Parabole dans la Bible (le retour du fils prodigue), paradigme matriciel dans la littérature (le retour d'Ulysse) comme dans la religion (le mythe de l'éternel retour), rituel militaire (le retour des combattants), horizon d'attente chez bien des exilés ou des migrants (le retour au pays, réalisé ou toujours repoussé), motif dramaturgique majeur au cinéma, le retour est un motif très riche dans ses formes comme dans ses très nombreuses significations. Ce qui est en jeu - et que cet ouvrage collectif et pluridisciplinaire entend analyser - ce sont notamment les questions de l'identité et de ses transformations, celle du parcours initiatique (l'errance, la guerre, l'exil) et de ses enjeux territoriaux. Générateur d'un « tiers-espace », le retour est une traversée du temps qui brouille et renouvelle les repères spatiaux mais aussi culturels, politiques et sociaux.
Les textes réunis dans cet ouvrage sont une mise en perspective criti que et comparée des travaux pluridisciplinaires consacrés aux sciences sociales et humaines face aux écritures de soi, cela dans undouble intérêt scientifi que. D'une part, il consiste à offrir au lecteur l'occasion de voir comment des chercheur-e-s sont à même de confronter directement leurs analyses et leurs travaux ; d'autre part, il s'agit d'esquisser de nouvelles orientations théoriques et de prouver la capacité des sciences sociales et humaines à identifier, avec un recul temporel nécessaire, les questions découlant de différents régimes historiques d'avant et d'après la chute du Mur de Berlin.Ouvrage à plusieurs entrées, il invite ainsi à voyager dans le temps autant que dans l' espace, et surtoutà entendre la voix intérieure, tout à la fois celle de l'enseignant, du conférencier et du savant, celle que l'on n'a pas souvent l'habitude d'entendre, par pudeur ou par devoir.
La réflexion sur les rapports entre sport, EPS et émancipation part des concepts et outils théoriques de la sociologie du sport, de l'éducation et du travail ethnographique de collectes des données d'enquêtes quantitatives, qualitatives et statistiques. Il nous permet d'analyser scientifiquement les discours et pratiques des actrices et acteurs en décrivant l'origine du sport et la constitution des clubs sportifs féminins et masculins dans la commune de Lasseube et dans les établissements scolaires de Lasseube et d'Oloron Sainte-Marie. Comment alors aborder les questions liées à l'émancipation par le sport ? Quels sont historiquement les actrices et les acteurs sociaux qui ont contribué à l'éclosion du sport comme facteur de lien social et d'émancipation dans ces communes et établissements scolaires ? Comment analyser les rapports à soi et à son corps, à autrui, à la règle, à l'intervenant et à ses méthodes pour en dégager des éléments porteurs de sens ? L'ouvrage comprend cinq parties qui rendent possibles plusieurs itinéraires de lecture, selon que le lecteur recherche des références conceptuelles, s'intéresse à la constitution de questionnaires et/ou d'entretiens ou qu'il s'attache à comprendre des résultats statistiques et leur interprétation du côté des élèves ou des intervenant-e-s.
Des sociologues ont proclamé récemment la fin de la domination masculine et l'entrée dans une société de femmes. Prophètes, visionnaires ou simples devins, ils apportent leur caution à cette opinion qui enfle depuis la deuxième vague féministe : que réclament encore les femmes, puisque leur combat est désormais gagné?
Notre culture porte depuis ses origines l'empreinte de l'inégalité entre les sexes. L'emprise masculine reste très forte dans des domaines où elle paraît inexpugnable, comme la langue, la religion, les comportements sexuels, la conception du passé... Au cours des derniers siècles s'est produit un rééquilibrage en faveur des femmes. Par un lent processus de conquête des positions adverses, elles ont gagné en visibilité et en pouvoir, alors même que l'autorité leur était refusée et que les leviers pour y accéder (réseaux et institutions) leur échappaient. Peu à peu se sont construites des représentations moins inégalitaires des relations entre les sexes. L'évolution est loin d'être achevée, puisque sous l'effet de la mixisation croissante de la société, l'idée de leur complémentarité, si prégnante au siècle précédent, a été reléguée au rang des pires préjugés sexistes, au profit de celle de leur interchangeabilité.
Les avancées des femmes ont toujours été contestées, mais depuis le début du XXe siècle, la peur de la subversion par les valeurs féminines domine la pensée antiféministe. Si la dévirilisation des hommes relève du fantasme, la féminisation de notre culture est une réalité, qui présente un double visage. Le premier, bien visible, source de crainte et d'hostilité, correspond aux avancées féminines et au rééquilibrage des statuts des deux sexes. Le second, insensible et irrésistible, consiste dans la lente diffusion dans toute la société des valeurs qui étaient auparavant assignées aux seules femmes. Ce processus de féminisation est le principal responsable du polissage des moeurs au cours des cinq derniers siècles.
Cet ouvrage se propose d'explorer les dynamiques à l'oeuvre dans les fins d'empires, dynamiques qui expliquent par exemple que les empires ne finissent pas de finir, que les projets impériaux puissent être poursuivis par d'autres moyens ou encore, que la fin formelle d'un empire - pour autant qu'elle puisse être très précisément fixée - ne scelle pas un divorce radical entre les deux parties impliquées ni ne mette un terme à l'ordre colonial.
Avec les contributions de J.-P. Bat, A. Byrne, R. Ceamanos, L. Dornel, J. Etchart, V. Hiribarren, D. Leroux, R. Mankin, V. Roiron, M. Torrent et N. Zein.
La discrimination envers les femmes constitue un phénomène universel. Son fondement réside dans la misogynie, un sentiment non moins universel, mais que la langue et l'opinion commune minimisent. Définir la misogynie comme « aversion pour les femmes » (Littré), comme « haine ou mépris des femmes » (Le Grand Robert) revient à en faire un sentiment exceptionnel dans les relations entre les sexes, donc une pathologie. Or, la discrimination généralisée envers les femmes induit la nécessité d'une nouvelle approche. Nous entendons ainsi par « misogynie » toute attitude, comportement ou situation discriminatoires à l'égard des femmes, recouvrant des faits intentionnels ou involontaires, conscients ou inconscients, réalisés par des acteurs sociaux individuels ou collectifs. Cet ouvrage propose une approche transdisciplinaire issue des domaines de l'histoire, de la littérature, des sciences politiques, de la sociologie, de la psychosociologie et de la psychanalyse. Il est essentiellement centré sur les problématiques telles qu'elles se posent dans deux territoires : l'Espagne et la France.
Maurice Daumas et Nadia Mékouar-Hertzberg (dir.).
La lumière est par nature ambivalente. Ce volume vise à étudier la manière dont ces ambivalences naturelles du phénomène lumineux ont contribué et contribuent encore diversement à l'enrichissement de nos connaissances et de nos productions symboliques et culturelles, aux confins de domaines aussi divers que les arts, les sciences, la philosophie, les religions, la vie quotidienne, etc. Faisant le choix de la pluridisciplinarité et de l'interdisciplinarité, il réunit les contributions d'artistes, d'archéologues, d'historiens, de philosophes, de littéraires, de physiciens, de théoriciens de l'art qui montrent comment, dans divers contextes et à des périodes différentes, les ambivalences de la lumière n'ont cessé de susciter l'interrogation et de favoriser le franchissement des limites, les porosités et les interfécondations dans le domaine des arts, des sciences humaines et des sciences exactes.
Charlotte Beaufort et Marylène Lebrère (dir.)