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nicolas mariot
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Je soussigné(e) certifie que mon déplacement est lié au motif suivant... Chacun d'entre nous se souvient de ces auto-attestations à remplir comme du confinement qui les accompagnait. Cet ouvrage a pour ambition de revenir sur ce moment littéralement extra-ordinaire au regard des questions qu'il a soulevées en matière de suspension des libertés et d'obéissance collective.
Du printemps 2020, chacun d'entre nous garde le souvenir des attestations à remplir, des limites qu'elles imposaient et des vérifications policières qu'elles autorisaient. Pourtant, rares sont les bilans consacrés à ce versant coercitif de l'enfermement national. C'est tout l'enjeu de cette enquête. Pendant 55 jours, les forces de l'ordre firent le vide sur l'ensemble du territoire, y compris dans les espaces naturels que survolaient des drones et des hélicoptères. Assistées par d'improbables auxiliaires et de nombreuses délations, elles procédèrent à 21 millions de contrôles et infligèrent 1,1 million d'amendes. Cette situation où tout le monde, aisé ou pauvre, habitué à donner des ordres ou à en recevoir, était soumis aux mêmes interdits et aux mêmes vérifications, apparaît historiquement singulière. Elle offre l'opportunité d'étudier grandeur nature la production du conformisme (qu'est-ce qu'obéir à l'État ?) et son ancrage social. De la claustration totale au refus des règles, cet ouvrage suit les lignes de conduite qu'empruntèrent les confinés, soumis à une surveillance massive dont on trouvait alors, en Europe et dans le monde, bien peu d'équivalents. -
Tous unis dans la tranchée ; 1914-1918, les intellectuels rencontrent le peuple
Nicolas Mariot
- Points
- Points Histoire
- 2 Février 2017
- 9782757864258
L'auteur, sociologue et historien, traque dans les correspondances, carnets et autres témoignages d'Henri Barbusse, Marc Bloch, Maurice Genevoix, Apollinaire, Georges Duhamel ou Léon Werth... toutes les mentions, jusqu'aux plus infimes et apparemment anodines, qui racontent l'état des rapports sociaux dans les tranchées. Ce sont elles qui composent l'essentiel de la matière de ce livre. Car en décrivant le monde des tranchées, et l'épreuve de la boue ou des bombardements, ces intellectuels livrent un témoignage sur leur découverte des classes populaires, leurs perceptions des soldats côtoyés, qu'il s'agisse de « camarades » ou de « leurs hommes », et donc sur les écarts et les différences sociales à la fois maintenues et déplacées durant le conflit.
Une profonde remise en cause de la Grande Guerre comme creuset d'une osmose entre groupes sociaux.
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Face à la persécution ; 991 juifs dans la guerre
Nicolas Mariot, Claire Zalc
- ODILE JACOB
- Histoire
- 9 Septembre 2010
- 9782738121752
L'histoire de la Shoah en France envisagée dans une nouvelle perspective. S'appuyant sur un formidable travail d'archives et décrivant l'éventail des parcours des victimes, entre la vie et la mort, voici l'histoire des 991 Juifs de Lens entre 1940 et 1945, au jour le jour, famille par famille. Chaque temps de la discrimination antisémite en France est scruté du côté des persécutés : l'identification, l'aryanisation, l'arrestation, la déportation. Au total, que fallait-il faire ? Se déclarer comme juif ou se taire ? Fuir ou se cacher ?
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Histoire d'un sacrifice ; Robert, Alice et la guerre
Nicolas Mariot
- Le Seuil
- L'univers Historique
- 2 Février 2017
- 9782021343700
Mobilisé en août 1914, Robert Hertz a entretenu avec sa femme Alice une correspondance quotidienne où se lit la flamme d'un engagement sans limites. Pour se hisser à la hauteur de son idéal patriotique, Robert se porte volontaire afin de quitter sa première affectation, éloignée des combats, et rejoindre le front, où il trouve la mort quelques semaines plus tard. La guerre de ce jeune sociologue - l'élève préféré de Durkheim - n'aura duré que huit mois.
Les pages de ce livre constituent une longue promenade à travers la forêt de mots fébrilement jetés sur le papier par Robert et Alice Hertz. Elles donnent à lire le pas de deux d'un sacrifice, la fabrique épistolaire d'un martyre. « Aimée, ne crois pas que je gémis et que je doute. J'irai jusqu'au bout, si long que soit le chemin », écrit Robert fin octobre 1914. Un mois avant d'être tué encore, le serment est répété : « Nous avons fait voeu d'aller jusqu'au bout. Ce sera encore très long, très dur. » La correspondance creuse un tourbillon de « si je ne reviens pas... » Cette radicalisation intime est le coeur même du livre : il s'agit de tenter de comprendre pourquoi, à chaque fois qu'il reçoit une mise en garde, Robert passe outre et choisit de franchir un pas supplémentaire dans l'engagement sans retour. Il s'agit de prendre à bras-le-corps ce que veut dire « mourir pour des idées ».
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Violences extrêmes. Enquêter, secourir, juger : République démocratique du Congo, Rwanda, Syrie
Myfanwy James, Hakim Khaldi, Scott Straus, Bert Ingelaere, Abdulkarim Ekzayez, Nicolas Mariot, Justine Brabant, André Guichoua, Timothy Longman, Sophie Roborgh, Ammar Sabouni
- Maison Des Sciences De L'Homme
- 22 Septembre 2021
- 9782735127719
Ce livre porte sur les analyses et les enquêtes effectuées tant par des chercheurs en sciences sociales que par des praticiens humanitaires et des défenseurs des droits de l'homme dans des contextes de guerre, de génocide et de crimes de masse. Ici, praticiens et chercheurs se donnent pour but commun l'exploration des logiques qui ont gouverné et gouvernent leurs pratiques. En effet, dans certaines situations, ces catégories d'acteurs interviennent simultanément et en fonction d'objectifs qui conduisent parfois à des coopérations, des rapprochements mais aussi à des affirmations d'hétérogénéité de leurs démarches. À partir de leurs expériences en Syrie, au Rwanda et en République démocratique du Congo, les auteurs traitent de l'un ou plusieurs des thèmes suivants: les déterminants locaux des tueries de masse, les modalités des conduites de secours et leurs effets, les actions des agences multilatérales onusiennes, les activités de la justice pénale internationale et des institutions judiciaires nationales, les engagements des organisations de défense des droits humains...
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Intellectuels empêchés : Ou comment penser dans l'épreuve
Brigitte Gaïti, Nicolas Mariot
- Ens Lyon
- 10 Juin 2021
- 9791036203251
Germaine Tillon, Jean-Paul Sartre, Marc Bloch, Charlotte Delbo, Bruno Bettelheim ou Roland Barthes: voici quelques-uns des intellectuels que l'on croisera dans ce livre. Ils ont en commun d'avoir éprouvé, plus ou moins longtemps et durement, des moments où ils ont été empêchés de lire, d'écrire, d'enseigner, de peindre, etc. Tous ont témoigné de ces épisodes de mise à l'épreuve dont parfois on ne se remet jamais. Certains ont été internés en prison ou en camp. D'autres ont connu l'enfermement du sanatorium. D'autres encore ont choisi de rompre avec le monde intellectuel en s'établissant en usine ou en partant vers un ailleurs lointain.
L'ouvrage prend ces situations d'empêchement, subies ou choisies, comme autant de terrains d'enquête: que disent-elles de la condition intellectuelle? Que mobilisent ces hommes et femmes pour faire face aux privations dont ils et elles sont l'objet? Leurs réactions nous révèlent combien la condition intellectuelle ordinaire tient à des apprentissages lettrés, mais aussi à des équipements matériels (le bureau, le livre), à des publics (les lecteurs, les élèves) et à des solidarités (les pairs), autrement dit à des mondes qui soutiennent l'identité.
Au fond, ce que nous donnent à voir ces récits de captivité, ces carnets de guerre ou ces correspondances d'exil, ce sont les tentatives pour reconstruire ces mondes. Dans l'épreuve et malgré elle. -
Le genre humain n.52 : pour une microhistoire de la Shoah
Tal Bruttmann, Ivan Ermakoff, Nicolas Mariot, Claire Zalc
- Le Seuil
- Le Genre Humain
- 27 Septembre 2012
- 9782021044102
L'observation de la destruction des Juifs d'Europe à la loupe permet de penser le processus de mise à mort autrement, d'éclairer différemment les relations entre victimes et bourreaux, de replacer les comportements individuels dans leurs environnements sociaux pour conférer à ceux-ci une valeur explicative propre, de renouveler l'histoire de la Shoah.Ce volume aborde l'histoire des persécutions antisémites et de la Shoah à partir d'un angle local. Cette démarche micro-historienne parcourt l'ensemble de cette livraison du Genre humain. Ainsi, il ne s'agit pas uniquement d'identifier et de compter parmi les victimes combien ont été spoliés, cachés, arrêtés ou déportés, mais encore de savoir qui ils étaient et en quoi ils se distinguaient (ou non) de ceux qui ne l'ont pas été. Procédant ainsi, on se donne les moyens de comparer des trajectoires individuelles ou familiales sinon laissées à leur singularité, mais également de dépasser les jugements psychologiques quant aux comportements et actions des personnes observées. Les choix effectués ne sont plus pensés comme des décisions morales censément effectuées en toute connaissance de cause, ni évalués au prisme des catégories de jugement des historien(ne)s ou de ses lecteur(rice)s, mais rapportés au contexte familial, social, économique ou répressif dans lequel ils prennent place. Le changement d'échelle mené de la sorte permet ainsi de rompre avec la seule logique individuelle et nominale, avantage considérable lorsqu'on traite de questions controversées et enjeux de mémoireIl éclaire d'un jour nouveau la place du " moi " dans sa relation avec l'écriture historienne.
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La disciplinarisation des corps intéresse les sciences sociales depuis longtemps. Ce numéro de Genèses choisit un angle d'attaque nouveau : l'interdépendance entre "apprendre à obéir" et "apprendre à faire obéir" dans des institutions dont la dimension disciplinaire est évidente :
- sur l'armée française de la Première Guerre mondiale, Emmanuel Saint-Fuscien saisit la distorsion entre les catégories d'autorité construites avant la guerre, et les pratiques observées ensuite au combat ;
- dans son ethnographie à l'École nationale de police de Paris, Cédric de Bellaing montre en quoi la manière dont les policiers sont disciplinés est intimement liée au caractère public de la force policière en démocratie ;
- enfin, Nicolas Fischer interroge le rapport complexe aux pratiques disciplinaires des centres de rétention administrative, utilisés en France depuis 1981 pour la surveillance des étrangers visés par l'expulsion.
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Archives policières du communisme ; analyse comparée des cas allemand et polonais
Nicolas Mariot
- Belin
- 11 Septembre 2003
- 9782701134406
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Bains de foule ; les voyages présidentiels en province, 1888-2002
Nicolas Mariot
- Belin
- Socio-Histoires
- 7 Novembre 2006
- 9782701144528
Grâce à la télévision, le président de la République peut s'adresser à tous les Français.
Très régulièrement, des sondages viennent l'informer de ce que pensent ses concitoyens. Pourquoi alors continue-t-il, à intervalles réguliers, à parcourir les provinces de l'hexagone ? Si les visites présidentielles perdurent sans discontinuer depuis la fin du XIXe siècle, c'est parce qu'elles semblent ne jamais connaître l'échec : des déplacements de Sadi Carnot à ceux de Jacques Chirac, les commentateurs (policiers, politiques ou journalistes) constatent sans faillir la liesse du public et attestent immanquablement de la popularité du président.
En croisant commentaires de voyages et archives de leurs préparatifs, ce livre est à la fois une histoire des tours de France présidentiels et une plongée dans l'atmosphère des " petites patries " en fête. L'enquête montre que l'efficacité des tournées politiques repose sur une mécanique qui tient tout entière dans une formule aussi simple que robuste : " Si les gens applaudissent, c'est qu'ils adhèrent.
" L'objectif essentiel de cet ouvrage revient à en expliquer la magie.