Jeanne du Barry (1745-1793) est une énigme. On l'a enfermée dans une légende noire. On en a fait la dernière maîtresse, surgie des bas-fonds, d'un vieux roi jouisseur et décrié. Une honte et un scandale. Il faut aller aux sources pour s'apercevoir de la place capitale qu'elle a occupée à une époque de quasi-perfection des arts, en pleine crise de l'absolutisme monarchique, dans les dernières années du règne de Louis XV. On l'a réinventée pour mieux discréditer le roi, elle s'est réinventée pour oublier les incertitudes de sa naissance. Son existence tient tout à la fois du jeu de piste et de l'enquête policière. Avec elle, on corne les pages de certaines questions essentielles d'un siècle qui est aussi celui de la Révolution: l'identité et l'illégitimité, les sentiments et l'ambition, le libertinage et la morale, l'argent et le pouvoir, la place des enfants et l'invention de l'intimité, la puissance de la presse et la formation de l'opinion, la transparence et le secret, le rôle des femmes et la revanche des hommes.
La vie de Jeanne du Barry - son ascension foudroyante, sa fin tragique sur l'échafaud - est un roman. En chercheur d'archives inspiré, en historien accompli, en écrivain talentueux, Emmanuel de Waresquiel ne se contente pas d'en découvrir la part cachée, il en restitue toute l'intelligence et l'émotion. Ce livre est un magnifique portrait de femme. Il se lit comme un thriller.
Léon Blum occupe une place modeste dans notre mémoire, loin de refléter l'importance de son héritage et l'intensité de son destin hors du commun. Dandy parisien, adulé par les ouvriers, redouté par le patronat, haï par les réactionnaires et les antisémites, le leader socialiste fut au carrefour des fractures de la société française de l'entre-deux-guerres. Devenu le bouc émissaire de Vichy après la défaite de 1940, Léon Blum fut déporté à Buchenwald puis rescapé de la Shoah. Son combat pour la justice et l'égalité concentra sur lui toutes les haines : une violence qu'il affronta, sa vie durant, avec un courage méconnu. Une vie héroïque, donc, et un parcours inspirant qui demeure un antidote aux violences et aux faillites morales qui parfois s'emparent d'un peuple qui a peur.Cet ouvrage est l'adaptation du podcast éponyme à succès sur France Inter suivi par plus d'1,4 million d'auditeurs :Une densité et une richesse remarquables. LE MONDEImpressionnant. TÉLÉRAMA - Passionnant. L'EXPRESSSe dévore d'une traite. LA MARSEILLAISEUne invitation à l'engagement. L'HUMANITÉ MAGAZINEIncontournable. L'OPINION - Formidable. LE DAUPHINÉÀ savourer. LE PÉLERINÀ l'heure où l'émotion semble tout emporter et l'infotainment appauvrir les programmes des chaines et antennes. Il faut redire combien est remarquable le travail de Philippe Collin. LE MONDE
Parmi les machines qui hantent nos vies quotidiennes, le tapis roulant est celle qui traverse le plus insidieusement tous les secteurs d'activité : des tapis mobiles sur chaîne d'assemblage aux tapis de caisse de la moindre supérette en passant par ceux dévolus à l'exercice corporel du fitness. Travail posté, rituel consumériste et souci hygiénique de soi : trois postures qui, chacune à sa manière, nous condamnent à l'éternel recommencement d'une marche forcée.
Cet essai veut en retracer la généalogie, plus sinueuse et méconnue qu'il n'y paraît. Sans s'attarder sur les grues à tympan de l'Antiquité romaine, on passe en revue bien des appareils oubliés - le moulin disciplinaire des prisons de l'ère victorienne, le manège à plan incliné des agriculteurs du XIXe siècle ou le trottoir mouvant de l'Exposition universelle de 1900 - avant d'aborder les usages plus récents de cet outil crucial du management fordien, de la consommation de masse et du test d'effort cardiovasculaire.
Au fil de cette enquête, toutes sortes de matériaux historiques sont mis à contribution : des brevets d'obscurs inventeurs aux running gags du cinéma muet.
Et, à l'arrivée, on retombe sur notre très contemporain tapis de course, cette figure terminale du mythe progressiste : de grands bonds en avant qui, la plupart du temps, ne nous ont avancés à rien.
Le récit inédit de la femme qui sauva soixante mille oeuvres d'art pillées par les nazis.
Cette femme a sauvé plus de soixante mille oeuvres au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Mais personne ne connaît son nom : Rose Valland.
Lorsque Goering débarque à Paris pour se servir parmi les collections spoliées aux Juifs, elle est là, qui espionne, fondue dans le décor, insoupçonnable. Elle voit et note tout. Les titres, les artistes, les propriétaires, les origines et les destinations. Au risque d'être fusillée ou déportée.
Elle poursuit sa mission de justice jusqu'à sa mort, mais son obsession du secret touche jusqu'à sa vie privée, jugée inavouable.
Pour résister, il faut savoir disparaître.
Le roman de sa vie lui redonne sa place dans l'Histoire.
Une biographie ardente, qui a l'allure d'un roman d'aventures Jérôme Garcin, L'Obs
Vilipendée par les uns, sanctifiée par les autres, l'« Autrichienne » Marie-Antoinette est la reine la plus méconnue de l'histoire de France. Il fallut attendre Stefan Zweig, en 1933, pour que la passion cède à la vérité.
S'appuyant sur les archives de l'Empire autrichien et sur la correspondance du comte Axel de Fersen, qu'il fut le premier à pouvoir consulter intégralement, Stefan Zweig retrace avec sensibilité et rigueur l'évolution de la jeune princesse, trop tôt appelée au trône, que la faiblesse et l'impuissance temporaire de Louis XVI vont précipiter dans un tourbillon de distractions et de fêtes.
Dans ce contexte, la sombre affaire du collier, habilement exploitée par ses nombreux ennemis à la cour de France, va inexorablement éloigner Marie-Antoinette de son peuple.
Tracé avec humanité et pénétration, ce portrait est assurément un des chefs-d'oeuvre de la biographie classique, où excella l'auteur de Trois poètes de leur vie et de Vingt-quatre heures de la vie d'une femme.
Pourquoi le 18 juin 1901 Picasso est-il «signalé comme anarchiste» à la Préfecture de police, quinze jours avant sa première exposition parisienne ? Pourquoi le 1er décembre 1914 près de sept cents peintures, dessins et autres oeuvres de sa période cubiste sont-ils séquestrés par le gouvernement français pour une période de près de dix ans ? D'où vient l'absence quasi totale de ses tableaux dans les collections publiques du pays jusqu'en 1947 ? Comment expliquer, enfin, que Picasso ne soit jamais devenu citoyen français ?Si l'oeuvre de l'artiste a suscité expositions, ouvrages et commentaires en progression exponentielle à la hauteur de son immense talent, la situation de Picasso, un «étranger» en France, a paradoxalement été négligée.Cet angle inédit permet à Annie Cohen-Solal de nous entraîner dans une enquête stupéfiante sur les pas d'Un étranger nommé Picasso, artiste surdoué, naviguant en grand stratège dans une France travaillée par ses propres tensions.
C'est à la France, et à Paris, que la reine Elizabeth II a réservé, en 2014, ce qui devait être son avant-dernière visite d'État à l'étranger, à l'occasion des cérémonies marquant le 70ème anniversaire du Débarquement en Normandie. Partout, des Champs-Élysées aux plages de la Manche et du Calvados, la reine a été acclamée par les Français qui l'aiment et lui sont reconnaissants de sa fidélité à l'Hexagone. La France, dont elle parle parfaitement la langue et presque sans accent, est sans nul doute le pays hors du Commonwealth qu'elle préfère. Une histoire d'amour qui remonte loin, comme elle l'a souligné sous les ors du palais de l'Élysée, où François Hollande la recevait : Je me rappelle le plaisir que j'ai eu à découvrir ce beau pays pour la première fois, et à cultiver à mon tour une grande affection pour le peuple français.
Stéphane Bern Pour la première fois, Stéphane Bern et Paris Match nous révèlent le lien si particulier, si cher qui unit la souveraine à notre pays. Ce livre richement illustré est un hommage à celle qui a su, au-delà des protocoles, nourrir une véritable complicité avec nos présidents et conquérir le coeur des Français par sa grâce et sa simplicité. À chaque déplacement, des visites à Versailles aux déjeuners au Grand Trianon, des réceptions à l'Opéra Garnier aux visites en Corse ou dans les haras normands, la reine a su apprécier les trésors culturels et gastronomiques français, témoignant ainsi de son attachement sincère à notre nation.
La présentation de Stefan Zweig s'ouvre sur un Tourgueniev moribond qui, du fond de sa couche, rédige quelques mots à l'attention de Tolstoï pour le supplier de reprendre la plume (« Revenez à la littérature ! C'est votre don véritable. Grand écrivain de la terre russe, entendez ma prière ! »). Avec cette scène inaugurale, Zweig amène aussitôt le lecteur au moment clé de la biographie de Tolstoï : vers sa cinquantième année, l'écrivain russe est victime d'un ébranlement intérieur qui va le pousser à rechercher sans fin, chez les philosophes d'abord, puis dans la religion, le sens caché de la vie. Zweig ne cache pas son admiration pour celui qui s'est alors donné pour mission de se sauver lui-même, et toute l'humanité avec.
« Tout homme d'état, tout sociologue découvrira dans sa critique approfondie de notre époque des vues prophétiques, tout artiste se sentira enflammé par l'exemple de ce poète puissant qui se tortura l'âme parce qu'il voulait penser pour tous et combattre par la force de sa parole l'injustice de la terre. »
3 guerres, 75 ans de rivalités, deux guerres mondiales, des dizaines de millions de morts et 80 ans de paix en Europe continentale : le musée Guerre et Paix, en Ardennes, est le seul qui permette aux visiteurs de comprendre cet enchainement et ses conséquences. Marie-France Devouge - ancienne directrice et conceptrice du parcours muséal et Stéphane André - directeur ducation Culture u département des Ardennes et ancien directeur du musée - se sont associés à Julien Peltier pour mettre en infographies es 75 ans d'histoire. Cartes, silhouettes de soldats et de matériel ilitaire, données économiques, démographiques et culturelles toujours mis en scène par les infographies vivantes et ludiques de Julien Eltier, offrent un panorama complet des sociétés françaises et allemandes. Elles ont accompagnées de textes accessibles à tous qui allient récits et rigueur historique. Leur enchainement donne à comprendre aussi bien la défaite française en 1870 ue le déroulement de la Grande Guerre, la victoire des alliés sur l'Allemagne nazie que l'évolution de la société française du Second Empire à la Troisième République, l'importance de la colonisation que a définition d'un régime totalitaire, l'évolution des fusils que le éroulement des bombardements stratégiques.
Loin des stéréotypes, le rôle des femmes en piraterie ne s'est pas toujours limité au repos du guerrier ...
Barbe rousse, barbe noire et jambe de bois, oreille percée, gueule balafrée, telle est l'image populaire de la piraterie dans l'inconscient collectif. Mais la flibuste présente également un autre visage. Un visage féminin qui n'en est pas plus tendre. Loin des idées préconçues, ces écumeuses des mers y sont venues pour les mêmes raisons que les hommes : la cupidité ou la misère, la soif d'ailleurs ou la fuite d'un monde trop étroit pour leurs attentes.
Cartographie de ces aventurières de l'ombre, entre jupons blancs et drapeau noir - hardi moussaillonnes !
« On m'a parfois demandé comment j'avais pu, après les camps, retrouver le désir de vivre. La seule réponse valable à mes yeux est celle-ci : on n'a pas le choix. Cela me paraît valable pour une personne comme pour un pays tout entier. » Simone Veil raconte son enfance, sa déportation et l'importance de cette épreuve dans sa vie.
La biographie référente d'un homme singulier, dont le prestige reste marqué de mystère.
Au-delà d'une biographie politique, Jean-Pierre Azéma a su retracer l'histoire de la France libre jusqu'en 1943, de la Résistance intérieure et des relations complexes entre Londres, Washington et Alger. En combinant archives, récits, explications et témoignages, il brosse aussi l'aventure singulière d'un homme à la fois semblable à tant de ses contemporains et dont l'entreprise le hisse jusqu'à incarner le héros de la Résistance pour plusieurs générations de Français.
Aristocrate bohème, figure de la haute société des années soixante, Jacqueline de Ribes est devenue une icône du style et un symbole de l'élégance française. Amie d'Yves Saint Laurent et de Luchino Visconti, elle a été l'un des «Cygnes» de Truman Capote et de Richard Avedon. Cette reconnaissance mondiale est illustrée, en 2015, par une magistrale exposition au Metropolitan Museum de New York. Son visage a été projeté en pleine lumière sur l'Empire State Building. Quelle femme et quels secrets se cachent derrière la légende de papier glacé ? Ce destin, qui voit s'achever l'ancien monde et apparaître de nouveaux codes, des innovations stupéfiantes, j'ai tenté d'en déchiffrer l'énigme. D. B.
Al Alvarez, rend hommage à une figure emblématique et atypique de l'alpinisme : Mo Antoine. Grimpeur chevronné participant aux expéditions les plus difficiles, il privilégia toujours l'esprit de camaraderie à celui de compétition et décrivait l'escalade comme « l'art de jouer aux échecs avec son propre corps ». Au-delà de ce portrait tendre et admiratif, le récit donne à voir la manière dont les grands aventuriers cherchent leurs limites, mentales et physiques, en s'appliquant à « nourrir la bête ».
Un livre culte sur l'escalade, la montagne, l'évasion et l'amitié. Une prose étincelante au service du goût de l'aventure et du risque.
Le 24 février 2022, l'opinion mondiale découvre avec stupeur le discours de Vladimir Poutine justifant l'invasion de l'Ukraine, au prétexte de faire cesser un «génocide» exercé par un régime qu'il convient de «dénazifer». Cette extraordinaire falsification de l'histoire s'inscrit dans le droit fil du grand récit national construit au cours des vingt dernières années par Vladimir Poutine et dont l'ONG Mémorial fit les frais en 2021. Ce récit, exaltant la grandeur d'une «Russie éternelle» face à un Occident agressif et décadent, n'admet aucune contestation pour servir les intérêts géopolitiques d'un régime dictatorial et répondre aux attentes d'une société désorientée suite à l'effondrement du système soviétique. Ce Tract éclaire les origines de cette distorsion des faits historiques et la façon dont elle est mise en oeuvre pour légitimer la première guerre du XXI? siècle sur le continent européen.
Qui ne connaît le nom de Jean Moulin ? Sa silhouette ? Qui ne sait ce qu'il incarne : la Résistance, le courage, le sacrifice ? Celui que les clandestins ne connaissaient que sous des pseudonymes (Régis, Rex, Max...) et qui fut arrêté sous le nom de Jacques Martel avait eu, avant la Seconde Guerre mondiale, un double plus joyeux : Romanin. Dessinateur de presse à succès, artiste, ami de Max Jacob, collectionneur de Dufy ou d'Utrillo, Romanin qui était sur le point d'exposer à New York quand la France fut vaincue et occupée. Au temps de son action clandestine en France, Jean Moulin ressuscita Romanin pour mieux cacher le représentant du général de Gaulle et le ministre en mission qu'il était devenu. L'amateur d'art se fit galeriste pour vendre Degas, Valadon ou Matisse et justifier ses déplacements incessants. Mettant en avant des inédits dont les originaux n'avaient pas été conservés, fouillant dessins et croquis pour en identifier les personnages, restituant sa collection puis sa galerie, cet ouvrage met aussi à contribution des experts du dessin de presse, de l'histoire et du commerce de l'art, ainsi que des artistes pour caractériser Romanin, son oeuvre et ses goûts. Au-delà du plaisir de la découverte de ce musée Romanin , qui nous entraîne de la Belle Époque de l'enfance aux temps d'engagement et de combat, en passant par les Années folles des sports d'hiver, de la Côte d'Azur ou de Montparnasse, c'est le journal intime de Jean Moulin qui s'ouvre grâce à Romanin. Il révèle un homme épris de liberté.
2 octobre 1925, théâtre des Champs-Élysées. Le public découvre Joséphine Baker dans La Revue nègre. Elle a 19 ans, c'est un triomphe. Une star internationale est née.
Gérard Bonal livre un portrait personnel, par touches, de la « Vénus noire ». Il nous entraîne sur ses traces, de l'enfance pauvre à Saint-Louis (Missouri), jusqu'à la lutte pour les droits civiques aux côtés de Martin Luther King. On embarque avec Joséphine Baker sur un paquebot pour l'Europe, on l'escorte dans le Paris nocturne des Années folles, celui des théâtres de music-hall, au bras de ses amants. Dès 1941, l'icône rejoint les services secrets de la France libre. Militant inlassablement pour la fraternité universelle, elle adoptera douze enfants venus du monde entier, sa fameuse « tribu arc-en-ciel ». Aujourd'hui, la petite danseuse de Saint-Louis qui a conquis Paris en une soirée est la première femme noire à reposer au Panthéon.
Alexandra Kollontaï, quelle femme ! Et quel destin ! Aristocrate russe, rejetant très tôt son milieu et choisissant la révolution, elle devient ministre au sein du premier gouvernement de Lénine. Cinq ans plus tard, elle est la première femme ambassadrice que l'histoire ait connue. Tribun célèbre et oratrice hors pair, partout elle électrise ses auditoires fascinés. Kollontaï est aussi une féministe passionnée combattant pour l'émancipation et les droits des femmes. Ses écrits politiques, ses romans, son journal tenu tout au long de sa vie constituent une oeuvre remarquable et unanimement reconnue. Enfin, et ce n'est pas le moindre de ses exploits, Alexandra Kollontaï sortit victorieuse de la folie destructrice de Staline et vécut presque aussi longtemps que lui.
Cette existence multiforme, couronnée par une élégance constamment saluée par la presse, fit d'elle une « icône » médiatique avant l'heure. L'auteur a rassemblé ici une documentation considérable et de riches études historiques pour comprendre le destin incroyable de cette personnalité hors du commun. Secrétaire perpétuel de l'Académie française et historienne de la Russie, Hélène Carrère d'Encausse est l'auteur de nombreux livres de référence sur la Russie et les relations franco-russes.
40 femmes qui ont marqué l'Histoire par leur volonté d'exister et d'agir !
Chez les hommes, elle coule de source.
Chez les femmes, elle est mal vue.
Vertu pour les uns, péché pour les autres, c'est la même ambition qui les anime pourtant - mais aux femmes elle demande plus. Plus d'audace. Plus de scandale... Les quarante indociles dont il est question entre ces pages, de Cléopâtre à Oprah Winfrey, de Jeanne d'Arc à Gisèle Halimi, ont chacune à leur manière révolutionné le monde. Mais à quel prix ?
Aux grandes ambitieuses, l'humanité reconnaissante...
Également chez Pocket :
La Véritable Histoire des 12 Césars.
Dans sa longue carrière de journaliste, d'aventurier, d'homme d'État et d'historien, le nationalisme et l'impérialisme constituent le fil directeur, avec des conséquences désastreuses. Jeune homme, Churchill participe aux batailles en Afrique du Sud, au Soudan et en Inde, qui visent à maintenir l'ordre impérial. Comme ministre lors de la Première Guerre mondiale, il est responsable d'une série d'erreurs catastrophiques conduisant à des morts par milliers. Ses efforts pour écraser les nationalistes irlandais sont autant de plaies qui ne sont toujours pas cicatrisées. Endossant le rôle de défenseur de son pays pendant la Deuxième Guerre mondiale, la période la plus vénérée de sa carrière, il n'a pas hésité à sacrifier des territoires lointains : Tariq Ali évoque ainsi l'attaque brutale contre la résistance grecque, la famine au Bengale qui a coûté la vie à plus de 3 millions d'Indiens, l'assaut aérien contre les civils à Dresde et Hambourg, et son insistance sur l'utilisation d'armes nucléaires au Japon.
Comme leader une fois la paix revenue, alors même que l'Empire s'écroulait, Churchill n'a jamais renoncé à sa philosophie impériale et il est l'un des architectes du monde dans lequel nous vivons aujourd'hui, où il reste l'idole de personnages comme Boris Johnson, George W. Bush et Donald Trump. Son bilan est terrible, amplement documenté dans l'acte d'accusation de Tariq Ali
Celle que l'on surnomma en son temps la Vierge Rouge reste un objet de fascination : qu'il s'agisse de condamner son tempérament exalté lors de la Commune de Paris ou d'admirer son héroïsme, de considérer son jugement politique et son activisme social ou d'apprécier l'institutrice anticonformiste, l'image a gardé tout son éclat .Le mystère « Louise Michel » a fait couler beaucoup d'encre. Les biographies romancées et les prétendues autobiographies foisonnent. Pour les écrire, chacun pioche dans les textes de la révolutionnaire, se sert, gomme ou remanie... Comme si, pour faire connaître la « vie » de Louise Michel, on commençait par oublier qu'elle en a été elle-même l'autrice. Comme s'il fallait commencer par la faire taire - au fond, comme si elle dérangeait toujours.
Dans ses Mémoires de 1886, on découvre une Louise Michel tour à tour adolescente facétieuse, institutrice féministe, révolutionnaire patentée, déportée en Nouvelle-Calédonie, combattante anarchiste, passionnée d'art et de science, enthousiaste de la nature... On découvre aussi la Louise Michel qui pense, qui parle et qui écrit, la plume acérée, la sensibilité à vif, la conscience intrépide.
Nate Love fut le plus célèbre des nombreux « cow-boys noirs » qui écumèrent les Grandes Plaines derrière des troupeaux de vaches. Son autobiographie en est sans doute la raison, mais aussi la facture de ce livre, un roman populaire raconté avec la gouaille des rudes gars de la piste.
Susie Weksler n'a que 9 ans quand, avec une brutalité inouïe, les nazis font irruption dans son monde, à Vilnius « la Jérusalem du Nord ». Si les récits et les noms de Jorge Semprun, Simone Veil, Charlotte Delbo ou Primo Lévi résonnent familièrement à nos oreilles, beaucoup plus rares sont les récits émanant de témoins qui ont survécu enfants à l'enfer de la Shoah.
Et c'est grâce à sa mère, qui a très vite l'intuition qu'il faut la faire passer pour une adulte, en la déguisant, avec la complicité d'autres femmes, grâce à son courage, son incroyable détermination à sauver sa fille, que Suzie va survivre au ghetto, aux camps de Stutthof et Kaiserwald, aux terribles marches de la mort et, finalement, nous livrer l'un des plus incroyables témoignages d'un survivant de la "solution finale".
Sorge fut un des plus grands agents secrets que la terre ait connu inspirant tant de créations littéraires et cinématographiques à commencer par James Bond.
Ce maître espion du Kremlin a plusieurs fois changé le cours de l'Histoire influençant à la fois Hitler et Staline, il a manipulé les Américains et les Japonais restant toujours fidèle à son propre destin. Il fut notamment un des véritables sauveurs de Moscou en octobre 1941 quand Hitler fut aux portes du Kremlin. Car, juste avant son arrestation, moment le plus critique de l'offensive allemande, cet agent secret avait envoyé un renseignement crucial : manipulé par Sorge le Japon avait finalement décidé d'entrer en guerre, non pas contre l'Union Soviétique, mais contre les États-Unis.
Mêlant l'amour à l'espionnage, les tourments personnels à la fureur de l'histoire, Sorge va nous servir de guide d'un voyage insolite dans le temps et dans l'espace éclairé par les archives inédites. Un véritable homme-Orchestre, il fut à la fois un séducteur et un journaliste chevronné, un grand scientifique, un des fondateurs de l'école de la sociologie de Frankfort et surtout le génie du renseignement.
De nos jours son expérience est surtout d'une actualité brûlante dans le contexte de la crise internationale quand l'espionnage détermine la politique réelle aussi bien pour Poutine que pour l'Occident. Derrière chaque événement de ce siècle, il y a un agent secret. L'analyse géopolitique par le prisme de l'espionnage, aujourd'hui demeure primordial. À condition de ne pas sacrifier à leur collecte l'analyse des informations. C'est le décalage entre la collecte et l'analyse des renseignements qui a mène aux grandes crises stratégiques.