À travers diverses contributions qui explorent la production et la diffusion de l'écrit dans l'Europe de Gutenberg, les auteurs posent les jalons d'une histoire du livre-produit, depuis les imprimés d'Ancien Régime, en passant par l'apparition, au XIXe siècle, du « livre de boulevard » qui s'expose et se vend sans complexe, se diversifie et renouvelle ses stratégies pour conquérir de nouveaux lectorats, jusqu'à son apparente dématérialisation au temps du numérique.
Rien de moins sage que certaines images qui, du XIXe au XXIe siècle ne semblent là que pour inquiéter le discours implicite sur lesquels elles s'érigent, et, le faisant trembler, vaciller sur ses bases, l'obligent à se repenser non plus comme vecteur de transmission du monde mais comme écran entre le monde et nous. Des corps aussi affolés qu'affolants s'exposent ainsi dans des "petits" genres comme la pantomime et le tableau vivant, tour à tour défiant les "grands" genres et les revivifiant...
Identité nationale, citoyenneté, appartenance, exclusion, exil. tant de mots largement utilisés aujourd'hui dans les discours. Cet ouvrage croise ainsi les questions des identités, fréquemment plurielles, et des appartenances, parfois multiples. Il dégage les éléments saillants d'une histoire, sensible et souvent délicate à appréhender.
Ce premier volume détermine les conditions de possibilité d'un théâtre politique contemporain, à l'heure où le politique semble avoir déserté les scènes et manquer à l'art comme à la société. Il critique les formes actuelles de théâtre prétendument politiques, distingue le théâtre politique des théâtres asservis à une idéologie et explore tant ses modèles historiques que ses (re)définition, à travers l'étude de philosophes sensibles à l'idée d'une essence politique du théâtre tels que Badiou, Guénoun, Rancière et Stiegler.
Sainliens, né en 1534, était connu dans l'Angleterre de Shakespeare. Calviniste intransigeant, mais quelque peu hédoniste, il traversa l'Europe déchirée, et fit de l'espionnage pour la reine Elizabeth. Auteur prolifique de traductions, de traités, de dictionnaires et de savoureux manuels d'apprentissage du français et de l'italien, qui sont des sources précieuses pour retracer la vie quotidienne au XVIe siècle.
Les premières montgolfières suscitèrent un extraordinaire enthousiasme dans toute l'Europe, accompagné par un flot de publications techniques, scientifiques, frivoles, théâtrales, satiriques, mystiques... L'incarnation matérielle d'un rêve fait de passivité, d'abandon, de libération voluptueuse dans une embarcation instable, allait de pair avec la découverte de nouvelles perspectives et de nouveaux paysages. L'air avec ses songes et ses cauchemars suscita de nouvelles poétiques.
L'exhortation d'André Gide à lire son oeuvre en adoptant un point de vue esthétique résonne à certains égards comme un appel à se détourner des considérations morales. La découverte de ce qu'il nomme sa " normale " est l'occasion, selon lui, de rétablir un certain équilibre entre les différentes sexualités, avec pour objectif principal la légitimation de l'homosexualité. Dans son oeuvre de fiction, Gide s'attache à présenter les défauts de tout ce qui est défini a priori comme étant la norme, ne reculant pas à mettre en lumière les travers du modèle familial bourgeois;
Ce volume interroge les parasites de théâtre, souvent comiques, viveur sans scrupules, cocotte dépensière ou parent sans le sou, pique-assiette, menteur mais aussi êtres de désir et de renouvellement. Échec de l'hospitalité ou vivace rappel d'une altérité nécessaire à tout système vivant, le parasite résiste au démon de l'analogie et à celui de l'assimilation : il demeure autonome et singulier au coeur même du système dans lequel il s'insère ou se dissimule, brouillant le caractère visible des typologies théâtrales.
"L'oeuvre de Philippe Vilain adhère à son époque ; mais elle assume un classicisme dont elle restaure l'esthétique à travers le roman d'analyse et un questionnement de l'illusion amoureuse."
"Pour désigner ce que la poésie accomplit au théâtre, les appellations abondent : « scène-poème », « poème dramatique », « théâtre poétique », « poésie de plateau », « performances poétiques », « déclar'actions. Ce volume malmène les frontières en provoquant des rencontres variées et des confrontations surprenantes."
"Vingt-cinq ans après... fait référence à la date charnière de l'année 1989. L'Europe réunie est devenue un espace reconfiguré, dans lequel de nouvelles logiques d'échanges apparaissent rapidement avec, pour conséquence, de nouvelles pratiques dans le domaine de la traduction. Les travaux, réunis dans ce volume, présentent une diversité conceptuelle et méthodologique."
"Qu'ils soient acquisitionnistes, didacticiens, pédagogues, théoriciens ou praticiens, ce volume s'adresse à tous ceux qui s'intéressent à la question d'appropriation précoce des langues. Loin de proposer des recettes, les auteurs nous invitent avant tout au dialogue, celui de la théorie avec la pratique, ensuite à l'observation de l'interrelation étroite entre un idéal à poursuivre et une réalité à vivre."
Qu'elles soient littéraires, linguistiques, historiques ou encore médiatiques, les études qui composent ce volume se réunissent autour de l'écriture au féminin dans les médias. S'il ne suffit pas, bien sûr, d'être une femme pour développer une expression féminine, quelles stratégies discursives sont mises en oeuvre dans le cadre d'une esthétique féminine ? Cette réflexion se veut interdisciplinaire et a pour enjeu les moyens discursifs mis en oeuvre dans les médias au féminin.
"La mise en oeuvre des nouveaux programmes de l'Éducation Nationale conduit des chercheurs de différentes disciplines à demeurer particulièrement attentifs aux questions des langues dans la construction des compétences scolaires, des identités et des personnes. Les contributions réunies dans ce volume proposent une réflexion sur la pluralité linguistique des enfants en articulant les théories de la construction de soi en lien avec le multilinguisme de l'école et de la société."
"Voici un ouvrage qui tente de faire le point - fût-il provisoire - sur l'épineux problème des traductions à plusieurs. Les contributeurs nous en offrent une épistémologie dudit traduire. De nombreux spécialistes se penchent - en français et en anglais - sur de multiples questions relatives à la tradition littéraire (poésie, théâtre, roman et nouvelle, et certains aspects de la Bible). D'aucuns examinent la traduction spécialisée. D'autres traitent du problème complexe des nouvelles technologies et de l'impact que celles-ci ont sur les modalités du traduire."
"Souvenirs personnels, opinions polémiques, débats théoriques : l'école est au carrefour de toutes les réactions. Or, la littérature s'est toujours emparée de cet univers si singulier. Elle permet aussi de révéler un brouillage générique sans précédent entre romans, autobiographies et témoignages. Les Tableaux d'école que proposent Rousseau, Rétif de la Bretonne, Chateaubriand, Balzac, Flaubert, Vallès ou Alain-Fournier etc., constituent un thème privilégié pour dire l'Homme."
"Interroger les modalités de la présence du sacré dans les écritures contemporaines, filles de l'époque de la « mort de Dieu » (Nietzsche) et d'un siècle d « déchristianisation ». (Delumea), implique une réflexion enracinée dans des expériences qui remettent tout en question, y compris les fondements de la religion chrétienne. Dans le cadre de la figuration de ces vécus bouleversants, comment expliquer donc l'émergence insistante de l'image du Christ, figure qui hante l'imaginaire des écrivains du siècle dernier et incarne la suprême manifestation chrétienne du sacré ? Ces questionnements guident une lecture croisée qui, à partir de la pensée de Bataille, propose un parcours à travers les ouvres d'Artaud, de Beckett et de Pasolini visant à explorer la nature ambivalente de ces expériences souveraines et à examiner le travail de dé-figuration de l'image du Christ qu'elles comportent. - - "
Cet essai cherche à cerner les représentations identitaires du corps dans des textes issus des traditions arabes, et cerne leur image en Occident. Il met en valeur les caractéristiques implicites du corps dans un discours où l'inconscient collectif reconnaît la sexualité comme constitutive de l'individu contemporain. DansŠce contexte, l'écriture francophone crée une image complexe : elle cède à l'emprise de la culture maternelle et au pouvoir de la langue acquise.
Autour de la traduction résume la vie professionnelle de cet auteur polonais, théoricien et traducteur. Le présent ouvrage englobe une bonne part de sa production scientifique en français.
Charles-Albert Cingria a souvent ruminé ses cosmogonies. Et les astres, selon lui, n'ont pas manqué de lui accorder leur faveur. L'art - et l'écriture - ne requiert-il pas, simplement, « un tour d'artisanat secondé d'une position sous une certaine étoile » ? Mais cette étoile est déterminante ; et, à l'en croire, elle a marqué Cingria. L'étude que voici prend très au sérieux cette conviction. Non comme une vérité propre à l'homme lui-même, mais au personnage, enchanté de ses fictions, et plaçant devant lui, avec une joie féroce, la certitude d'une origine autre.
Depuis les premiers essais d'écriture de L'oeuvre, sa somme, dont sont issus Les Cahiers d'André Walter, André Gide a été un diariste fervent. Son journal a été fondamentalement conditionné par la figure de l'Autre, à la fois absente et omniprésente, son épouse Madeleine, " Em. ".ŠEn racontant son "désir d'oeuvre", l'amour, l'homosexualité et la musique, Gide trace, dans son Journal, à la fois ses gestes d'amour et son amour des gestes.
Questionner la place qu'occupe la peinture dans À la recherche du temps perdu, c'est réfléchir à la manière dont elle se propose comme une poétique. Etudier l'inscription du portrait-tableau dans le roman proustien revient donc à s'interroger sur les modalités de son insertion au sein d'un discours romanesque, et sur celles de son écriture. Proust assigne aux portraits tableaux et aux portraits scripturaux des fonctions différentes : en "peignant" des personnages, il fait d'eux des tableaux vivants et les éléments d'une esthétique ; à l'objet esthétique proprement dit, Proust attribue la fonction de signifier.