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éloge de l'aplomb et autres textes sur l'art et la peinture
Philippe Forest
- Gallimard
- Art Et Artistes
- 12 Novembre 2020
- 9782072843389
« Tout a commencé sur un malentendu », c'est ainsi que Philippe Forest ouvre le texte préfaçant ses « textes sur l'art et la peinture », qui vont de Hubert Robert et Hyppolite Flandrin pour le passé, Picasso et Chagall pour le vingtième siècle, jusqu'à Fabrice Hybert et Yayoi Kusama pour le contemporain. Ce sont ses chroniques littéraires dans le magazine d'art contemporain artpress qui ont provoqué des commandes, comme son livre sur Raymond Hains, paru dans la collection « Art et Artistes » chez Gallimard en 2004, et ses articles sur de nombreux artistes, aujourd'hui réunis dans ce livre. Est-ce le reflet du hasard ? Comme le précise Philippe Forest, « une chose en entraine une autre sans qu'on l'ait ni voulu ni prévu. Et chaque nouvelle étude consacrée à l'art que je signais donnait à quelqu'un l'idée de m'en demander encore une ». Bien qu'il se revendique comme un littéraire et qu'il pense que le domaine de l'art appartient d'abord aux artistes et aux historiens de l'art, Philippe Forest ajoute que ces derniers fabriquent également des fictions. « Mais, à côté de celui qu'ils tiennent, un autre discours sur l'art est également possible qui assume explicitement sa dimension subjective et l'ignorance relative sur laquelle il repose. » Ainsi, l'auteur intègre son discours sur les artistes à son oeuvre littéraire et critique puisque tous ses livres entrent en résonnance les uns avec les autres.
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«De Raymond Hains, n'importe quel dictionnaire contemporain vous apprendra (et cela ne vous avancera guère) qu'il compte au nombre des artistes français les plus singuliers du siècle tout juste passé et que la formidable longévité de son talent lui permet de prétendre inscrire son nom aux annales nouvelles du siècle qui vient juste de commencer. Le même dictionnaire (ou un autre) vous dira comment, né à Saint-Brieuc en 1926, Hains développe depuis maintenant près de soixante ans une oeuvre unique qui se décline en expositions étranges aux quatre coins du pays et aux deux bouts de la planète. Et si la mémoire paresseuse des encyclopédies retient surtout de lui qu'il fut associé aux grands jours du Nouveau Réalisme, qu'on lui doit de célèbres affiches arrachées renouvelant en leur temps (les années cinquante et soixante) la déjà vieille invention du ready-made, l'essentiel, comme toujours, est probablement ailleurs : dans un long travail déguisé sous les apparences légères d'un jeu et portant sur la texture analogique du monde, travail commencé du côté de la photographie, poursuivi dans la compagnie des peintres et des plasticiens, se développant enfin selon la singularité insolite d'une démarche tellement libre et parfois incongrue qu'elle conduit à reconsidérer - en toute ironie mais avec le plus grand sérieux - le statut et la signification de l'objet d'art au temps de sa reproduction, au temps de sa dissolution.» Philippe Forest.
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Araki enfin ; l'homme qui ne vécut que pour aimer
Philippe Forest
- Gallimard
- 18 Septembre 2008
- 9782070120253
Né en 1940 à Tokyo, Araki Nobuyoshi est désormais universellement reconnu comme l'un des tout premiers artistes du Japon contemporain, comme l'un des principaux photographes d'aujourd'hui.
Le secret du succès planétaire d'Araki n'est pas bien difficile à trouver. Il tient à la formule à laquelle on réduit le plus souvent son oeuvre en ne retenant d'elle que sa capacité à manufacturer de séduisantes images qui satisfont le désir un peu stéréotypé de l'Occident attendant d'un artiste japonais un certain mélange attendu d'érotisme et d'exotisme, de modernité et de tradition. Mais, lorsqu'il atteint de telles proportions, le succès n'est-il pas toujours au prix du contresens, du malentendu ?
Araki a fait lui-même de sa vie une légende. Selon la formule singulière du « watakushi-shôsetsu » (le « roman du Je » japonais), son oeuvre de développe à la façon d'un formidable récit personnel où la prolifération des photographies prises, tout en réfléchissant le monde dans le contexte des fantastiques mutations connues par le Japon contemporain, se rapporte à l'insistante confrontation d'un individu avec une expérience de la perte et de la possession amoureuses dont l'image, iincessamment déclinée, du nu féminin devient l'emblème. Une fiction s'inscrit ainsi chez l'artiste japonais. Afin d'interroger la vérité qu'elle contient, « Araki enfin » se donne comme la fiction de cette fiction.