En 1584, un an avant sa mort, Ronsard rassemble et organise ce qui sera la dernière édition de ses oeuvres parue de son vivant. Sous le titre désormais habituel Les Amours, on trouvera ici l'ensemble des poèmes (principalement des sonnets) figurant dans la première des sept parties ; soit, en particulier, les Amours de Cassandre, les Amours de Marie et les Sonnets pour Hélène. Se dessine un vaste parcours qui montre la maîtrise de celui qui, en un peu plus d'une trentaine d'années, alors que la France passe des guerres contre l'Empire aux guerres de Religion, construit une oeuvre ample et complexe où se mêlent les influences des poètes grecs, latins et italiens. Quand il meurt en 1585, Étienne Pasquier considère qu'« il a en notre langue représenté un Homère, Pindare, Théocrite, Virgile, Catulle, Horace, Pétrarque » et conclut : « Bref, tout est admirable en lui ». Le lecteur pourra en juger avec ces Amours, la part la plus célèbre de son oeuvre.Édition présentée et annotée par François Roudaut
Ni la philosophie, ni la religion, ni l'histoire, ni, bien sûr, la musique ne lui sont étrangères ; rien n'est inégal à la poésie dans l'esprit de cet homme chez qui génie et culture se rejoignent et s'harmonisent pour produire un langage dans lequel André Suarès voyait «la pensée de la nature qui a pris conscience». L'oeuvre est donc chatoyante, c'est ce «pré de diverse apparence», qui, de l'avis même de ses contemporains, confère à Ronsard l'entière possession de la palme que les Anciens, Homère, Pindare, Virgile, avaient partagée. Conscient d'une variété qu'il compare à un paysage tout en contrastes, le poète, en multipliant les éditions collectives de ses oeuvres, assigne un ordre à la diversité et veille à la perfection de sa poétique. Ces éditions sont autant de monuments dressés contre le chaos, contre le temps, contre la mort, dont Ronsard sait qu'elle le guette mais à qui il dérobe le meilleur de lui-même, son Livre. La dernière collective parue de son vivant, celle de 1584, ajoute ainsi à ses qualités matérielles une indéniable valeur testamentaire. Elle constitue l'ultime témoignage d'une poétique de l'édition, et l'aboutissement d'une quête, celle de l'immuable.
Ronsard ne laissait rien au hasard ; en témoigne le soin qu'il a apporté aux éditions de ses Oeuvres, et notamment à la dernière qui ait été publiée de son vivant, celle de 1584, ici reproduite. Les pièces, écartées, par leur auteur, du livre de 1584 sont données en appendice. Quant aux textes que Ronsard n'a jamais fait entrer dans ses Oeuvres, on les trouvera, dans un «Complément», qui contient notamment les pièces latines ou en prose, les oeuvres écrites en collaboration ou d'attribution douteuse - tous textes peu accessibles jusqu'alors - et, bien sûr, Les Derniers Vers. À la fin de ce deuxième et dernier volume sont proposés une Bibliographie, un Glossaire, et un jeu de Tables sans équivalent à ce jour. La Table des incipit, par exemple, recense non seulement, comme il se doit, les incipit des pièces dans la version publiée ici, mais aussi, lorsqu'ils sont différents, les incipit de toutes les autres versions de chaque pièce, de sorte que le lecteur puisse retrouver aisément les vers qu'il souhaite relire, quelle que soit la version dont il conserve le souvenir. À Ronsard, resté célèbre comme lecteur, correcteur, éditeur de ses oeuvres, la présente édition restitue son Livre, tel qu'il l'a voulu ; et elle offre à chacun son Ronsard, tel qu'il le rêve.
Ronsard déconcerte par l'ampleur et la variété de ses dons le lecteur contemporain qui se plaît à classer et à étiqueter. Il n'est pas seulement un poète de l'amour, de la mort, de la guerre, un poète philosophique, un poète de cour, un poète scientifique : il est tout cela à la fois, et dérange à cause de cette richesse. Avec les Discours, Ronsard ajoute une autre corde à sa lyre : la poésie militante. Alors que s'amorcent les guerres de religion qui ensanglanteront la fin du XVIe siècle, le poète s'attache à décrire et commenter les «misères de ce temps» «O toi, historien, qui d'encre non menteuse Écrit de notre temps l'histoire monstrueuse, Raconte à nos enfants tout ce malheur fatal, Afin qu'en te lisant ils pleurent notre mal, Et qu'ils prennent exemple aux péchés de leurs pères, De peur de ne tomber en pareilles misères.»
Parus en 1554, quelques années après les Odes et les Amours, Le Bocage et Les Meslanges sont des livres de passe-temps, élaborés dans un milieu et à une époque favorables à une poésie simple et aimable.
Ronsard y évoque tour à tour le monde humain, les créatures, les scènes familières de la vie rustique, le plaisir du temps qui passe, le vin, le jeu, l'amour, sans emphase ni sublime.
Or cette poésie riche en sensations est comme les odes d'Anacréon, parsemée de formules sur les maux de la vieillesse ou la dureté de la condition humaine. D'une strophe à l'autre alternent l'évocation du plaisir et une réflexion plus mélancolique, contribuant au charme de cette poésie subtile et mouvante, où l'instabilité sans cesse se résout dans un équilibre harmonieux.
Avec le Bocage et les Meslanges, Ronsard redécouvre les vertus poétiques de la douceur.
Pierre de Ronsard né en septembre 1524 et mort le 28 décembre 1585, est un des poètes français les plus importants du XVIe siècle. Il est dit :« Prince des poètes et poète des princes ». En raison de sa surdité, il doit quitter les rangs de l'armée, pour se consacrer a la poésie érudite, lyrique, puis épique, il restera longtemps poète a la cour de Charles XI.
Ce recueil paru en 1841 chez Flammarion se veut alors comme un Florilège des Poèmes de Pierre de Ronsard. Il comprend 300 pages de poèmes et écrits divers comme Amours de Cassandre, Bien qu'il te plaise, Une beauté, Avant le temps, Si mille oeillets, Discours des misères du temps, etc.
On doit aussi à Ronsard des sonnets comme :
Avant le temps tes temples fleuriront Amour me tue, et si je ne veux dire Comme un Chevreuil Cueillez dès aujourd'hui les roses de la vie Je n'ai plus que les os Le printemps Plût-il à Dieu n'avoir jamais tâté Sonnet à Marie Mignonne allons voir si la rose
Ce recueil de poème sorti en 1552, rassemble les grandes oeuvres de Pierre de Ronsard, célèbre poète du XVIe siècle.
Qui voudra voir comme Amour me surmonte. Comme il m'assaut, comme il se fait vainqueur. Comme il renflame et renglace mon coeur. Comme il reçoit un honneur de ma honte : Qui voudra voir une jeunesse pronte A suivre en vain l'objet de son malheur, Me vienne lire, il voira ma douleur, Dont ma Déesse et mon Dieu ne font conte.
«Lisez un petit livre», dit Estienne Pasquier, que Ronsard intitula les Folastries, et «où il se dispensa plus licencieusement qu'ailleurs de parler du mestier de Venus», (et pour cette cause l'a depuis retranché de ses oeuvres): il sera impossible de vous en courroucer sinon en riant, de ce petit livre, où Pierre de Ronsard «passe d'un long entrejet des Poëtes qui voulurent faire les sages».
Non, il n'y a pas matière à se courroucer, il n'y a qu'à admirer la précoce virtuosité de Ronsard et à rire des aventures et mésaventures amoureuses du poëte écartelé entre ses deux amours - la grasselette, la maigrelette - ou en butte à l'hostilité d'une vieille bigote qu'il appelle Catin.
L'illustre auteur de l'ode à la rose «qui ce matin avait éclose, sa robe pourpre...» n'utilisa pas seulement dans ce contexte la très célèbre image. Il lui arrivait d'en avoir une vision très concrète quand il chantait :
Le «petit cas barbelu» de la Robine, «D'un or jaunement crespelu, «Dont le fond sembloit une rose «Non encor' à demy déclose.»
Cette anthologie comprend un vaste choix des poèmes et chansons de Ronsard ainsi que de nombreux commentaires. Tous les recueils du poète y sont représentés (Les Amours, Les Odes, Les Epitres, Les Gaietés, etc.) à l'exception de La Franciade (long poème épique) dont il n'est donné que la préface. On y trouve ainsi des sonnets et de courtes odelettes lyriques ou plaisantes, mais aussi de longs poèmes rhétoriques. Signalons que l'orthographe de ces poèmes n'a pas été modernisée : c'est celle du XVIème siècle, sensiblement différente de l'orthographe moderne, mais tout de même très compréhensible.
À côté des grands noms de la littérature (Ronsard, Corneille, Voltaire ou Chateaubriand) et des oeuvres majeures, des collections (Du Bellay, Rotrou, Saint-Evremond, Scarron, Tristan l'Hermite), des auteurs moins connus (Angot de l'Eperonnière, Boindin ou Mareschal) et de nombreux textes rares, souvent en première édition moderne, les textes publiés par la STFM offrent le panorama le plus riche et le plus varié de la littérature française de la Renaissance à l'époque moderne.
L'édition chronologique des oeuvres complètes de Ronsard par Paul Laumonier offre pour chaque poème le texte de l'édition princeps et l'ensemble des variantes jusqu'à l'édition posthume de 1587. Elle permet la lecture des vers dans leur genèse et rend sensibles les modulations imprimées par le poète à son oeuvre.
Son goût du risque, dont la passion des voyages est un aspect, a entraîné Serge Groussard dans les guêpiers les plus divers, et lorsqu'il s'est rendu aux États-Unis, il ne pouvait manquer de visiter ce fameux quartier chinois de San Francisco qui demeure, en plein vingtième siècle, un des hauts lieux. de l'aventure. Chinatown est la plus importante colonie chinoise en dehors de Singapour. Plus de vingt mille Chinois vivent là. Le vieux Chinatown a brûlé dans l'incendie de 1906, mais il en subsiste des vestiges et l'agglomération nouvelle offre les plus saisissants contrastes des toits en pagodes auprès des modernes gratte-ciel. Ce quartier, où règne le jour une animation commerçante et bon enfant, se peuple la nuit d'ombres inquiétantes. Et c'est une haletante, une cruelle aventure dans la nuit de Chinatown, que Groussard fait revivre pour nous. Il nous fait pénétrer dans un monde mystérieux, sur les pas de Billy King, reporter du "California Chronicle", - et le plus célèbre chasseur de scandales de la côte ouest. Et nous suivons en une nuit l'épilogue d'une ténébreuse affaire de trafics et de vengeances, dont les ramifications s'étendent jusqu'à New-York et jusqu'en un paisible village de ce Hou-Pei qui fut le berceau de la famille Feng. Une nuit, c'est assez pour ne plus jamais oublier les deux frères Feng et le visage aux lignes pures de Lan-wen, l'épouse tranquille et passionnée du cadet des Feng.