En imaginant les Mémoires d'un grand empereur romain, l'auteur a voulu «refaire du dedans ce que les archéologues du XIX e siècle ont fait du dehors». Jugeant sans complaisance sa vie d'homme et son oeuvre politique, Hadrien n'ignore pas que Rome, malgré sa grandeur, finira un jour par périr, mais son réalisme romain et son humanisme hérité des Grecs lui font sentir l'importance de penser et de servir jusqu'au bout.
«... Je me sentais responsable de la beauté du monde», dit ce héros dont les problèmes sont ceux de l'homme de tous les temps : les dangers mortels qui du dedans et du dehors confrontent les civilisations, la quête d'un accord harmonieux entre le bonheur et la «discipline auguste», entre l'intelligence et la volonté.
« Je me révolte, donc nous sommes », affirme Albert Camus.
La révolte est le seul moyen de dépasser l'absurde. Mais le véritable sujet de L'Homme révolté est comment l'homme, au nom de la révolte, s'accommode du crime, comment la révolte a eu pour aboutissement les États policiers et concentrationnaires du XXe siècle. Comment l'orgueil humain a-t-il dévié ?
De violentes polémiques ont accompagné la sortie de cet essai.
Les contemporains de Camus n'étaient pas mûrs pour admettre des vérités qui s'imposent désormais et mettent L'Homme révolté en pleine lumière de l'actualité.
Avec un immense talent, Stéphane Varupenne donne corps à cette réflexion essentielle sur la révolte, qui reste d'une actualité farouche.
Entre la source et l'estuaire, les fleuves sont souvent semés d'écluses, ponctués de lourds vantaux d'acier qui en régulent le flux et dictent la hauteur. Parfois, entre la naissance et la mort, les hommes décident d'ouvrir leur mémoire à double battant pour libérer le flot des mots et lâcher le flux des souvenirs pour n'en être pas submergés.
Dans ce roman l'auteur recueille la confession de Lazare, un charpentier du village, devenant, sous le regard complaisant du mari, l'amant fougueux de sa femme, venue des steppes du Kazakhstan. S'écoule ainsi, au bord d'un fleuve et à bord d'une péniche, dans une narration à la fois orageuse et fluide, un récit surprenant charriant plaisir, perversité et malignité.
Ce qui n'est au départ qu'une sorte de marivaudage ludique tourne à la rivalité démente et à la conflagration érotique, qui entraîne le village dans sa trombe. Passé la crue, ce petit monde fluvial retrouve son étiage moral et son cours tranquille, mais le fleuve garde, lui, un goût saumâtre et une saveur amère.
Sous l'invocation de Simenon et de Jean Vigo, se déploient l'histoire et le destin d'un homme, entre chutes et rapides dans un récit magistralement mené.
Cuites, amour et dynamite, un amateur de pêche mélancolique, un ancien du Viêt-Nam et une jeune femme aux jambes interminables traversent l'Amérique des années soixante, unis par une « mission » folle et héroïque : faire sauter un barrage du Grand Canyon. Mais l'équipée sauvage de cet improbable trio va bientôt tourner à la gueule de bois carabinée !