Le Tao Te King, composé avant l'ère chrétienne par Lao Tseu est l'un des textes de sagesse les plus réputés de l'Antiquité. Ce poème scintille par sa simplicité et sa force intérieure : ses quatre-vingt-une facettes dessinent subtilement l'horlogerie du monde. C'est en poète qu'Antoine de Vial s'est attelé à rendre, dans une écriture qui respire, l'un des grands poèmes humains.
L'oeuvre de Virgile est une fresque unitaire de l'histoire humaine depuis le temps de la cueillette et des bergers (Les Bucoliques) jusqu'au stade de l'urbanisation (L'Enéide) en passant par celui de l'agriculture (Les Géorgiques). Faisant une place prépondérante à l'amour, les bergers-poètes des Bucoliques associent le réel et l'idéalité pour révéler l'harmonie du cosmos. Les Géorgiques reprennent cette opposition qui se résout dans l'amour du "carmen" affirmé par le poète, tandis que paysans et éleveurs aiment la terre et ses productions.
"On ne naît pas femme, on le devient" disait Simone de Beauvoir. Peut-on prétendre : "On ne naît pas Juif, on le devient". C'est ce qu'on tente d'élucider Charles Dobzynski dans ce singulier roman en vers. La judéité est multiple. Elle se manifeste aussi dans un dialogue impertinent avec un "Dieu sans confession" que galvanise l'irruption de l'humour.
Dominique Delouche est le réalisateur de 24 heures de la vie d'une femme, de L'homme de Désir, de Divine. Il est aussi le Cinéaste de la Danse. Puisant dans ses souvenirs de tournage, au regard de sa caméra et des liens qu'il a tissés avec eux, il évoque ici les plus grands danseurs et chorégraphes, de Lifar à Jerome Robbins, de Vassiliev et Plissetskaïa à Markova, de Chauviré à Guillem, de Vassiliev à Noureev en passant par les plus grandes étoiles de l'Opéra de Paris. - - Anecdotes, admiration, études stylistiques éclairent cette trentaine de portraits et constituent un Essai sur l'histoire récente du Ballet. -
Réalisateur majeur du cinéma français de la Seconde moitié du XXe siècle, Claude Sautet (1924-2000) est, après sa mort, de plus en plus estimé par la critique et le grand public. Ces entretiens inédits que l'auteur, confident et ami, a enfin décidé de publier, couvrent quinze années de la vie et de l'oeuvre du réalisateur. Témoignage unique d'un artiste-créateur qui se penche sur ses films et, par endroits, sur ceux de ses confrères ; c'est aussi une radiographie de la société française de son époque.
"Des spectacles scéniques et des récits filmiques faisant figurer marionnettes, objets animés et acteurs ensemble, que retenons-nous ? Le robot, la marionnette critiquent-ils le comédien vivant ? En désignent-ils les failles et les habitudes ? L'amènent-ils à modifier son jeu ou le complètent-ils ? - Il s'agit, ici, en termes d'enjeux narratifs, d'interroger ce qu'il en est des représentations du comédien, de sa contestation ou de sa réévaluation. - "
"Cet essai se penche sur les enjeux historiques et esthétiques de l'inflation des discours ou des pratiques associant musique, écritures et scène théâtrale contemporaine. C'est en remontant jusqu'au tournant esthétique du romantisme d'Iéna qu'en émergent les véritables fondements. Une passerelle inattendue relie ainsi romantisme et postmodernité ; elle expliquerait peut-être, en partie au moins, la crise de la représentation », voire l'effondrement du symbolique, qui serait à l'oeuvre dans les arts de la scène en ce début de XXIe siècle."
Solange, une jeune parisienne, d'origine afro-antillaise, en quête de ses racines se trouve à enseigner le français, plusieurs années durant au Sénégal. Le Sénégal ? Elle n'en connaît que les figurines humoristiques du jeu de 7 familles de son enfance. Alors que, le coeur plein de nostalgie, elle s'apprête à regagner la France, le hasard et ses méandres insoupçonnés vont la mettre sur le chemin du véritable auteur de ses jours. Un notable de renom : un Quelqu'un, comme on dit au pays des baobabs et des grands marabouts. Comment père et fille vont-ils respectivement appréhender cette nouvelle donne ?
Un récit intime, singulier, avec pour toile de fond le Sénégal effervescent et coloré des années 70.
1585. Giuseppe Arcimboldo, peintre à la cour de l'empereur Rodolph II, grand ordonnateur des festivités du Château, a cinq nuits pour représenter le plus beau des oiseaux. Il sera l'apanage du Carnaval.
Cinq nuits, c'est trop court. Mais l'exigence impériale ne se discute pas. Pour que l'oeuvre soit encore plus belle, le peintre doit sublimer le plus vil et mal aimé des oiseaux. Le Corbeau d'Arcimboldo affleurera-t-il le regard de l'artiste ? Or Arcimboldo a le coeur qui souffre d'un amour impossible pour Klara...
Cet ouvrage est un véritable manuel de formation du comédien et un guide traitant du façonnement du jeu au théâtre. Il étudie le processus de transfiguration de l'artiste dramatique en un athlète affectif. Différentes questions sont abordées et des réponses concrètes sont apportées. Quels sont les fondements intimes et universels de la présence de l'acteur ? Quelle réflexion théorique est-on en mesure de développer sur l'apprentissage des techniques de la scène ? Quelle expérience de la pédagogie de l'art dramatique peut-on proposer, agrémentés par deux cent cinquante-quatre visuels d'approfondissement et de mise en perspective ?
Brigitte Manceaux (1914-1963), nièce de Poulenc, excellente pianiste elle-même, fut pour son oncle une indispensable conseillère musicale, une secrétaire, et une confidente de chaque instant. Cette Correspondance est composée de 192 lettres soigneusement conservées par leur destinataire. Elle constitue un véritable journal, dans lequel Francis Poulenc, l'un de nos grands épistoliers, livre comme nulle part ailleurs, avec tous ses paradoxes, sa vérité de musicien et d'homme.
"Le voyage de Parménide" est un essai sur les origines de la philosophie. Parmi l'éventail d'options que la Grèce présocratique proposa à l'Occident pour définir sa physionomie, le philosophe ne choisirent ni le naturalisme de Thalès, ni les nombres de Pythagore, ni la coïncidence des opposés d'Héraclite et des Mystères, mais ils se greffèrent sur l'expérience de l'être suggérée, en Grèce d'Occident, par le poème de Parménide.
Parcourant l'ensemble du xxe siècle, d'Artaud et Boulez à Goebbels et Novarina en passant par Honegger et Pasolini, cet ouvrage collectif réunit douze textes sur l'association de la musique et du théâtre. La musique de scène, composée par des musiciens en accord avec les dramaturges, inséparable du texte théâtral, s'y trouve convoquée avec la musique en scène, choix de metteurs en scène qui insèrent dans les textes et sur les plateaux des partitions autonomes qu'ils prennent le parti de confronter à la dramaturgie. Musique en connivence, musique venue de l'extérieur, musique imposée ou conçue pour elle-même, telles sont les différentes approches explorées au coeur de cet ouvrage.
À travers diverses contributions qui explorent la production et la diffusion de l'écrit dans l'Europe de Gutenberg, les auteurs posent les jalons d'une histoire du livre-produit, depuis les imprimés d'Ancien Régime, en passant par l'apparition, au XIXe siècle, du « livre de boulevard » qui s'expose et se vend sans complexe, se diversifie et renouvelle ses stratégies pour conquérir de nouveaux lectorats, jusqu'à son apparente dématérialisation au temps du numérique.
Else Lasker-Schüler est née, en Allemagne, en 1869, dans une riche famille juive. Son oeuvre restera toujours inséparable de sa vie. Idole des folles années berlinoises, avant l'avènement du nazisme, elle échoue à Jérusalem, dans les années 40. Ses poèmes nostalgiques nous émeuvent par leur bouleversante sincérité. Raoul de Varax, son traducteur, a traduit d'autres grandes voix de la lyrique allemande.
Ce volume réunit des études de différents spécialistes italiens et français, universitaires, artistes (comédiens et metteurs en scène), sur les formes historiques du théâtre de masse et du théâtre populaire. Les expériences étudiées montrent qu'un véritable dialogue France/Italie a eu lieu. Ce volume analyse les frontières qui séparent théâtres de masse et théâtres populaires ; et la question qui parcourt toutes les études est l'actualité non seulement d'un tel débat, mais aussi de l'idée d'un théâtre pour un public élargi ou populaire.
"Plutôt qu'à un « tous malades » anxiogène mobilisant les hantises de la contamination et de l'épidémie, ce volume convie à penser la maladie comme motif de rassemblement et de stimulante réflexion. La maladie autorise des modalités d'écriture, de ressaisissement de soi ou d'épanchement, d'appel à l'autre et d'exposition. Les contributeurs de ce volume les interrogent et les mettent en perspective dans l'étude de récits de patients, de romans de la maladie comme métaphore, de films catastrophe et de performances de corps souffrants."
"De nos jours, l'attention médiatique accordée aux collaborations de chercheurs dans le domaine du théâtre, le succès de documentaires, d émissions et de magazines scientifiques témoignent bien que la science appartient plus que jamais au champ du spectacle et des représentations. Les réflexions réunies dans ce livre interrogent ce que le théâtre fait à la science et inversement comment la science agit avec le théâtre. Ainsi à travers Galilée, Oppenheimer ou Schrödinger se dessine par le théâtre notre désir de science aujourd'hui."
"Jean d'Alembert naquit, à Paris, le 16 novembre 1717. Le nouveau-né fut confié à la famille d'Alexandre-Nicolas Rousseau, vitrier. Il fut associé astronome adjoint à l'Observatoire dès 1741. Il collabora avec Diderot à l'Encyclopédie. Et il rencontra sa nièce, Julie de l'Espinasse, elle aussi enfant naturelle. Jean et Julie s'aimèrent et vécurent, bientôt, dans le même immeuble, rue Saint-Dominique. Julie y ouvrit son salon. Elle mourut, phtisique, en 1776. La personnalité et les passions de Julie de l'Espinasse furent idéalisées au XIXe siècle. Quentin Debray a cherché, au-delà de la légende, les lumières et les inclinations, les tourments et les bonheurs. - "
Écrites par trois auteurs phares de la littérature indienne d'expression hindi et traduites pour la première fois en français, les trois pièces de ce recueil explorent le présent en Inde de la faim, de la violence, de la perte de la culture et de la disparition des valeurs. Traduites en plusieurs langues, elles sont aujourd'hui toujours jouées avec le même succès. Il s'agit de La faim, c'est le feu de Krishna Baldev Vaid (1998) ; de L'Époque aveugle de Dharamvir Bharati (1953) ; d'Agra Bazar de Habib Tanvir (1954).
"Les quatre pièces qui constituent ""Les Hitlérides"" retracent les destins volontairement ou fatalement tragiques de dignitaires du IIIe Reich : Heydrich et Eichmann (Conférence) ; Magda Goebbels (Magda) ; Heinrich Himmler (H) ; et leurs collaborateurs français (Une saison à Sigmaringen) passage involontaire de la tragédie à la tragi-comédie... - Avec son art de la concision, Claude Prin nous fait pénétrer au coeur du système de la dictature nazie et fait ressortir des personnages connus ; leur action et surtout leur parler font affleurer l'effroi que nous ressentons progressivement ; ils suffisent à construire un univers morbide et sauvage. Cet art particulier, propre au théâtre, est celui d'un dramaturge sobre, pertinent et immensément talentueux. - "
Un grand lycée dans la fin des années cinquante. Les adolescents qui le fréquentent découvrent le corps et l'esprit, les sciences et les humanités. Les premières intrigues sentimentales sont pour la plupart inabouties. Les professeurs, sobres et convenus, dissimulent leur vie personnelle. Les élèves, studieux ou rêveurs, se figurent la vraie vie dans cette caverne de Platon. Fêtes enfantines et surprises-parties meublent leur impatience. Tout se résoudra sans doute avec les dernières classes, les résultats du bac, les choix, les préférences.
Sylvia Plath, Unica Zürn, Anna Kavan : trois femmes de démesure. Elles ont aimé des prédateurs. Broyées par leur perversion, elles ont créé pour ne pas mourir ; elles ont aimé à en mourir. Sylvia a mis fin à ses jours, à l'âge de trente ans. Unica s'est défenestrée ; elle avait cinquante-quatre ans ; Anna est morte d'une overdose d'héroïne à soixante-sept ans.
"L'amour et la sexualité tiennent une place importante dans La Comédie humaine. La femme, la loi, l'argent, le déclin du catholicisme au profit de l'occultisme sont au centre des inquiétudes de Balzac qui semble prévoir l'actuel XXIe siècle. Écrivain et psychiatre, Quentin Debray précise et définit avec les meilleurs outils de la psychologie moderne les stratégies et les motivations des personnages de cette oeuvre considérable, s'attardant à des textes souvent négligés par la critique et leur donnant une nouvelle signification. Un regard aussi original qu'impertinent. - - - "