Littérature traduite
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Maléfices et manigances ; chroniques maliennes
Collectif
- Karthala
- Tropiques
- 1 Juillet 2007
- 9782845868946
Autrefois, les féticheurs ne faisaient de mal à personne, mais si tu allais les provoquer, ils te le faisaient payer.
C'était ce qu'il y avait de bien dans le fétichisme. A présent, la plupart des jeunes sont ignorants, ils font des querelles aux autres, ils prononcent des malédictions : " Je vais te tuer ! ", alors qu'ils ne connaissent rien. Ce genre de personnes, si tu leur transmets de bonnes connaissances, il tuent beaucoup de gens qui ne leur ont rien fait. C'est pourquoi les vieux ne veulent pas donner de bonnes connaissances, et beaucoup meurent en emportant leur savoir.
Un jeune qui ne fait pas de mal aux autres, il peut obtenir des connaissances auprès des vieux, petit à petit. Et si ces vieux ont confiance en lui, s'ils voient que c'est quelqu'un de simple, il peut apprendre beaucoup. Mais des jeunes comme ça, il n'y en a plus beaucoup aujourd'hui. Dès qu'ils ont un tout petit peu de connaissances, ils s'en vont n'importe où vendre des remèdes, gagner de l'argent, et ne tiennent plus du tout compte de toi, qui leur as donné ces connaissances.
Le savoir s'apprenait autrefois dans le respect, ce n'était pas une question d'argent. Maintenant, c'est l'argent qui compte, c'est ce qui fait que beaucoup de choses n'ont plus de force, et qu'il y a partout des gens qui ne disent que des mensonges. Ce qui fait l'intérêt de ces chroniques, c'est surtout qu'elles donnent à voir in situ, et sans la présence d'aucun observateur étranger, forcément perturbateur, comment, dans un village des environs de Ségou, on vit avec les maléfices, les malédictions, la sorcellerie, les amulettes, et tous autres procédés, croyances ou objets " magiques ".
Comment ceux-ci se mêlent aux jeux de pouvoir, d'argent, d'amour, aux relations de famille et de travail, à la maladie et à la mort. Mais aussi comment ils soulignent et parfois révèlent, au-delà des enjeux et calculs individuels, et au-delà du village - qui pourrait être autre et autre part - les principes fondamentaux, les éléments obsessionnels de la société malienne
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Les contes de ce volume ont été recueillis au Lesotho à la fin du XIXe siècle par Édouard Jacottet (1858-1920), de la Société des Missions évangéliques de Paris, et publiés pour la première fois en 1895, sous le titre de Contes populaires des Bassoutos. De nationalité suisse, É. Jacottet avait, en plus de la théologie, reçu une formation philologique à l'école allemande.
Le présent volume est paru en France peu avant les bouleversements suscités en Afrique australe par la guerre des Boers. Les missionnaires de la Mission de Paris au Lesotho avaient déjà une longue histoire dans la région, où ils étaient les principaux ennemis du racisme afrikaner : depuis des décennies, ils recueillaient et éditaient des textes sotho, marquant par là leur estime et leur respect pour ce peuple.
Sur les vingt-trois contes du volume, il y en a bien quelques-uns qui mettent en scène des animaux, mais la plupart se passent dans le monde des humains, même cette histoire de la femme qui accouche d'un oeuf. On y voit une fille qui naît dans la peau d'un serpent, des épouses qui n'arrivent pas à avoir d'enfants, un frère qui veut épouser sa soeur.