ce thème, il le parcourt dans ses diverses acceptions, en partant pour cela de ses divers répertoriés par les dictionnaires : la reconnaissance comme processus d'identification (je reconnais cette table) ; se reconnaître soi-même (je me reconnais le même qu'hier ou qu'il y a vingt ans même si j'ai changé) ; la reconnaissance mutuelle (je vous reconnais dans votre différence, et même, je vous suis reconnaissant).
Paul Ricoeur fait le pari que cette diversité lexicale n'empêche pas la constitution d'une philosophie unifiée de la reconnaissance, philosophie qui fait jusqu'ici complètement défaut et que Ricoeur est le premier à tenter. -
Le conflit des interprétations ; essais d'herméneutique
Paul Ricoeur
- SEUIL
- 1 Novembre 1969
- 9782020027359
" le symbole donne à penser " : sur cette formule se fermait, en 1961, la symbolique du mal.
Les essais d'herméneutique ici rassemblés, bien qu'éparpillés sur dix années et composés selon la circonstance, couvrent par une sorte de " tuilage " l'espace de conflits ainsi dessiné.
Un premier foyer conflictuel est atteint au coeur des discussions contemporaines sur le " structuralisme " et la " mort du sujet ". le problème du double sens mène au carrefour d'une sémiologie appuyée sur la linguistique structurale, et d'une sémantique attachée, elle, à une théorie de la phrase ou instance de discours.
A ce point, se trouve rejoint le débat sur la psychanalyse, sur " l'archéologie " et la téléologie " du sujet, ouvert dans l'essai sur freud (1965). ici comme là, la philosophie de la réflexion doit être remise en chantier, allongé le détour par les structures, le sens objectif, le monde anonyme de la culture, incorporer le moment abstrait et impersonnel de la langue, à l'acte de parole et à sa puissance réflexive.
L'instrument ainsi forgé est alors mis à l'épreuve de quelques symboles fondamentaux, initialement rattaché au cycle de la culpabilité : accusation, punition, figure du père. et en assumant dans leur lecture le double conflit entre foi et athéisme, entre foi et religion, la pensée herméneutique peut redonner vie à la philosophie de la religion, telle que kant puis hegel l'avaient fondé.
Ainsi, jusque dans la méditation la plus personnelle, traversée par les tensions les plus vives de la pensée de ce temps, le philosophe ne renonce pas à son rôle : celui d'une réflexion qui maintient à distance égale la réconciliation souveraine et le déchirement sans médiation.
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La cause est en général entendue : c'est " amour ou justice ", mais non pas " amour et justice ".
Dans le langage courant, et même à un niveau de réflexion plus élevé, a fortiori quand les deux concepts sont présentés en conflit, il n'y a pas, il ne peut pas y avoir de ponts entre la pratique individuelle de l'amour du prochain et la pratique collective de la justice qui établit l'égalité et l'équité. qu'on favorise l'une ou l'autre, l'insistance va à la disproportion entre amour et justice. toute la réflexion de paul ricoeur tend à démontrer la proportion, les liens, la dialectique très profonde, la tension vivante et féconde entre amour et justice qui se fait jour au moment de l'action, que l'un et l'autre revendiquent.
Tous deux sont pris clans une économie du don qui déborde de toute part l'éthique dont ils se veulent les figures et dont ils se sentent responsables. une logique de la surabondance vient toujours mettre au défi, sans jamais la rendre moins nécessaire, une logique de l'équivalence. publiée d'abord en allemagne, en édition bilingue, cette réflexion est inédite en français. elle est complétée par deux articles du fonds ricoeur sur des thèmes proches.
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De l'interprétation ; essai sur Freud
Paul Ricoeur
- SEUIL
- L'ordre Philosophique
- 1 Mai 1965
- 9782020027281
EssaisPeut-on écrire sur Freud sans être ni analyste ni analysé ? Non, s'il s'agit d'un essai sur la psychanalyse comme pratique vivante ; oui, s'il s'agit d'un essai sur l'oeuvre de Freud comme document écrit, auquel la mort de son auteur a mis un point final : une interprétation d'ensemble de notre culture, qui a changé la compréhension que les hommes ont d'eux-mêmes et de leur vie.Or, cette interprétation, précisément, est tombée dans le domaine public, tombée jusqu'au bavardage. Il appartient dès lors au philosophe de la justifier, c'est-à-dire d'en déterminer le sens, la légitimité et les limites.Comme le montre Paul Ricoeur, seule une méditation sur le langage peut fournir une structure d'accueil à l'exégèse freudienne de nos rêves, de nos mythes et de nos symboles. Et cette exégèse, en s'articulant elle-même à une réflexion «archéologique» sur le sujet, fait en retour éclater la philosophie du sujet, dans ses expressions naïves et prématurées.Le présent ouvrage ne se borne donc pas aux débats d'un philosophe avec Freud ; il libère l'horizon d'une recherche : la lecture de Freud devient l'instrument d'une ascèse du «je», délogé des illusions de la conscience immédiate.
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écrits et conférences Tome 5 ; la religion pour penser
Paul Ricoeur
- SEUIL
- La Couleur Des Idees
- 15 Avril 2021
- 9782021477092
Pour Paul Ricoeur, l'autonomie philosophique n'est possible qu'à partir d'une «?reprise?» de ce qui n'est pas philosophie. Non philosophique par excellence, la religion a ainsi constitué pour lui un foyer de langages et de convictions qui lui a donné à penser pendant près d'un demi-siècle. De 1953 à 2003, les douze écrits et conférences présentés et annotés dans ce volume attestent la cohérence, la richesse et la variété de son approche laïque et philosophique de la religion. Du problème du mal à celui de la nature poétique du langage religieux en passant par l'évaluation de la justesse - ou non - des critiques (freudienne, marxienne...) de la religion, du rapport entre expérience et langage dans le discours religieux à des études spécifiques d'herméneutique biblique en passant par des réflexions sur le sacrifice, la dette et le don, Ricoeur s'appuie sur la religion pour penser, tout en ne cessant de penser la religion pour elle-même.
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Le mal: un défi à la philosophie et à la théologie
Paul Ricoeur
- Labor et Fides
- 2 Décembre 2004
- 9782830911442
d'oú vient le mal ? d'oú vient que nous fassions le mal ? chez paul ricoeur, méditer le mal, c'est dire une faille.
car la liberté de l'homme est sommée à exister devant le mal. ce petit texte, issu d'une conférence donnée à lausanne en 1985, compte dans l'immense oeuvre de ce philosophe qui ne se dit pas théologien, mais dont la pensée fait volontiers quelques cousinages avec certains aspects du protestantisme. un homme qui a pensé la vulnérabilité au mal moral avec une profondeur et une délicatesse exemplaires.
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Parallèlement à ses ouvrages de philosophie fondamentale, dont Soi-même comme un autre représente actuellement la dernière étape, Paul Ricoeur n'a cessé de publier des articles dans des revues, mais aussi des préfaces dont les vertus pédagogiques n'enlèvent rien à l'acuité de la pensée. Lectures 1 inaugure une série de trois volumes destinés à reprendre ces textes jusqu'alors dispersés. Chacun d'entre eux portera sur un domaine privilégié par l'oeuvre de Paul Ricoeur : le pouvoir et le politique (Lectures 1), le récit et la poétique (Lectures 2), la question du mal et les rapports philosophie/théologie (Lectures 3).Dans Lectures 1 le lecteur retrouve les figures philosophiques qui ont accompagné la pensée politique de Paul Ricoeur depuis l'après-guerre : Karl Jaspers, Hannah Arendt, Eric Weil et Jan Patocka. A côté d'analyses centrées sur le «paradoxe politique» et le mal totalitaire, l'auteur d'Histoire et Vérité discute également les réflexions portant sur la justice sociale au sein des démocraties, ce qui lui donne l'occasion de débattre avec John Rawls.L'auteur d'articles, qui ne s'est pas contenté de discuter avec d'autres auteurs, se heurte aux interrogations dont le citoyen du XXe siècle a la hantise, à commencer par celle de l'intolérance et de l'intolérable. De même il s'est obligé à «penser l'événement», ce dont témoignent des pages sur la Chine, Israël, mais aussi des propositions pour l'Université. Ce premier recueil permet ainsi de prendre la mesure d'une philosophie profondément politique, d'une pensée soucieuse de la Cité.
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à l'école de la phénoménologie
Paul Ricoeur
- Vrin
- Bibliotheque D'histoire De La Philosophie
- 4 Mai 2004
- 9782711616749
Le lecteur trouvera ici rassemblés quelques textes qui appartiennent aux années d'apprentissage de leur auteur. La plupart sont consacrés exclusivement à celui qui fut un de ses peu nombreux éducateurs à la pensée : Edmund Husserl. Ils justifient pleinement le titre donné à la collection d'articles : A l'école de la phénoménologie, étant entendu que le titre de phénoménologie s'identifie ici au nom de son second fondateur, après Hegel. Si l'introduction aux Idées directrices, tome I, ainsi que le commentaire accompagnant la traduction de 1950, ne figurent pas dans ce recueil, les Idées directrices, tome II, et surtout les Méditations Cartésiennes, sans oublier la Krisis, sont largement commentées. On a joint deux ou trois essais dans lesquels l'auteur se livre à quelques exercices de caractère plus personnel. Mais ils ont tous été composés à l'école de la phénoménologie husserlienne.
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Écrits et conférences Tome 4 ; politique, économie et société
Paul Ricoeur
- SEUIL
- La Couleur Des Idees
- 14 Mars 2019
- 9782021419429
De Ricoeur on évoque souvent la pensée herméneutique et éthique. La réflexion politique est pourtant loin d'être absente. Elle constitue au contraire une préoccupation permanente, mais traverse des écrits demeurés dispersés jusqu'ici. Les principaux, souvent méconnus, sont réunis dans cet ouvrage, qui en sélectionne dix-sept, allant de 1958 à 2003.
Comme toujours chez Ricoeur, ces textes répondent à des demandes qui s'enracinent dans l'actualité. Pourtant, son effort philosophique leur donne valeur universelle et durable. Ricoeur insiste ainsi sur le paradoxe politique d'une tension continuelle entre « raison » et violence, et sur des préoccupations contemporaines, qu'il s'agisse du « mal » et de la responsabilité morale en politique, de l'autorité et de la conviction dans la vie démocratique, ou de la tolérance, de la condition de l'étranger, de l'identité et des enjeux de l'élaboration, difficile, d'un ethos européen.
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Parallèlement à ses ouvrages de philosophie fondamentale dont Soi-même comme un autre représente la dernière étape, Paul Ricoeur n'a cessé de publier des articles dans des revues, mais aussi des préfaces dont la vertu pédagogique n'enlève rien à l'acuité
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Dialogue sur l'histoire et l'imaginaire social
Paul Ricoeur, Cornelius Castoriadis
- EHESS
- Audiographie
- 1 Avril 2016
- 9782713224959
Paul Ricoeur invite en 1985 Cornélius Castoriadis dans l'émission « Le bon plaisir de Paul Ricoeur » (France Culture), pour s'entretenir avec lui du rôle de l'imaginaire social dans les transformations historiques. Deux styles, deux voix qui tantôt se rencontrent, tantôt se séparent à propos du sens de l'innovation historique et de la portée des ruptures historiques.
Notice :
Tout semble opposer Castoriadis et Ricoeur : deux tempéraments, deux styles, deux philosophies. Et c'est l'un des intérêts de ce dialogue entre les deux philosophes dans lequel la parole incisive de l'un n'a rien à envier à celle de l'autre. L'unité de l'entretien repose sur une interrogation : est-il possible de créer du nouveau historiquement ? L'enjeu de la controverse porte moins sur les conditions de possibilité de la science historique que sur les conditions de possibilité de l'agir humain dans des circonstances historiques données. Il revient à Castoriadis, dans ce jeu de rôles et de joutes verbales, de défendre de manière implacable la thèse de la création historique.
Cette thèse est tout simplement inacceptable pour Ricoeur, qui s'inscrit dans une dialectique entre innovation et sédimentation. Par-delà cette divergence, il y a une analyse que partagent Ricoeur et Castoriadis : le refus de réduire et d'indexer le politique sur l'économique.
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Il n'est pas exagéré de dire que Paul Ricoeur a débuté sa carrière philosophique par une traduction, celle des Idées directrices pour une phénoménologie d'Edmund Husserl ; par la suite, il s'est consacré à l'herméneutique dont il est devenu, en France, l'une des grandes figures. La traduction et les problèmes qu'elle pose, aussi bien sur un plan linguistique que du point de vue plus large de la philosophie du langage, sont donc au coeur de sa réflexion ; d'autant que Ricoeur s'est également attaché à l'interprétation de la Bible en discutant de près les enjeux de ses diverses traductions.
Les trois textes rassemblés ici constituent véritablement un ensemble cohérent où l'auteur cherche à sortir du dilemme trop connu ; la traduction serait impossible en toute rigueur théorique, or elle est de tout temps pratiquée effectivement. Ricoeur entend donc en finir avec cette objection préjudicielle contre la traduction, en proposant d'y voir la mise en oeuvre d'une « équivalence sans identité » qui permet également de comprendre la nécessité d'avoir sans cesse à retraduire ces textes que chaque époque cherche à constituer en « classiques ». La traduction apparaît alors comme une des composantes de la dynamique culturelle qui installe un présent en relisant une tradition, ainsi rendue à la vie.
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Méthode réflexive appliquée au problème de Dieu chez Lachelier et Lagneau
Paul Ricoeur
- Cerf
- Philosophie & Theologie
- 25 Août 2017
- 9782204121736
Voici le texte inédit du Mémoire pour le Diplôme d'études scientifiques que soutint le jeune Paul Ricoeur en 1934 devant Léon Brunschvicg. Dans ce travail remarquable, qui laisse entrevoir tout le génie du philosophe, Ricoeur aborde sous l'angle de la méthode réflexive le problème de Dieu.
Si Dieu est l'être même de la pensée, il n'est pas à chercher hors de nous, mais en nous ; il est notre meilleur moi, l'âme de notre âme ; il nous est plus intérieur que nous-mêmes. La recherche de Dieu n'engage cependant pas seulement notre connaissance, car la pensée oriente aussi vers un idéal pratique de vie. Appliquer la méthode réflexive n'est pas un jeu d'idées, mais une discipline de vie. Spéculer n'est pas assister à un spectacle ou se regarder en un miroir (speculum) : c'est consentir à ne vivre que par l'esprit et pour l'esprit.
Devenu une figure centrale de la philosophie française du XXe siècle, Paul Ricoeur (1913-2005) sondait ainsi dans son Mémoire de jeunesse, enfin exhumé, les ressources de la méthode réflexive : elle l'aura accompagné tout au long de ses recherches ultérieures.