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Dittmar
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Pour l'Exposition Universelle de 1867, les éditeurs Lacroix et Verboeckhoven décident de publier un Paris-Guide en deux volumes (Science & Arts et La Vie).
Victor Hugo accepte d'en écrire l'introduction.
Cet ouvrage est la réédition de ce texte sur Paris.
"La fonction de Paris, c'est la dispersion de l'idée.
Secouer sur le monde l'inépuisable poignée des vérités, c'est là son devoir, et il le remplit.
Faire son devoir est un droit.
Paris est un semeur. Où sème-t-il ? Dans les ténèbres.
Que sème-t-il ? Des étincelles.
Tout ce qui, dans les intelligences éparses sur cette terre, prend feu çà et là, et pétille, est le fait de Paris.
Le magnifique incendie du progrès, c'est Paris qui l'attise.
Il y travaille sans relâche.
Il y jette ce combustible, les superstitions, les fanatismes, les haines, les sottises, les préjugés.
Toute cette nuit fait de la flamme, et grâce à Paris, chauffeur du bûcher sublime, monte et se dilate en clarté.
De là le profond éclairage des esprits.
Voilà trois siècles que Paris triomphe dans ce lumineux épanouissement de la raison, qu'il envoie aux quatre vents, et qu'il prodigue la libre pensée aux hommes." Victor Hugo
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Histoire populaire et parlementaire de la commune de Paris
Arthur Arnould
- Dittmar
- 1 Juin 2006
- 9782916294094
Tu as posé la question révolutionnaire, la question politique et sociale, dans ses véritables termes, et toute question bien posée est résolue tôt ou tard.
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Paris sous la commune par un témoin fidèle : la photographie
Collectif
- Dittmar
- 15 Juillet 2002
- 9782951919204
" Une des toutes premières pages de l'histoire du photo-journalisme... " Mattea Battaglia, Le Monde 2.
" Un document irremplaçable, montrant dans toute son acuité le visage de cette révolution... " Bertrand Delanoé, Maire de Paris.
" Un apport incontestable... " Gilbert Haffner, Le Monde Diplomatique.
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" Un des seuls ouvrages existants sur une des toutes premières vagues d'assaut d'insurgées armées de l'histoire désireuses, comme Paule Mink, de réformer l'ordre social (le droit au travail, au divorce, à l'éducation, à la santé...) ou, comme Louise Michel, de révolutionner de fond en comble. " Noël Godin, JDM.
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L'Europe et ses minorités : quelle intégration ?
Nicolas Dittmar
- Dittmar
- 31 Janvier 2006
- 9782916294032
Nous abordons dans cet ouvrage la question de l'intégration des minorités culturelles en Europe, en nous basant sur une enquête sociologique dans les milieux scolaires. Il s'agit d'étudier la mise en place d'une éducation interculturelle dans trois pays différents, le France, la République tchèque et l'Espagne (Andalousie), dans une perspective comparative fondée sur une analyse sociétale : nous mettons en effet en regard les politiques officielles d'intégration avec les pratiques de terrain mises en oeuvre par les acteurs.
Cette enquête trinationale permet de développer une réflexion critique et épistémologique sur le modèle de l'intégration en Europe, et présente l'originalité d'élargir l'analyse à la minorité culturelle la plus importante d'Europe, la minorité Rom, qui représente une population de plus de 200.000 personnes en République tchèque.
La thèse défendue par cet ouvrage est qu'il ne peut y avoir d'intégration sans la mise en oeuvre d'une politique d'inspiration multiculturelle : le multiculturalisme, et plus généralement l'anthropologie culturelle d'inspiration anglo-saxonne peut être conciliée avec notre modèle d'intégration républicain, en développant des programmes de formation interculturelle dans les universités qui tiennent compte de l'histoire de l'immigration en France depuis les années 70 jusqu'à nos jours, et en reprenant certaines stratégies liées à la discrimination positive : point de communautarisme, mais un multiculturalisme libéral (Kymlicka) qui conjugue égalité et diversité, universalisme et pluralisme des visions du monde véhiculées par les différentes cultures de notre temps (Herder).
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Destin de femmes dans le roman populaire en France et en Angleterre au XIX siècle
Pascale Hustache
- Dittmar
- 15 Mars 2009
- 9782916294261
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Emile Eudes (1843-1888) ; général de la Commune et blanquiste
Jean-Louis Menard
- Dittmar
- 15 Janvier 2005
- 9782951919273
" J'ai voulu renverser le gouvernement, proclamer la République pour mieux repousser l'invasion, pour refaire le mouvement de 1793, le seul moyen qui ait réussi à chasser l'ennemi...
Je ne conspire pas contre la France. Je proteste également contre l'accusation d'avoir voulu commettre un meurtre individuel... Les traîtres et les assassins ne sont pas parmi les Républicains... Si c'est une tête que vous voulez, prenez la mienne mais ne la déshonorez pas. " (Émile Eudes, 1870, procès de l'Affaire de la Villette).
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Maxime lisbonne - le d artagnan de la commune de paris
Cerf Marcel
- Dittmar
- 25 Août 2018
- 9782916294490
Maxime Lisbonne est incorporé à la Garde nationale. Il est très vite élu capitaine du 24e bataillon. Avec son unité, il se signale à Fontenay, à Arcueil, à Buzenval, au fort de Montrouge et à Bagneux. Son colonel, qui a remarqué sa belle conduite au combat, veut le faire décorer. Lisbonne refuse. Il réclame des récompenses uniquement pour les citoyens blessés à ses côtés. Ici se situe sa noble profession de foi : Le Républicain dévoué, convaincu, ne doit voir dans le sacrifice de sa vie qu'un devoir qu'il accomplit, et non pas une voie ouverte à son ambition.Las ! en dépit de tant de sacrifices, les désastres s'accumulent.Le 22 janvier 1871, les Républicains tentent, derechef, de renverser le gouvernement. Cette tentative est réprimée. La fièvre patriotique, toutefois, ne se calme pas. Mais nonobstant cette fièvre générale, ce sentiment unanime de la nation, la capitulation de Paris est signée, le 28 janvier 1871, par Jules Favre, après quatre mois et douze jours d'un siège mémorable et terrible.Marcel Cerf est né le 4 octobre 1911 à Versailles et mort le 1er janvier 2010 à Paris. Membre de l'Académie d'Histoire dont il a dirigé les Cahiers, il se consacre, après cinq années de captivité en Allemagne pendant la deuxième guerre maondiale, à l'histoire de la Commune de Paris. En 1950, il adhère aux amis de la Commune de Paris et occupe une place de premier plan dans cette association.
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Journal de prison d'un communeux, Eugène Émile Robinet
Eugene Emile Robinet
- Dittmar
- 15 Juin 2020
- 9782916294513
Un témoignage unique sur les conditions de détention des Communards dans les prisons versaillaises Le 20 juillet à 4 heures et demie du matin, on frappe à la porte, je dormais, je me réveille aussitôt, mon père était allé ouvrir, et j'ai entendu parler, je dis à Jules, on vient pour m'arrêter.
Deux gendarmes « en bourgeois » se présentent et disent qu'ils viennent me chercher pour un simple renseignement ; je me dis en moi-même ; ça ne prend pas le renseignement, je suis bel et bien arrêté, quoique chez moi ils cherchaient à me persuader que, ce que ces sbires me disaient, était vrai.
Je descends donc avec eux, mais dans l'escalier je m'aperçois que j'avais oublié mon mouchoir, je remonte et embrasse mes parents, leur disant, ne sachant pas dire si vrai que je ne reviendrais peut-être pas de si tôt, je partis donc, et je pourrais dire qu'ils ont été très convenables avec moi, ils me laissaient marcher auprès d'eux, on n'aurait pas dit qu'ils venaient de m'arrêter. Nous allâmes d'abord rue Beaubourg, ils avaient un nommé Million à arrêter.
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Une entremetteuse, celle-là ! On l'a arrêtée dans un appartement cossu, où il y avait des salles d'attente pour les mères dont les filles étaient dans la chambre voisine, meublée comme un cabinet particulier ! Elle marche comme à l'église et semble à la recherche de son prie-Dieu, près de la chaire où va monter le prédicateur favori.
Elle ressemble à une quêteuse du grand monde, et l'on s'attend à voir une aumônière dans ses doigts effilés et blancs. Vu l'accusation qui la vise, et vu ses frusques, vu son grand air et ses petits pieds, elle sera en cellule, celle-là. Elle excite l'envie de celles qui la voient passer, et qui disent ; Il se trouvera bien quelqu'un au gouvernement quelle tient, et qui la fera sortir de prison ! Après elles, une file d'ivrognesses aux lèvres baveuses, aux yeux pochés, avec du tabac plein leur nez rouge et des traînées d'ordures sur les guenilles dans lesquelles flotte leur carcasse pourrie ou cassée.
Elles savent le chemin - tout comme la femme en carte, - n'ont point peur de venir, sont contentes d'y trouver le morceau de pain des heures de repos, une causette à faire avec les compagnes du grand vagabondage pratiqué depuis un tiers ou même une moitié de siècle, et qui, sous tous les gouvernements, a échoué ici depuis trente ans. Ah ! l'on est mieux qu'autrefois, m'a dit une estropiée en se redressant sur sa béquille.
Voilà le progrès ! N'empêche que l'on n'a pu réussir encore à écarter de cet enfer les prêtres et les nonnes. Ce sont des sueurs qui veillent sur les détenues. A ces enfants jetées dans la gueule du mal, à ces travailleuses en camisole enragées d'hystérie, à ces chiennes de la prostitution, à ces misères de là chair, à ces agonies des âmes, elles parlent du Dieu juste, et pour que ces femmes ne rient pas, ou, indignées, ne lavent pas leurs sabots pour les battre, elles leur disent, que, - plus on a souffert ici-bas, plus on sera récompensé là-haut: La terre est le grand Dépôt, d'où l'on sort pour aller au ciel..Et il faut dire que dans le quartier des femme l'on prie et l'on croit à Dieu.
Le mal est plus grand qu'on ne croit !
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Le livre propose une très belle somme de textes, d'images, d'événements, de profils de communards qui rend bien compte de cette vie quotidienne de la Commune et des communards. Il est en ce sens aussi utile pour s'imprégner de l'ambiance du Paris de 1871, sans le risque de l'anachronisme, que comme un ensemble de belles sources et de références utiles pour entrer dans l'histoire de la Commune.
Au travers de ce livre se manifeste une nouvelle fois, et Gérald Dittmar le note bien, l'extraordinaire modernité de la Commune, des bois brûlés de la guillotine à l'égalité des salaires des institutrices et des instituteurs...
Jean-Louis Robert, L'Humanité septembre 2008
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Charles Beslay (1795-1878) ; le bourgeois de la Commune
Philippe Richert
- Dittmar
- 31 Mai 2011
- 9782951919266
Philippe Richer s'est attaché avec ferveur à retracer la vie de son trisaïeul Charles Beslay. Ce breton, ardent républicain est aussi franc-maçon, libre penseur et disciple de Proudhon.
Marcel Cerf, Bulletin de l'Association des Amis de la Commune.
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Quoi ! Vous connaissez Louise Michel ? Allez la rejoindre en prison, il n'y a que les anarchistes qui peuvent la connaître.
Cette misérable n'a-t-elle pas cent fois déclaré que tous doivent avoir part au banquet de la vie ? Où serait le plaisir de la richesse s'il n'y a pas à comparer sa position de gorgé à celle des crève de faim ? Où serait l'agréable sentiment de la sécurité si on ne comparait pas sa position bien solide à la situation de ceux qui traînent dans la misère ? Et c'est une femme encore ! C'est là le comble.
Si, seulement, on pouvait la berner tant soit peu avec l'idée que des femmes obtiendront leurs droits en les demandant aux hommes ; mais elle a l'infamie de dire que le sexe fort est tout aussi esclave que le sexe faible, qu'il ne peut donner ce qu'il n'a pas lui-même et que toutes les inégalités tomberont du même coup, quand hommes et femmes donneront pour la lutte décisive. Ce monstre prétend que, chez nous, hommes et femmes, il n'y a pas de responsabilité et que c'est la bêtise humaine qui cause tout le mal ; que la politique est une forme de la stupidité qui ne sait pas agrandir ses petites vanités et en faire l'immense orgueil de la race humaine.
Si cette femme-là était la seule on dirait : C'est un cas pathologique. Mais il y en a des milliers, des millions, qui se foutent de toute autorité et qui s'en vont jetant le cri des Russes : Terre et liberté. Eh oui, messieurs, il y en a des millions qui se foutent de toute autorité parce qu'elles ont vu les petits travaux accomplis par le vieil outil à multiples tranchants qu'on appelle le pouvoir.
(Louise Michel.)
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La réflexion que nous présentons ici est celle d'un désaccord avec la « vision » politique d'Emmanuel Macron. Le vote des Français aux dernières élections législatives a révélé, par l'importance de l'abstention, une France profondément divisée. Les raisons de cette division sont multiples et complexes. Le constat que fait Emmanuel Macron de cette France qui va mal est le même que le nôtre mais les solutions qu'il préconise sont très différentes de celles que nous pensons être nécessaires pour vivre autrement. La condition est de choisir le bon chemin.
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Our la philosophie de la vie, pour la pensée du vivant, le théâtre est une idée et une expérience, un paradigme et un fait, qui a force de loi : nous montrerons que le théâtre fait tomber les masques du monde matériel et découvre le mouvement et la vie. La lucidité du regard, qui pourra expérimenter une saisie théâtrale du réel, est conditionnée par une relation au monde de type dramatique.
Deux philosophes, pour nous, ont voulu voir et ont regardé, en connaissance de causes et d'effets, le théâtre de ce que nous appellerons désormais le vivant-homme, selon ses phases, ses scènes, ses poses et ses attitudes. Ils ont vu ce théâtre, par exemple, à travers le jeu de ce que les hommes ont baptisé eux-mêmes du nom de « morale » ou bien ils l'ont vu dans la performance de ce qu'il faut décrire comme étant « l'individuation » de l'homme.
Enfin, ils ont reconnu cette mise en scène grâce à une démarche philosophique que l'on définira comme « généalogique » ou « productrice d'essences génétiques ».
Ce sont donc deux biophilosophes qui seront les « fondateurs » et « conducteurs » de cette recherche sur la théâtralité du vivant : nous voulons parler de Friedrich Nietzsche et Gilbert Simondon.
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Dictionnaire biographique illustré de la Communde de Paris de 1871
Gérald Dittmar
- Dittmar
- 18 Mars 2004
- 9782951919242
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Gabriel Ranvier (1828-1879) ; le Christ de Belleville
Alain Dalotel
- Dittmar
- 15 Novembre 2005
- 9782916294025
Gabriel Ranvier naît à Baugy (Cher) le 8 juillet 1828.
Fils de cordonnier. Peintre et décorateur sur porcelaine. Initié franc-maçon en 1863. Blanquiste, il milite pour la Révolution à la fin du Second Empire dans les réunions publiques à Belleville, ce qui lui vaut d'être condamné à la prison pour "attaque contre le gouvernement établi". Libéré de Mazas après le 4 septembre 1870, il est élu commandant du 141e bataillon de la Garde nationale. Ami de Gustave Flourens, il participe à la journée insurrectionnelle du 31 octobre 1870.
Incarcéré le 4 novembre, il est élu le lendemain maire du XXe arrondissement lors des élections municipales, un scrutin invalidé par le gouvernement "pour état de failli". Ranvier, qui s'évade début février 1871, n'assiste pas à son procès du 23 février qui aboutit à son acquittement le 10 mars. Délégué au Comité Central de la Garde nationale, il est impliqué dans l'insurrection du 18 mars 1871, date à laquelle il reprend ses fonctions de maire du XXe.
Elu le 26 mars par cet arrondissement, c'est lui qui proclame la Commune à l'Hôtel de Ville le 28. Siégeant dès le 30 mars à la commission militaire, Ranvier prend part à la sortie des fédérés du 3 avril. Le 1er mai, il vote pour l'institution d'un Comité de Salut public et combat avec acharnement jusqu'au dernier jour de la Commune le 28 mai. Réfugié à Londres, il y reprend son métier tout en militant.
Condamné par contumace le 28 novembre 1871 par le 5e conseil de guerre à vingt ans de travaux forcés pour "pillage en réunion ou en bande et à force ouverte d'une propriété particulière appartenant à Mr Thiers", il est de nouveau jugé et condamné à la peine de mort par le 4e conseil de guerre le 14 juillet 1874 pour excitation "à la guerre civile", "fonction dans des bandes armées", "incendie", provocations "à faire des barricades" et "à l'assassinat des otages".
Il gagne l'Italie en 1878. Non amnistié, malade, passant par Paris, Gabriel Ranvier meurt à Belleville le 25 novembre 1879.
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Outrecuidance des théoriciens qui traitent du haut en bas les révolutionnaires, sous prétexte qu'ils ne possèdent pas une formule de reconstruction pour remplacer ce qui tombe. Pourquoi les révolutionnaires n'adopteraient-ils pas une formule, tout aussi bien que ces organiciens si superbes ? Ils n'ont qu'à choisir entre les panacées qu'on leur offre, entre les édifices élevés par tant d'architectes. Seraient-ils donc ignorants, au point de ne pas connaître les palais imaginés par tous ces amateurs de bâtisse ? C'est en vérité ce que semblent croire les fondateurs de mondes nouveaux. Dès que vous n'adoptez pas une école, c'est que toutes vous sont étrangères. Votre ignorance seule peut vous retenir indifférent entre tant de prisons-modèles où les poursuivants organiques prétendent claquemurer l'avenir. Fouriérisme, Saint-Simonisme, communisme, positivisme, c'est à qui s'est empressé d'édifier de bagnes tout neufs, où l'humanité jouira du bonheur de la chaîne perfectionnée.
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Dans ce testament intellectuel et politique, l'écrivaine socialiste André Léo (1824-1900) s'appuie sur la scandale de l'Affaire Dreyfus pour lancer un ultime appel à l'émancipation individuelle et collective. Son idéal révolutionnaire, ponctué par les réminiscences de 1789, 1848 et 1871, entre à plusieurs titres en résonance avec l'actualité du XXIe siècle commençant.À part quelques esprits sérieux, notre époque vit au jour le jour de faits plus que d'idées, et de faits sans grandeur. Les commérages auxquels est réduite la politique actuelle, les nouvelles du monde artistique et des salons, et ce triste bilan qui sous le titre de faits divers, expose les misères, les crimes et les aberrations de chaque jour, là se borne la nourriture intellectuelle et morale du plus grand nombre. Ce n'est pas qu'elle soit vide d'enseignements ; mais la moelle n'en est pas extraite et ces faits n'offrent à ceux qui en vivent qu'un intérêt passager, pris à part de leurs conséquences et de leurs causes : le simple appétit de l'incident, l'amour de l'enfant pour le conte ; dans l'esprit comme dans le journal, ils restent sans lien, sans ordre, séparés par des tirés. On réfléchit peu ; le temps manque ; le goût surtout. La vie, consacrée tout entière à la poursuite du but personnel, immédiat, harcelée par la concurrence sociale, est si haletante ! Tout s'y produit en hâte et sous forme de compétition : l'action, la pensée. Remonter aux sources est trop long.
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La vie inséparée ; vie et sujet au temps de la biopolitique
Muriel Combes
- Dittmar
- 1 Novembre 2016
- 9782916294315
Entre 1976 et 1982, Michel Foucault multiplie les hypothèses et les remaniements, ainsi que les considérations rétrospectives concernant sa méthode. C'est au cours de cette période qu'il élabore la notion de biopouvoir, indiquant le moment où, autour du XVIIIe siècle, la vie - celle des individus et celle des populations - entre comme telle dans les mécanismes du pouvoir et devient ainsi un enjeu essentiel pour la politique. Cette notion, et les hypothèses qui lui sont associées quant à la nature du pouvoir moderne, constitue le point de départ du présent travail. Le postulat qui l'a guidé est que l'hypothèse d'un pouvoir sur la vie peut fournir l'axe central de ce que Foucault avait proposé dans ses derniers textes de nommer une « ontologie du présent ».
Au début des années 80, les recherches de Foucault semblent bifurquer vers le problème de la vérité et vers un questionnement portant sur l'éthique et ce qu'il commence à nommer les « pratiques de soi ». Mais au-delà de la suspension de fait de l'analyse du bio-pouvoir, ce à quoi on assiste alors n'est pas tant une simple rupture avec les problèmes qui occupaient, dans les années 70, un intellectuel impliqué dans l'invention politique, que l'élaboration d'un quadrilatère fondamental articulant les concepts de vérité, de pouvoir, de sujet et de vie.
Les commentateurs s'intéressent généralement aux trois premiers concepts, délaissant le dernier dont le statut est, il est vrai, délicat. Car son explicitation obligeait à aller dans des directions que Foucault ne voulait pas explorer, en particulier vers une reprise positive du questionnement ontologique, pour éclairer la relation entre vie et subjectivité.
C'est dans cette direction que le travail de Foucault rencontre celui de Simondon. Et que les deux peuvent se prolonger dans un questionnement concernant les modes d'inscription de la vie dans la politique. Le postulat chaque fois en jeu est que la vie ne peut jamais être conçue séparément de la subjectivité ; c'est de là que nous proposons de partir pour une élucidation politique du présent.