La première image n'est pas la plus ancienne. C'est celle qui, dès sa révélation, brise le cours du temps, crée un avant et un après, nous obligeant à changer notre regard sur l'histoire autant que sur le devenir de notre humanité. Tel fut l'effet produit par la publication, due à Sanz de Sautuola, en 1880, du premier relevé d'art pariétal paléolithique : celui du plafond orné de la caverne espagnole d'Altamira, en Cantabrie. De cette première image, avons-nous désormais pleinement pris la mesure ? Et que signifie, pour nos constructions historiques (Préhistoire, Antiquité) ou disciplinaires (Art, Philosophie), en prendre la mesure ? Telles sont les questions auxquelles cet ouvrage, qui vise à rendre accessible l'art des cavernes ornées, s'efforce simplement de répondre.
Ce livre invite ses lecteurs - étudiants, enseignants, amateurs ou autres - à revisiter tout l'art du XVIIe siècle, fait de contrastes et même de contradictions. C'est en montrant l'envers du Siècle d'or espagnol que Velazquez le glorifie ; Bernin caricature le cardinal Borghèse pour lequel il a pourtant sculpté des chefs-d'oeuvre ; la gravure diffuse tout autant qu'elle concurrence le grand genre de la peinture ; les artistes de Mexico métissent formes européennes et habitus visuels autochtones pour produire une créolisation des images...
C'est à la complexité d'une période artistique à nulle autre pareille que ce livre prétend introduire. Il synthétise les connaissances actuelles, ouvre des perspectives et souhaite pousser le lecteur à ses propres réflexions sur le siècle. De plus, les commentaires d'une cinquantaine d'oeuvres d'art, de Caravage à Wren, permettent de stimuler le regard sur les créations de ce XVIIe siècle européen, d'en éprouver comme d'en partager l'émerveillement.
Avec le soutien de la Région Bretagne.
Ce livre vise à guider le lecteur sur des chemins de traverse de l'art du XVe siècle européen. Il est le résultat de plusieurs années d'enseignement aux étudiants des cursus d'histoire de l'art des universités et, à ce titre, il est d'abord conçu pour proposer des perspectives nouvelles et synthétiques sur ce moment clé de l'histoire artistique du continent. Car l'art du XVe siècle européen est bien le produit d'un basculement, tel que l'Occident en connut finalement assez peu et par bien des aspects admirable, entre l'héritage millénaire du Moyen Âge et l'avènement des Temps Modernes.
C'est ce récit historique que le présent ouvrage prétend remettre sur l'établi en portant un regard renouvelé sur toute la diversité de ses territoires comme les oeuvres, les hommes, les formes ou les savoir-faire qui les parcourent. C'est en se rapprochant au plus près du travail réel des acteurs, en replaçant celui-ci au sein des géographies vécues ainsi qu'en prenant en considération les contraintes matérielles ou les enjeux dévotionnels pesant sur lui, que l'on pourra proposer un panorama plus complet - car plus incarné - de l'art du dernier siècle du Moyen Âge qui est aussi le premier siècle de la Modernité.
Pour accompagner le lecteur dans ces chemins de traverse, une série de commentaires d'oeuvres diverses et variées succèdent au texte et contribuent à fournir les clés nécessaires à la compréhension de l'une des périodes les plus fascinantes de notre histoire artistique.
L'Est parisien est une entité territoriale aux contours subjectifs, constamment redéfinie à la faveur de plaidoyers et de procès. L'histoire des tissus faubouriens, des cadres bâtis et des imaginaires qu'ils véhiculent est aussi l'histoire de ceux qui les habitent, les construisent et les observent. Cet ouvrage est une biographie du Paris des faubourgs. Il retrace la vie d'hommes, de quartiers, d'immeubles, de secteurs-clés et de personnages-phares, qui ont nourri l'imaginaire du Paris ouvrier des années 1920 à 1970, qui ont été les acteurs ou les témoins de politiques urbaines et architecturales curatives : d'une reconquête. Empruntée à Pierre Sudreau, alors commissaire à la Construction et à l'Urbanisme de la région parisienne, cette terminologie militariste illustre le volontarisme d'opérations de rénovation urbaine jugées trop triomphantes, destructives, expérimentales. L'histoire des métamorphoses faubouriennes intervenues au XXe siècle n'a donc pas livré tous ses enseignements, alors que les causes et les conséquences de cette reconquête ont façonné une immense partie de la ville dont nous avons hérité. Il s'agit là d'un chapitre fondamental de l'histoire de Paris pour comprendre et préserver ses paysages et son patrimoine.
Des dernières lueurs du règne de Louis XIV, qui s'éteint à Versailles en 1715, à la disparition de Catherine II de Russie en 1796 à Saint-Pétersbourg, ce livre aborde la création artistique en Europe au siècle des Lumières. Entre les deux dates s'écoule un siècle marqué par de profonds bouleversements dans la production artistique et, plus encore, dans la façon dont l'art s'inscrit dans la société. Source de délectation, l'oeuvre d'art fait aussi l'objet de débats et de critiques, à une époque qui voit l'essor d'une réflexion sur l'art et ses finalités. L'effervescence créatrice qui caractérise la période s'exprime dans tous les domaines, la peinture, l'architecture, la sculpture et les arts décoratifs. Ce livre se propose de parcourir le XVIIIe siècle - ses grands artistes, les oeuvres majeures et les principaux courants - dans un cheminement chronologique attentif aux données sociales, politiques et culturelles.
Une bataille vraie n'est pas un tableau dit Baudelaire dans ses Salons de 1859. L'art possède-t-il alors une capacité véritable à rendre compte du combat ? Par sa démesure spatiale et temporelle comme par sa violence et par son désordre, la bataille a conduit à des innovations artistiques de forme comme de technique. Elle a poussé à l'émergence de dispositifs toujours plus immersifs dépassant les limites expressives des médiums afin de faire revivre des événements insaisissables ainsi qu'une expérience hors du commun. Face aux ambitions des artistes, jusqu'où le spectateur devient-il acteur de la scène de bataille ?
La spire historiée de la colonne Trajane, les galeries de batailles et les tentures modernes, les rotondes des panoramas ou encore les larges écrans du cinéma sont autant de dispositifs visant à produire une restitution vivante des faits militaires. Modernistes et contemporanéistes, historiens de l'art et de l'audiovisuel, envisagent ici les usages, les réceptions et les émotions engendrés par les représentations de batailles. Ces représentations touchent puissamment au re-gard, à l'esprit et au corps du spectateur aux prises avec la fiction du combat.
La musique concrète, la musique électroacoustique, les musiques mixtes, le Live Electronics et à leur suite les courants populaires de la disco, de la techno, du rap et de l'EDM, désignent des styles musicaux qui ont radicalement changé les manières de faire et d'écouter la musique. En créant des situations nouvelles d'interaction entre les musiciens, les publics et les innombrables machines qui peuplent leur univers, ces répertoires ont modifié en profondeur l'ontologie et l'esthétique du fait musical.
Ce livre, qui rassemble des contributions de musicologues français et internationaux (USA, Norvège, Australie, Royaume-Uni), propose ainsi une traversée des musiques électroniques savantes et populaires, de Luigi Nono à David Guetta, de Philippe Manoury à Brain Damage. Si la musique a pu un temps être pensée comme le produit de l'activité d'un compositeur unique, la médiation de l'électronique remet en pleine lumière la nature profondément collaborative et interactive de tout fait musical. Telle est l'hypothèse qui fonde l'ambition théorique de cet ouvrage.
Cet ouvrage rassemble des contributions qui analysent la diffusion des images à sujets religieux sur des supports variés. Les auteurs, en s'interrogeant sur les conséquences d'une production à grande échelle, abordent la question des choix iconographiques, culturels et artistiques au sein du catholicisme et des protestantismes en France et en Italie du XVIIIe au début du XXe siècle. De nouveaux points de vue et des rapprochements originaux, en histoire et en histoire de l'art, sont proposés pour étudier la circulation des modèles et des représentations culturelles.
Créé en 1933 par John Rice, le Black Mountain College a été le théâtre d'une expérience sans précédent sur le plan artistique, éducatif et politique. Ce livre met en lumière l'utopie fondatrice dont il s'est nourri et décrit le contexte intellectuel, les contributions des artistes, des enseignants et des étudiants, ainsi que la liberté qui ont donné à ce College sa postérité.
Né en 1881 en Biélorussie, beau-frère du compositeur Alexandre Scriabine, émigré en France à l'âge de 40 ans, auteur jusqu'à sa mort en 1969 d'une oeuvre considérable et multiforme, écrivant aussi aisément en français qu'en russe, Boris de Schloezer est une figure typique d'intellectuel européen. L'ouvrage explore ainsi tous les aspects de son oeuvre et de son activité : de traducteur des grands écrivains russes (Dostoievski, Tolstoi, Chestov, Pouchkine, Gogol, Leskov, Bounine, Leonov, Lermontov, Rozanov) et philosophe du religieux Léon Chestov ; de philosophe de l'art et de la musique ; de critique littéraire ; de critique musical. Intellectuel européen, Boris de Schloezer l'est par l'ampleur de ses curiosités, par son insatiable appétit de lire et d'entendre, par son goût de la transmission, par son refus de s'enfermer dans une langue, une culture, ou une spécialité académique. Il doit être redécouvert et reconnu à sa juste mesure. La collection Aesthetica s'y emploie en republiant également la totalité de son oeuvre de critique et d'esthétique de la musique.
Convoquant plusieurs sciences humaines et s'appuyant sur de vastes sources - traités, manuels de savoir-vivre, dictionnaires spécialisés, rapports d'expositions, correspondances et chroniques journalistiques -, cet ouvrage entend définir les contours d'une ontologie du bijou afin de sonder la diversité des relations dans lesquelles il se trouve impliqué. Grâce à une conceptualisation pluridisciplinaire, il convient de montrer que le bijou est un moyen d'investigation pour comprendre la période complexe et chargée en rebondissements qu'est le XIXe siècle. En effet, médium polysémique complexe et fortement connoté, le bijou de ce siècle permet de cerner une esthétique, un rapport au monde, au temps qui passe. Il est une clé, une façon d'être au monde, un pôle de compréhension et, en somme, un véritable microcosme. Que dit-il du XIXe siècle ? S'articulant autour de trois directives : objet, corps et matière, la dialectique mise en place tente de montrer toute la richesse et la singularité de la bijouterie de cette époque en France. Les bijoux ne sont pas là par hasard, ils véhiculent des sens cachés, des codes, ils sont les référents immuables que cette étude propose de faire découvrir.
Christine Vial Kayser approche Anish Kappor par son rapport à la philosophie indienne, au tantrisme, au bouddhisme, au judaïsme et à la psychanalyse jungienne. L'artiste affirme le caractère spirituel de son oeuvre qu'il désigne comme le questionnement sur « l'origine de la vie ». Cette affirmation situe son travail dans une généalogie de l'art moderne et contemporain dont ce texte analyse les présupposés sotériologiques. Les modalités de sa réception dans le contexte du musée ou de la galerie d'art moderne sont également décryptées dans ce livre largement illustré.
« Le geste de l'artiste peut (doit ?) avoir une portée heuristique. C'est-à-dire faire émerger ce que l'on ne connaît pas encore, que l'on pressentait peut-être et dont on ignorait jusqu'alors les formes possibles (peut-être les avait-on oubliées ?) qui puissent permettre, justement, l'appréhension.
Dans ces conditions, l'oeuvre bouleverse l'ordre des valeurs établies, donnant à voir la structure qui le sous-tend. La force qui anime l'oeuvre agissante, le pneuma diront certains, touche au coeur le regardeur transformé en agent actif. L'artiste, le regardeur se réunissent en ce qu'ils ressentent dans leur corps quelque chose de commun qui puisse faire mémoire commune. Il y a plus de cinquante ans, Aimé Césaire affirmait : Il y a une mémoire d'au-delà de la mémoire : c'est ce qui remonte à la surface grâce à ces grands coups de sonde que constitue l'acte poétique. Non sans poésie, Sammy Baloji sonde une mémoire du monde contrariée parce qu'obscure, à partir de la singularité congolaise. Pas d'aménité dans ce processus. Malgré l'irritation la colonie et l'hégémonie du productivisme moderne, jusqu'à la colère et une dénonciation allant stérile par son systématisme, l'artiste ne se fait jamais par trop démonstratif, ni pédagogue, ni surtout moraliste et sentencieux. Il prend soin de laisse.
Qu'est-ce qu'une " mise en abyme " au juste ? Sait-on toujours déterminer, dans une image ou dans un texte, où elle commence et où elle finit ? Sait-on en mesurer la portée ? Quelle est, par ailleurs, sa place parmi les jeux de la représentation et plus généralement au sein de la grande famille des phénomènes réflexifs ? Jusqu'où, finalement, doit-on différencier les approches du visuel et du verbal, la mise en abyme dans tel art de la mise en abyme dans tel média, dans la littérature ou au cinéma, dans la bande dessinée ou le jeu vidéo ? Cet ouvrage collectif - inédit dans sa vocation ouvertement interdisciplinaire - croise non seulement des objets d'étude mais aussi des méthodes de penser la mise en abyme, pour cerner son procédé au-delà de la fausse évidence d'une définition scolaire et en deçà de l'embarrassante imprécision d'une étiquette dont on se sert trop facilement.
A travers la diversité des contributions se révèle comment et pourquoi la mise en abyme semble guetter toute représentation et devenir ainsi un vecteur incontournable de notre expérience et entendement du monde.
La collection du Recensement des vitraux anciens de la France, qui s'inscrit dans la série internationale du Corpus vitrearum, a été créée en 1978 pour offrir aux spécialistes comme aux amateurs le résultat de l'inventaire des vitraux français antérieurs à la Révolution. Elle présente une analyse iconographique, technique et stylistique de ces vitraux, accompagnée d'un important appareil critique. Les créations des XIXe et XXe siècles rencontrées au fil de l'étude y sont largement évoquées, voire illustrées.
Les neuf premiers volumes et le volume onze déjà parus concernent douze des régions de France. Le dixième est consacré à la Nouvelle-Aquitaine, à l'exception du Limousin, déjà inventorié dans le volume neuf. Les départements de Poitou-Charentes et d'Aquitaine possèdent des verrières dont les dates s'échelonnent du XIIe au XVIIIe siècle, conservées dans des monuments religieux, des édifices civils ou des musées.
Cet ouvrage présente pour la première fois ce patrimoine de façon exhaustive. Il dresse, en plus de l'inventaire des vitraux conservés, un tableau assez large de la production de verrières dans ces territoires, du Moyen Âge jusqu'à la fin du XVIIIe siècle en exploitant les sources d'archives et les sources publiées. La région fut marquée par une intense activité artistique au XIIe et au XIIIe siècle dont les vitraux de la cathédrale et Sainte-Radegonde de Poitiers sont les exemples les plus éclatants. La guerre de Cent Ans marqua une longue éclipse mais, avec le retour de la paix et de la prospérité sur tout ce territoire, entre la seconde moitié du XVe et la première moitié du XVIe siècle, les créations de vitraux se multiplièrent. En témoignent encore les magnifiques panneaux de Dissay, ceux de Oiron, les verrières commandées pour la cathédrale et Saint-Michel de Bordeaux, de Saint-Émilion, ou encore de la cathédrale de Bayonne. Les paroissiens de Villeneuve-sur-Lot dotèrent leur église de beaux vitraux témoignant de leur dévotion, tandis qu'à Bayonne un couple de notables alla jusqu'à commander à un atelier parisien l'une des plus belles verrières de la Renaissance. Cette véritable floraison connut un brusque arrêt avec les guerres de Religion et les conflits expliquent la perte d'un grand nombre d'oeuvres. Toutefois, en dépit d'une évolution du goût qui amena petit à petit le clergé et les donateurs à préférer les vitreries incolores et les grands retables, on continua de faire des vitraux peints. La grande verrière de Notre-Dame de Niort et la petite figure de sainte Radegonde à Bilazais, toutes deux réalisées en 1615, attestent de la permanence de cet art dans la région.
Ce livre se propose d'interpréter le théâtre comme un art de l'existence. Loin d'être un simple divertissement ou loisir culturel, la scène théâtrale est envisagée comme une expérience par laquelle artistes et spectateurs s'individualisent, se stylisent et s'inventent. Elle est un espace de jeu et de partage essentiel et indispensable de nos vies, qui permet d'explorer et d'expérimenter nos puissances d'imagination, critiques et créatives. Plus encore, le théâtre est un terrain où peut se pratiquer et se constituer une éthique des vertus. En cela, cet essai cherche à établir les conditions d'un embellissement moral en compagnie de plusieurs artistes de théâtre contemporain qui n'ont cessé et ne cessent d'interroger les conditions d'existence de la scène (Stanislas Nordey, Claude Régy et François Tanguy). À l'heure où les êtres humains ont à mettre en oeuvre de nouvelles manières de penser et d'agir, en cette période trouble de l'histoire traversée par l'obscurité, l'inquiétude et le doute, le théâtre apparaît plus que jamais comme une source précieuse de vie, d'espérance et de réinvention.
Quand et comment les images sont-elles entrées dans la maison ? Quel était leur rôle dans la vie de tous les jours ? Comment cette histoire rencontre-t-elle notre présent que l'on dit saturé d'images ? De la fin du Moyen Âge aux réseaux sociaux numériques, les images ont été profondément "domestiquées". Présentes dans les palais et les églises, elles sont entrées progressivement dans les maisons des villes et des campagnes. La diversité de ces images est telle que notre perception de l'époque s'en trouve bouleversée. Certaines protègent les lieux, d'autres servent d'aide-mémoire ou de support à la prière, la plupart des décors sont des signes de prestige. La demeure devient une extension du soi individuel et collectif.
Alternant essais et études de cas abondamment illustrées, les auteurs proposent un premier jalon d'une histoire sociale et intime des images, en s'attachant aux décors et aux signes qui - présentés ici de l'extérieur vers l'intérieur - exprimaient la culture et l'identité des habitants mais aussi des familles et des réseaux de connaissance. L'histoire de la personne et l'histoire des images trouvent dans la maison un lieu de rencontre plein de surprises. Vue depuis notre XXIe siècle dit "connecté", c'est incontestablement à la fin du Moyen Âge qu'a commencé notre cohabitation avec les images.
Depuis la plus haute Antiquité, l'histoire a été mise en spectacle, s'accommodant d'anachronismes et d'allusions au présent. Tout en convoquant une diversité d'époques (de l'Antiquité à nos jours), d'échelles (de l'individuel à la nation) et de domaines explorés (théâtre, opéra, ballet, cinéma, télévision, cirque, défilés équestres, arts de la rue, fêtes officielles, spectacles de sons et lumières, panoramas), cet ouvrage analyse la fabrication des stéréotypes identitaires autour de trois thèmes : le héros, la femme et le spectaculaire.
Les pratiques contemporaines de l'archive sont emblématiques de notre rapport au passé et à la tradition. Rassemblant des textes d'artistes, de chercheurs, de curateurs, ce livre tente de cerner notre actuelle « culture de l'archive » - à l'ère du Big data, de l'autoarchivage des réseaux sociaux, de l'économie de la connaissance qui transforment le spectateur en producteur de savoir, et l'artiste, à bien des égards, en médiateur, en archiveur de sa pratique et en entrepreneur de l'image.
Avec le soutien de l'université Paris-Diderot et du centre d'étude et de recherche interdisciplinaire de l'UFR LAC. Cette publication est soutenue par le réseau Usages des Patrimoines Numérisés (www.udpn.fr) bénéficiaire d'un financement Idex (Sorbonne Paris Cité).
Longtemps restreint au seul champ cinématographique (et, dans une moindre mesure, photographique), le terme « documentaire » connaît depuis une quinzaine d'années au moins un usage multiple et proliférant, pouvant s'appliquer à des médiums aussi divers que la littérature, la bande-dessinée, le théâtre ou la danse. Parallèlement, les arts visuels se sont emparés de l'objet et de la forme « document », y voyant l'un des lieux possibles de renégociation de leur rapport à l'Histoire, à la politique, et tout simplement au réel.
Qu'est-ce qui de l'art se trouve transformé, déplacé et mis en tension par cette promotion et cet élargissement du modèle documentaire ? En quoi l'art y demeure-t-il distinct du journalisme, du reportage ou de l'enquête historique ou sociologique ? Dans quelle mesure les procédures artistiques, selon la liberté et l'inquiétude qui les caractérisent, viennent-elles bouleverser notre rapport ordinaire à la référence, à l'information et à la construction de la vérité ? C'est ce champ de réflexion que cet ouvrage entend ouvrir à travers l'hypothèse d'un " art documentaire ", compris comme un lieu où des problématiques communes, des stratégies et des manières de faire entrent en écho et s'éclairent réciproquement.
Il rassemble des contributions d'auteurs français et étrangers, universitaires comme artistes, et vise à décloisonner la réflexion sur le documentaire à travers une multiplicité d'approches disciplinaires.
Largement illustré, cet ouvrage issu d'une exposition tenue aux archives départementales d'Ille-et-Vilaine, nourri par un riche fonds documentaire, dresse le catalogue de l'oeuvre religieux laissé par Arthur Regnault et explique comment il est devenu un marqueur indiscuté de l'identité régionale. Regnault s'installe à Rennes en 1866 pour une carrière qui dure plus de soixante ans. Sa culture personnelle, très polyvalente, sa science de l'archéologie, très aigüe, transparaissent dans un catalogue éblouissant des styles historiques. Il produit un véritable condensé de l'art européen et de l'histoire chrétienne dont l'influence s'étend, par l'intermédiaire de la congrégation des eudistes, jusqu'au Canada et, même, au Japon.
Paris, au milieu du XVIIe siècle, serait-il devenu, comme Rome à l'orée du Seicento, une nouvelle capitale du paysage ? La représentation de la nature est à l'origine d'une profusion d'inventions, peintes, dessinées et gravées. Elle investit les arts décoratifs et envahit les décors des hôtels particuliers parisiens les plus prestigieux. Ses acteurs sont multiples tels Poussin ou Lorrain, La Hyre ou Mauperché, Champaigne ou Fouquières, Swanevelt ou Grimaldi, Morin ou Bellin. C'est un paysage polyphonique qui voit alors le jour, servi par une science renouvelée de la perspective.
A comme Ane... K comme Koala... Z comme Zèbre...
Les abécédaires, connus de tous mais ignorés de chacun, sont un domaine à part de l'édition enfantine.
Le présent ouvrage, jalon décisif dans la constitution d'un inventaire exhaustif des abécédaires français, est aussi le premier à présenter un catalogue aussi complet et parfaitement documenté d'un si vaste ensemble d'abécédaires de toutes époques. Cette présentation détaillée est précédée d'un essai d'histoire du genre par Olivier Deloignon. Richement illustré d'images inédites, il met en perspective et restitue l'objet dans sa matérialité, dans ses pratiques et dans ses usages depuis les origines manuscrites jusqu'aux créations les plus actuelles.
Plusieurs des abécédaires présentés sont des livres uniques et témoignent d'autant de pratiques intimes, depuis la personnalisation jusqu'à la création intégrale, liées à des contextes spécifiques (expression enfantine, création d'artiste, mais aussi propagande...).
Ce sujet, pourtant simple dans ses règles de départ, permet une infinité de déploiements créatifs. L'imagination des auteurs, illustrateurs et éditeurs semble inépuisable lorsque l'on regarde la diversité des formes de l'abécédaire.
C'est à une plongée dans cet univers fascinant que vous invite cet ouvrage.