Filtrer
Éditeurs
- Culturea (6)
- Ruelaplace (5)
- Grasset (3)
- La RePublique Des Lettres (3)
- Le Livre De Poche (3)
- Payot (3)
- Audiolib (1)
- Bartillat (1)
- Belles Lettres (1)
- Books On Demand (1)
- Brumes De Mars (1)
- Buchet Chastel (1)
- GALLIMARD (1)
- Le Livre de Poche (1)
- Libretto (1)
- Points (1)
- Pu De Rouen (1)
- Puf (1)
- Rivages (1)
- Shs Editions (1)
- Stock (1)
- Éditions Paulsen (1)
Prix
Sciences humaines & sociales
-
En 1518, un Portugais exilé du nom de Magellan convainc le roi d'Espagne, Charles Quint, d'un projet fou : « Il existe un passage conduisant de l'océan Atlantique à l'océan Indien. Donnez-moi une flotte et je vous le montrerai et je ferai le tour de la terre en allant de l'est à l'ouest. » Partie en 1519, l'expédition reviendra trois ans plus tard, disloquée, victorieuse. Malgré les fausses cartes et les mutineries, le froid, la faim et les maladies, Magellan a forcé le détroit qui porte aujourd'hui son nom et vaincu le Pacifique, inconnu à l'époque. Un destin héroïque magistralement conté et réfléchi par Zweig.
-
La présentation de Stefan Zweig s'ouvre sur un Tourgueniev moribond qui, du fond de sa couche, rédige quelques mots à l'attention de Tolstoï pour le supplier de reprendre la plume (« Revenez à la littérature ! C'est votre don véritable. Grand écrivain de la terre russe, entendez ma prière ! »). Avec cette scène inaugurale, Zweig amène aussitôt le lecteur au moment clé de la biographie de Tolstoï : vers sa cinquantième année, l'écrivain russe est victime d'un ébranlement intérieur qui va le pousser à rechercher sans fin, chez les philosophes d'abord, puis dans la religion, le sens caché de la vie. Zweig ne cache pas son admiration pour celui qui s'est alors donné pour mission de se sauver lui-même, et toute l'humanité avec.
« Tout homme d'état, tout sociologue découvrira dans sa critique approfondie de notre époque des vues prophétiques, tout artiste se sentira enflammé par l'exemple de ce poète puissant qui se tortura l'âme parce qu'il voulait penser pour tous et combattre par la force de sa parole l'injustice de la terre. » -
Joseph Fouché (1759-1820) estl'une des figures les plus énigmatiquesde son temps. Élevé chez les Oratoriens, il fut un pilleur d'églises. Conventionnel modéré, il massacra les royalistes de Lyon. Bien qu'il eût voté la mort de Louis XVI, il fut ministre de Louis XVIII. Napoléon, qui en fit son ministre de la Police,le chassa et le rappela : il le craignait et avait besoin de lui.
Biographe de Marie-Antoinette et de Balzac, le romancier d'Amok et de La Confusion des sentiments nous donne ici un saisissant portrait de ce personnage, en qui il voit la première incarnation d'un type politique moderne: l'homme de l'ombre, dissimulé, manipulateur, actionnant en coulisses les mécanismes du pouvoir réel. -
Publié en 1925, ce texte confirme le génie de Zweig pour saisir la vérité intime des grands esprits - Freud, par exemple, et ici : Nietzsche, dont il souligne la soif absolue de vérité et de liberté, d'indépendance, de poésie, mais aussi la défaite, celle du corps malade du philosophe, celle de la raison, devenue l'esclave de la folie et d'une forme de suractivité créatrice : "L'effondrement de Nietzsche, écrit-il, est une sorte de mort par la lumière, une calcination de l'esprit par sa propre flamme." Un burn-out ?
Ce livre comprend également un texte de 1917, "Nietzsche et l'ami", qui met l'accent sur la solitude du philosophe à la fin de sa vie. -
Joseph Fouché, portrait d'un homme politique
Stefan Zweig
- Payot
- Petite Bibliotheque Payot
- 3 Janvier 2024
- 9782228934886
"Napoléon n'aime pas Fouché et Fouché n'aime pas Napoléon" : un fascinant portrait d'un "génie de la trahison" - sans doute l'homme le plus détesté (et le plus puissant) de l'histoire de France. Traduction entièrement révisée par Olivier Mannoni et préface de l'historien Philippe Artières, spécialiste des criminels et de l'écriture de l'histoire.
-
Freud ; la guérison par l'esprit
Stefan Zweig
- Le Livre De Poche
- Ldp Litterature & Documents
- 19 Mai 2010
- 9782253157045
On connaît l'intérêt passionné du romancier stefan Zweig pour les zones inexplorées et obscures de l'esprit humain. on connaît aussi l'indéfectible et révérencieuse amitié qu'il voua toute sa vie au père de la psychanalyse - Zweig prononça l'éloge funèbre de Freud en 1939. résolument conçu comme une apologie, cet essai, publié en France pour la première fois en 1932 dans le recueil La Guérison par l'esprit, était destiné à prouver aux yeux du monde la valeur et la portée de l'oeuvre de Freud. tout en donnant au lecteur contemporain les clés essentielles sur l'homme et sa théorie, il se double aussi d'une réflexion fondamentale sur les pouvoirs de la pensée et restitue admirablement l'esprit d'une époque, ses réticences, ses doutes et ses espoirs. Ce volume contient l'oraison funèbre « Sur le cercueil de Sigmund Freud ».
-
Les grandes biographies
Stefan Zweig
- Le Livre De Poche
- La Pochotheque
- 13 Novembre 2014
- 9782253088660
Émile VERHAEREN Marceline DESBORDES-VALMORE Romain ROLLAND Joseph FOUCHE Marie-ANTOINETTE Marie STUART MAGELLAN BALZAC Introduction, notices et bibliographie d'Olivier Philipponnat.Déjà parus dans la même collection : I. ROMANS ET NOUVELLES II. ROMANS, NOUVELLES ET THÉÂTRE III. ESSAIS
-
"Dans Montaigne ne m'émeut et ne m'occupe aujourd'hui que ceci : comment, dans une époque semblable à la nôtre, il s'est lui-même libéré intérieurement et comment, en le lisant, nous pouvons nous-mêmes nous fortifier à son exemple. Je vois en lui l'ancêtre, le protecteur et l'ami "de chaque homme libre" sur terre, le meilleur maître de cette science nouvelle et pourtant éternelle qui consiste à se préserver soi-même de tous et de tout".
-
Ce volume regroupe les textes de Stefan Zweig de la période 1933-1942 consacrés à la politique, à l'exil et au destin des Juifs européens.
Cet ensemble - inédit en traduction française - constitue une véritable nouveauté éditoriale, sans équivalent en langue allemande ni en langue anglaise. Il contiendra beaucoup de textes importants qui figurent pas dans l'édition de référence des oeuvres rassemblées (Gesammelte Werke) de Stefan Zweig, publiée aux Éditions S. Fischer de Francfort/Main. Il s'inscrit dans la droite ligne des deux volumes de Stefan Zweig déjà édités aux éditions Bartillat (Derniers messages et Appels aux Européens) et il enrichira considérablement la connaissance de la dernière décennie de la vie de Stefan Zweig.
On y retrouve bien entendu des textes consacrés à la situation politique en Allemagne et en Autriche, des interventions où il appelle à une prise de conscience de la gravité de la situation en Europe, et des inquiétudes liées au sort des juifs en Europe. On notera un bel hommage à la figure de Joseph Roth.
Il s'agit d'une publication importante concernant l'oeuvre de Stefan Zweig en ces années dramatiques. Un précieux appareil critique accompagne le volume.
-
Les grandes vies ; Fouché, Marie-Antoinette ; Marie Stuart, Magellan
Stefan Zweig
- Grasset
- 14 Octobre 2009
- 9782246425212
Magellan (1480-1521) entreprit en 1519 le premier voyage autour du monde. Il trouva une mort absurde aux Philippines, son exploit accompli. Dans cette formidable biographie, Zweig exalte la volonté héroïque de Magellan, qui prouve qu'« une idée animée par le génie et portée par la passion est plus forte que tous les éléments réunis ». Marie Stuart (1542-1587) reine d'Ecosse puis de France, doit en 1560 se réfugier auprès d'Elisabeth I d'Angleterre après une liaison malheureuse. Celle-ci la gardera captive vingt ans avant de la condamner à mort. Il fallait l'immense talent de Stefan Zweig pour faire revivre la femme et la reine, parée de mille grâces par les uns, peinte comme une criminelle par les autres. Qui était Marie-Antoinette (1755-1793)? Une débauchée futile ? Une icône pour la Restauration ? Nous la suivons de la chambre de son époux, jusqu'au lit de la guillotine. Zweig analyse une âme bouleversée par les événements, qui, sous le poids du malheur et de l'Histoire, se révèle à elle-même. Joseph Fouché (1759-1820) a servi avec zèle la République, le Directoire, le Consulat, l'Empire et la Monarchie. Elève chez les Oratoriens, il devint un pilleur d'églises. Conventionnel modéré, il vota la mort du roi. Fouché, c'est l'art du reniement, la grâce du traître. Stefan Zweig nous fait découvrir, à sa manière, une figure essentielle de l'Histoire.
-
Grands discours ; « une Europe pour la paix »
Robert Schuman, Jacques Chirac, Stefan Zweig
- Points
- Points Document
- 24 Février 2011
- 9782757822036
Le 9 mai 1930, Robert Schuman propose la création de la Communauté européenne du charbon et de l'acier, jetant ainsi les bases de la construction européenne. Mais les obstacles sont nombreux, en particulier les tentations de repli nationaliste. Ainsi, en décembre 1978, Jacques Chirac, Premier ministre, lance l'" Appel de Cochin dans lequel il affirme sa défiance à l'égard des institutions européennes. Mais le débat n'est pas récent : en 1 932, Stefan Zweig démontrait comment la lutte entre nationalisme et supranationalisme rythmait l'histoire de la civilisation européenne depuis l'Antiquité. Des discours qui ont marqué l'Histoire, par des figures d'exception.
-
Nouvelle édition en 1991
-
En 1793, quelques Allemands décident de soutenir avec enthousiasme la Révolution française et tentent de fonder sur leur sol une République. Mais de l'idéal à la pratique, les embûches se multiplient et l'expérience avorte. À la fin des années 1920, Stefan Zweig met en scène cet échec à travers une figure méconnue de l'histoire allemande, Adam Lux. Celui-ci affronte Marat et Robespierre, puis, écoeuré par les excès de la Révolution, finit par se rallier à Charlotte Corday.
À une époque où la révolution russe suscite de multiples interrogations, Zweig, auteur de biographies sur Marie-Antoinette et Fouché, propose ici une présentation singulière et originale de la Révolution commencée en 1789. Du rêve d'union franco-allemand à l'espoir d'un monde libéré des différentes oppressions en passant par les excès de la «Terreur», le célèbre écrivain suggère une réflexion sur les espoirs et désillusions que suscite une révolution. -
Joseph Fouché (17591820) a servi avec zèle la République, le Directoire, le Consulat, l'Empire et la Monarchie. Homme de l'ombre, disciple de Machiavel, Fouché aura survécu à tous les changements de régime sans jamais se départir de cette «absence de convictions» qui fascina Balzac autant que Stefan Zweig. Elève chez les Oratoriens, il devint sous la Révolution un pilleur d'églises. Conventionnel modéré, il vota la mort du roi et participa activement au massacre des Lyonnais royalistes. Ambassadeur du Directoire à Dresde, il cambriola son ambassade. Ministre de la Police, à l'abri derrière ses fiches et ses mouchards, il tint tête à Talleyrand et à Bonaparte. Signataire du premier manifeste sur l'égalité, il meurt richissime, duc d'Otrante et sénateur. Joseph Fouché, c'est l'art du reniement, la grâce du traître. Il n'y a pas de personnalité plus décriée que cet homme politique au sang froid, figure cachée et essentielle de l'Histoire française. Stefan Zweig nous le fait découvrir de magistrale manière, dans un style clair et captivant. À lire comme un bon polar, d'une traite...
-
Schachnovelle : Eine spannende psychologische Erzählung über Schach und Überleben
Stefan Zweig
- Culturea
- 11 Juin 2023
- 9791041816231
Begleiten Sie uns auf einer packenden Erforschung des menschlichen Geistes in Stefan Zweigs Schachnovelle, einer intensiven und psychologisch raffinierten Kurzgeschichte, die die Macht des Schachspiels als Mittel zum Überleben darstellt.
In dieser Erzählung folgen wir der Geschichte von Dr. B., einem osterreichischen Anwalt, der während des Zweiten Weltkriegs von den Nazis gefangen genommen wird. Um seinen Verstand unter der Einzelhaft zu bewahren, stiehlt er ein Schachbuch aus der Manteltasche eines Wächters und widmet sich leidenschaftlich dem Studium des Spiels. Schach wird seine Rettung, aber auch seine Besessenheit.
Als er Jahre später auf einem Passagierschiff auf den Schachweltmeister trifft, ist Dr. B. gezwungen, sich seinen inneren Dämonen zu stellen, während er sich in einer Reihe von Schachpartien mit dem Meister misst. Diese intensiven Begegnungen führen zu einer erschütternden Erkenntnis über die Auswirkungen von Isolation und Obsession auf den menschlichen Geist.
Zweigs Schachnovelle ist ein tiefgründiges psychologisches Drama, das sich nicht nur mit den Schrecken der politischen Verfolgung, sondern auch mit den komplexen Schattenseiten der menschlichen Psyche auseinandersetzt. Mit seinem packenden Stil und seinen scharfen Einblicken in die menschliche Natur ist Zweigs Meisterwerk ein unvergesslicher Ausflug in die Tiefen der Verzweiflung und der Hoffnung.
Auf dem großen Passagierdampfer, der um Mitternacht von New York nach Buenos Aires abgehen sollte, herrschte die übliche Geschäftigkeit und Bewegung der letzten Stunde. Gäste vom Land drängten durcheinander, um ihren Freunden das Geleit zu geben, Telegraphenboys mit schiefen Mützen schossen Namen ausrufend durch die Gesellschaftsräume, Koffer und Blumen wurden geschleppt, Kinder liefen neugierig treppauf und treppab, während das Orchester unerschütterlich zur Deckshow spielte. Ich stand im Gespräch mit einem Bekannten etwas abseits von diesem Getümmel auf dem Promenadendeck, als neben uns zwei- oder dreimal Blitzlicht scharf aufsprühte anscheinend war ir- gendein Prominenter knapp vor der Abfahrt noch rasch von Reportern interviewt und photographiert worden. Mein Freund blickte hin und lächelte. »Sie haben da einen raren Vogel an Bord, den Czentovic.« Und da ich offenbar ein ziemlich verständnisloses Gesicht zu dieser Mitteilung machte, fügte er erklärend bei: »Mirko Czentovic, der Weltschachmeister. Er hat ganz Amerika von Ost nach West mit Turnierspielen abgeklappert und fährt jetzt zu neuen Triumphen nach Argentinien. -
Ein Dorfpostamt in Österreich unterscheidet sich wenig vom andern: wer eines gesehen, kennt sie alle. In der gleichen franziskojosephischen Zeit aus dem gleichen Fundus mit den gleichen kärglichen Einrichtungs- gegenständen bedacht oder vielmehr uniformiert, entäußern sie allerorts den gleichen mürrischen Eindruck ärarischer Verdrossenheit, und bis un- ter den Atem der Gletscher, in die abgelegensten Gebirgsdorfer Tirols bewahren sie hartnäckig jenen unverkennbaren altosterreichischen Amtsgeruch aus kaltem Knaster und muffigem Aktenstaub. Überall ist die Raumeinteilung die gleiche: in einem genau vorgeschriebenen Verhältnis teilt eine vertikale, mit Glasscheiben durchbrochene Holzwand das Zim- mer in ein Diesseits und Jenseits, in eine allgemein zugängliche und in die dienstliche Sphäre. Daß der Staat auf ein längeres Verweilen seiner Bürger innerhalb der allgemein zugänglichen Abteilung geringes Ge- wicht legt, wird durch das Fehlen von Sitzgelegenheiten und jeder sonstigen Bequemlichkeit augenfällig. Als einziges Mobel lehnt im Publikumsraum meist nur ein zittriges Stehpult ängstlich an der Wand, den rissigen Wachsleinwandüberzug von unzähligen Tintentränen geschwärzt, ob- wohl sich niemand erinnern kann, jemals in dem eingesenkten Tintenfaß etwas anderes als eingedickten, mulmigen, schreibuntauglichen Brei wahrgenommen zu haben, und wenn zufällig eine Feder zur Stelle in der gehohlten Rinne liegt, so erweist sie sich zuverlässig als abgespragelt und schreibuntauglich.
-
Reine d'Écosse à la mort de son père, en 1542, alors qu'elle n'a que six jours, et reine de France à dixsept ans, après son mariage avec François Il, Marie Stuart est une des figures les plus romanesques de l'histoire. Veuve en 1560, elle rentre en Ecosse et épouse Lord Darnley, avec qui elle ne s'entend bientôt plus. Devenue la maîtresse du comte de Bothwell, cette funeste liaison entraînera sa perte. Lorsque Bothwell assassine Darnley, l'horreur causée dans le pays par ce forfait est si grande que Bothwell est exilé et que Marie Stuart doit se réfugier auprès de sa rivale, Elisabeth Ire, reine d'Angleterre. Celleci la gardera captive vingt ans, jusqu'au jour où, tombant dans le piège d'une conspiration contre la vie d'Élisabeth, la malheureuse Marie, convaincue de tentative de régicide, est condamnée à mort. Parée de mille grâces par les uns, peinte comme une criminelle par les autres, chacun reconnaît cependant en Marie Stuart une victime dont l'énergie dans l'épreuve et la fierté devant la mort furent admirables. Mais sous les préjugés catholiques ou protestants, anglais ou écossais, il fallait un esprit libre et l'immense talent de Stefan Zweig pour faire revivre en toute justice la femme et la reine si cruellement unies par le destin.
-
Fin du XVe, début du XVIe siècle, la conquête des mers par l'Espagne et le Portugal. Un homme ressort de cette période, Magellan. Discret, courageux, tenace, réfléchi, très intelligent, il a un défaut, il ne sait pas communiquer avec les autres. Après moult aventures, péripéties diverses et passionnantes, il arrivera au but de son existence: la découverte du détroit qui porte son nom. Ce texte va au delà du document historique, vous le lirez comme un passionnant roman d'aventures.
-
Marie-Antoinette n'était ni la grande sainte du royalisme ni la grande «?grue?» de la Révolution, mais un être moyen, une femme en somme ordinaire, pas trop intelligente, pas trop niaise, un être ni de feu ni de glace, sans inclination pour le bien, sans le moindre amour du mal, la femme moyenne d'hier, d'aujourd'hui et de demain, sans penchant démoniaque, sans soif d'héroïsme, assez peu semblable à une héroïne de tragédie. Mais l'Histoire, ce démiurge, n'a nullement besoin d'un personnage central héroïque pour échafauder un drame émouvant.
[...] Avec un réalisme mélodramatique, cette tragédie met en présence les oppositions les plus violentes?; elle pousse Marie-Antoinette d'un palais impérial aux cent salons dans une misérable geôle, du carrosse doré sur la charrette du bourreau, du trône sur l'échafaud?; elle la jette du luxe dans l'indigence?; d'une femme jouissant de la faveur générale et partout acclamée, elle fait un objet de haine sur qui s'abat la calomnie?; bref elle l'entraîne toujours plus bas, sans pitié, jusqu'au suprême abîme. Et cet être petit et médiocre, soudainement assailli dans sa nonchalance, ce coeur étourdi ne comprend pas ce que lui veut cette force étrangère?; il sent seulement qu'une dure poigne le pétrit, qu'une griffe brûlante s'enfonce dans sa chair torturée?; inaccoutumé à la souffrance, la craignant, il ne se doute de rien, se débat, gémit, cherche à s'échapper. (S.?Zweig) -
Marie-Antoinette n'était ni la grande sainte du royalisme ni la grande «?grue?» de la Révolution, mais un être moyen, une femme en somme ordinaire, pas trop intelligente, pas trop niaise, un être ni de feu ni de glace, sans inclination pour le bien, sans le moindre amour du mal, la femme moyenne d'hier, d'aujourd'hui et de demain, sans penchant démoniaque, sans soif d'héroïsme, assez peu semblable à une héroïne de tragédie. Mais l'Histoire, ce démiurge, n'a nullement besoin d'un personnage central héroïque pour échafauder un drame émouvant.
[...] Avec un réalisme mélodramatique, cette tragédie met en présence les oppositions les plus violentes?; elle pousse Marie-Antoinette d'un palais impérial aux cent salons dans une misérable geôle, du carrosse doré sur la charrette du bourreau, du trône sur l'échafaud?; elle la jette du luxe dans l'indigence?; d'une femme jouissant de la faveur générale et partout acclamée, elle fait un objet de haine sur qui s'abat la calomnie?; bref elle l'entraîne toujours plus bas, sans pitié, jusqu'au suprême abîme. Et cet être petit et médiocre, soudainement assailli dans sa nonchalance, ce coeur étourdi ne comprend pas ce que lui veut cette force étrangère?; il sent seulement qu'une dure poigne le pétrit, qu'une griffe brûlante s'enfonce dans sa chair torturée?; inaccoutumé à la souffrance, la craignant, il ne se doute de rien, se débat, gémit, cherche à s'échapper. (S.?Zweig) -
Correspondance
Freud Sigmund, Zweig Stefan
- Rivages
- Rivages Poche ; Petite Bibliotheque
- 3 Janvier 2013
- 9782743624583
A lire la correspondance que les deux hommes échangèrent pendant plus de trente ans, on se dit que Zweig est vraiment le fils que Freud aurait aimé avoir : il apprécie en lui sa "modestie intérieure", tout en étant séduit par l'écrivain, si proche à bien des égards d'Arthur Schnitzler qu'il considérait comme son "frère jumeau".
A Zweig, Freud confie ce brevet de ressemblance : "Votre type est celui de l'observateur, de celui qui écoute et lutte de manière bienveillante et avec tendresse, afin d'avancer dans la compréhension de l'inquiétante immensité". De son côté, Zweig sera l'un des rares écrivains viennois, le seul peut-être à discerner d'emblée le génie de Freud, à le proclamer et à le situer dans la lignée de Proust , Joyce et Lawrence. "J'appartiens, lui écrit-il, à cette génération d'esprits qui n'est redevable presque à personne autant qu'à vous en matière de connaissance."