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Vincent Fontano
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Écrire depuis la nuit, parler du silence qui habille les grands cris de mon île. C'est le travail que j'ai entrepris. Chez nous, l'histoire est douloureuse et je n'ai hérité que de larmes. Moi qui suis né une nuit sans vent, fils de personne, je me suis fait la promesse de parler des miens. Depuis, j'écris. Ne vous étonnez donc pas de cette malfaçon dans mon langage. Je porte mes morts dans mes doigts. Ils ne sont pas dociles.
Après des études de Lettres modernes à l'Université de la Réunion ainsi qu'au Conservatoire à Rayonnement Régional de la Réunion en 2009, Vincent Fontano mène un parcours atypique au sein de la création littéraire réunionnaise, s'attelant à la tragédie. Il écrira tout d'abord un triptyque en créole, avant de commencer à écrire en français. Ce lecteur inconditionnel de James Baldwin et de Dany Laferrière invite le public, dans chacune de ses créations, à partager ses réflexions sur la société réunionnaise et sur les grands traumatismes qui parcourent l'Océan indien. -
Comment résister à la terreur quand elle se fait ordinaire et quotidienne ? Quand elle dort dans votre lit ?
Un homme et une femme, dans le silence de la nuit, vont nous faire revivre leur histoire d'amour. Puisque tout est déjà joué, puisqu'il n'y a plus rien à perdre, la parole va enfin se libérer et laisser place à l'intime. Pour cet homme qui s'interroge, et qui dans sa quête de reconnaissance, se débat, les supplices décriés par sa femme deviennent insoutenables.Retour ligne automatique Le couple va nous livrer sa part d'ombres qui existe dans leur acte d'amour.
Chemin de théâtre, poursuite d'un triptyque La place du non-dit est importante dans la société réunionnaise. Les gens ont appris à vivre en verbalisant peu leurs émotions mais en les donnant à comprendre. Les créations de Ker Béton s'appuient sur ce vécu pour écrire un feuilleton. Trois histoires, trois fables pour répondre à une question, trois manières de regarder le problème. Trois façons de vivre un phénomène de société : la terreur. Comment faire face la terreur ? Comment se battre quand le monde vous plie ?
« ?Tambour, la soumission? » s'inscrit dans la suite d'un travail de recherche sur la terreur et les différentes façons d'y résister. Si « Syin zonn? », crée déjà également grâce aux Bambous en 2011, s'interrogeait sur la terreur au sein de la société, et apportait comme solution la fuite et la rébellion, « ?Tambour, la soumission? », quant à elle, s'interroge sur la terreur au sein du couple, qui pousse à la soumission comme un éventuel bouclier. A travers cette pièce, l'auteur invite à une réflexion sur cette violence sourde que l'on ne nomme pas. Le troisième volet, « Lajja, la honte », est en cours d'écriture.
Pèce de théatre en créole réunionnais et traduit en français.
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Co-édition Les Bambous.
Les Bambous accompagne Vincent Fontano depuis ses débuts. Tout d'abord comédien, issu du conservatoire de La Réunion, Vincent s 'oriente très vite vers l'écriture et la mise en scène, et décide d'un triptyque sur la terreur, qu'inaugurera la pièce Syien Zonn, la fuite et la rébellion, créée à l'ancienne gare de Saint Benoït en 2012.
Suivra Tanbour, la soumission coproduit et coédité par Les Bambous en 2014, puis O bord de la nuit écrit en français pour des comédiennes malgaches, créé dans la foulée et joué à Madagascar notamment.e Si nous l'éditons dans cet ouvrage avec le dernier opus du tryptique, Galé, écrit entièrement en kréol, c'est que O bord de la nuit et Galé sont deux pendants pour voix de femmes en butte avec les interdits, les tabous, l'innommable et la loi, « la loi qui connaît, la loi qui décide, la loi qui régit le corps des femmes » sans arriver vraiment à les empêcher d'être libres de leurs choix, quel qu'en soit le prix à payer. Deux tragédies contemporaines, où l'enfant ou le père donnent chacun une réplique impitoyable à la femme, mère ou fille, magnifiquement autopsiée par la plume au scalpel de Vincent Fontano.
Pèce de théatre en créole réunionnais et traduit en français.