« Longtemps, je me suis couché de bonne heure », le célèbre incipit est énoncé par un narrateur « je », insomniaque qui se remémore les différentes chambres à coucher de son existence. Il évoque ainsi les souvenirs de Combray, lieu de villégiature de son enfance...
Extrait : Muse, chante ce héros, illustre par sa prudence, qui longtemps erra sur la terre après avoir détruit la ville sacrée de Troie, qui parcourut de populeuses cités, s'instruisit de leurs moeurs, et fut, sur les mers, en proie aux plus vives souffrances pour sauver ses jours et ramener ses compagnons dans leur patrie.
Extrait : Ma mère, quand il fut question d'avoir pour la première fois M. de Norpois à dîner, ayant exprimé le regret que le Professeur Cottard fût en voyage et qu'elle-même eût entièrement cessé de fréquenter Swann, car l'un et l'autre eussent sans doute intéressé l'ancien ambassadeur, mon père répondit qu'un convive éminent, un savant illustre, comme Cottard, ne pouvait jamais mal faire dans un dîner, (...)
"Impression en « gros caractères » et version numérique téléchargeable gratuitement à partir du livre.
Extrait des Fleurs du mal : « UNE CHAROGNE Rappelez-vous l'objet que nous vîmes, mon âme, Ce beau matin d'été si doux :
Au détour d'un sentier une charogne infâme Sur un lit semé de cailloux, Les jambes en l'air, comme une femme lubrique, Brûlante et suant les poisons, Ouvrait d'une façon nonchalante et cynique Son ventre plein d'exhalaisons.»"
Extrait : De chaque côté du fleuve glacé, l'immense forêt de sapins s'allongeait, sombre et comme menaçante. Les arbres, débarrassés par un vent récent de leur blanc manteau de givre, semblaient s'accouder les uns sur les autres, noirs et fatidiques dans le jour qui pâlissait.
Extrait : Le 24 mai 1863, un dimanche, mon oncle, le professeur Lidenbrock, revint précipitamment vers sa petite maison située au numéro 19 de Königstrasse, l'une des plus anciennes rues du vieux quartier de Hambourg. La bonne Marthe dut se croire fort en retard, car le dîner commençait à peine à chanter sur le fourneau de la cuisine.
"Impression en « gros caractères » et version numérique téléchargeable gratuitement à partir du livre.
Extrait de Madame Bovary : « Charles fut surpris de la blancheur de ses ongles. Ils étaient brillants, fins du bout, plus nettoyés que les ivoires de Dieppe, et taillés en amande. Sa main pourtant n'était pas belle, point assez pâle, peut-être, et un peu sèche aux phalanges ; elle était trop longue aussi, et sans molles inflexions de lignes sur les contours. »"
Impression en « gros caractères ». Extrait : Le pépiement matinal des oiseaux semblait insipide à Françoise. Chaque parole des « bonnes » la faisait sursauter incommodée par tous leurs pas, elle s'interrogeait sur eux c'est que nous avions déménagé. Certes les domestiques ne remuaient pas moins, dans le « sixième » de notre ancienne demeure mais elle les connaissait elle avait fait de leurs allées et venues des choses amicales. Maintenant elle portait au silence même une attention douloureuse.
"Impression en « gros caractères » et version numérique téléchargeable gratuitement à partir du livre.
Extrait de Cyrano de Bergerac : « Ah ! non ! c'est un peu court, jeune homme !
On pouvait dire... Oh ! Dieu ! ... bien des choses en somme...
En variant le ton, - par exemple, tenez :
Agressif : « Moi, monsieur, si j'avais un tel nez, Il faudrait sur-le-champ que je me l'amputasse ! » Amical : « Mais il doit tremper dans votre tasse Pour boire, faites-vous fabriquer un hanap ! » Descriptif : « C'est un roc ! ... c'est un pic ! ... c'est un cap !
Que dis-je, c'est un cap ? ... C'est une péninsule ! »»"
Extrait : Pendant nos promenades Gilberte me parlait de Robert comme se détournant d'elle, mais pour aller auprès d'autres femmes. Et il est vrai que beaucoup encombraient sa vie, et comme certaines camaraderies masculines pour les hommes qui aiment les femmes, avec ce caractère de défense inutilement faite et de place vainement usurpée qu'ont dans la plupart des maisons les objets qui ne peuvent servir à rien.
"Impression en « gros caractères » et version numérique téléchargeable gratuitement à partir du livre.
Extrait des Illusions perdues : « En regardant ces jolies bagatelles que Lucien ne soupçonnait pas, le monde des superfluités nécessaires lui apparut, et il frissonna en pensant qu'il fallait un capital énorme pour exercer l'état de joli garçon ! Plus il admirait ces jeunes gens à l'air heureux et dégagé, plus il avait conscience de son air étrange, l'air d'un homme qui ignore où aboutit le chemin qu'il suit »"
Impression en « gros caractères » et version numérique téléchargeable gratuitement à partir du livre.
Les Liaisons dangereuses, oeuvre écrite par Laclos en 1782, est un roman épistolaire à l'agencement subtil qui reflète son intrigue tortueuse. La libertine Marquise de Merteuil veut se venger de son ancien amant en pervertissant sa future, la candide Cécile tout juste sortie du couvent. Mais son allié Valemont refuse la mission, trop occupé de son côté à séduire la dévote Madame de Tourvel. La Marquise décide de mettre son plan à exécution en manipulant le tendre Chevalier Danceny...
Twain, Aicard, Kipling, Tillier, Pergaud : une sélection de grands noms de la littérature et de leurs chefs-d'oeuvre indispensables. Des romans passionnants qui alternent aventure, émotion, humour et suspense : autant de bonnes raisons de lire et relire ces classiques en collection Poche !
"Impression en « gros caractères » et version numérique téléchargeable gratuitement à partir du livre.
Maupassant décrit une société de la fin du XIXe siècle entachée par les scandales. Au sein d'un journal parisien, Georges Duroy utilise toutes les ficelles mises à sa disposition pour grimper dans l'échelle sociale."
Extrait : Ceux qui jugent et qui condamnent disent la peine de mort nécessaire. D'abord, parce qu'il importe de retrancher de la communauté sociale un membre qui lui a déjà nui et qui pourrait lui nuire encore. S'il ne s'agissait que de cela, la prison perpétuelle suffirait. A quoi bon la mort vous objectez qu'on peut s'échapper d'une prison ? Faites mieux votre ronde, si vous ne croyez pas à la solidité des barreaux de fer, comment osez-vous avoir des ménageries ?
Extrait : L'homme était parti de Marchiennes vers deux heures. Il marchait d'un pas allongé, grelottant sous le coton aminci de sa veste et de son pantalon de velours. Un petit paquet, noué dans un mouchoir à carreaux, le gênait beaucoup et il le serrait contre ses flancs, tantôt d'un coude, tantôt de l'autre, pour glisser au fond de ses poches les deux mains à la fois, des mains gourdes que les lanières du vent d'est faisaient saigner.
Set against the background of a society driven by greed and ambition, this is the tragic story of a father financially and personally ruined by his obsessive love for his two daughters. Balzac presents a portrait of both affluence and squalor in post-Napoleonic Paris.
Extrait : Mademoiselle Albertine est partie ! Comme la souffrance va plus loin en psychologie que la psychologie ! Il y a un instant, en train de m'analyser, j'avais cru que cette séparation sans s'être revus était justement ce que je désirais, et comparant la médiocrité des plaisirs que me donnait Albertine à la richesse des désirs qu'elle me privait de réaliser, je m'étais trouvé subtil, j'avais conclu que je ne voulais plus la voir, que je ne l'aimais plus.
Impression en « gros caractères ». Extrait : L'étrange voyage ! Il avait si bien commencé cependant ! Pour ma part, je n'en fis jamais qui s'annonçât sous de plus heureux auspices. La Provence est un transatlantique rapide, confortable, commandé par le plus affable des hommes. La société la plus choisie s'y trouvait réunie. Des relations se formaient, des divertissements s'organisaient.
Extrait : JULIETTE : O Roméo ! Roméo ! pourquoi es-tu Roméo ? Renie ton père et abdique ton nom ou, si tu ne le veux pas, jure de m'aimer, et je ne serai plus une Capulet. ROMEO, à part : Dois-je l'écouter encore ou lui répondre ? JULIETTE : Ton nom seul est mon ennemi. Tu n'es pas un Montague, tu es toi-même. Qu'est-ce qu'un Montague ? Ce n'est ni une main, ni un pied, ni un bras, ni un visage, ni rien qui fasse partie d'un homme...
Extrait : M. SHERLOCK HOLMES se levait habituellement fort tard, sauf lorsqu'il ne dormait pas de la nuit, ce qui lui arrivait parfois. Ce matin là, pendant qu'il était assis devant son petit déjeuner, je ramassais la canne que notre visiteur avait oubliée, la veille au soir. C'était un beau morceau de bois, solide, terminé en pommeau.
Dans le Paris des années 1840, le jeune Frédéric Moreau tombe amoureux de Mme Arnoux, une femme mariée qui vit dans l'ombre de son époux, un marchand de tableaux en vogue au sein de la bourgeoisie de l'époque. Par cet amour impossible, il voue sa vie à l'échec. Texte intégral annoté et commenté.
Extrait : On sait que bien avant d'aller ce jour-là (le jour où avait lieu la soirée de la princesse de Guermantes) rendre au duc et à la duchesse la visite que je viens de raconter, j'avais épié leur retour et fait, pendant la durée de mon guet, une découverte, concernant particulièrement M. de Charlus, mais si importante en elle-même que j'ai jusqu'ici, jusqu'au moment de pouvoir lui donner la place et l'étendue voulues, différé de la rapporter.
Roman paru en septembre 1833 dans la revue l'Europe littéraire, Eugénie Grandet appartient à la grande fresque réaliste d'Honoré de Balzac : il s'agit ici de l'avarice du père Grandet et des illusions perdues de sa fille, Eugénie. L'auteur décrit la bourgeoisie de province, dont la fortune première n'est que le gage de la déchéance morale à venir.