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Le Realgar
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Sardine dorée suivi de Plus de Jazz à Alcatraz
Bob Kaufman
- Le Realgar
- Amériques
- 25 Mars 2025
- 9782491560959
Sardine dorée a été publié en 1967 par City Lights pour la première fois. Bob Kaufman (1925-1986) y adopte souvent un ton satirique et mordant. Il s'agit d'un poète unique dans la littérature américaine et dans la Beat Generation, un poète surréaliste et jazz qui s'inscrit également dans le mouvement d'éveil des consciences des afro-américains.
Deuxième ouvrage de Bob Kaufman publié dans la collection Amériques par Le Réalgar, ce recueil se conclut par une série de poèmes inédits intitulés ici Plus de Jazz à Alcatraz. Des poèmes qu'il écrivit peu avant sa mort en 1986. -
Denis Johnson (1949-2017) est surtout connu pour son recueil de nouvelles Jesus' Son et son roman Arbre de fumée, lauréat du National Book Award aux États-Unis. C'est aussi un poète renommé, en particulier pour le présent recueil, The Incognito Lounge (1982), salué par Raymond Carver ces termes : « Un désir dévorant de donner sens à la vie vécue traverse la poésie de Denis Johnson. Son sujet, douloureusement convaincant, n'est rien d'autre qu'un examen attentif des aspects les plus sombre de la conduite humaine. (...) Les poèmes de The Incognito Lounge montrent ce dont la meilleure poésie est capable : nous rapprocher de nous-mêmes et, en même temps, nous mettre en contact avec quelque chose de plus vaste. »
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Thomas Vinau livre dans sa "Lettre ouverte au cours naturel des choses" Une révolte face au cours de l'existence, à ses injustices et aux vices de l'humanité, avec un regard cynique et sans compromis sur le monde.
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Né en 1927 à Martins Ferry (Ohio) James Wright obtient son diplôme de fin d'études secondaires en 1946 et s'engage dans l'armée américaine au moment de l'occupation du Japon. Il publie son premier ensemble de poèmes, The Green Wall, en 1956 et il publie en 1963 le recueil The Branch will not break, son livre sans doute le plus connu et le plus emblématique. Par ses poèmes profonds, sombres, imagés, parfois énigmatiques, mélancoliques, réflexifs, hantés par les paysages du Midwest et les destins ouvriers des villes minières et industrielles, ce recueil forme comme un contrepoint à la poésie américaine dominante de ces années-là, à savoir les Beats et l'École de New York, et se situe plutôt dans la mouvance de la Deep Image de Jerome Rothenberg et Robert Kelly, ainsi que de la poésie de Robert Bly. Shall we Gather at the River, paru cinq ans plus tard, se situe dans la même lignée. James Wright est mort en 1980, à l'âge de 53 ans.
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La lecture peut être un cercle magnifiquement vicieux, un cercle à l'intérieur duquel il nous arrive de trouver autant de façons de lire qu'il y a d'individus. On a dit (Sartre l'a dit) que chaque livre est une toupie que le lecteur met en action ; or chaque lecteur fait que la toupie dessine des tours différents, des orbites particulières. Voici donc un "cercle de lecteurs" qui se manifeste comme une sorte de catalogue plus ou moins insolite, hilarant ou mirobolant, mais surtout comme l'illustration que la lecture est fondamentalement un acte créatif.
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Robert Lowell (1917-1977), est une figure majeure de la poésie américaine et le maître de ce que l'on a appelé la « poésie confessionnelle. Son oeuvre juxtapose l'histoire et le moi, qui, pour lui, reste identifié au langage. Son fil conducteur est, de son propre aveu, une autobiographie ravagée. Habitée par la culpabilité et la souffrance psychique, la confession s'accomplit dans une fiction de soi, dont Le Dauphin (1973), recueil couronné par le prix Pulitzer, constitue l'un des sommets du genre. Mêlant des fragments apocryphes ou réécrits de lettres ou de propos de sa deuxième épouse, Lizzie, dont il est en train de se séparer, alors qu'il vient de rencontrer celle qui deviendra sa dernière femme, Caroline, le « Dauphin », le recueil fait scandale à sa sortie. Mais c'est ne pas comprendre combien Le Dauphin est à la fois un recueil sur l'amour qui permet à un homme de croître, sur l'union spirituelle et physique entre deux êtres, et sur le processus même d'écriture du poème.
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La longue et illustre carrière de Gary Snyder s'étend sur six décennies et plus de vingt livres, mais plusieurs de ses poèmes les plus influents apparaissaient uniquement dans des articles de magazines ou sous forme de dépliants et dans des revues de poésie. Les réunir pour la première fois, (ainsi que des poèmes entièrement inédits et traductions) fut réalisé en 2022 aux États-Unis. Ce livre s'inspire des périodes les plus productives et les plus importantes de Snyder. Rassemblés, ces textes composent un ensemble d'oeuvres très importantes tout en ajoutant de nouveaux contours et façons de voir notre compréhension d'une vie dans le monde. L'engagement de toute une vie de Snyder à être un intendant et un défenseur de la nature à une époque de plus en plus obsédée par l'action à courte vue est intimement exposé d'une manière rarement vue auparavant.
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Le roman de Jack Kerouac intitulé « Les clochards célestes » relate le passage à San Francisco, dans les années 50, de quelques écrivains-comètes qu'on regroupa sous le nom énigmatique de «_Beat Generation ». Dans ce roman qui évoque les premières soirées littéraires d'un groupe quelque peu scandaleux, Alvah Goldbook (Allen Ginsberg) décrit ainsi au narrateur Ray (Jack Kerouac), leur ami commun Japhy Ryder (Gary Snyder), personnage central du livre, garde-forestier, marin, poète, moine Zen, spécialiste des cultures des Indiens d'Amérique et amateur de peyotl :
« Tu sais, Ray, Japhy est vraiment intelligent. C'est le plus follement intelligent de tous les gars les plus dingues que j'aie connus. Ce que j'aime en lui c'est qu'il est vraiment comme les héros de l'Ouest. Voilà deux ans que je suis ici et je n'ai pas encore rencontré un seul type qui vaille vraiment la peine d'être connu ou qui possède une intelligence authentique et inspirée. J'en venais à désespérer de la côte Ouest. -
Je me tiens dans l'ombre de cette vie, à l'écart des grandes et petites clameurs, où se découvre toute la lumière. Pour cela, des années durant, j'ai marché, flâné le long des chemins. J'ai accompli un travail qui n'en était pas un. Tout simplement, j'ai ouvert les yeux, j'ai vu des oiseaux, j'ai écouté la musique des herbes, et je me suis appliqué à devenir un chevreuil, une hirondelle. Ne me cherchez pas. J'ai disparu. M'ont emporté au loin les vastes migrations. Joël Vernet
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Les 22 New Poems ont paru dans les Collected Poems en 1938, la première anthologie établie par E.E. Cummings à partir de ses six premiers recueils, dont ViVa (1931), dont le titre est figuré par un W évasé, formé par les deux V majuscules. Dans Hannah et ses soeurs de Woody Allen, Elliot (Michael Caine), amoureux de sa belle-soeur Lee (Barbara Hershey), l'entraîne dans une librairie new-yorkaise et lui offre un choix de poèmes de Cummings, en lui recommandant de lire « le poème page 112 » qui lui fait penser à elle. C'est le poème LVII de W, sans doute le plus poème d'amour au monde.
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Publiée en 1890, ce texte décrit le tracé de la Bièvre, rivière en train de disparaître sous l'effet de travaux d'assainissement. La Bièvre symbolise le Paris populaire où fourmillent pauvres gens et petits artisans qui seront bientôt eux aussi chassés de la Capitale. Image du changement de Paris dont la physionomie est bouleversée par les travaux d'Haussmanniens, La Bièvre, sous la plume de Huysmans n'est pas sans évoquer la condition des femmes : « Comme bien des filles de la campagne, la Bièvre est, dès son arrivée à Paris, tombée dans l'affût industriel des racoleurs ; spoliée de ses vêtements d'herbes et de ses parures d'arbres, elle a dû aussitôt se mettre à l'ouvrage et s'épuiser aux horribles tâches qu'on exigeait d'elle.»
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« En lisière des tumultes », là où tout cède, tout recommence, Antoine Choplin consigne poème après poème la saignée d'un temps qui heurte, violente et, parfois, recueille ce qui ne cesse de naître au coeur des ruines de nos vaines croyances. La mort règne. Et la guerre. La destruction sournoise ou massive. Il n'en demeure pas moins que le poète, aux aguets donc, se doit de formuler une sorte « d'espoir inespérable » comme ce « possible attentat / dans le métro bondé de [sa] vie de tous les jours. » Dès lors, fuir le chagrin, rompre le silence, chercher un peu de lumière, déchiffrer dans les entrailles du sommeil un avenir d'une beauté foudroyante, il n'y aura d'autre destin pour qui recourt enfin au paysage : au terme de son « précis d'égarement », Antoine Choplin montre non sans superbe que l'on peut encore y rencontrer le lieu du partage, de l'errance et de l'habitation.
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Bob Kaufman (1925-1986) est l'un des poètes emblématiques du mouvement Beat. Né à la Nouvelle-Orléans, il navigue sur des navires marchands puis rencontre William S. Burroughs et Allan Ginsberg à New-York. Il s'installera ensuite à San Francisco en 1958 et y séjournera presque toute sa vie. Son épouse Eileen, pour laquelle il écrit un poème qui figure dans le recueil Solitudes peuplées d'abandon, l'a décrit comme « un orateur brillant, un poète spectaculaire et un être humain chaleureux et romantique ». Et c'est principalement elle qui collectera les poèmes qu'il écrivait sur des bouts de papier, des serviettes ou des carnets. Il n'avait pas pour ambition de devenir célèbre et était un poète de l'oralité comme le veut la tradition des poètes du mouvement Beat. Ses poèmes, écrits sous l'influence des amphétamines, drogues hallucinogènes ou alcool, témoignages de violences policières ou psychiatriques sont surtout influencés par la musique, le jazz et le Be bop.
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L'ensemble présenté ici, sélection d'environ 180 poèmes déclinant ce thème de l'amour, suit la chronologie des livres publiés, de Tulipes et cheminées (1923) à Etcetera (1982).
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Un libraire s'avère parfois un magicien, fort en son art,capable d'illuminer vos lectures, d'enthousiasmer vos découvertes. Il peutégalement, fier à sa proue, vous embarquer dans des discussions interminablesjusqu'au bout de la nuit. Christian Jean-Pierre, figure majeure du monde deslivres et des arts, pendant des décennies, à Saint-Étienne, a donné toute savaleur à cette image. (Mon) libraire, récit enthousiaste, rend hommage à l'hommequ'il était, par-delà sa librairie - La Ciguë -, toujours à l'affût du monde etdes connaissances, cultivant l'amitié comme on enrichit sa vie, en lisant, enparlant et en s'extasiant.
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Enfant de l'après-guerre, Pierre Bergounioux dut très tôt, pour comprendre le monde, mieux l'éprouver peut-être, emprunter la route qui, l'éloignant de la cité natale, Brive, lui permettrait de côtoyer les centres du savoir comme de l'expression littéraire. Distance prise, la plus grande partie d'un temps souvent ingrat consacrée à l'étude, la même route devait pourtant le reconduire avec obstination au lieu de l'origine, l'éloignement, au fil des jours, forgeant la clé susceptible d'ouvrir enfin la porte des années décisives. Auteur de nombreux récits, de carnets et d'essais d'une rare acuité, Pierre Bergounioux, faut-il le rappeler, est l'un des écrivains majeurs de notre époque.
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En 2015, Emmanuel Ruben effectue le voyage en train depuis Novi Sad en Serbie où il vit jusqu'à Leipzig en Allemagne, alors que le flux des migrants grossit en Europe Orientale et que les frontières se ferment. Son train tombe en panne et de trains de substitutions aux cars de remplacement, l'auteur est le témoin à toutes les frontières de la "chasse" aux migrants opérée par les différentes polices. Ce qui n'est pas sans lui rappeler les plus sombres périodes de l'histoire européenne. (... disant ainsi très haut l'abjection d'une Europe en proie à des démons surgis des culs-de-basse-fosse de sa longue histoire. - Lionel Bourg)
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Les morts ne ressuscitent pas. Ils existent.
Sandrine Stamatakis
- Le Realgar
- L'orpiment
- 9 Janvier 2025
- 9782491560911
Un vers de Yanis Ritsos (Le mur dans le miroir - Gallimard) accompagne le lecteur dans ce passage de l'événement intime à l'avènement tragique. La Grèce devient alors le paysage d'une écriture qui pose la question de la prédestination.
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Lettre ouverte au banquier sequestré dans ma cave depuis plusieurs semaines
Eric Pessan
- Le Realgar
- 20 Octobre 2022
- 9782491560508
Déçu par la gauche pour laquelle il a milité, excédé par les injustices sociales, outré par l'enrichissement permanent des plus riches, le narrateur (un auteur...) décide de kidnapper son banquier et de le séquestrer. Confronté au mutisme de ce dernier, il lui écrit cette lettre.
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Enseignante de Lettres classiques à Lyon, critique littéraire, Eve Guerra signe ici son premier recueil de poésie. Choisissant le style narratif, l'auteure tente de rassembler souvenirs et cicatrices qui ont fracturé l'enfance, comme une percée brutale de la mémoire dans l'âge adulte. Demeurent ces traces qui viennent télescoper le présent, surgies dans le fracas de mort de la guerre civile au Congo, entre vénération de la mère, blessures du métissage, fragilités et dérives de l'adolescence et meurtrissures du deuil plus tard. Une parole âpre et sans concessions à rebours des failles anciennes, à l'image de « l'odeur du sel qui reste en partage après l'effondrement ».
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Spécialiste de l'oeuvre de Pierre Soulages, Bruno Duborgel décrit en une série de courts textes poétiques les ombres et la lumière qui jaillissent d'une des peintures de cet artiste. Les textes résonnent avec plusieurs photographies de cette oeuvre. La peinture se fait hypnotique, navette ensorcelante du rien et de la plénitude, de l'intégrale matière et d'une dimension sacrale ; elle est émettrice de déclinaisons rythmiques de maintes variétés de son noir lumière. Présence, présences... qui nous convient à une aventure silencieuse en contrée d'inconnu
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Voilà donc sept hommages pour sept artistes. Dans l'ordre d'apparition : J. D. Sallinger, Richard Brautigan, Charles Bukowski, Henri Miller, John Fante, Jim Harrison et Raymond Carver. Comme dit Al Pacino dans Donnie Brasco : Je te raconte pas !
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Lettre ouverte aux pierres de poches de Virginia Woolf
Marcelline Roux
- Le Realgar
- 17 Octobre 2023
- 9782491560676
Une lettre pleine d'émotion et d'admiration où l'autrice évoque la vie de l'écrivaine britannique V. Woolf et plus particulièrement le moment de son suicide.
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« Victor Hugo, hélas ! La gifle avait été cinglante et si, à quoi bon s'en défendre ? chacun souscrivit un jour ou l'autre au trait d'André Gide [...], qui n'aura dans son coin cédé au tintamarre puis aux murmures de l'inévitable chantre républicain, Hugo, Victor Hugo, mage, devin, dompteur de lémures invoqués non sans hardiesse mais, elles sont redoutables, les « forges de la nuit », subtilement tenus en laisse sous une dentelle de Bruges ou de Venise au pied de la sellette médiumnique, l'ancêtre caricatural, perclus de gloire et de rhumatisme, honni, jalousé, invitant le commun des mortels à le suivre sur fond d'orages, d'incendies et de brouillards noués à l'effroi de ses insatiables vertiges. »