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jacques josse
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Perché en haut d'une falaise qui surplombe l'océan, le bar del'Oubli est un lieu réputé, fréquenté par les noctambules de la côte nord, enBretagne, et par les voyageurs de passage qui s'y arrêtent dès qu'ils en ontl'occasion. Après avoir bravé la tempête, traversé la lande et emprunté lechemin des douaniers, un homme découvre, étonné, ébloui, ce bar qui ne ressembleà aucun autre. Poètes et écrivains disparus y occupent une place de choix. Tousont leur photo aux murs et incitent les buveurs et les buveuses désirants'offrir une escapade à faire un bout de route en leur compagnie. Cela va durerdes heures. Les tournées se succèdent. Les rencontres aussi. Bientôt, la nuitbasculera par dessus bord et l'inconnu, subjugué par tout ce qu'il a vu etentendu, devra regagner son hôtel avec des mots, des images, des visages pleinla tête.
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Un excès de solitude peut exposer celui qui s'en repaît sans compter à d'inattendus retours de bâton. C'est ce qui arrive aux hommes et aux femmes qui traversent ces poèmes. À force de se couper des autres et de s'accoutumer à eux-mêmes, ils perdent leurs repères et se retrouvent, égarés, sur des chemins peu enviables. L'isolement, la peur, le ressassement et parfois même la folie s'emparent d'eux et fait chavirer leur pensée.
L'auteur, qui connaît bien la confrérie de ces « trop épris », les repère aisément. Ils attirent son attention au hasard du quotidien. Ils sont au coin de la rue, au comptoir d'un bar, près d'une usine désaffectée, de retour du champ ou assis à l'arrière d'un taxi qui descend vers le port. Tous ont en eux cette part de fragilité, de tendresse et d'humanité qui l'oblige à les inviter et à les réunir dans un même livre afin qu'ils ne soient plus seuls. -
Récit de Jacques Josse.
Reproduction des gravures de Scanreigh.
« S'ensuit un grand silence. Durant lequel elle se recueille, immobile, ne perdant pas le moindre détail d'une scène d'accident qui se fiche dans sa mémoire avant de se déplacer vers celle de ceux qui vont devoir inventer ce qu'ils n'ont pas vu. »
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Faute de preuves
Serge Prioul
- Les Carnets Du Dessert De Lune
- Pleine Lune
- 16 Octobre 2017
- 9782930607504
Ses poèmes courts et concis ne s'écartent jamais du motif qui les as fait naître. Faute de preuves fourmille de scènes brèves, de propos entendus et judicieusement repris, de moments particuliers, de fragments de mémoire intime ou collective, de portraits ciselés, de retours sur soi, de dédicaces aux proches, d'adresses au monde ouvrier et en particulier à ses père et grand-père qui furent tous deux tailleurs de pierres. Attentif à la présence des êtres et des choses, Serge Prioul avance en collectant des bribes de réalité qu'il met en forme dans ce livre de bord très intuitif et profondément humain. Extrait de la préface de Jacques Josse
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Un hommage et une invitation à lire l'écrivain tchèque Bohumil Hrabal Bohumil Hrabal est l'un des grands écrivains tchèques de la seconde moitié du xxe siècle. De son chef d'oeuvre, Une trop bruyante solitude, l'auteur disait qu'il n'était venu au monde que pour l' écrire.
On suit l'homme et l'écrivain au l de ses périples de Brno (en Moravie) où il est né en 1914, passant son enfance dans la brasserie familiale, jusqu'à Prague où il fréquentait assidûment Le Tigre d'or, café désormais légendaire, très animé, qui lui servait tout à la fois de quartier général et de refuge pour vivre le moins durement possible son exil intérieur.
Hrabal a choisi de ne pas quitter ce pays où il se sentait traqué et où ses livres étaient interdits. Une lutte incessante qu'il mène avec les armes qui sont les siennes: l'humour, la fantaisie, la palabre et la littérature.
« Hrabal n'imitait personne. Sa fusion du fantastique et du réel (du réel plébéien, ordinaire, concret), il l'a réalisée tout seul, d'une façon aussi poétique que drôle (surtout drôle: vous ne trouverez chez aucun autre romancier une pareille drôlerie). Hrabal est un des grands créateurs du roman moderne.» - Milan Kundera.
Hrabal est un malicieux. Un être généreux qui aime les autres, à commencer par ses compagnons de virées dans Prague (le peintre et graveur Vladimir Boudnik et le poète-philosophe Egon Bondy), et ceux qu'il a côtoyés au hasard des nombreux métiers qu'il a dû exercer en marge de son activité d'écrivain comme Monsieur Hanta - personnage principal d'Une trop bruyante solitude -, l'ancien athlète chargé de pilonner des quantités de livres et qui n'aura de cesse d'en sauver un maximum.
Célébrer Hrabal ne pouvait se concevoir sans évoquer son dernier voyage qu'il t hors d'Europe centrale -une série de conférences aux États-Unis-, dont il juxtaposa ses souvenirs au récit des manifestations qu'il suivait alors de près, chaque jour à Prague, et qui allaient aboutir à la «Révolution de velours», en 1989.
Le livre se termine avec sa mort tragique un jour de février 1997 où l'écrivain chuta du cinquième étage de l'hôpital de Bulovka. Le soir même, et jusque tard dans la nuit, une longue veillée funèbre - avec bière et charcuterie à volonté pour mieux communier - fut improvisée au Tigre d'or. Ailleurs, d'autres le saluèrent en buvant tout aussi goulûment à la santé posthume du grand raconteur parti rejoindre son maître, Jaroslav Hašek, l'auteur du Brave Soldat Chvéïk.
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Des escapades rouge et noire
Jacques Josse
- MEDIAPOP
- Le Club Des Ecrivains
- 8 Avril 2022
- 9782491436568
C'est en mémoire de son père, qui écoutait chaque week-end les matches du stade Rennais en direct à la radio, que Jacques Josse a bâti son récit. Il raconte comment cet homme taciturne, qui s'octroyait, comme tant d'autres en Bretagne, dans les années 60-70, d'étranges escapades rouges et noires sans quitter son domicile, lui a, au fil du temps, transmis le flambeau. Le voici désormais dépositaire de nombreux souvenirs (qu'il se doit de retranscrire) et observateur d'une histoire qui continue de s'écrire, celle d'une équipe qu'il suit à sa manière, en vibrant avec les supporters. Il les rencontre, les écoute, les côtoie dans les bars, les commerces, les rues, les zones industrielles en montrant combien le coeur de la ville, où il habite depuis plus de quarante ans, bat certains soirs un peu plus fort que d'habitude.
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Marco Pantani a débranché la prise
Jacques Josse
- La Contre Allée
- La Sentinelle
- 17 Août 2015
- 9782917817414
Une écriture économe dans un esprit reportage, à coups de séquences vives qui s'enchaînent et nous tiennent dans une lecture compulsive. On court de page en page, au plus près de la trajectoire hors-normes de Marco Pantani, vainqueur du Tour de France et du Tour d'Italie 1998.
Jacques Josse dresse un portrait du sportif, du battant qui ne s'en laissait pas compter, du grimpeur au tempérament de feu, du solitaire qui aimait s'isoler dès que la pente devenait très dure. Mais aussi de l'homme qu'il a senti fragile, peu à l'aise parmi les autres, rêveur sans doute, dur au mal, orgueilleux, profondément humain, victime d'un système trop grand pour lui (l'argent, la performance, la gloire) qui l'a éjecté aussi rapidement qu'il l'avait porté aux nues.
La destinée fulgurante d'une personnalité particulière Avec un parcours d'étoile filante à l'image de Jim Morisson, Jimmy Hendrix ou Janis Joplin, Marco Pantani est toujours extrêmement présent dans la mémoire collective, il a incontestablement marqué de son empreinte la sphère du cyclisme durant son passage éclair entre 1994 et 2003.
à la fois secret et soucieux de son image, Marco Pantani aimait à brouiller les pistes en changeant régulièrement d'apparence, son dernier look étant celui du pirate avec bandana, diamant à l'oreille et crâne rasé.
Enfant pauvre devenu cycliste de renommée mondiale, adulé, vénéré et vite rattrapé par les chutes à répétition, puis le dopage, il a vécu une fin tragique, à 34 ans, d'une overdose de cocaïne, dans une chambre d'hôtel à Rimini.
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Comme son titre l'indique, selon l'expression populaire, un pilier c'est le client fidèle d'un bar que l'on respecte, puisque souvent, il a réponse à tout, surtout s'il est "philosophe". C'est déjà un monde ancien où l'on pouvait boire son demi ou sa petite côte et fumer sa cigarette par la classe dominante néolibérale devenant de plus en plus liberticide et policière...
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Rêveur raconteur, le Capitaine est l'une des figures du bar Chez Pedro. Le soir, Jimmy, ex-grutier sans emploi, s'installe pour boire à ses côtés, l'écouter et prendre place dans l'étrange chronique collective dentelée de disparus, d'énigmes, de voyages et de coups du sort de ce petit port de Bretagne.
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Ils se ressemblent. Ce sont des gens de l'ombre. Qui tentent de mener leur frêles embarcation à bon port en ramant souvent contre des vents contraires.
Vivre est ordinaire mais pas facile. Beaucoup sont en bout de course. D'autres ne sont plus de ce monde. Ce qui ne les empêche pas d'avoir marqué leur passage. Et d'exister dans les mémoires.
Cela a lieu sur terre, sur mer ou en ville. Parfois dans les cafés, où la parole se libère plus facilement. Défilent, entre autres, un homme au corps cassé qui fume du cannabis avec son chien dans une voiture sur cales, un voyageur qui s'arrête définitivement dans un hôtel d'Ostende, un boxeur sonné qui coupe ses idées noires en marchant sans relâche, la mort qui vient cueillir Nino Ferrer au milieu d'un champ de blé...
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Depuis son apparition sur la terre, l'homme n'a eu de cesse d'inventer des boissons à la hauteur de ses rêves. La bière, dont l'origine remonte à la préhistoire, occupe une place de choix. Née, un peu par hasard, de la fermentation de graminées sauvages avec un peu d'eau, elle a aujourd'hui ses fidèles sur la planète entière.
Mais ces fervents, ces buveurs ont leur propres exigences. Ils demandent non seulement au précieux liquide d'épancher leur inextinguible soif mais aussi d'égailler leurs papilles, de calmer leur solitude et de leur réserver, sur le zinc ou à table, des rendez-vous savamment maltés.
Ce sont ces hommes, ces femmes, entrevus sous diverses latitudes, là où il aime s'immerger et explorer, dans des lieux où la bière sait souvent chanter juste, que l'auteur du café Rousseau a croisés dans ses récentes déambulations.
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Quittant le village de son enfance pour travailler en banlieue parisienne, l'auteur évoque sa découverte d'un monde qui lui était totalement inconnu. Il parle de son travvail de nuit au tri postal à Trappes. Il dit aussi les virées agitées à Pari, les petits matins gris et son besoin de s'évader en lisant Franck Venaille et quelques autres dont certains furent également postiers.
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Liscorno, village situé dans les Côtes-d'Armor, est devenu au fil du temps un point d'ancrage essentiel pour Jacques Josse. C'est là, à quelques kilomètres de l'océan, qu'a commencé son long cheminement en compagnie des écrivains. Il revient dans ce récit sur ses années fondatrices. En tissant des liens étroits entre les escapades qu'il réalisait alors grâce aux livres et ce qu'il percevait, au même moment, de la vie alentour, il dessine les contours d'une géographie intime et mentale qui dépasse frontières et limites de territoires. Peu à peu le hameau isolé s'ouvre au monde. Des silhouettes sortent de l'ombre. Les visiteurs se nomment London, Kerouac, Hrabal, Ginsberg, Michaux. Certains se jouent de l'imaginaire du lecteur. D'autres se confondent avec les habitués du bar du coin. Tous donnent des coups de coude à celui qui met sa mémoire en route pour restituer la richesse et la densité des années vécues au village.
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Vision claire d'un semblant d'absence au monde
Jacques Josse
- Le Realgar
- L'orpiment
- 28 Février 2020
- 9791091365925
« Le soir il marche lentement sur le sentier qui mène de Bréhec à la Pointe de la Tour. Passé le mur de pierre et les herbes folles, au fin fond du hameau des « Rochers rouges », il bifurque pour remonter vers la chapelle Sainte-Eugénie. À peine un quart d'heure plus tard, parvenu là-haut, debout sur le dos de la colline qui surplombe la baie, il se laisse submerger par le côté « hors du temps » qui se dégage des lieux. Il pousse la porte, foule une grande dalle froide avant de s'engouffrer dans ce réduit sombre et humide... La simplicité de l'édifice, son intérieur austère, les traits reproduits sur les visages en bois - pour la plupart ceux de marins péris en mer - qui semblent souffrir paisiblement, immobiles et un peu poussiéreux dans leur coin d'ombre, tout cela le plonge dans un silence et un état d'hébétude où il retrouve tous les arpenteurs de solitudes qui se sont, un jour ou l'autre, absentés du monde pour ne plus jamais y revenir. »
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Petit texte littéraire en forme d'hommage à un des 4 piliers de la Beat Generation. L'auteur a écrit un certain nombre de textes sur la Beat Generation notamment aux éditions La Digitale.
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VOYAGEURS DE PÈRE EN FILS : VIE RêVÉE ET RÉALITÉ Jacques Josse dresse dans ce récit le portrait de son père, breton habitant un petit hameau situé sur la côte nord de la Bretagne. Ce dernier, désireux d'être marin dès le plus jeune âge, chercha longtemps à suivre les traces de son propre père, capitaine au long cours. Cependant, il tombe malade à l'âge de dix-sept ans. Les sequelles brisent ses rêves et font de lui un « débarqué », un homme qui restera à quai. Pour seuls voyages, il lui reste les récits des matelots rentrés au port et les livres (Cadwell, Steinbeck) pour lesquels il se passionne et grâce auxquels il transmet à l'auteur, le goût de la lecture et des mots.
À la mort du père, les souvenirs affl eurent. Pour Jacques Josse, écrire sur sa vie pour lui redonner vie s'est imposé.
DISTANCIATION ET FORCE D'ÉVOCATION Jacques Josse opère une distanciation avec son sujet : il ne s'agit pas du père vu par l'enfant, mais de l'homme au parcours parsemé d'embuches observé par l'enfant devenu adulte.
Avec une économie de mot et un style sobre, l'auteur fait parler la poésie des instants. La musicalité du texte, le jeu sur le rythme associés à un champ sémantique maritime apportent au texte sa force d'évocation.
L'ÉCRITURE DES MÉMOIRES Ce récit est un regard vers le passé, vers le vécu, un « fi l de mélancolie » comme le dit Marc Villemain à propos du style de Jacques Josse. Et puisque l'on ne vit pas seul, l'auteur évoque un à un les habitants du village costarmoricain, les protagonistes d'une époque à présent révolue. Il offre ainsi au lecteur toute une galerie de personnages - des gens pour la plupart en bout de course - venant de la terre ou de la mer. Et c'est à travers les anecdotes, caractéristiques et les quotidiens de celles et ceux qui l'entouraient qu'apparaît la fi gure du père.
Ce récit est celui d'un monde qui disparait. Une Bretagne racontée sur plusieurs générations dont l'auteur est le témoin.
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Terminus Rennes est une déambulation, une errance dans la ville où l'auteur vit depuis de nombreuses années.
Sa promenade est calée sur sa propre histoire, sa propre intimité. Il va ainsi de la zone industrielle - où il a longtemps travaillé - aux quartiers sud où il habite en passant par le centre, ses rues, ses bars, ses trottoirs animés. Il ricoche entre mémoire et présent, au gré des rencontres, en n'oubliant pas, dès que l'occasion se présente, d'évoquer les écrivains qui l'ont précédé et qui ont, eux aussi, laissé des traces écrites de leur passage en ville.
" Au fil des rues, ce sont des souvenirs plus vifs que d'autres qui affleurent. Assemblés, ils forment une grille d'émotions très personnelle en remettant en lumière une date, une présence, une rencontre... ".
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Désirant prolonger un périple entamé depuis longtemps déjà, initié dès les premiers cahots d'une enfance larvée, minée, caressée par les mains tièdes du vent d'Ouest et par celles, plus froides, de Dieu, de l'alcool et des morts, il rassemble des bribes, recolle les morceaux d'une histoire tragique, essaie de trouver assez de clarté en lui pour glisser une ombre entre les draps de sa mémoire. L'ombre recherchée n'a pas la teneur grise de la sienne. Elle s'avère plus souple, plus légère et surtout moins en prise avec la terre boueuse qui recouvrait, dès novembre, une cour de ferme où lui et sa soeur aimaient à s'attarder les soirs de pluie. Cette ombre-là gambadait près de lui. Elle avait les joues colorées et le rire facile. Elle n'a désormais plus d'existence. Elle est morte sans jamais dévoiler sa douleur. Elle a tenu à partir en fumée en se mêlant au vent jusqu'à devenir invisible et furtive. C'est ainsi qu'elle s'est diluée dans la bruine d'une fin d'après-midi, en mars 2004, dans les environs de Saint-Brieuc, avant de se perdre, pour de bon, dans le tumulte lumineux d'un ciel du bord de mer. Jacques Josse a publié une vingtaine d'ouvrages parmi lesquels figurent Café Rousseau (La Digitale, 2000), Vision claire d'un semblant d'absence au monde (Apogée, 2003), Les Buveurs de bière (La Digitale, 2005) et Sur les quais (TraumFabrik, 2007). Journal d'absence est le cinquième livre qu'il publie en compagnie de Georges Le Bayon. Georges Le Bayon habite à Belle-île. Il est peintre, sculpteur et graveur. Il a réalisé plusieurs expositions, tant en France qu'à l'étranger. Il travaille régulièrement avec des poètes, notamment Alain Jégou, Michel Dugué, Emile Hemmen et Yves Prié (avec lequel il vient de publier Passage des amers aux éditions Folle Avoine).