Aubier
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Livre mythique, le Freud de Ralph Steadman, fruit de longues années de recherches, fut salué lors de sa parution - voilà plus de quarante ans - comme l'un des livres illustrés les plus intelligents et les plus originaux de son temps.De remarquables illustrations scandent cette biographie pas comme les autres, qui s'apparente à une véritable expédition au royaume de la fantaisie. Steadman se fonde sur les faits avérés de l'existence de Freud - qu'il connaît admirablement -, mais pour mieux les interpréter, en échafaudant des théories parfois délirantes. De la petite enfance de l'inventeur de la psychanalyse jusqu'à sa mort, chaque scène de cette vie est transformée en situation comique et analysée avec humour selon les critères du mot d'esprit exposés par Freud lui-même.Il en résulte un véritable festival freudien:calembours visuels et verbaux, lapsus, contrepèteries, descriptions désopilantes de Freud à l'armée ou chez son barbier...Derrière le Freud amer, tyrannique et obsédé par la sexualité de l'imagerie classique, le désir de montrer un Freud humain, qui rit, qui aime, qui doute et qui souffre.
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Rêver avec Freud ; l'histoire collective de l'interprétation du rêve
Andreas Mayer, Lydia Marinelli
- Aubier
- Psychanalyse Aubier
- 6 Novembre 2009
- 9782700703986
Histoire de«L'interprétation des rêves»de Freud. Etudie son élaboration, sa réception par les spécialistes et le public, la prise en compte des commentaires de ses lecteurs dans les modifications successives de l'ouvrage, les échanges de Freud avec le mouvement pychanalytique à Vienne, etc.
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Un mystère plus lointain que l'inconscient
Alain Didier-weill
- Aubier
- Psychanalyse Aubier
- 24 Avril 2010
- 9782700704099
Qu'y a-t-il dans le regard étonné que le nouveau-né pose sur le monde? dans le "pourquoi" insistant de l'enfant? dans la sidération de l'adulte à l'écoute d'une note, d'un rythme, d'un trait d'esprit inouïs? dans le vol suspendu du danseur? Le surgissement d'un nouveau radical qui va bien au-delà du renouveau lié à la remémoration d'un signifiant refoulé, tel que Freud l'avait formulé.
Il est la clé d'un lieu auquel le mot ne donne pas accès et que Lacan situait " plus loin" que l'inconscient. Mais comment s'approcher d'un tel lieu? L'acte de création semble y mener lorsqu'il offre à notre perception de quoi appréhender l'invisible, l'inouï. Et n'y a-t-il qu'une réponse à cet étonnement? Quelles instances psychiques met-il en jeu? Pour répondre à ces questions, la religion offre une piste intéressante: le choix inconscient que provoque le nouveau radical sera celui de l'hérétique (qui veut que l'étonnement subsiste) ou celui de l'inquisiteur (qui veut le voir abdiquer).
C'est ainsi que certains philosophes contemporains -tel Alain Badiou - sont conduits, au nom du dogme chrétien inventé par saint Paul, à ne voir qu'une imposture dans l'étonnante universalité des lois de la Parole données par Moïse. L'étonnement est ce qui cesse avec le dogme: lorsqu'il est la voie par laquelle le sujet entre en résonance avec la loi et l'outrepasse; lorsqu'il rend le complexe d'OEdipe plus complexe en le renvoyant à son ancêtre Dionysos, dieu de ce qui sonne et résonne; lorsqu'il donne accès au nouveau absolu délivrable par le réel.
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Les chimères du corps ; de la somatisation à la création
Sylvie Le poulichet
- Aubier
- Psychanalyse Aubier
- 11 Septembre 2010
- 9782700704129
Depuis plusieurs années, Sylvie Le Poulichet explore la dynamique de phénomènes qu´elle a dénommés « processus limites », à l´oeuvre chez des patients ordinairement désignés comme borderline. Ces patients souffrent d´une difficulté à « habiter » leur corps, à repérer les limites entre le vivant et le mort et à s´approprier leur histoire.
Le déploiement de la vie paraît chez eux tombé sous le coup de condamnations parentales, émanant d´événements traumatiques et de fantasmes inconscients, qui se transmettent de génération en génération. Ces sujets en viennent à sacrifier inconsciemment certaines zones de leur corps ou des aspects de leur identité sexuelle. Et des somatisations, des dépressions, des addictions (la boulimie, par exemple), des états de figement affectent souvent leur devenir.
Dans cet ouvrage, on voit se déployer les mouvements de la démarche analytique : l´auteure relate des séquences de cure où l´analyse de rêves et la traversée de fantasmes permettent de recomposer les figures du corps en souffrance.
Des scènes insoupçonnées apparaissent, ayant le pouvoir de construire de nouvelles versions de la venue au monde du sujet. Et c´est lorsque s´animent les images du corps pensées par le langage du rêve que se produisent de nouvelles prises de corps. C´est lorsque sont analysées les chimères du corps - ces étranges assemblages fantasmatiques de plusieurs corps, vivants ou morts, en un seul, qui vont jusqu´à menacer la continuité d´existence - que tous les symptômes douloureux disparaissent.
Ce livre montre quels sont les modes d´interprétation qui permettent de dissoudre les fantômes, de dénouer les forces traumatiques et de mettre en jeu des processus créateurs qui laisseront enfin surgir un nouveau champ de regard, de présence, de jeu et de désir.
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La psychanalyse face à ses détracteurs
Vannina Micheli-rechtman
- Aubier
- Psychanalyse Aubier
- 7 Novembre 2007
- 9782700701135
Plus d'un siècle après sa naissance, la psychanalyse
est toujours l'objet de controverses et d'attaques
virulentes. Lorsque le gouvernement français montre, à
partir de 2003, une volonté de réglementer l'exercice
de la psychothérapie et de la psychanalyse, c'est
l'ensemble du milieu psychanalytique et intellectuel
qui s'engage dans un vif et large débat, témoignant de
l'importance de cette discipline. Ses détracteurs mettent
en cause sa pertinence, son efficacité, son actualité
même, usant d'arguments souvent polémiques et peu
constructifs. L'histoire de la psychanalyse est ainsi
jalonnée de batailles et de remises en question qui
montrent la nécessité d'examiner sa place dans
la société, d'interroger son épistémologie, afin de
maintenir vivants son développement et sa transmission
en sortant d'une position essentiellement défensive.
Les détracteurs contemporains puisent dans les
dogmes modernes de la science les éléments de
leur contestation, mais Freud en avait déjà anticipé les
principales tendances. En développant une généalogie
de l'interprétation, un des concepts clefs de la théorie
et de la pratique psychanalytique, l'auteur entreprend
de resituer les différentes critiques dans leur contexte
historique. La psychanalyse est ici en débat avec
l'herméneutique (en montrant comment le freudisme en
modifie son histoire), avec la science (en partant de la
querelle entre les sciences de la nature et les sciences de
l'esprit), enfin avec la philosophie du langage (puisque
Wittgenstein se présentait comme un «disciple» de Freud).
Trois temps, trois débats, trois perspectives théoriques
dont les racines permettent de renouer le fil d'un conflit
moderne des paradigmes.
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L'enfant qui s'était arrêté au seuil du langage ; comprendre l'autisme
Henri Rey-Flaud
- Aubier
- La Psychanalyse Prise Au Mot
- 16 Avril 2008
- 9782700700527
Ce livre est dédié aux parents et aux soignants qui accompagnent dans la vie un enfant autiste. L'auteur a voulu éclairer la route tourmentée sur laquelle ils sont engagés, en montrant que cette affection n'est pas un déficit mental irréversible. Les observations les plus récentes des cliniciens lui ont permis d'établir que les autistes sont en réalité arrêtés au stade primordial de la vie, dominé par les sensations, stade où déferlent en permanence sur le nourrisson des flots d'excitations anarchiques et insensés. Pour émerger de cet état primitif et accéder à l'espace plus élaboré des perceptions, l'autiste attend seulement d'être relancé dans la dynamique du langage à laquelle les autres enfants sont introduits spontanément, sans difficultés majeures. Le défaut de communication, expression la plus manifeste de l'enfermement de l'autiste, révèle alors qu'il peut être corrigé et le contact avec l'entourage restauré. Mais il faut pour cela avoir reconnu la nature des processus psychiques qui régissent normalement les premiers échanges entre le nourrisson et les parents, afin d'identifier le type de court-circuit qui, à un moment donné, a coupé l'enfant de la possibilité du partage. Redonner leur sens aux conduites aberrantes et souvent rebutantes des enfants autistes et, à partir de là, comprendre pourquoi ils ont échoué dans la relation vitale à autrui est aujourd'hui l'approche la plus respectueuse des sujets prisonniers de cette condition douloureuse, en même temps que la seule véritablement susceptible de les réintégrer dans la communauté humaine.
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Aux confins de la philosophie, de la clinique et de l'iconographie, l'auteur aborde la mélancolie à travers les moments historiques susceptibles de conjoindre l'apport des trois disciplines. Définissant la mélancolie comme une trop grande proximité avec la vérité, l'auteur montre comment la construction d'un univers esthétique est une forme de défense pour le sujet mélancolique.
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Vienne, 26 avril 1921, dans le cabinet du professeur Freud.
Allongée sur le divan, Anna G. lui déclare: "Je vous aime d'une façon si indescriptible, comme jamais auparavant je n'ai aimé quelqu'un." Cette jeune femme de vingt-sept ans est entrée en analyse il y a un mois. Elle a quitté Zurich pour la capitale autrichienne, laissant derrière elle son fiancé, sa famille et le Burghölzli, la clinique où elle exerce le métier de psychiatre. Après sept ans de fiançailles vécues dans l'ambivalence et le doute, son mariage est annoncé pour l'automne.
Cependant, Anna G. continue d'hésiter. La découverte posthume de deux cahiers d'écolier, dont Anna G. n'avait jamais parlé et qu'elle ne destinait pas à la publication, jette une lumière inattendue sur Freud : une partie des séances et des propos échangés y sont consignés. À l'écoute des rêves, des associations, des fantasmes sexuels de son analysante, Freud, alors en pleine maturité, explique, interprète, provoque, sonde.
Et il évoque ses propres théories: le complexe d'OEdipe, le transfert, le cas Dora, le fantasme de l'enfant battu (que sa fille, prénommée Anna elle aussi, lui a inspiré)... La petite-fille d'Anna G., Anna Koellreuter, docteur en philosophie et analyste à Zurich, a dirigé l'édition de cet ouvrage, paru en 2009 en Allemagne. Elle a convié des historiens et des psychanalystes allemands et anglo-saxons à réagir à ce document exceptionnel, témoignage aussi de la façon dont une jeune femme peut, par l'analyse, sortir d'une souffrance affective et se découvrir un nouveau destin.
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Quinze témoignages de lacaniens reconnus, tous anciens analysants de Lacan, s'interrogent ici sur leur filiation et posent les questions de l'enseignement, de la transmission de la théorie et de la pratique lacaniennes et celle du transfert inhérent à la personnalité du maître.
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La voix sur le divan ; musique sacrée, opéra, techno
Jean-michel Vives
- Aubier
- Psychanalyse Aubier
- 5 Avril 2012
- 9782700724448
La voix recèle une double vocation : elle est pacifiante mais peut aussi déchaîner les passions.
La musique et le chant impliquent la recherche d'une satisfaction pulsionnelle, et amènent à inventer des dispositifs de diffusion visant à proposer et à borner une jouissance esthétique. Jean-Michel Vives s'attache à déceler les enjeux de jouissance liés à la voix, à la matérialité du son, à travers l'histoire et l'analyse de trois pratiques musicales : la musique religieuse, l'opéra, la musique techno.
Il repère la place qu'occupe cette activité particulière, la musique, au sein de la dynamique psychique d'un sujet, d'un groupe, voire d'une société.
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La correspondance (1907-1939) de Sigmund Freud avec ses cinq premiers enfants, Mathilde, Martin, Olivier, Ernst et Sophie ? Anna, la cadette, ayant fait l'objet d'une publication séparée ? permet de découvrir quel père a été l'inventeur de la psychanalyse et d'observer l'homme à distance de sa théorie et de sa pratique analytique.
Freud n'était pas un père au quotidien, et son activité professionnelle l'éloignait de ses enfants. Mais il veillait à rester pour eux un soutien inaliénable, alors même qu'ils étaient devenus adultes. Il manifestait à leur égard une humanité profonde et palpable, une générosité débordante. Jamais il ne leur opposait une attitude moralisante. Au-delà de l'aide bienveillante, financière, psychologique et médicale, il contrebalançait son autorité par une écoute, une compréhension, une souplesse constantes. En patriarche, il avait « un besoin urgent à la vie à la mort » du sentiment que ses enfants « aient ce qu'il leur faut ». Au risque peut-être de les maintenir dans la dépendance.
Certains traits de la pensée scientifique de Freud s'éclairent de ce jour nouveau. La même franchise face aux questions d'argent ou de sexualité, le même attachement à comprendre l'autre, la même tolérance envers l'humain... Aucune autre source que ces paroles paternelles n'exprime mieux la cohérence qui existe entre la personne de Freud et son oeuvre.
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Les enfants de l'indicible peur ; nouveau regard sur l'autisme
Henri Rey-Flaud
- Aubier
- La Psychanalyse Prise Au Mot
- 17 Octobre 2010
- 9782700704020
Ce livre met en lumière un visage inconnu de l´enfant autiste. Si cet enfant n´est jamais entré dans le « monde des gens », c´est qu´il a été frappé d´une indicible peur devant son étrangeté et médusé par sa beauté. Cette révélation rend la figure du petit garçon ou de la petite fille hors du temps et hors d´atteinte tout à coup moins énigmatique.
C´est non seulement cette rencontre manquée avec l´Autre que Henri Rey-Flaud nous fait découvrir, mais encore les stratégies savantes mises en oeuvre par l´enfant pour ne pas être submergé par le réel, ni emporté par la dynamique du langage : ainsi Sarah accrochée à son coquillage-fétiche ou Antonio maniant son miroir, lieu de sa disparition et de sa renaissance. Que ces défenses soient insuffisantes à contenir sa peur, c´est ce dont témoigne la façon qu´il a de murer son regard, sa voix et son corps. Une rétention, quelquefois totale, difficile à soutenir pour les parents. Mais la forteresse dans laquelle il se replie n´est pas vide : un guetteur veille en permanence, attentif à l´Autre redouté et, on ne le sait pas, souvent attendu. Son visage « partagé par le milieu », selon la formule d´un patient, un oeil tourné vers l´intérieur et l´autre vers le monde, exprime cette contradiction. Le lien subtil ainsi maintenu avec la communauté des hommes montre que de telles conduites de retrait ne sont pas l´effet d´une incapacité mais d´un refus résolu qui invalide la mise en cause brutale des parents, avancée par les premiers spécialistes.
L´enfant autiste présente une figure inédite du « non-agir » promu par les sagesses orientales, qui détermine son rapport paradoxal à la « normalité » et montre que la guérison, dans son cas, signifie rompre le charme, lever l´enchantement qui le tient prisonnier.
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Les États généraux de la psychanalyse se sont tenus du 8 au 11 juillet 2000, dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne à Paris. Événement d'une originalité et d'une ampleur inédites, ils rassemblaient plus de mille deux cents psychanalystes venus de trente-quatre pays et entourés de leurs invités, parmi lesquels Jacques Derrida et Armando Uribe. Ce livre regroupe les contributions inaugurales de cette réflexion collective autour de l'état général de la psychanalyse dans le monde et de ses enjeux décisifs à l'orée du XXIe siècle :
L'état de sa pratique, les modes de transmission de son expérience, ses institutions, mais aussi les rapports de la psychanalyse avec le social et le politique, avec la philosophie, l'art, la littérature, le droit, les neurosciences, la biologie et la génétique.
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Le temoin interne - trouver en soi la force de resister
Chiantaretto J-F.
- Aubier
- 13 Avril 2005
- 9782700724394
Où un être humain puise-t-il la force d'affronter ce qui peut
le détruire dans sa personne, son identité ou sa culture oe
Comment réussit-on à survivre à la solitude, la détresse, la
menace de mort oe
Journal, autobiographie ou témoignage, les oeuvres d'Anne
Frank, Amadou Hampâté Bâ, Claude Vigée et Primo Levi sont
autant de lieux de survie : à la clandestinité pour Anne Frank ;
à la disparition de sa culture d'origine, orale et nomade,
pour le Peul Amadou Hampâté Bâ ; à l'extermination par
les nazis de sa famille et de sa communauté, juive alsacienne,
et à l'exil pour Claude Vigée ; au camp d'Auschwitz
pour Primo Levi.
Dans l'oeuvre de chacun se dévoile une figure commune,
un semblable en soi auquel le Je s'adresse, un «témoin
interne», qui leur permet de faire oeuvre de résistance
intérieure. Anne Frank s'invente une amie, Kitty, à laquelle
elle se confie. Pour sauver le passé de l'effacement,
Claude Vigée et Amadou Hampâté Bâ convoquent les
récits familiaux, les voix de leurs proches. Et Primo Levi
témoigne de l'importance du dialogue intérieur, d'une relation
à soi quand les nazis tentent d'abolir toute relation à
autrui, de détruire en chacun le sentiment d'appartenance
à l'espèce humaine.
Mais ces figures exemplaires vont bien au-delà d'elles-mêmes
: elles montrent que le dialogue intérieur avec le
«témoin interne» est un enjeu psychique fondamental
pour chacun, car c'est lui qui nous donne le sentiment
d'exister et d'appartenir à l'espèce humaine. C'est ce
que démontre avec beaucoup de profondeur et de sensibilité
Jean-François Chiantaretto, qui formalise ainsi un
nouveau concept.
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L'enfant donné pour mort ; parent, comment vivre une guérison
Danièle Brun
- Aubier
- Psychanalyse Aubier
- 27 Avril 2013
- 9782700704471
Aucun enfant ne grandit sans qu'à un moment ou à un autre ses parents ne craignent pour sa vie. Lorsque la peur de perdre un enfant s'impose comme une échéance, à la suite d'une maladie grave comme le cancer, le traumatisme de la perspective de la mort est souvent difficile à surmonter.
Dans ce livre, écrit à l'appui d'une expérience de psychanalyste en cancérologie de l'enfant, il est question du bouleversement durable que crée cette peur et des relations que les mères entretiennent avec leur enfant à travers le filtre de l'image qu'elles s'en sont fait depuis l'annonce de la maladie : celle d'un enfant donné pour mort. Danièle Brun met l'accent sur l'ambiguïté de cette image et sur le risque qu'elle représente pour l'enfant si la mère n'y reconnaît pas la reviviscence de ses propres peurs.
On ne peut pas comprendre les effets traumatiques liés à l'annonce de la mort et à la guérison sans prendre en considération l'image de cet enfant né du fantasme de ses proches, tout particulièrement de sa mère. Cette image, taboue, marque et encombre le retour des enfants à la vie. Mais il est possible de s'en libérer. On en trouvera dans ce livre de nombreuses illustrations.
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Le monde du rêve, le monde des enfants
Conrad Stein
- Aubier
- Psychanalyse Aubier
- 11 Septembre 2011
- 9782700704136
Il y a deux manières de lire Freud. Celle du savant bien sûr, mais aussi celle du poète, c'est-à-dire celle de l'enfant, plus ou moins maltraité, étouffé, qui est en nous. Le grand apport de Conrad Stein est là : avoir montré combien, dans la situation analytique, il importe, pour l'analysant comme pour l'analysé, d'écouter l'enfant :
« Le tout petit enfant semble vivre hors de toutes contingences. Il est véritablement un prince des nuées. On peut dire qu'il se rit des tempêtes dans la mesure où les tempêtes lui sont étrangères et les archers encore plus. Lorsqu'il revient parmi les hommes, c'est-à-dire lorsqu'il revient à la réalité de l'existence humaine, il est vrai que ses ailes de géant l'empêchent de marcher. » Une belle métaphore qui porte en elle la situation analytique : interpréter, nous dit Stein, c'est pour l'analysant retrouver sa propre enfance. L'oeuvre inaugurale de la psychanalyse, L'Interprétation des rêves, dans laquelle l'enfance se noue au mythe d'Oedipe, ne révèle pas autre chose. Et c'est ainsi, nous dit Stein, que « les séances du patient ont les meilleures chances de lui permettre de faire sa psychanalyse si, pour le psychanalyste, elles sont un lieu privilégié de la poursuite de la sienne ».
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Homme/femme, masculin/féminin, hétérosexualité/homosexualité, les mêmes vocables continuent de désigner ce que Freud appelle le «destin anatomique» des êtres, comme si la différence sexuelle s'offrait d'emblée à la perception, au simple constat. L'insistance du discours actuel sur le corps ou sur la dualité et la complémentarité des sexes n'est elle-même qu'un recours déguisé à la nature, un naturalisme qui n'ose s'affirmer ouvertement.
Des philosophes - dont Nietzsche, Bataille, Blanchot, Levinas et Derrida -, auxquels veut précisément donner voix cet ouvrage, n'ont pas hésité à dénoncer, sous le mode du récit ou de l'essai, l'impérialisme de la pensée dualiste et à substituer à la logique du même une pensée de l'altérité irréductible, de la différence non oppositive et de la singularité plurielle.
Passion du non-savoir où s'annonce, non sans effroi, ce qui excède le discours, la psychanalyse n'en continue pas moins, quant à elle, à hésiter entre sens et non-sens ; c'est pourtant du côté du Réel hors langage, et non de la réalité immédiate, que se loge, pour Freud comme pour Lacan, le secret à jamais secret du sexe. Mais est-ce bien là le dernier mot de la psychanalyse ?
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En privant le lecteur de lire un nom sur cette couverture, l'auteur souhaite se prémunir contre l'obscénité qu'il peut y avoir à se raconter en dehors du cadre très strict d'une psychanalyse.
Le lecteur y gagnera, dans la mesure où il pourra, moyennant cette entorse, suivre un chemin qui le mènera au coeur d'une psychanalyse, mais rejouée dans une écriture qui évite les écueils du déballage ou de l'affectation.
Il pourra surtout constater dès lors à quel point les mots écrits ne sont plus que le support d'une voix qui, loin d'être anonyme, est singulière.
Et il s'apercevra alors que, dans cette entreprise inédite, il s'agit de faire en sorte que l'éthique de la psychanalyse, malmenée et dévoyée tant qu'elle n'a pas été retrouvée par chacun de ceux qui y ont recours, se refonde dans la parole.
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"et moise crea les juifs..." - le testament de freud
Henri Rey-Flaud
- Aubier
- 7 Mars 2006
- 9782700724424
Moïse et le monothéisme, livre testamentaire de Freud, a
longtemps déconcerté psychanalystes et historiens. Quel
sens donner en effet à ce «roman historique» qui fait du
prophète Moïse un haut fonctionnaire égyptien, promoteur
du dieu solaire Aton, qui aurait conduit hors du royaume
un peuple d'esclaves pour en faire les fidèles du dieu
unique, «créant ainsi les Juifs» ? Cette thèse fut imputée
à l'égarement d'un vieil homme dans un domaine étranger
au sien, alors qu'elle constitue le crépuscule flamboyant
de l'oeuvre de Freud.
Le Moïse bouleverse le mythe fondateur de la
psychanalyse, rappelant d'abord comment l'homme
primitif accède à la vie de l'esprit au prix du meurtre d'un
père sauvage et tyrannique. Mais Freud réserve à ce
moment un coup de théâtre : il montre, à travers le
meurtre du prophète perpétré par les Juifs, qu'il faut tuer
le père deux fois pour que soit instaurée une religion
«pure», hors représentations, qui confère au judaïsme
dans l'histoire de l'humanité une place d'exception,
difficile à tenir. Ce moment est suivi d'une étape ultime,
accomplie par le christianisme : par la place donnée aux
cultes de la Vierge et des saints, la nouvelle religion
substitue une piété fondée sur l'imagination et la
sensibilité à la foi indicible à laquelle les Juifs ont choisi
de s'arrêter - décision éthique qui allait susciter au cours
des siècles la haine antisémite par un retournement fatal
de l'exception en exclusion.
Transposé du mythe à la réalité psychique, le Moïse
délivre enfin son sens : présenter, à travers les avatars de
la croyance, les processus qui ont permis à l'homme
d'accéder à la culture et à la civilisation. Dans ce projet,
le motif du double meurtre recèle une nouvelle
conception de la psyché, demeurée jusqu'à ce jour
ignorée des héritiers de Freud.
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Freud écrivant la psychanalyse
Jean-françois de Sauverzac
- Aubier
- Psychologie Psychanalyse
- 24 Janvier 2007
- 9782700724295
Etude du discours théorique freudien dont la particularité est de toujours revenir à l'origine de la symbolisation. Cette nécessité est née des contraintes spécifiques du matériau de la psychanalyse (la parole des patients, l'association libre, le rôle du sexuel dans les fantasme, la langue du rêve...), du phénomène du transfert et de l'implication de l'analyste dans son écoute.
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Je ne comprends pas de quoi vous me parlez ; pourquoi refusons-nous parfois de reconnaître la réalité ?
Henri Rey-Flaud
- Aubier
- La Psychanalyse Prise Au Mot
- 2 Avril 2014
- 9782700704921
Ce livre renouvelle la représentation psychanalytique du psychisme humain en corrigeant la conception classique, fondée sur le refoulement. Il jette un nouvel éclairage sur les derniers textes de Freud, en dégageant le rôle d'une opération inédite que Kant avait pressentie sous le nom de « mensonge intérieur » et que Lacan allait appeler le « démenti ».
Ce processus, peu connu, jusqu'ici réservé à la perversion, produit chez le sujet, à l'économie de tout travail inconscient, un clivage entre sa croyance et la réalité exprimé par la phrase canonique : « Je ne comprends pas de quoi vous me parlez. » Un peu comme si coexistaient chez lui tout à la fois la folie et le bon sens, Don Quichotte et Sancho Panza. Freud, sur l'Acropole d'Athènes, fit l'expérience de ce vécu étrange d'où il tira des conclusions fascinantes qui ébranlèrent les deux piliers fondateurs de sa théorie : le refoulement et l'inconscient.
À la lumière de cas cliniques passionnants, Henri Rey-Flaud nous entraîne au plus profond de la « crypte » obscure où se jouent ces conflits ignorés, et nous montre comment, dans l'histoire contemporaine, les relations humaines ont été affectées par cette aptitude secrète à démentir la réalité lorsque celle-ci vient menacer les enjeux vitaux de l'individu ou de la société.