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Philosophie, éthique et politique ; entretiens et dialogues
Paul Ricoeur
- Le Seuil
- La Couleur Des Idees
- 20 Avril 2017
- 9782021353327
On retrouve dans ces entretiens, réalisés entre 1981 et 2003, les grands thèmes ricoeuriens : « l'homme capable », la justice et ses conflits, l'action éthique et politique dans la Cité humaine, le sens de la guerre, la force du compromis, la question du mal, les nouvelles questions politiques et morales (l'écologie, la bioéthique). Une curiosité : l'entretien entre Paul Ricoeur et Michel Rocard quand il était Premier ministre. Il s'agit de questions toujours actuelles, qui se posent et se reposent en permanence dans nos démocraties mal portantes. La méthode fait ici partie du contenu : presque toujours sont noués un contexte politique (la fin des idéologies et la séduction des solutions purement techniques), la mise en avant d'institutions (qui inscrivent les questions dans la durée), l'imagination ou l'utopie d'un avenir meilleur. Comme le dit Michaël Foessel, Paul Ricoeur, éducateur politique, ne cesse de rappeler à tous « la pression constante que la morale de conviction exerce sur la morale de responsabilité ». En ce temps de basses eaux démocratiques et d'expansion des populismes, ce rappel des principes de l'action politique et de leurs raisons n'est pas seulement utile : il est absolument nécessaire.
Paul Ricoeur (1913-2005) est une des grandes figures de la philosophie française contemporaine.
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Trois visées philosophiques traversent cette suite d'études. Selon la première, est cherché pour le soi un statut qui échappe aux alternances d'exaltation et de déchéance qui affectent les philosophies du sujet en première personne : dire soi n'est pas dire je. Tenu pour le réfléchi de toutes les personnes grammaticales - comme dans l'expression : le souci de soi -, le soi requiert le détour d'analyses qui amènent à articuler diversement la question qui ? Qui est le locuteur de discours ? Qui est l'agent ou le patient de l'action ? Qui est le personnage du récit ? A qui est imputée l'action placée sous les prédicats du bon ou de l'obligatoire ?
Deuxième visée : l'identité que suggère le terme «même» est à décomposer entre deux significations majeures : l'identité-idem de choses qui persistent inchangées à travers le temps, et l'identité-ipse de celui qui ne se maintient qu'à la manière d'une promesse tenue.
Enfin, c'est l'antique dialectique du Même et de l'Autre qui doit être renouvelée si l'autre que soi-même se dit de multiples façons ; le «comme» de l'expression «soi-même comme un autre» peut dès lors signifier un lien plus étroit que toute comparaison : soi-même en tant qu'autre.
P. R.
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«L'ouvrage comporte trois parties nettement délimitées par leur thème et leur méthode. La première, consacrée à la mémoire et aux phénomènes mnémoniques, est placée sous l'égide de la phénoménologie au sens husserlien du terme. La deuxième, dédiée à l'histoire, relève d'une épistémologie des sciences historiques. La troisième, culminant dans une méditation sur l'oubli, s'encadre dans une herméneutique de la condition historique des humains que nous sommes.Mais ces trois parties ne font pas trois livres. Bien que les trois mâts portent des voilures enchevêtrées mais distinctes, ils appartiennent à la même embarcation destinée à une seule et unique navigation. Une problématique commune court en effet à travers la phénoménologie de la mémoire, l'épistémologie de l'histoire, l'herméneutique de la condition historique : celle de la représentation du passé.Je reste troublé par l'inquiétant spectacle que donne le trop de mémoire ici, le trop d'oubli ailleurs, pour ne rien dire de l'influence des commémorations et des abus de mémoire - et d'oubli. L'idée d'une politique de la juste mémoire est à cet égard un de mes thèmes civiques avoués.»Paul Ricoeur
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L'imagination : Cours à l'université de Chicago (1975)
Paul Ricoeur
- Le Seuil
- Bibliotheque Ricoeur
- 15 Mars 2024
- 9782021515404
En 1975, Paul Ricoeur donne en anglais à l'Université de Chicago ce grand cours sur l'imagination resté inédit. En dix-neuf leçons, il relit l'histoire de la philosophie occidentale autour d'une opposition essentielle : d'une part, l'imagination reproductrice (picture, traduit ici par « tableau »), que la tradition a souvent critiquée comme illusoire et trompeuse, d'autre part, l'imagination productrice (fiction), qu'elle a souvent ignorée. Or c'est bien cette fonction créatrice de la fiction, dans sa capacité à inventer et à découvrir de nouvelles dimensions de la réalité, qui intéresse Ricoeur. S'appuyant sur la peinture, la poésie ou le processus de la découverte scientifique, il propose in fine une véritable théorie de la fiction, en montrant comment celle-ci imprègne la pensée même et constitue le coeur de l'agir humain.
Avec L'Idéologie et l'Utopie (traduit au Seuil en1997), l'autre série de leçons donnée à Chicago en 1975, ce cours représente la réflexion la plus développée que Ricoeur nous ait livrée sur la question de l'imagination, qui n'a cessé de préoccuper son oeuvre, que ce soit dans son approche de la créativité langagière (La Métaphore vive, paru la même année), de la figuration du temps (Temps et Récit) ou de l'identité narrative (Soi-même comme un autre). Paradoxalement, Ricoeur n'a pourtant écrit aucun ouvrage qui soit explicitement consacré à ce sujet, comme s'il avait voulu faire de la question centrale de l'imagination une question toujours ouverte et en travail. C'est dire si L'Imagination, accompagné ici d'un appareil critique complet, est une pièce maîtresse de son oeuvre. -
Vivant jusqu'à la mort ; fragments
Paul Ricoeur
- Le Seuil
- La Couleur Des Idees
- 1 Mars 2007
- 9782020925983
dans cette très belle méditation, un philosophe se débat avec l'espérance de survivre, tout en se trouvant dans l'impossibilité intellectuelle et spirituelle d'acquiescer à toute vision naïve d'un autre monde qui serait le monde en double, ou la copie, de ce monde-ci.
il faut faire le deuil de toute image, de toute représentation.
c'est en 1996 que paul ricoeur, âgé de 83 ans, pose la question: "que puis-je dire de ma mortoe" comment "faire le deuil d'un vouloir-exister après la mort " ? cette longue réflexion sur le mourir, sur le moribond et son rapport à la mort, également sur l'après-vie (la résurrection), passe par deux médiations: des textes de survivants des camps (semprun, levi) et une confrontation avec un livre du grand exégète xavier léon-dufour sur la résurrection.
la seconde partie du livre est faire de textes écrits en 2004 et 2005, que le philosophe a lui-même appelés "fragments " (sur le " temps de 1oeuvre " et le temps de la vie", sur le hasard d'être né chrétien, sur l'imputation d'être un philosophe chrétien, sur la controverse, sur derrida, sur le notre père...).
textes courts, rédigés parfois d'une main tremblante, alors qu'il est déjà très fatigué. le dernier, de pâques 2005, a été écrit un mois avant sa mort.
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Temps et récit Tome 3 ; le temps raconté
Paul Ricoeur
- Le Seuil
- L'ordre Philosophique
- 1 Novembre 1985
- 9782020089814
Temps et récit III remet en scène les trois protagonistes de Temps et récit I et II : l'historiographie, la théorie littéraire du récit de fiction et la phénoménologie du temps. Mais le débat se déplace cette fois du travail de configuration temporelle interne au récit, au pouvoir qu'a celui-ci de refigurer, autrement dit d'éclairer et de transformer, l'expérience quotidienne du temps.L'hypothèse mise à l'épreuve par la première section de ce livre est que la phénoménologie, en s'élargissant et s'approfondissant, de saint Augustin à Heidegger, aboutit, en regard de la cosmologie, à une incontournable Aporétique du temps.La seconde section montre comment, à ces impasses de la pensée, la Poétique du récit peut répondre, et qu'elle y parvient plus précisément avec les ressources conjointes - entrecroisées - de l'histoire et de la fiction. Une réponse qui ne saurait résoudre les paradoxes soulevés par la spéculation philosophique, mais leur donne la réplique d'une création réglée, parente de celle naguère explorée dans la Métaphore vive.Un retour critique sur le chemin parcouru dans les trois volumes explore alors les limites que rencontre la fonction narrative dans son ambition à se mesurer aux apories que la phénoménologie du temps découvre et suscite : que le temps soit notre condition même marque une butée devant laquelle toute analyse s'interrompt.
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Est-il possible de comprendre l'histoire révolue et aussi de vivre - et, pour une part, de faire - l'histoire en cours, sans céder à l'esprit de système des " philosophes de l'histoire ", ni de se livrer à l'irrationalité de la violence ou de l'absurde ? Quelle est alors la vérité du métier d'historien ? Et comment participer en vérité à la tâche de notre temps ? Tous les écrits de ce recueil débouchent sur ce carrefour d'interrogations.
Ceux de la première partie, plus théoriques, sont inspirés par le métier d'historien de la philosophie, que pratique l'auteur. Dans la seconde partie, c'est à travers les thèmes de civilisation et de culture (le travail, la violence, la parole, l'angoisse, etc...) que l'on s'interroge sur les chemins d'une unité qui ne soit pas une synthèse prématurée.
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Au long de ces huit études qui s'appuient aussi bien sur la littérature anglo-saxonne que sur les travaux européens, une progression est suivie qui va du mot à la phrase, puis au discours.
La rhétorique, d'Aristote à Fontanier (mais aussi aux structuralistes), prend le mot pour unité de référence. En ce sens, la métaphore n'est que déplacement et extension du sens des mots; son explication relève d'une théorie de la substitution. Le point de vue sémantique en diffère dès lors que la métaphore est replacée dans le cadre de la phrase elle n'est plus alors une dénomination déviante mais une prédication impertinente.
Émile Benveniste est ici l'auteur qui permet à l'analyse de franchir un pas décisif, avec l'opposition entre une sémiotique pour laquelle le mot n'est qu'un signe dans le code lexical, et une sémantique où la phrase est le porteur de la signification complète minimale. En passant de la phrase au discours proprement dit (poème, essai, philosophie), on quitte enfin le niveau sémantique pour le niveau herméneutique.
Ici, ce qui est en question n'est plus la forme de la métaphore (comme pour la rhétorique), ni son sens (comme pour la sémantique), mais sa référence : référence double, en l'occurrence. La métaphore, en dernier ressort, est pouvoir de redécrire la réalité. Propos qui entraîne la nécessité de bien mettre en place la pluralité des modes de discours, et la spécificité du discours philosophique.
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Le conflit des interprétations ; essais d'herméneutique
Paul Ricoeur
- Le Seuil
- 1 Novembre 1969
- 9782020027359
" le symbole donne à penser " : sur cette formule se fermait, en 1961, la symbolique du mal.
Les essais d'herméneutique ici rassemblés, bien qu'éparpillés sur dix années et composés selon la circonstance, couvrent par une sorte de " tuilage " l'espace de conflits ainsi dessiné.
Un premier foyer conflictuel est atteint au coeur des discussions contemporaines sur le " structuralisme " et la " mort du sujet ". le problème du double sens mène au carrefour d'une sémiologie appuyée sur la linguistique structurale, et d'une sémantique attachée, elle, à une théorie de la phrase ou instance de discours.
A ce point, se trouve rejoint le débat sur la psychanalyse, sur " l'archéologie " et la téléologie " du sujet, ouvert dans l'essai sur freud (1965). ici comme là, la philosophie de la réflexion doit être remise en chantier, allongé le détour par les structures, le sens objectif, le monde anonyme de la culture, incorporer le moment abstrait et impersonnel de la langue, à l'acte de parole et à sa puissance réflexive.
L'instrument ainsi forgé est alors mis à l'épreuve de quelques symboles fondamentaux, initialement rattaché au cycle de la culpabilité : accusation, punition, figure du père. et en assumant dans leur lecture le double conflit entre foi et athéisme, entre foi et religion, la pensée herméneutique peut redonner vie à la philosophie de la religion, telle que kant puis hegel l'avaient fondé.
Ainsi, jusque dans la méditation la plus personnelle, traversée par les tensions les plus vives de la pensée de ce temps, le philosophe ne renonce pas à son rôle : celui d'une réflexion qui maintient à distance égale la réconciliation souveraine et le déchirement sans médiation.
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De l'interprétation ; essai sur Freud
Paul Ricoeur
- Le Seuil
- L'ordre Philosophique
- 1 Mai 1965
- 9782020027281
EssaisPeut-on écrire sur Freud sans être ni analyste ni analysé ? Non, s'il s'agit d'un essai sur la psychanalyse comme pratique vivante ; oui, s'il s'agit d'un essai sur l'oeuvre de Freud comme document écrit, auquel la mort de son auteur a mis un point final : une interprétation d'ensemble de notre culture, qui a changé la compréhension que les hommes ont d'eux-mêmes et de leur vie.Or, cette interprétation, précisément, est tombée dans le domaine public, tombée jusqu'au bavardage. Il appartient dès lors au philosophe de la justifier, c'est-à-dire d'en déterminer le sens, la légitimité et les limites.Comme le montre Paul Ricoeur, seule une méditation sur le langage peut fournir une structure d'accueil à l'exégèse freudienne de nos rêves, de nos mythes et de nos symboles. Et cette exégèse, en s'articulant elle-même à une réflexion «archéologique» sur le sujet, fait en retour éclater la philosophie du sujet, dans ses expressions naïves et prématurées.Le présent ouvrage ne se borne donc pas aux débats d'un philosophe avec Freud ; il libère l'horizon d'une recherche : la lecture de Freud devient l'instrument d'une ascèse du «je», délogé des illusions de la conscience immédiate.
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écrits et conférences Tome 5 ; la religion pour penser
Paul Ricoeur
- Le Seuil
- La Couleur Des Idees
- 15 Avril 2021
- 9782021477092
Pour Paul Ricoeur, l'autonomie philosophique n'est possible qu'à partir d'une «?reprise?» de ce qui n'est pas philosophie. Non philosophique par excellence, la religion a ainsi constitué pour lui un foyer de langages et de convictions qui lui a donné à penser pendant près d'un demi-siècle. De 1953 à 2003, les douze écrits et conférences présentés et annotés dans ce volume attestent la cohérence, la richesse et la variété de son approche laïque et philosophique de la religion. Du problème du mal à celui de la nature poétique du langage religieux en passant par l'évaluation de la justesse - ou non - des critiques (freudienne, marxienne...) de la religion, du rapport entre expérience et langage dans le discours religieux à des études spécifiques d'herméneutique biblique en passant par des réflexions sur le sacrifice, la dette et le don, Ricoeur s'appuie sur la religion pour penser, tout en ne cessant de penser la religion pour elle-même.
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Parallèlement à ses ouvrages de philosophie fondamentale, dont Soi-même comme un autre représente actuellement la dernière étape, Paul Ricoeur n'a cessé de publier des articles dans des revues, mais aussi des préfaces dont les vertus pédagogiques n'enlèvent rien à l'acuité de la pensée. Lectures 1 inaugure une série de trois volumes destinés à reprendre ces textes jusqu'alors dispersés. Chacun d'entre eux portera sur un domaine privilégié par l'oeuvre de Paul Ricoeur : le pouvoir et le politique (Lectures 1), le récit et la poétique (Lectures 2), la question du mal et les rapports philosophie/théologie (Lectures 3).Dans Lectures 1 le lecteur retrouve les figures philosophiques qui ont accompagné la pensée politique de Paul Ricoeur depuis l'après-guerre : Karl Jaspers, Hannah Arendt, Eric Weil et Jan Patocka. A côté d'analyses centrées sur le «paradoxe politique» et le mal totalitaire, l'auteur d'Histoire et Vérité discute également les réflexions portant sur la justice sociale au sein des démocraties, ce qui lui donne l'occasion de débattre avec John Rawls.L'auteur d'articles, qui ne s'est pas contenté de discuter avec d'autres auteurs, se heurte aux interrogations dont le citoyen du XXe siècle a la hantise, à commencer par celle de l'intolérance et de l'intolérable. De même il s'est obligé à «penser l'événement», ce dont témoignent des pages sur la Chine, Israël, mais aussi des propositions pour l'Université. Ce premier recueil permet ainsi de prendre la mesure d'une philosophie profondément politique, d'une pensée soucieuse de la Cité.
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Écrits et conférences Tome 4 ; politique, économie et société
Paul Ricoeur
- Le Seuil
- La Couleur Des Idees
- 14 Mars 2019
- 9782021419429
De Ricoeur on évoque souvent la pensée herméneutique et éthique. La réflexion politique est pourtant loin d'être absente. Elle constitue au contraire une préoccupation permanente, mais traverse des écrits demeurés dispersés jusqu'ici. Les principaux, souvent méconnus, sont réunis dans cet ouvrage, qui en sélectionne dix-sept, allant de 1958 à 2003.
Comme toujours chez Ricoeur, ces textes répondent à des demandes qui s'enracinent dans l'actualité. Pourtant, son effort philosophique leur donne valeur universelle et durable. Ricoeur insiste ainsi sur le paradoxe politique d'une tension continuelle entre « raison » et violence, et sur des préoccupations contemporaines, qu'il s'agisse du « mal » et de la responsabilité morale en politique, de l'autorité et de la conviction dans la vie démocratique, ou de la tolérance, de la condition de l'étranger, de l'identité et des enjeux de l'élaboration, difficile, d'un ethos européen.
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Parallèlement à ses ouvrages de philosophie fondamentale dont Soi-même comme un autre représente la dernière étape, Paul Ricoeur n'a cessé de publier des articles dans des revues, mais aussi des préfaces dont la vertu pédagogique n'enlève rien à l'acuité
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Écrits et conférences Tome 2 ; herméneutique
Paul Ricoeur
- Le Seuil
- La Couleur Des Idees
- 22 Avril 2010
- 9782021012316
* Outre de grands textes comme Le Conflit des interprétations et Du texte à l'action, Ricoeur a rédigé divers essais et articles qui méritent d'être découverts ou redécouverts. Ils permettent de saisir sur le vif l'avancement de sa recherche à un moment donné. Plusieurs textes reprennent des analyses consacrées à la métaphore. D'autres permettent au philosophe de revenir sur ce qu'il appelle, après Bultmann, le « problème herméneutique », dont l'étude le conduira des symboles au texte, puis du texte à l'action - avec ses implications éthiques. On y voit aussi la capacité de Ricoeur à s'interroger sur le devenir de l'herméneutique à partir de contributions peu connues du public francophone, ou encore à travers la confrontation avec la philosophie analytique.On ne saurait oublier, enfin, la contribution décisive à l'herméneutique biblique. Ricoeur s'est penché en philosophe sur la littérature biblique (Ancien et Nouveau Testament). Plusieurs études magistrales rendent compte de cet effort, sans équivalent dans la philosophie française, pour penser des notions comme révélation, vérité, salut, mythe et raison, foi et histoire...Ce livre, préparé par Daniel Frey et Nicola Striker, est le second volume de la série « Écrits et conférences », publiée sous les auspices du Fonds Ricoeur.
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Être, essence et substance chez Platon et Aristote ; cours professé à l'université de Strasbourg en 1953-1954
Paul Ricoeur
- Le Seuil
- La Couleur Des Idees
- 6 Janvier 2011
- 9782020932042
- Professé d'abord et polycopié à Strasbourg dès 1953 puis devenu " Cours de Sorbonne " polycopié en 1957, ce cours est une exégèse très fouillée des trois termes du titre : " être ", " essence " et " substance " - les concepts fondamentaux de la métaphysique occidentale. Ils représentent, comme tels, un progrès considérable de la raison conceptuelle par rapport aux Présocratiques, qui parlaient encore des " éléments ". Par la suite, ils eurent une importance exceptionnelle dans l'histoire de la philosophie, bien au-delà de la scolastique médiévale et de la métaphysique classique, puisqu'au XXe siècle Heidegger et d'autres se mesurent encore et toujours à eux. Comment Platon puis Aristote les pensent-il ? Quel sens leur donnent-ils exactement ? Outre l'intérêt intrinsèque du commentaire, très fouillé et très appuyé sur les textes, on note les connexions et les inversions que Ricoeur établit au sein des deux philosophies et entre elles. Il met en effet en lumière, grâce aux travaux sur la succession historique des deux oeuvres, des évolutions surprenantes : un second Platon a critiqué un premier Platon (celui des Idées), et un second Aristote a critiqué Platon en le simplifiant et même en le caricaturant.
- Décédé en 2005, Paul Ricoeur était un des grands philosophes contemporains. Son oeuvre, publiée pour l'essentiel au Seuil, est traduite en de nombreuses langues.
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Anthropologie philosophique ; écrits et conférences Tome 3
Paul Ricoeur
- Le Seuil
- La Couleur Des Idees
- 7 Novembre 2013
- 9782021135060
Comment les hommes deviennent-ils humains ? Cette interrogation anime les « sciences humaines ». Mais celles-ci, remarque Ricoeur, se dispersent dans de multiples disciplines et tendent à l'homme un miroir brisé. D'où l'« urgence » à ses yeux d'une anthropologie philosophique, qui a une histoire plus ancienne mais qu'il croit riche encore de ressources inemployées. Cela ne l'empêche pas de dialoguer avec la psychanalyse, l'histoire, la sociologie, l'ethnologie ou les sciences du langage, et de déployer ainsi une réflexion parfaitement actuelle et ouverte. Car il n'y a décidément pas de réponse simple à la question : qu'est-ce que l'homme ? « Volontaire » et « involontaire », « agir » et « souffrir », « autonomie » et « vulnérabilité », « capacité » et « fragilité », « identité » et « altérité » : c'est par ces tensions que Ricoeur, pour sa part, exprime une telle complexité. Les textes ici réunis offrent ainsi une vue d'ensemble de sa propre philosophie, depuis sa conférence sur « l'attention », prononcée en 1939, jusqu'à son discours de réception du prix Kluge sur les « capacités personnelles » et la « reconnaissance mutuelle », rédigé en 2004 quelques mois avant sa mort.
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Karl Jaspers et la philosophie de l'existence
Mikel Dufrenne, Paul Ricoeur
- Le Seuil
- La Couleur Des Idees
- 8 Septembre 2000
- 9782020345293
" Une philosophie de l'existence comme celle de Karl Jaspers n'est pas seulement l'itinéraire d'une conscience individuelle ; elle fait appel à d'autres consciences individuelles et tente à l'extrême de communiquer avec elles, à la faveur d'un langage commun.
Mais en retour, si le langage est commun, la pensée qu'il véhicule ne peut être chaque fois qu'individuelle. Je pense, tu penses, et nul ne peut produire à ma place ce courage et cette docilité par quoi la pensée est toujours l'action intérieure d'un individu. Seuls les mots, l'appareil des concepts, la carcasse des arguments, sont entre les consciences, couchés les livres, radicalement anonymes, et attendant d'être vivifiés par une expérience unique comme celle de leur auteur et naissant en liaison avec celle-ci.
On n'entre donc point en curieux dans une telle pensée, mais par une sympathie active qui n'est d'abord qu'un risque gratuit, mais qui peut devenir un dialogue fécond, même - et surtout - si le dialogue doit être ce combat amoureux qui figure, selon Jaspers lui-même, la forme la plus haute de la communication des consciences. " M. D. et P. R. Depuis que cet essai a été écrit (1947), Jaspers n'a cessé de croître au " firmament des philosophes " du XXe siècle, non seulement à cause de la valeur de sa réflexion philosophique, mais aussi en raison de son intégrité morale.
Comme le disent les deux auteurs tout à la fin de ce livre, " il n'est pas indifférent que Jaspers n'ait rien eu à renier de lui-même, et que nous puissions saluer la continuité d'une pensée et d'un destin qui au fond de l'abîme restent égaux à eux-mêmes ".
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Écrits et conférences Tome 1 ; autour de la psychanalyse
Paul Ricoeur
- Le Seuil
- La Couleur Des Idees
- 13 Mars 2008
- 9782020964258
Paul Ricoeur a publié de son vivant une trentaine de livres - une oeuvre philosophique exceptionnelle.
Il a aussi écrit de nombreux articles pour des revues françaises et étrangères, fait des conférences et donné des interviews. conservés par le fonds ricoeur, certains de ces textes n'ont jamais été publiés en français, beaucoup sont aujourd'hui introuvables. ce volume - le premier d'une série d'écrits et de conférences- reprend des textes consacrés à la psychanalyse, un thème qui a occupé peu ou prou, sa vie durant, le champ de la réflexion du philosophe.
Quelle science est donc la psychanalyse ? quelle vérité profère-t-elle, quelles preuves fournit-elle ? que signifie, pour cette " science " la pratique concrète de la psychanalyse ? qu'a-t-elle à dire sur la création et sur l'oeuvre d'art ? quelle est sa place dans la culture et comment transforme-t-elle la culture ? quelle est la place du récit en psychanalyse ? " ricoeur, lecteur de freud " tel aurait pu être le titre de ce livre, où la réflexion repose essentiellement sur l'oeuvre même de freud, et non sur ses commentaires ultérieurs.
Lecture de liberté et de probité intellectuelle, lecture critique mais à l'évidence admirative, qui ne demeure pas figée sur des positions définitives. une lecture pour comprendre freud.
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Lectures 2 ; la contrée des philosophes
Paul Ricoeur
- Le Seuil
- La Couleur Des Idées
- 6 Novembre 1992
- 9782020191180
Parallèlement à ses ouvrages de philosophie fondamentale dont Soi-même comme un autre représente la dernière étape, Paul Ricoeur n'a cessé de publier des articles dans des revues, mais aussi des préfaces dont la vertu pédagogique n'enlève rien à l'acuité de la pensée.Après Lectures 1, consacré à la pensée politique, Lectures 2 met en scène un périple qui permet de découvrir diverses «contrées» philosophiques.Ce voyage fournit d'abord l'occasion de rencontrer les figures de la pensée existentialiste (de Kierkegaard à Camus, Sartre et Merleau-Ponty) vis-à-vis desquelles Ricoeur manifeste sa distance ou sa proximité. Il rend également possible une confrontation exigeante avec des auteurs qui ont exercé très tôt une influence profonde sur l'oeuvre de Ricoeur (Jean Wahl, Gabriel Marcel, Emmanuel Mounier, Jean Nabert). A ces «conversations philosophiques» éclairant rétrospectivement la continuité d'une pensée, qui débouche sur le projet d'une herméneutique du soi, succèdent des discussions avec les principaux représentants du courant structuraliste (Claude Lévi-Strauss et A.-J. Greimas). Celles-ci ont un double mérite : celui d'exposer rigoureusement les ressorts de l'anthropologie structurale ou de la grammaire narrative, mais aussi de jeter des lumières originales sur la notion d'identité narrative qui est au centre de la réflexion de Ricoeur sur le récit.Lectures 2 se présente donc comme un complément indispensable à Temps et Récit et à Soi-même comme un autre.
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Du texte à l'action rassemble les principaux articles rédigés par Paul Ricoeur depuis Le Conflit des interprétations (1969). Non sans lien avec la publication d'oeuvres maîtresses - La Métaphore vive et les trois tomes de Temps et Récit -, Paul Ricoeur n'a jamais cessé de s'interroger sur l'unité de son propre travail, et de déployer les divers registres de sa réflexion sous la forme d'articles, de conférences et d'essais. Du texte à l'action, qui rythme les étapes d'un parcours original - de la phénoménologie à l'herméneutique, de l'herméneutique du texte à l'herméneutique de l'action -, met l'accent sur les rapports qui interviennent entre une réflexion sur le discours et le récit, et une interrogation sur l'idéologie et l'action humaine au sein de la Cité.Ce parcours n'est pas dissociable de la volonté de confronter et d'échanger qui traverse tous ces essais : Paul Ricoeur y entrecroise sa pensée avec celle de Dilthey, de Heidegger, de Gadamer, mais aussi avec les sciences humaines, l'Ecole de Francfort, la philosophie du langage et la philosophie politique. Du texte à l'action manifeste avec éclat cette passion de philosopher qui caractérise toute l'oeuvre de Paul Ricoeur.
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Temps et recit, tome 1 - l'intrigue et le recit historique
Paul Ricoeur
- Le Seuil
- 1 Février 1983
- 9782020063654
Entre l'expérience de la "distension de l'âme" par le temps, telle qu'Augustin l'a décrite au livre XI des Confessions, et le travail de composition de l'intrigue, en lui-même achronique, tel qu'il est décrit par Aristote dans sa Poétique, il y a contraste. Or, c'est pourtant à l'intérieur de ce contraste que se trouve nécessairement placée toute figuration, et finalement toute pensée, du temps. Telle est la thèse maîtresse de cet ouvrage. En bref, le temps humain est un temps raconté. Paul Ricoeur montre d'abord que le récit comporte trois rapports mimétiques : au temps agi et vécu, à la mise en intrigue, au temps de la lecture. La première mise à l'épreuve de ce schéma devait être faite sur l'histoire : c'est qu'aujourd'hui elle se présente, qu'il s'agisse de la recherche d'"explications" ou de l'histoire "non événementielle" comme très éloignée du récit. Au terme d'une analyse fouillée des épistémologies de l'histoire, il apparaîtra que celle-ci reste, malgré tout, dans la mouvance du récit, fondée sur une quasi-intrigue. Un second tome traitera du récit de fiction, depuis l'épopée jusqu'au roman moderne. Et conclura par une étude du temps raconté, démontrant comment le mode historique et le mode fictif du récit s'y recroisent. Au terme de l'entreprise, c'est la poétique du récit qui sera en mesure de répondre aux apories contre lesquelles avait buté la phénoménologie de l'expérience du temps.
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Temps et récit Tome 2 ; la configuration dans le récit de fiction
Paul Ricoeur
- Le Seuil
- 1 Novembre 1984
- 9782020069632
Ce volume est consacré en son entier à mettre à l'épreuve la théorie de la narrativité exposée par la première partie de Temps et Récit, dans la région non plus du récit historique mais, cette fois, du récit de fiction.
Analyser ce qu'est la configuration du temps dans et par le récit de fiction, tel sera donc ici l'objet : qui mènera des métamorphoses passées et récentes de l'opération de mise en intrigue, aux modèles de " logique " du récit proposés par les divers structuralismes, aux jeux avec le temps ouverts par la dialectique de l'énonciation et de l'énoncé, enfin à l'ouverture de la fiction sur des mondes imaginaires dans lesquels le temps lui-même est devenu l'enjeu principal.
Ce sera la tâche du dernier volume de tenir les promesses formulées au début et de tenter de dire comment récit historique et récit de fiction concourent, en dépit de dissymétries, à refigurer en commun une expérience phénoménologique du temps dont le caractère foncièrement aporétique a été reconnu dès le départ. Comment l'art immémorial de raconter apporte une réponse " poétique " à ces apories, voilà la question qui demeure à l'horizon de toutes les analyses ici présentées.