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Mon avis est que tu fasses de ta pippa une putain : parce que la nonne trahit ses voeux, et la femme mariée assassine le sacrement du mariage ; mais la putain ne trompe ni monastère ni mari : bien plus, elle fait comme le soldat, payé pour faire du mal et qui, ce faisant, n'est pas considéré comme un malfaiteur, car sa boutique vend ce qu'elle a à vendre ; le premier jour qu'un aubergiste ouvre sa taverne, sans qu'il mette d'écriteau, on comprend qu'on y boit, qu'on y mange, qu'on y joue, qu'on y baise, qu'on y blasphème et qu'on y gruge : et qui irait là pour dire ses oraisons ou pour jeûner, n'y trouverait ni autel ni carême.
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« Je ne vois par le monde que les gens portant capuce. Chacun vole se faire frère, chacun veut le capuce. Après qu'ils ont joue leur argent, vidé leur bourse, quand le pain manque dans la corbeille et le vin dans le baril, ils se ruent chez les frères, et on leur donne aussitôt le capuce. Ils ont partout ces frères, partout, ces capuces : on ne sait pas qui ils sont, et nul n'arrive à distinguer tant de formes et tant de couleurs de robes. Il en est de bleu foncé, de noirs et de bruns, des blancs, des roux, des gris et des cendrés. Telle est à tout bout de champ la variété de ces frères, que je distingue mal qui est du Christ, et qui est de Mahomet. Autant d'étoiles au ciel, de feuilles dans les forêts, autant de règles chez les frères, autant de capuces. Si je voyage par voie de terre, je vois des capuces. Je regarde les places d'armes, j'y vois des capuces. J'entre sur la place, dans une barque, à la taverne, aussitôt devant mes yeux je vois quelque capuce. Je ne vois par les rues que capuces trotter. » (Baldus VIII, 475-494.)Mario Chiesa est professeur de littérature italienne à la faculté de langues et littératures étrangères de l'Université de Turin.Gérard Genot et Paul Larivaille sont professeurs émérites à l'Université de Paris X - Nanterre.
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N'ayez pas souci d'en connaître l'auteur : c'est un homoncule, que pas un de vous ne saurait voir sans le prendre en grippe, en pensant qu'il vient de faire une comédie. On dit qu'il a de l'esprit et même qu'il a du génie. Pour ma part, je n'en crois rien. Quoi qu'il en soit, lorsqu'il sut que je venais vous exposer l'argument, il m'imposa de vous faire, à tous, l'ambassade que voici : si vous louez sa comédie, vous serez cause qu'il en fasse d'autres ; aussi, vous prie-t-il de la blâmer, afin qu'il soit déchargé d'une telle fatigue. Voyez la cervelle ! Les autres, qui se fatiguent à composer des comédies, prient instamment qu'on les loue, et s'ils n'ont d'autre remède, ils se louent eux-mêmes : celui-ci demande à être blâmé ! Et il dit qu'il le fait pour ne pas faire comme les poètes, ce en quoi il a mille fois raison, parce qu'il ressemble à tout sauf à un poète. Vous avez maintenant entendu de lui tout ce qu'on peut en dire. Il vous reste à regarder sa comédie jusqu'au bout et à le contenter à la fin, puisque cela ne vous coûtera que des mots.Marina Marietti est professeur émérite de l'Université de Paris III-Sorbonne Nouvelle. Elle est l'auteur d'articles et études sur Dante, sur la nouvelle, sur le Quattrocento florentin et sur Machiavel.