Bookelis
-
La souffrance m'accable mais un désir de la comprendre me gagne. Mes tempes... La douleur ne me lâche plus, je sens mes vaisseaux se dilater et la veine enfler... La migraine l'emporte, à un point... À se cogner la tête contre le mur... Allongé, c'est finalement mon oreiller que je rencontre. Ma tête s'y pose lentement et son tissu duveteux enveloppe agréablement le côté gauche de mon crâne...
-
Sacha se rhabilla le coeur serré et le visage bouleversé. Elle l'observa prendre ses affaires et vit ses larmes commencer à couler : cette nouvelle déconvenue lui suffit pour évacuer devant elle toute la tristesse accumulée depuis tant d'années par ses perpétuelles désillusions du coeur. C'était la goutte d'eau qui fit déborder le vase. Il partit de chez elle en sanglots son champagne à la main, sans un mot pour elle qui le regardait pour la dernière fois dans son soulagement inavoué. Il rejoignit ensuite le métro toujours en pleurs mais discrets cette fois-ci, les gens étonnés le scrutaient tristement mais il ne ressentait plus aucune gêne : sa souffrance à son paroxysme vainquit définitivement son orgueil. Elle envahit son abdomen, pour la première fois de sa vie elle l'avait transpercé.
-
Maeva effectua sa prise de sang le lendemain matin. Elle partit ensuite travailler sans perdre de temps, au vu de la journée fort chargée qui l'attendait. Vers quinze heures, elle reçut un appel de son médecin généraliste exigeant d'elle de venir à son cabinet au plus vite. Elle quitta alors immédiatement son travail et sonna chez son médecin. Il accueillit aimablement sa patiente et lui annonça, empli d'une sincère compassion, sa séropositivité à l'aube de ses vingt-neuf ans.
-
Mon cher ami depuis toujours, c'est avec le coeur lourd que je t'écris, je n'arrive toujours pas à avaler la pilule. Le coup derrière le crâne, que je me suis pris il y a maintenant six mois, moralement il m'a achevé. Impossible de m'en relever... Nous vivions avec Magdalena un amour authentique, la transparence et la confiance étaient les maîtres-mots de notre lien fusionnel...
-
Durant ses vacances en été Sur le littoral vendéen, Gabriel Morel, un gamin De onze ans, s'en allait dans les Terres avec ses vieux parents.
Éteint, muet, qu'il s'ennuyait En pensant à la mer, pendant Que ses camarades grillaient Sur le chaud sable au gré du vent...
Marchandaient Sylvie et André Moult broutilles, meubles d'antan.
Gabi, lui, humait le bois frais Et ciré par le brocanteur, Mal payé pour son dur labeur.