À l'orée du XXe siècle, dans un Japon en plein bouleversement, comment une jeune femme indépendante, aussi belle que talentueuse, peut-elle se faire une place dans l'univers bourgeois où elle a grandi ? La réponse est tout sauf moderne : en faisant un bon mariage. Yôko s'y refuse, et dans la lutte inégale qui l'oppose désormais à son milieu, elle ne dispose que de son pouvoir de séduction - une arme à double tranchant, qui finira par se retourner contre elle... Considéré comme le premier roman féministe de la littérature japonaise, Cette femme-là, paru en 1919, est le chef-d'oeuvre de Takeo Arishima (1878- 1923), fils d'une famille d'aristocrates japonais devenu romancier d'avant-garde, socialiste convaincu et observateur lucide des contradictions de son époque.
Révoltée, lucide, passionnée, yôko est aussi, sans aucun doute, dans ses désirs d'ailleurs et d'amour, le personnage féminin le plus actuel des romans japonais d'avant-guerre.
Voici le portrait d'une femme à la liberté instinctive et ne pouvant envisager la vie que comme la satisfaction de cet instinct.
Puérile par instants, impudique parfois, mais têtue et sereine, elle bondit dans la vie dès la première page pour vivre intensément les bouleversements profonds d'une vie amoureuse, sensuelle et scandaleusement libre que l'auteur nous fait partager avec un talent qu'on a pu comparer à celui d'un d.
H. lawrence.